Changement climatique: Atténuation, adaptation et résilience, mots-clés de la COP27

Cette vue d’ensemble montre la pollution au-dessus du Nil en Égypte et du pont de l’Université, au Caire. (AFP)
Cette vue d’ensemble montre la pollution au-dessus du Nil en Égypte et du pont de l’Université, au Caire. (AFP)
Des femmes qui font partie du groupe Masaï, au Kenya, participent à une grève mondiale pour le climat, le 25 mars 2022, en vue d’exiger des compensations et de pousser les dirigeants mondiaux à mener de véritables actions climatiques. (AFP)
Des femmes qui font partie du groupe Masaï, au Kenya, participent à une grève mondiale pour le climat, le 25 mars 2022, en vue d’exiger des compensations et de pousser les dirigeants mondiaux à mener de véritables actions climatiques. (AFP)
Des gens se déplacent dans une rue dans un brouillard épais à New Delhi, en Inde, le 23 décembre 2021. (AFP)
Des gens se déplacent dans une rue dans un brouillard épais à New Delhi, en Inde, le 23 décembre 2021. (AFP)
Des personnes qui portent des masques traversent un pont par une journée brumeuse et polluée à Pékin, en Chine, le 6 novembre 2021. (AFP)
Des personnes qui portent des masques traversent un pont par une journée brumeuse et polluée à Pékin, en Chine, le 6 novembre 2021. (AFP)
Une photo prise le 14 août 2022 montre des coquillages sur le lit asséché du lac Vekeri, près de Debrecen, dans l’est de la Hongrie, en raison des changements climatiques mondiaux. (AFP)
Une photo prise le 14 août 2022 montre des coquillages sur le lit asséché du lac Vekeri, près de Debrecen, dans l’est de la Hongrie, en raison des changements climatiques mondiaux. (AFP)
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Publié le Lundi 07 novembre 2022

Changement climatique: Atténuation, adaptation et résilience, mots-clés de la COP27

  • Les experts avertissent que ces phénomènes climatiques extrêmes augmenteront en fréquence et en gravité, à moins que le monde n’agisse de manière décisive pour réduire les émissions de gaz à effet de serre
  • C’est l’année où les gouvernements doivent faire passer leurs plans d’atténuation, d’adaptation et de financement du climat de la table des négociations à une véritable application dans le monde réel

DUBAÏ: D’innombrables incendies de forêt, des inondations soudaines, des tempêtes de poussière et des températures record ont ravagé la planète cet été. Selon les scientifiques, telles sont les dernières manifestations des changements climatiques causés par l’homme.

Les experts avertissent que ces phénomènes climatiques extrêmes augmenteront en fréquence et en gravité, à moins que le monde n’agisse de manière décisive pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et veille à ce que les températures ne dépassent pas 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels.

Alors que la transition vers les sources d’énergie renouvelables semble stagner ces derniers mois, on espère que la 27e Conférence des nations unies sur les changements climatiques (COP27), qui se tiendra en Égypte en novembre, remettra d’une manière ou d’une autre l’agenda climatique sur la bonne voie.

Avant chaque sommet de la COP, on s’attend à ce que le pays hôte mette l’accent sur les besoins, les priorités et les circonstances de son propre espace géographique et culturel. Cette année, c’est au tour de l’Afrique et du Moyen-Orient.

«C’est une excellente occasion pour l’Afrique et la région Mena de sensibiliser à leurs défis et aux solutions nécessaires pour lutter contre les changements climatiques», déclare Zitouni Ould-Dada, directeur adjoint de la section climat et environnement de l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture à Rome, dans un entretien qu’il a accordé à Arab News.

«C’est une opportunité formidable pour la présidence égyptienne d’aider les pays et les autres acteurs à faire preuve de plus d’ambition et à prendre des mesures collectives pour l’atténuation, l’adaptation et la résilience.»

