Cryptomonnaies: arrestation en Albanie du fondateur de la plateforme Thodex

Le site Web de Thodex a été fermé après avoir affiché un message mystérieux indiquant qu'il suspendait les transactions pendant cinq jours. (Photo fournie)
Le site Web de Thodex a été fermé après avoir affiché un message mystérieux indiquant qu'il suspendait les transactions pendant cinq jours. (Photo fournie)
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Publié le Mardi 30 août 2022

Cryptomonnaies: arrestation en Albanie du fondateur de la plateforme Thodex

  • «Le ministre de l'Intérieur de la République d'Albanie a informé dans la matinée le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu que le fondateur de Thodex, a été arrêté dans le district de Vlora en Albanie»
  • La Turquie avait demandé le 23 avril 2021 le lancement d'un mandat d'arrêt international contre Faruk Fatih Özer, soupçonné d'avoir fui vers l'Albanie avec deux milliards de dollars d'actifs appartenant à près de 400 000 utilisateurs

ISTANBUL : "Je reviendrai dans quelques jours", avait-il promis avant de disparaître: le fondateur de la plateforme d'échange de cryptomonnaies Thodex, soupçonné d'avoir fui la Turquie l'an dernier avec les avoirs de ses clients, a été arrêté mardi en Albanie.

La dernière image de Faruk Fatih Özer montrait le jeune entrepreneur passant le contrôle des passeports à l'aéroport d'Istanbul le 20 avril 2021, pull noir et masque chirurgical baissé, en route vers une destination inconnue.

"Le ministre de l'Intérieur de la République d'Albanie a informé dans la matinée le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu que le fondateur de Thodex, le fugitif Faruk Fatih Özer, recherché avec une notice rouge [d'Interpol], a été arrêté dans le district de Vlora en Albanie", a indiqué le ministère turc de l'Intérieur.

"Son identité a été confirmée par les tests biométriques [...] Les procédures d'extradition vers la Turquie ont débuté", précise le ministère dans un communiqué.

La Turquie avait demandé le 23 avril 2021 le lancement d'un mandat d'arrêt international contre Faruk Fatih Özer, soupçonné d'avoir fui vers l'Albanie avec deux milliards de dollars d'actifs appartenant à près de 400 000 utilisateurs.

Selon la police albanaise, le ressortissant turc, âgé de 28 ans, a été arrêté mardi aux alentours de 06H30 GMT dans un hôtel d'Himara, petite ville du sud de l'Albanie située sur la côte ionienne.

Deux autres personnes soupçonnées de lui avoir porté assistance ont été interpellées et des ordinateurs et téléphones portables ainsi que des cartes bancaires ont été saisies, a ajouté la police albanaise dans un communiqué.

«Je reviendrai»

Dans un message publié sur le compte Twitter officiel de son entreprise le 22 avril 2021 - deux jours après avoir quitté la Turquie -, M. Özer dénonçait des "allégations sans fondement" à son égard.

Thodex avait suspendu la veille ses activités après avoir affiché un mystérieux message indiquant qu'elle avait besoin de cinq jours pour traiter un investissement extérieur non spécifié.

L'entrepreneur avait alors expliqué s'être rendu à l'étranger afin d'y rencontrer des investisseurs.

"Je reviendrai en Turquie dans quelques jours et coopérerai avec les autorités judiciaires afin que la vérité éclate", promettait-il alors, avant que sa trace ne soit perdue pendant près d'un an et demi.

Thodex avait mené une campagne publicitaire d'envergure pour attirer les investisseurs, promettant notamment d'offrir des voitures de luxe à certains d'entre eux.

La plateforme avait également fait des remises spectaculaires sur le dogecoin, une cryptomonnaie à l'origine parodique mais gonflée depuis par l'intérêt - entre autres - du multimilliardaire et patron de Tesla Elon Musk.

Soixante-deux personnes liées à l'entreprise avaient été arrêtées en avril 2021 dans huit villes turques, dont Istanbul.

Plusieurs pays, notamment les Etats-Unis, ont annoncé leur volonté de renforcer la régulation du marché des cryptomonnaies, jugeant que doivent s'y appliquer les même lois que sur les autres marchés financiers.

De nombreux Turcs se sont tournés ces dernières années vers les cryptodevises pour tenter de protéger leur épargne face à la forte dévaluation de la livre turque et à une inflation qui frôle les 80% sur un an.

Conséquence de la politique monétaire hétérodoxe du président Recep Tayyip Erdogan, la monnaie turque a perdu près de 27% de sa valeur face au dollar depuis le 1er janvier, après avoir vu sa valeur fondre de 44% en 2021.


