L'état critique d'un gréviste de la faim palestinien suscite de vives critiques à l'égard d'Israël

Dans la ville de Gaza, des personnes manifestent devant le siège du CICR, apportant leur soutien aux détenus palestiniens en grève de la faim dans les prisons israéliennes. (AFP)
Dans la ville de Gaza, des personnes manifestent devant le siège du CICR, apportant leur soutien aux détenus palestiniens en grève de la faim dans les prisons israéliennes. (AFP)
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Publié le Mardi 30 août 2022

L'état critique d'un gréviste de la faim palestinien suscite de vives critiques à l'égard d'Israël

  • Le Palestinien Khalil al-Awawdeh a publié des photos et une vidéo qui ont stupéfié l'opinion publique palestinienne, mais aussi l'Union européenne
  • «Nous sommes les propriétaires légitimes de cette terre et notre cause est juste, même si le prix à payer est élevé. Soyez-en sûrs», a déclaré le détenu dans une vidéo

RAMALLAH: Le Palestinien Khalil al-Awawdeh, qui fait actuellement une grève de la faim, a publié des photos et une vidéo qui ont stupéfié l'opinion publique palestinienne, mais aussi l'Union européenne. Cette dernière a en effet condamné Israël pour la détention prolongée de cet homme sans qu’aucun procès n’ait eu lieu.
Trois jours après le message de M. Al-Awawdeh, 4 600 détenus de différentes prisons israéliennes, tous de nationalité palestinienne, ont ouvertement entamé une grève de la faim afin d’exprimer leur mécontentement face à leurs conditions précaires.
Cette semaine, les villes de Cisjordanie ont exprimé leur soutien aux Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. Dans ce contexte, des citoyens palestiniens ont tenu un sit-in devant le siège du Comité international de la Croix-Rouge.
Dalal al-Awawdeh, l'épouse du prisonnier, a sollicité des organisations internationales ainsi que le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, afin qu'ils interviennent pour libérer son mari dans les plus brefs délais.
Détenu depuis plus de cent soixante-dix jours, M. Al-Awawdeh s'est exprimé en ces termes dans une vidéo qu'il a diffusée: «Non à la détention administrative, non à la détention administrative».
«La cause de mon peuple est juste et elle le restera juste. Nous condamnerons obstinément la détention administrative, même si notre corps et notre peau fondent et que nos os s'érodent; même si nous devons mourir», a-t-il ajouté.
«Nous sommes les propriétaires légitimes de cette terre et notre cause est juste, même si le prix à payer est élevé. Soyez-en sûrs.»
Dalal al-Awawdeh s'est adressée à Arab News du centre médical israélien Assaf Harofeh, où son mari a été placé en soins intensifs.
Elle raconte que Khalil «crie avec son corps amaigri pour dénoncer l'occupation criminelle et pour dire au monde entier qu’il est arrêté sans accusation ni procès et qu'il réclame d'être libéré».
C'est le 27 décembre 2021 que M. Al-Awawdeh a été arrêté pour incitation contre Israël sur Facebook.
Le 5 janvier 2022, le tribunal militaire israélien l'a libéré, faute de preuves suffisantes. Cependant, le procureur militaire israélien a exigé qu'il soit placé en détention administrative.
Les autorités militaires israéliennes doivent libérer M. Al-Awawdeh le 2 octobre. En l’absence de garantie, il a pris la décision de poursuivre sa grève de la faim jusqu’à ce que sa libération soit confirmée.
L'Égypte est intervenue en faveur de la libération immédiate de M. Al-Awawdeh et pour mettre fin à l'opération militaire qu'Israël a récemment menée contre la bande de Gaza.
Les autorités israéliennes ont néanmoins tardé à concrétiser cet accord; ils ont suspendu temporairement la détention d'Al-Awawdeh pour qu'il reçoive des soins médicaux.
Le politicien palestinien Moustafa Barghouti a confié à Arab News que les photos d'Al-Awawdeh laissent une terrible impression à ceux qui les voient en raison de l’état déplorable du détenu.
Selon lui, sa santé est en péril. Il a averti des proportions inquiétantes que prendrait la situation dans les territoires palestiniens si M. Al-Awawdeh venait à mourir dans une prison israélienne.
«Israël souhaite écraser la volonté des prisonniers en écrasant leur volonté de retourner chez eux. Mais je vous assure que cette bataille est celle du peuple palestinien, et non celle du seul Khalil al-Awawdeh», a souligné M. Barghouti.
Quatre mille six cents prisonniers palestiniens sont actuellement détenus dans vingt-trois prisons et centres de détention israéliens.
Ce chiffre comprend sept cent trente prisonniers administratifs détenus sans procès. Ils sont emprisonnés en vertu de dossiers secrets soumis par le Shin Bet au ministère public et au juge militaire israélien. Parmi ces prisonniers figurent également cent soixante-quinze enfants, trente-deux femmes, six cents personnes malades ainsi que des détenus âgés, dont le plus vieux, Fouad al-Chobaki, a 82 ans.
Deux cent cinquante prisonniers ont passé plus de vingt ans en détention dans des prisons israéliennes.
Vingt-cinq prisonniers ont été détenus avant la signature de l'accord d'Oslo entre l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et Israël. Les prisonniers les plus célèbres sont Karim et Maher Younis; ils ont passé quarante-deux ans en détention.
Lundi dernier, les salles de classe ont accueilli 1 385 000 élèves palestiniens. Seuls 175 enfants n’ont pu se rendre à l'école: ils étaient incarcérés dans des prisons israéliennes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.