Bruxelles veut des chemins de fer européens au même écartement

Les 27 doivent s'emparer du texte en septembre. (AFP)
Les 27 doivent s'emparer du texte en septembre. (AFP)
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Publié le Jeudi 25 août 2022

Bruxelles veut des chemins de fer européens au même écartement

  • Dans la pratique, l'Espagne a déjà construit ses lignes nouvelles et relié le port de Barcelone à la France à voie normale
  • A l'autre bout du continent, la future liaison Rail Baltica doit traverser les trois États baltes du nord au sud et les relier au réseau polonais

PARIS: Au nom de la fluidité des échanges, la Commission européenne aimerait voir les grands axes ferroviaires du continent mis au même écartement, pour éviter de fastidieux transbordements vers l'Espagne, le Portugal, les Pays baltes ou l'Ukraine.

Dans le cadre de la mise à jour de son programme de construction des corridors transeuropéens (TEN-T), la Commission a proposé fin juillet d'oublier les connexions envisagées vers la Russie et le Bélarus. Elle entend au contraire intégrer la Moldavie et l'Ukraine, faisant même arriver un de ces grands axes dans le port de Marioupol, détruit et occupé par Moscou.

Selon ce texte qui sera discuté par les Etats et les eurodéputés, Bruxelles veut également que les lignes de chemin de fer nouvelles soient construites en adoptant l'écartement standard de 1,435 mètre, puis que les lignes déjà existantes faisant partie de ces corridors soient adaptées à cet écartement, appelé à devenir la norme sur tout le continent.

Les principales voies ferrées de la plupart des pays européens respectent déjà un écartement entre l'intérieur des rails de 1,435 m (choisi comme standard en Grande-Bretagne en 1845, et largement répandu dans le monde depuis). On parle aussi de "voie normale".

Mais d'autres réseaux ont des écartements différents en marge du continent, exigeant des transbordements ou l'emploi de matériels complexes quand les trains doivent poursuivre leur chemin: l'ex-URSS avec les Pays baltes, la Moldavie, l'Ukraine, le Bélarus et la Russie (1,520 m), la Finlande (1,524 m), l'Irlande (1,600 m) et la péninsule ibérique (1,668 m).

"La migration vers l'écartement européen standard (...) vise une meilleure interopérabilité du transport ferroviaire dans l'Union et avec les pays tiers voisins", a expliqué une porte-parole à l'AFP.

«Réseau européen unifié»

"Les difficultés d'exportation des céréales ukrainiennes, liées à des écartements ferroviaires actuellement incompatibles, illustrent bien le caractère crucial de ces efforts", a-t-elle pointé.

Un retournement de l'histoire, alors qu'on envisageait encore il y a peu de construire une ligne à "écartement russe" (1,520 m) à travers la Slovaquie pour relier l'Ukraine à Vienne, en Autriche. On parlait alors d'importer plus facilement des marchandises chinoises par le rail.

Au-delà des lignes nouvelles, les États concernés auront deux ans pour présenter un plan de conversion à Bruxelles, une fois le nouveau programme des TEN-T adopté. Ils auront "une marge d'appréciation" et pourront décider du calendrier, a insisté la Commission. Mais il devront justifier un éventuel refus, analyse socio-économique à l'appui.

"L'objectif à long terme est de créer un réseau européen unifié", dit le texte européen. L'Irlande, complètement isolée, n'est pas concernée.

Dans la pratique, l'Espagne a déjà construit ses lignes nouvelles et relié le port de Barcelone à la France à voie normale. A l'autre bout du continent, la future liaison Rail Baltica doit traverser les trois États baltes du nord au sud et les relier au réseau polonais, en adoptant également un écartement standard.

Convertir le reste du réseau serait symboliquement important mais difficile à réaliser à court terme, estiment les ministres estonienne des Infrastructures Riina Sikkut et letton des Transports Talis Linkaits, selon la radio-télévision publique estonienne ERR.

Si elle ne parle pas de gros sous, la Commission fait miroiter des subventions européennes, au nom de la suppression des "barrières à l'interopérabilité".

Un problème à éviter étant l'apparition de problèmes de compatibilité au sein du même pays, entre corridors européens reconstruits à voie normale et lignes d'intérêt local ayant gardé leur écartement du XIXe siècle.

Les 27 doivent s'emparer du texte en septembre.

Les Finlandais, dont le réseau ferré n'est relié aux voies ferrées suédoises que par une unique ligne au nord du pays, ont déjà marqué leur désaccord. Leur ministre des Transports Timo Harakka réclame une dérogation, estimant que changer l'écartement "ne serait pas faisable ni du point de vue économique, ni du point de vue opérationnel".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.