Washington doit exclure de nouvelles frappes pour une reprise des discussions, selon Téhéran

Téhéran a été informé que les Etats-Unis ne voulaient "pas s'engager dans un changement de régime en Iran" en ciblant le Guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien. (AFP)
Téhéran a été informé que les Etats-Unis ne voulaient "pas s'engager dans un changement de régime en Iran" en ciblant le Guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien. (AFP)
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  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a martelé vouloir empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique
  • Une ambition farouchement rejetée par le pouvoir iranien qui revendique toutefois un droit au nucléaire civil notamment pour produire de l'énergie

LONDRES: Les discussions diplomatiques avec Washington ne pourront reprendre que si les États-Unis excluent de nouvelles frappes sur l'Iran, a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Majid Takht-Ravanchi, à la BBC.

"Nous entendons dire que Washington veut nous parler", a dit le responsable iranien, dans une interview diffusée dimanche soir par la BBC.

"Nous ne nous sommes pas mis d'accord sur une date. Nous ne nous sommes pas mis d'accord sur les modalités", a-t-il indiqué. "Nous cherchons une réponse à cette question: allons-nous assister à une répétition d'un acte d'agression alors que nous sommes engagés dans le dialogue?", a poursuivi le responsable iranien.

Les Etats-Unis "n'ont pas encore clarifié leur position", a souligné Majid Takht-Ravanchi.

Téhéran a été informé que les Etats-Unis ne voulaient "pas s'engager dans un changement de régime en Iran" en ciblant le Guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien.

Israël a ouvert le 13 juin les hostilités en bombardant l'Iran et en tuant ses principaux responsables militaires et des scientifiques liés à son programme nucléaire.

Les Etats-Unis se sont joints à l'offensive de leur allié israélien en bombardant trois sites nucléaires dans la nuit du 21 au 22 juin.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a martelé vouloir empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique.

Une ambition farouchement rejetée par le pouvoir iranien qui revendique toutefois un droit au nucléaire civil notamment pour produire de l'énergie.

Après 12 jours de bombardements réciproques, un cessez-le-feu est entré en vigueur le 24 juin, imposé par le président américain Donald Trump.

Ce dernier a prévenu que le Pentagone mènerait "sans aucun doute" de nouvelles frappes si l'Iran enrichissait de l'uranium à des niveaux lui permettant de fabriquer des armes nucléaires.

Majid Takht-Ravanchi a de nouveau revendiqué le droit de l'Iran à enrichir de l'uranium à hauteur de 60% pour produire de l'énergie.

"Le niveau peut être discuté, la capacité peut être discutée, mais dire que vous (...) devriez avoir zéro enrichissement, et que si vous n'êtes pas d'accord, nous allons vous bombarder, c'est la loi de la jungle", a critiqué le ministre.


L'ONU appelle à « relancer le moteur du développement » face au « chaos climatique » et aux conflits

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, prononce son discours d'ouverture lors de la 4e Conférence internationale des Nations unies sur le financement et le développement à Séville, le 30 juin 2025. (Photo de Pierre-Philippe MARCOU / AFP)
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, prononce son discours d'ouverture lors de la 4e Conférence internationale des Nations unies sur le financement et le développement à Séville, le 30 juin 2025. (Photo de Pierre-Philippe MARCOU / AFP)
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  • Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exhorté lundi la communauté internationale à « relancer le moteur du développement »
  • « Aujourd’hui, le développement, et son principal levier, la coopération internationale, sont confrontés à des vents contraires massifs », a déploré Antonio Guterres.

SEVILLE, ESPAGNE : Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exhorté lundi la communauté internationale à « relancer le moteur du développement », alors que le monde est confronté à un « chaos climatique », à une multiplication des conflits et à un ralentissement économique global. Il s’exprimait lors de l’ouverture de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FfD4), qui se tient à Séville, dans le sud de l’Espagne, sous une chaleur accablante.

« Aujourd’hui, le développement, et son principal levier, la coopération internationale, sont confrontés à des vents contraires massifs », a déploré Antonio Guterres. Il a dressé un tableau sombre de la situation mondiale : « Un monde où la confiance s’effrite, où le multilatéralisme est mis à rude épreuve. Un monde ralenti par les tensions commerciales, des budgets d’aide amputés, secoué par les inégalités, la crise climatique et des conflits déchaînés. »

Face à ces défis, le chef de l’ONU a insisté sur la nécessité d’« accélérer les investissements à la hauteur des enjeux » afin de « réparer et relancer » la dynamique du développement. Il a rappelé que « les deux tiers des objectifs de développement durable » adoptés dans le cadre de l’Agenda 2030 accusaient déjà un sérieux retard.

« Il ne s’agit pas seulement d’une crise de chiffres, mais d’une crise humaine », a-t-il martelé, appelant les États à renforcer la mobilisation des ressources domestiques et à investir dans les domaines à fort impact, tels que l’éducation, la santé et les énergies renouvelables.