Les pourparlers de l’ONU, qui ont duré onze jours à Paris en 2015, n’ont pas permis de parvenir à un accord climatique visant à épargner aux générations futures l’aggravation de la sécheresse, des inondations, des tempêtes et de la hausse du niveau des mers. (AFP)

Les préparatifs pour la COP27 ont donné à l’Égypte un nouvel élan pour relever ses propres défis climatiques. Selon la Banque mondiale, les températures annuelles moyennes dans cet État d’Afrique du Nord pourraient augmenter de 2 à 3°C d’ici à 2050.

Le Caire est l’une des villes les plus polluées au monde. Les industries, les embouteillages et la déplorable gestion des déchets ont entraîné une mauvaise qualité de l’air et, de ce fait, des problèmes de santé.

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Un policier à dos de chameau dans le plateau de Gizeh face au brouillard de pollution qui recouvre Le Caire. (AFP)

Selon le ministère égyptien de la Santé, deux millions de personnes par an en moyenne consultent un médecin pour des problèmes respiratoires liés à la mauvaise qualité de l’air.

En l’honneur de la COP27, l’Égypte a transformé Charm el-Cheikh, sa station balnéaire de la mer Rouge, qui accueillera le sommet, en une ville verte durable, en partie grâce à une subvention de 7 millions de dollars (1 dollar = 1 euro) du Fonds pour l’environnement mondial.

Surnommé «Sharm Green City Project», le site a utilisé des technologies à faible émission de carbone, mis en œuvre des politiques de protection de l’environnement et introduit des pratiques améliorées de gestion des déchets.

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Une vue aérienne de terrains résidentiels et d’hôtels de luxe dans le quartier Hadaba de Charm el-Cheikh, à l’extrémité sud de la péninsule du Sinaï. (AFP)

Dans le cadre d’un programme plus large d’écologisation, l’Égypte a récemment fait part d’un nouveau partenariat avec l’Abu Dhabi Future Energy Company des Émirats arabes unis pour la production d’hydrogène vert.

«L’adhésion à l’Alliance pour l’hydrogène vert est une bonne occasion pour l’Égypte d’investir dans son énergie renouvelable», soutient Mahmoud Mohieldin, vice-président du Groupe de la Banque mondiale et champion de haut niveau des Nations unies au niveau de l’action climatique pour l’Égypte lors d’un événement organisé à l’Université américaine du Caire en juin dernier.

L’Égypte a pour ambition de s’appuyer sur les nombreuses promesses de réduction de carbone faites par les nations qui ont participé à la COP26 à Glasgow, en Écosse, l’année dernière. Les représentants prendront connaissance des dernières découvertes sur les changements climatiques et des mesures nécessaires pour les éviter.

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Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, présente sa déclaration nationale lors de la Conférence des nations unies sur les changements climatiques à Glasgow, en Écosse, le 1er novembre 2021. (AFP)

«Lors de la COP27, au moins deux chapitres particulièrement importants parmi les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat seront publiés. Ils fournissent à la communauté internationale les données scientifiques les plus récentes disponibles sur le changement climatique en termes de répercussions et de ce qui doit être fait au niveau des solutions», déclare du Caire un porte-parole de l’équipe de la présidence de la COP27 à Arab News.

«Deux rapports ont été publiés, l’un en février et le second en avril. Ils mettent en lumière une réalité très sombre. En effet, ils montrent que nous sommes très en retard sur ce qui doit être fait et détaillent par ailleurs les répercussions négatives du changement climatique sur presque tous les secteurs et dans toutes les régions du monde.»

«C’est un moment qui donne à réfléchir. Nous convergeons tous autour de faits scientifiquement établis. La fenêtre des possibilités se ferme rapidement et il reste encore beaucoup à faire à grande échelle et en temps opportun.»

 

EN BREF

La COP27 se tiendra dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, du 7 au 18 novembre.

