Macron à Alger: chasseur de prime énergétique?

Le président Macron est à Alger pour une visite de trois jours (Photo, AFP).
Le président Macron est à Alger pour une visite de trois jours (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 26 août 2022

Macron à Alger: chasseur de prime énergétique?

  • Le président français Emmanuel Macron est à Alger dans un contexte marqué par les tensions avec le Maroc et les retombées des effets de la crise ukrainienne
  • L'opérateur français TotalEnergies, déjà très présent en Algérie, veut rester dans la course face à des concurrents comme l'italien Eni

ALGER: Le président français, Emmanuel Macron, est à Alger dans un contexte marqué par les tensions avec le Maroc et les retombées des effets de la crise ukrainienne.

«L'amitié avec la France n'a jamais été froissée», lance d’emblée Sid Ahmed Kébir, qui enseigne à l'École nationale supérieure des sciences politiques d'Alger (ENSSP).

L’universitaire explique que «c'est une visite très importante pour tous les acteurs économiques français qui œuvrent sur le marché algérien». Il n'est pas besoin, selon lui, «de se creuser les méninges pour comprendre que les discussions tourneront autour de trois sujets principaux: les hydrocarbures, les visas et la question sécuritaire».

Le Pr Kébir explique que, «dans le contexte de la crise énergétique, en Europe et en France notamment, après la baisse très marquée de la production d'électricité nucléaire dans ce pays, le dossier énergétique va évidemment émerger comme une problématique essentielle pour le président français, qui cherche une issue salutaire afin d’envisager un hiver paisible». Le chercheur rappelle que l'opérateur français TotalEnergies, déjà très présent en Algérie, veut rester dans la course face à des concurrents comme l'italien Eni.

Par ailleurs, il précise que, «depuis 2019, les relations algéro-françaises ont connus un léger froid, essentiellement dû aux questions liées à la problématique de l'histoire, que Macron n'a pas hésité à qualifier de “rente mémorielle”». Cela, précise-t-il, «a froissé les officiels algériens, qui n'ont pas tardé à émettre des messages clairs et intransigeants au sujet de leur refus de faire une quelconque concession à propos de ce qui touche à l'histoire».

«La visite est une manière de dire que Paris et Alger connaissent une détente et que les deux pays vont enfin reprendre des relations tout à fait normales sur fond de tensions sciemment entretenues», souligne le Pr Kébir.

En dehors de la question énergétique, certes centrale dans les liens entre les deux pays, le politologue note que les relations commerciales fonctionnent toujours, mais un peu au ralenti, notamment avec la nouvelle stratégie économique adoptée par l’Algérie, qui favorise la limitation des importations afin de réduire la fuite des capitaux, et la priorité accordée par les autorités algériennes aux entreprises qui fabriquent sur place, sur le marché algérien, des produits de grande consommation.

Le Pr Kébir estime que le président Tebboune tient «des propos intéressants sur l’économie algérienne» et qu’il «est animé par une vraie volonté d’ouverture et de diversification». Les opérateurs économiques français vont donc pouvoir discuter et se mettre d’accord sur certains dossiers, eu égard à cette nouvelle donne.

Pour l’universitaire, «cette nouvelle donne n'est autre que l'annonce des facilitations accordées aux investisseurs étrangers dans le cadre de la loi sur l’investissement» . Selon lui, les Français sauront s'adapter une fois qu’ils auront compris que l’ère de l’importation et de l'écoulement des marchandises sur le marché algérien est terminée; il est en effet grand temps, aujourd’hui, d’envisager des partenariats avec des entrepreneurs algériens afin de pouvoir monter des usines de fabrication en Algérie dans tous les domaines d’activité.

Cette visite sera certainement marquée par la problématique de l'octroi des visas. La France a sensiblement réduit ceux qui sont octroyés aux Algériens depuis plusieurs années. Selon Marc Sedille, consul général de France à Alger, en 2019, 272 000 visas ont été délivrés, 340 000 en 2018 et autour de 400 000 en 2017. En 2020, dans un contexte marqué par les effets de la crise sanitaire, seulement 73 000 ont été délivrés, et encore moins en 2021: 63 000.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.