Jusqu’à jeudi, la conférence réunit quelque 50 chefs d’État et de gouvernement, dont le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, aux côtés des dirigeants des principales institutions financières internationales et de plus de 4 000 représentants de la société civile. Il s’agit de la quatrième conférence de ce type depuis 2002.

L’un des objectifs centraux de cette rencontre est de trouver des solutions concrètes au déficit de financement auquel font face les pays du Sud. Selon l’ONU, ce manque est estimé à 4 000 milliards de dollars par an pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030.

Ce sommet intervient dans un contexte particulièrement tendu pour l’aide internationale, fragilisée notamment par la réduction drastique des fonds alloués à l’aide humanitaire par l’administration de Donald Trump. L’ancien président américain avait en effet supprimé 83 % du budget de l’USAID consacré aux programmes de développement à l’étranger, mettant en péril de nombreux projets dans les pays les plus vulnérables.


Ottawa annule une taxe visant les géants de la tech, reprise des négociations avec Washington

Tiff Macklem (G), gouverneur de la Banque du Canada, et Fracois-Philippe Champagne, ministre canadien des Finances et du Revenu national, font un geste après leur conférence de presse de clôture lors de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G7 à Banff, Alberta, Canada, le 22 mai 2025. (AFP)
Tiff Macklem (G), gouverneur de la Banque du Canada, et Fracois-Philippe Champagne, ministre canadien des Finances et du Revenu national, font un geste après leur conférence de presse de clôture lors de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G7 à Banff, Alberta, Canada, le 22 mai 2025. (AFP)
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  • Le Canada a annoncé dimanche annuler une taxe visant les géants de la tech dans l'espoir de parvenir à un accord commercial avec les Etats-Unis
  • Cette détente entre le Canada et les Etats-Unis survient deux jours après la rupture des discussions par le président américain

Ottawa, Canada: Le Canada a annoncé dimanche annuler une taxe visant les géants de la tech dans l'espoir de parvenir à un accord commercial avec les Etats-Unis, et la reprise des négociations en ce sens rompues deux jours plus tôt par Donald Trump.

Le ministre canadien des Finances, François-Philippe Champagne, "a annoncé aujourd'hui (dimanche, NDLR) que le Canada annulerait la taxe sur les services numériques (TSN)", selon un communiqué du gouvernement. Celui-ci précise que la reprise des négociations doit déboucher sur un accord commercial avec Washington d'ici au 21 juillet.

Cette détente entre le Canada et les Etats-Unis survient deux jours après la rupture des discussions par le président américain, qui avait qualifié de "coup direct et évident" porté au Etats-Unis la taxe d'Ottawa visant les géants du numérique.

Cette ponction de 3% sur les revenus tirés de la publicité en ligne, des plateformes de vente, des réseaux sociaux ou de la vente de données personnelles, devait entrer en vigueur lundi et toucher particulièrement les poids lourds américains de la tech.

Elle ciblait notamment les mastodontes Google, Apple, Meta (Facebook), Amazon ou Microsoft. Ceux-ci sont accusés de profiter du caractère immatériel de leur activité pour échapper à l'impôt.

"Retirer la taxe sur les services numériques fera avancer les discussions et appuiera nos efforts pour créer des emplois et bâtir de la prospérité", a estimé sur X le ministre canadien des Finances François-Philippe Champagne.

Donald Trump et la Maison Blanche n'ont pas réagi dans l'immédiat.

La TSN avait été adoptée l'an dernier à titre temporaire, dans l'attente de l'aboutissement de négociations internationales sur la taxation des multinationales.

Cette taxe ciblait les acteurs du numérique qui génèrent un chiffre d'affaires mondial annuel supérieur à 1,1 milliard de dollars canadiens, et des revenus annuels au Canada supérieurs à 20 millions de dollars canadiens.

- Droits de douane -

Vendredi, Donald Trump avait qualifié la TSN de "scandaleuse" sur son application Truth Social et indiqué que les Etats-Unis communiqueraient au Canada, dans les sept jours, le niveau des droits de douane qui lui serait imposé.

Le Premier ministre canadien Mark Carney avait promis en retour de "continuer à mener ces négociations complexes, dans l'intérêt supérieur des Canadiens".

Depuis le retour de Donald Trump au pouvoir en janvier, l'administration américaine a annoncé –- puis suspendu, dans l'attente de négociations -– plusieurs taxes sur les importations canadiennes aux Etats-Unis, tandis que le Canada a riposté en imposant des droits de douane.

Le président américain a visé en particulier les secteurs canadiens de l'automobile, de l'acier et de l'aluminium, alors que les Etats-Unis et le Canada sont, avec le Mexique, membre d'un accord de libre-échange (ACEUM ou USMCA en anglais).

Les relations entre Ottawa et Washington se sont détériorées sous le second mandat de Donald Trump, qui a demandé à plusieurs reprises que le Canada devienne le 51e Etat américain.