Les organisateurs affirment que le sommet de cette année se concentrera sur l'atténuation, l'adaptation et le financement.

Beaucoup de choses ont changé depuis la COP26. La guerre en Ukraine a conduit à un embargo occidental sur le pétrole et le gaz russes, provoquant une flambée des prix mondiaux de l’énergie. Dans de nombreux pays, qui peinent toujours à se remettre de la pandémie de Covid-19, cela a provoqué une crise du coût de la vie.

En réponse à la hausse des prix, les gouvernements avides d’énergie ont appelé les producteurs de pétrole et de gaz à augmenter leur production, tandis que d’autres sont retournés à l’utilisation du charbon, une solution moins chère, mais beaucoup plus polluante, retardant ainsi la transition vers les énergies vertes.

«Pour cette raison, il est essentiel que, lors de la COP27, nous continuions à promouvoir la force et l’engagement continus en faveur de l’agenda climatique», précise le porte-parole de la présidence de la COP27. «La réponse climatique ne peut pas être reléguée au second plan, reprogrammée ou mise en pause jusqu’à ce que nous finissions de lutter contre les incendies.»

En effet, selon les organisateurs, c’est l’année où les gouvernements doivent faire passer leurs plans d’atténuation, d’adaptation et de financement du climat de la table des négociations à une véritable application dans le monde réel.

«Après les progrès réalisés lors de la COP26 à Glasgow, les efforts internationaux entrent dans une nouvelle phase critique au moment où nous nous tournons vers la COP27 en Égypte: la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le climat au niveau national», poursuit le porte-parole.

«C’est la COP de la mise en œuvre – la première COP où les nations doivent montrer comment elles commenceront à appliquer l’accord de Paris dans leur pays d’origine au moyen de lois, de politiques et de programmes dans toutes les juridictions et à travers tous les secteurs.»

«La COP27 consiste à soutenir toutes les tranches de la société, y compris les observateurs indépendants, sous la bannière du multilatéralisme inclusif, afin de stimuler bien davantage l’action climatique. Nous avons passé près de six ans à négocier le règlement opérationnel de l’accord de Paris de 2015 et avons finalisé la plupart des détails.»

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Onze jours de pourparlers de l'ONU à Paris en 2015 n'ont pas permis de parvenir à un accord sur un pacte climatique visant à épargner aux générations futures l'aggravation de la sécheresse, des inondations, des tempêtes et de la montée du niveau des mers. (fichier AFP)

«Le moment est venu de traduire ce qui a été décidé lors des négociations et des conférences en actions concrètes sur le terrain. Cela devrait avoir une incidence rapide sur les moyens de subsistance des personnes et transformer les ambitions en réalité.»

Toutefois, les pressions exercées sur l’Égypte et sur les organisateurs de la COP27 augmentent, après une quinzaine de pourparlers décevants lors de la 56e session de la Conférence de Bonn sur les changements climatiques, en juin.

Les représentants des pays en développement affirment être ceux qui paient les frais des changements climatiques provoqués par des centaines d’années d’émissions produites par les pays industrialisés.

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Signature de l'accord du pays hôte de la COP 27 par le ministre des AE égyptien, Sameh Shoukry et la secrétaire exécutive de la CCNUCC Patricia Espinosa le 8 juin 2022 lors de la conférence de Bonn sur les changements climatiques. (Photo, ONU Changements climatiques)

Ils disent que leur appel à un système financé par les pays riches pour les aider à faire face aux dommages causés par les phénomènes météorologiques extrêmes et la hausse du niveau des mers avait été bloqué par l’Union européenne.

«L’Afrique n’a pratiquement joué aucun rôle dans le réchauffement de la planète. Cependant, les changements climatiques ont eu des répercussions disproportionnées, avec des sécheresses, des inondations et des catastrophes naturelles qui ont entraîné la famine, l’instabilité et les conflits», explique Ghada Fathi Waly, directrice générale de l’Office des nations unies contre la drogue et le crime, aux représentants lors du Forum d’Assouan, qui s’est tenu au Caire en juin.

