Pour la Nupes, une rentrée en quatre universités

La question des alliances aux prochaines échéances électorales s'est invitée au cœur de l'été, avec la proposition du député Insoumis et lieutenant de Jean-Luc Mélenchon Manuel Bompard de reconduire la Nupes pour les élections européennes de 2024. (Photo, AFP)
La question des alliances aux prochaines échéances électorales s'est invitée au cœur de l'été, avec la proposition du député Insoumis et lieutenant de Jean-Luc Mélenchon Manuel Bompard de reconduire la Nupes pour les élections européennes de 2024. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 23 août 2022

Pour la Nupes, une rentrée en quatre universités

La question des alliances aux prochaines échéances électorales s'est invitée au cœur de l'été, avec la proposition du député Insoumis et lieutenant de Jean-Luc Mélenchon Manuel Bompard de reconduire la Nupes pour les élections européennes de 2024. (Photo, AFP)
  • Les universités sont l'occasion pour les partis de se recentrer
  • Les Verts ouvrent leurs Journées d'été (JDE) à Grenoble, jeudi, par une session où ils se réjouiront de «l'écologie de retour à l'Assemblée»

PARIS: Unis dans la Nupes à l'Assemblée nationale, La France insoumise, le Parti socialiste, EELV et les communistes entendent réaffirmer chacun sa singularité et son utilité propre lors de leurs universités de rentrée, organisées séparément à partir de jeudi. 

Chaque parti doit en effet, à froid, faire le bilan d'une séquence électorale longue et riche d'enseignements à gauche: la domination à la présidentielle de Jean-Luc Mélenchon (22%) qui relègue les autres partis en dessous de 5%, la création d'une coalition législative en mai qui obtient 150 députés mais échoue à remporter la majorité, la coordination partielle dans l'hémicycle, les divergences qui n'ont pas tardé à ressurgir... 

Les universités sont l'occasion pour les partis de se recentrer. Ainsi, les Verts ouvrent leurs Journées d'été (JDE) à Grenoble, jeudi, par une session où ils se réjouiront de "l'écologie de retour à l'Assemblée". Vendredi, ils consacreront une soirée à l'Europe, car "c'est important d'affirmer notre spécificité européenne dans la période", explique l'organisatrice des JDE Marine Tondelier. 

« Une vie en dehors de la Nupes » 

Le même jour à Blois, le parti à la rose se demandera "ce que le peuple de gauche attend du PS" et le lendemain, "avec qui nous battons-nous ?". En effet la question des alliances aux prochaines échéances électorales s'est invitée au cœur de l'été, avec la proposition du député Insoumis et lieutenant de Jean-Luc Mélenchon Manuel Bompard de reconduire la Nupes pour les élections européennes de 2024. 

Les réponses réservées des écologistes, socialistes et communistes montrent que chaque parti cherche à se prémunir du risque d'hégémonie de LFI. "Il y a une vie en dehors de la Nupes", s'exclame Marine Tondelier, même si elle souligne la tenue d'un débat jeudi soir avec des partenaires de la Nupes. "Quand j'ai adhéré aux Verts, on passait notre temps à se définir par rapport au PS, je n'ai pas envie qu'on retombe là-dedans vis-à-vis de la Nupes. On doit s'occuper du mouvement de l'écologie politique", ajoute-t-elle. 

Justement, les JDE bruisseront des discussions sur le congrès prévu en décembre, et de la proposition de Marine Tondelier, signée par l'ancien candidat à la présidentielle Yannick Jadot le weekend dernier, de "refonder" EELV en un mouvement plus large. 

« Légitimés » 

Pour autant, faire vivre la dynamique d'une gauche unie s'impose à chaque organisation, consciente des attentes de victoire de ses électeurs. Tous les partis ont ménagé une place, dans le programme de leur rentrée, aux invitations des autres composantes de la Nupes. 

Les Insoumis sont les plus allants, soucieux de demeurer au centre d'une alliance qu'ils ont impulsée. Le meeting traditionnel de Jean-Luc Mélenchon, dimanche à Châteauneuf-sur-Isère près de Valence, inclura ainsi des prises de parole de représentants du PS, du PCF et d'EELV. 

LFI aura auparavant tenu une conférence jeudi après-midi sur les tractations ayant abouti à la Nupes, avec la participation des principaux négociateurs d'EELV, du PS et de Générations. Ainsi qu'un échange vendredi après-midi sur les propositions de la Nupes face à l'urgence sociale avec l'éco-féministe Sandrine Rousseau et le socialiste Arthur Delaporte. 

Par ailleurs, LFI a amplifié sa politique d'invitation de personnalités de la macronie et de la droite, afin de démontrer qu'elle est la première opposition: la secrétaire d’État chargée de l’Économie solidaire Marlène Schiappa débattra vendredi avec Alexis Corbière sur la République; le ministre délégué aux Transports Clément Beaune le même jour avec Manon Aubry sur l'Union européenne; la ministre déléguée aux PME Olivia Grégoire samedi avec Adrien Quatennens sur le pouvoir d'achat; et l'ancienne ministre de droite Rachida Dati samedi avec Ugo Bernalicis sur la justice. 

Des invitations qui n'ont pas plu au sociologue influent dans la gauche radicale Didier Eribon ("Retour à Reims", Fayard): "Ce que (les Insoumis) cherchent hélas, c’est à être reconnus et légitimés par ceux que nous devons combattre. Quelle erreur !" 

Quant aux communistes, dont le patron Fabien Roussel s'est tenu à une certaine distance des événements Nupes, ils organisent à Strasbourg un unique débat avec M. Roussel, la députée LFI Aurélie Trouvé et le socialiste Laurent Baumel. 


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.