En Cisjordanie, des médecins «sous pression» face au flot de blessés par balles

Des jeunes Palestiniens lancent des pierres sur une jeep de l'armée israélienne dans la ville de Silwad, près de la ville de Ramallah en Cisjordanie occupée, après une opération militaire dans la ville, le 31 août 2022. (AFP)
Des jeunes Palestiniens lancent des pierres sur une jeep de l'armée israélienne dans la ville de Silwad, près de la ville de Ramallah en Cisjordanie occupée, après une opération militaire dans la ville, le 31 août 2022. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 31 août 2022

En Cisjordanie, des médecins «sous pression» face au flot de blessés par balles

  • Ce jour d'août, cet adolescent de 16 ans qui préfère taire son identité a été touché au niveau des genoux dans des heurts avec les forces israéliennes dans le camp de réfugiés de Balata
  • Comme souvent après de tels affrontements, il a été admis à l'hôpital Rafidia, un établissement «sous pression en raison du grand nombre de blessés et du type de blessures»

NAPLOUSE: Dans un hôpital de Naplouse, un adolescent palestinien touché par un tir israélien avance péniblement avant de s'asseoir sur une chaise roulante pour se rendre à la salle d'opération, où les médecins sont débordés par l'afflux de blessés par balles ces derniers mois.

Ce jour d'août, cet adolescent de 16 ans qui préfère taire son identité a été touché au niveau des genoux dans des heurts avec les forces israéliennes dans le camp de réfugiés de Balata, à Naplouse, en Cisjordanie occupée.

Comme souvent après de tels affrontements, il a été admis à l'hôpital Rafidia, un établissement "sous pression en raison du grand nombre de blessés et du type de blessures", reconnaît Fouad Nafaa, chef du service de chirurgie.

"Les blessures sont sérieuses, à cause des armes utilisées et des parties du corps touchées, à savoir la tête, le cou, la poitrine", explique-t-il à l'AFP, gardant en mémoire le cas d'un adolescent au bassin traversé par une balle.

"C'était une blessure très grave. Il a été opéré et il va mieux désormais", se réjouit-il.

«Aguerri»

Dans la foulée d'une série d'attentats en Israël à partir de la fin mars, l'armée israélienne a multiplié les opérations à Naplouse et Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, destinées selon elle à arrêter des suspects dans une région où les groupes armés palestiniens sont actifs.

Ces opérations se muent souvent en affrontements avec des habitants, comme le 9 août lorsqu'Ibrahim al-Nabulsi surnommé le "lion de Naplouse", un commandant des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, branche armée du Fatah, a été tué par l'armée israélienne.

Ce jour-là, le Croissant-Rouge palestinien a traité 69 blessés par balles. L'armée avait fait état d'une "violente émeute" à laquelle les soldats ont répliqué "en ouvrant le feu", faisant "plusieurs blessés" côté palestinien mais aucun dans les rangs israéliens.

Des violences éclatent également à Jénine, au nord de Naplouse, où la journaliste palestino-américaine d'Al Jazeera, Shireen Abu Akleh, a été tuée en mai alors qu'elle couvrait une opération israélienne, dans ce secteur d'où sont originaires les auteurs de certaines attaques anti-israéliennes.

Pour Jani Abou Joukha, directeur de l'hôpital local Ibn Sina, le nombre de blessés à traiter a "considérablement augmenté" ces derniers mois.

"Le personnel médical est aguerri (...) mais malgré tout il n'est pas facile de gérer toutes ces victimes en même temps", dit-il, précisant avoir connu des journées où 15 blessés étaient hospitalisés toutes les 15 minutes.

L'armée israélienne affirme n'ouvrir le feu qu'après avoir écarté "toutes les autres options".

«Prêts»

Au moins 1.380 Palestiniens ont été blessés ou tués par balle depuis début 2021, "dans le contexte du conflit israélo-palestinien", le nombre le plus élevé depuis 2015, d'après l'ONU et le Croissant-rouge. Plus de 40% d'entre eux l'ont été dans les gouvernorats de Naplouse et Jénine.

Pour Rik Peeperkorn, représentant de l'Organisation mondiale de la Santé dans les Territoires palestiniens, l'afflux récent de victimes met à rude épreuve "un système de santé déjà fragile".

"Nous vivons dans un état d'urgence, jour et nuit", soutien de son côté Maria al-Aqra, responsable de la coopération internationale au ministère de la Santé palestinien.

"Le personnel fait de son mieux et certains travaillent parfois trois gardes de suite", dit Mme Aqra, précisant qu'il faut souvent repousser certaines opérations de routine pour répondre aux urgences.

Jamal Abou Alkebash, orthopédiste à l'hôpital Rafidia, relève que les blessures par balles ne se résument pas à des urgences. "Les victimes peuvent finir paralysées, amputées ou handicapées", souligne-t-il.

Alors que les raids continuent dans le nord de la Cisjordanie occupée, avec son lot d'arrestations de militants présumés et de heurts parfois sanglants, les hôpitaux sont sur le pied de guerre.

A Rafidia, les perfusions sont empilées aux urgences, près des lits séparés les uns des autres par des rideaux mauves. "Nous sommes toujours prêts", dit Fouad Nafaa: "A chaque instant".


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
Short Url
  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Short Url
  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.