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Des femmes de la communauté Masaï du Kenya participent à une grève mondiale pour le climat le 25 mars 2022 pour exiger des réparations et des actions climatiques de la part des dirigeants mondiaux et prendre de véritables mesures climatiques. (AFP)

On espère que ce déséquilibre pourra être corrigé lors de la COP27. Les récentes recherches sur le climat ont montré aux dirigeants mondiaux que toutes les nations, riches ou pauvres, paieront un prix bien plus élevé si elles ne parviennent pas à agir collectivement maintenant.

«Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a mis en garde contre l’urgence des changements climatiques et la nécessité d’agir pour le climat», souligne M. Ould-Dada à Arab News. «Les coûts de l’inaction seraient plus élevés que les coûts de l’action.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunisie: la famille d'un opposant en grève de la faim dénonce des «violences» en prison

L'opposant tunisien Jawhar Ben Mbarek, en grève de la faim pour protester contre sa détention, a été "frappé" par d'autres détenus et des gardiens de prison, ont affirmé mercredi sa famille et son avocate qui va porter plainte pour "actes de torture". (AFP)
L'opposant tunisien Jawhar Ben Mbarek, en grève de la faim pour protester contre sa détention, a été "frappé" par d'autres détenus et des gardiens de prison, ont affirmé mercredi sa famille et son avocate qui va porter plainte pour "actes de torture". (AFP)
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  • M. Ben Mbarek, chef de la principale coalition d'opposition FSN (Front de salut national) emprisonné depuis février 2023, a été condamné en avril à 18 ans de prison pour "complot contre la sûreté de l'Etat" et "adhésion à un groupe terroriste"
  • Pour protester contre sa détention qu'il a qualifiée d'"injuste" et "arbitraire", le quinquagénaire a entamé il y a deux semaines une grève de la faim où il ne mange rien et boit très peu d'eau, selon sa famille

TUNIS: L'opposant tunisien Jawhar Ben Mbarek, en grève de la faim pour protester contre sa détention, a été "frappé" par d'autres détenus et des gardiens de prison, ont affirmé mercredi sa famille et son avocate qui va porter plainte pour "actes de torture".

M. Ben Mbarek, chef de la principale coalition d'opposition FSN (Front de salut national) emprisonné depuis février 2023, a été condamné en avril à 18 ans de prison pour "complot contre la sûreté de l'Etat" et "adhésion à un groupe terroriste". Son procès en appel aux côtés d'une quarantaine d'autres personnalités est prévu le 17 novembre.

Pour protester contre sa détention qu'il a qualifiée d'"injuste" et "arbitraire", le quinquagénaire a entamé il y a deux semaines une grève de la faim où il ne mange rien et boit très peu d'eau, selon sa famille.

"Les agents ont ordonné aux détenus de l'agresser. Ils l'ont torturé car il refusait de manger", a dénoncé dans une vidéo sur Facebook, l'avocate Dalila Msaddek, soeur de M. Ben Mbarek qui, la semaine passée, s'était inquiétée de son état "alarmant".

"Des agents et des détenus l'ont frappé, les traces de coups sont visibles sur son flanc avec des ecchymoses. Ils l'ont frappé jusqu'à ce qu'il perde connaissance. Six détenus et cinq agents ont fait cela", a affirmé Mme Msaddek, en pleurant. "Nous avons atteint le stade de la barbarie", a-t-elle dit.

L'avocate Hanen Khemiri, qui lui a rendu visite mercredi matin en prison, a confirmé en conférence de presse des "traces de torture et une côte cassée" et annoncé le dépôt d'une plainte au Parquet.

Le père de M. Ben Mbarek, le militant de gauche Ezzedine Hazgui, a rencontré le directeur de la prison qui a accusé l'avocate d'"exagérer la situation". Mais M. Hazgui s'est dit convaincu que "des gardiens criminels ont tabassé son fils".

En fin de semaine dernière, plusieurs autres opposants emprisonnés dont le chef du mouvement islamo-conservateur Ennahdha Rached Ghannouchi, 84 ans, ont annoncé une grève de la faim en solidarité avec M. Ben Mbarek.

Mardi, Mme Msaddek avait déploré une nouvelle détérioration de son état, assurant qu'il avait subi "deux crises au niveau des reins".

Le même jour, le Comité général des prisons, rattaché au gouvernement, avait démenti dans un communiqué "les rumeurs sur la détérioration de l'état de santé de tous les détenus, y compris ceux prétendant être en grève de la faim", affirmant qu'ils faisaient "l'objet d'un suivi médical constant".

Le parquet de Tunis a ordonné mercredi l'ouverture d'une enquête à l'encontre de trois avocats sur la base de plaintes de l'administration pénitentiaire qui a dénoncé la diffusion "de rumeurs et fausses informations" concernant les grèves de la faim en cours, ont indiqué des médias locaux.

Sans divulguer les noms des avocats, les médias citant une source judiciaire ont indiqué que les plaintes portent aussi sur la circulation de données jugées "erronées" relatives à la dégradation de l'état de santé de détenus déclarant observer ces grèves.

Plusieurs ONG tunisiennes et étrangères ont déploré un recul des droits et libertés en Tunisie depuis un coup de force par lequel le président Kais Saied s'est emparé des pleins pouvoirs en juillet 2021.


Damas va «lutter activement» contre les groupes «terroristes», affirme un émissaire américain

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  • "Damas nous aidera désormais activement à affronter et démanteler les restes de l'Etat islamique, des Gardiens de la Révolution, du Hamas, du Hezbollah et d'autres réseaux terroristes", a affirmé sur X M. Barrack
  • Le dirigeant des Kurdes de Syrie, Mazloum Abdi, avait affirmé en octobre être parvenu à un "accord de principe" avec le pouvoir central sur l'intégration des FDS au sein des forces de sécurité syriennes

DAMAS: Damas va lutter activement contre les groupes "terroristes" dont l'Etat islamique (EI), les Gardiens de la Révolution iraniens, le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais, a affirmé jeudi l'émissaire américain pour la Syrie Tom Barrack.

Le président américain Donald Trump a reçu lundi à la Maison Blanche son homologue syrien Ahmad al-Chareh, une première pour un chef d'Etat syrien et une consécration pour l'ancien jihadiste qui pris le pouvoir en décembre 2024 après avoir renversé Bachar al-Assad.

La coalition antijihadiste dirigée par les Etats-Unis a annoncé mercredi que la Syrie était devenue le 90ème membre de ce groupe qui avait été créé en 2014 pour combattre l'EI en Syrie et en Irak.

"Damas nous aidera désormais activement à affronter et démanteler les restes de l'Etat islamique, des Gardiens de la Révolution, du Hamas, du Hezbollah et d'autres réseaux terroristes", a affirmé sur X M. Barrack.

L'Iran, à travers les Gardiens de la Révolution, son armée idéologique, et le Hezbollah soutenaient militairement le pouvoir de Bachar al-Assad avant sa chute, contrairement au Hamas qui n'y avait pas de présence armée.

Une réunion tenue cette semaine à Washington avec les chefs de la diplomatie américaine Marco Rubio, turque Hakan Fidan et syrienne Assaad al-Chaibani a évoqué l'intégration des Forces démocratiques syriennes (FDS), dirigées par les Kurdes et qui contrôlent de vastes pans du nord-est syrien, au sein de l'Etat, selon l'émissaire.

Soutenues par les Etats-Unis, les FDS ont été le fer de lance de la lutte en Syrie contre le groupe EI, qui y a été défait.

Le dirigeant des Kurdes de Syrie, Mazloum Abdi, avait affirmé en octobre être parvenu à un "accord de principe" avec le pouvoir central sur l'intégration des FDS au sein des forces de sécurité syriennes.

Sur X, M. Abdi a indiqué avoir discuté au téléphone avec Tom Barrack de son engagement "à accélérer l'intégration des FDS au sein de l'Etat syrien".

Le pouvoir de M. Chareh et les Kurdes avaient signé un accord en mars pour intégrer dans un délai d'un an leurs institutions civiles et militaires au sein du pouvoir central mais son application a été entravée par des divergences entre les deux parties.

 


Cisjordanie : le chef de l'armée israélienne veut «mettre fin» aux violences de colons

Le chef de l'armée israélienne a affirmé mercredi vouloir mettre fin aux attaques commises par des colons juifs en Cisjordanie occupée, où l'ONU a recensé en octobre un pic des violences en près de deux décennies. (AFP)
Le chef de l'armée israélienne a affirmé mercredi vouloir mettre fin aux attaques commises par des colons juifs en Cisjordanie occupée, où l'ONU a recensé en octobre un pic des violences en près de deux décennies. (AFP)
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  • Fait rare, alors que Palestiniens et ONG de défense des droits de l'Homme dénoncent l'impunité avec laquelle agissent les colons violents en Cisjordanie, la police et l'armée israéliennes ont annoncé mardi l'arrestation de plusieurs Israéliens
  • Selon Hussein Hammadi, le maire, quelque 200 colons ont fondu sur le village où ils ont saccagé une usine laitière et blessé dix personnes

JERUSALEM: Le chef de l'armée israélienne a affirmé mercredi vouloir mettre fin aux attaques commises par des colons juifs en Cisjordanie occupée, où l'ONU a recensé en octobre un pic des violences en près de deux décennies.

"Nous sommes déterminés à mettre fin à ce phénomène et nous agirons avec fermeté jusqu'à ce que justice soit rendue", a déclaré le lieutenant-général Eyal Zamir lors d'une visite à des troupes en exercice dans ce territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, selon un communiqué militaire.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaire de l'ONU (Ocha) a annoncé avoir enregistré en Cisjordanie "264 attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en octobre, soit "le bilan mensuel le plus élevé en près de deux décennies de collecte de données".

Fait rare, alors que Palestiniens et ONG de défense des droits de l'Homme dénoncent l'impunité avec laquelle agissent les colons violents en Cisjordanie, la police et l'armée israéliennes ont annoncé mardi l'arrestation de plusieurs Israéliens en lien avec une descente violente menée contre la localité palestinienne de Beit Lid, près de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie.

Selon Hussein Hammadi, le maire, quelque 200 colons ont fondu sur le village où ils ont saccagé une usine laitière et blessé dix personnes.

Le président israélien Isaac Herzog a condamné ces exactions les qualifiant de "choquantes et inacceptables".

"L'armée ne tolérera pas de comportements criminels de la part d'une petite minorité qui ternit l'image d'une population respectueuse des lois", a déclaré le général Zamir, alors que nombre de témoignages accusent les soldats israéliens de rester passifs face à la violence de ces colons.

Ces dernières semaines, les attaques attribuées à des colons de plus en plus jeunes et violents vivant généralement dans des avant-postes (implantations illégales au regard du droit israélien et destinées à créer des faits accomplis sur le terrain) se sont multipliées en Cisjordanie, visant des Palestiniens mais aussi des militants anticolonisation israéliens ou étrangers, des journalistes et parfois aussi des soldats.

Plus de 500.000 Israéliens vivent en Cisjordanie dans des colonies régulièrement condamnées par l'ONU comme illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

Les violences ont explosé dans ce territoire depuis le début de la guerre de Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël. Elles n'ont pas cessé, loin de là, avec la trêve fragile en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre.

Au moins 1.003 Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 36 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.