Attentats de Trèbes et Carcassonne en 2018: Sept personnes seront jugées aux assises

Des gens se tiennent à côté de fleurs déposées devant la gendarmerie nationale de Carcassonne (Photo, AFP).
Des gens se tiennent à côté de fleurs déposées devant la gendarmerie nationale de Carcassonne (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 01 septembre 2022

Attentats de Trèbes et Carcassonne en 2018: Sept personnes seront jugées aux assises

  • La plupart vivait au moment des faits dans la cité Ozanam à Carcassonne, où habitait aussi l'auteur des attaques, délinquant de droit commun radicalisé
  • Tous ont assuré ignorer le projet criminel de l'assaillant, qui était fasciné par les armes et haïssait les forces de l'ordre

PARIS: Un procès aux assises a été ordonné pour sept personnes soupçonnées d'avoir aidé à des degrés divers l'auteur des attentats de Trèbes et Carcassonne en 2018, qui avait tué quatre personnes, dont le gendarme Arnaud Beltrame, avant d'être abattu par les gendarmes.

Radouane Lakdim, tué lors de l'assaut du GIGN dans un supermarché de Trèbes (Aude) où il s'était retranché, n'a bénéficié d'aucune complicité, mais sept personnes de son entourage, six hommes et une femme âgés de 22 à 33 ans, ont favorisé son passage à l'acte, considèrent les trois juges d'instruction chargés de ce dossier.

La plupart vivait au moment des faits dans la cité Ozanam à Carcassonne, où habitait aussi l'auteur des attaques, délinquant de droit commun radicalisé, âgé de 25 ans.

Tous ont assuré ignorer le projet criminel de l'assaillant, qui était fasciné par les armes et haïssait les forces de l'ordre.

Le matin du 23 mars 2018, Radouane Lakdim vole une voiture à Carcassonne. Armé, il tue le passager de 61 ans et blesse le conducteur de 26 ans.

Il tire ensuite sur un groupe de CRS à proximité de leur caserne, blesse l'un d'eux puis rejoint un supermarché Super U à Trèbes.

Se présentant comme un soldat du groupe Etat islamique (EI) et criant "Allah Akbar", il y tue un boucher et un client. Il égorge ensuite le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame qui s'était livré à la place d'une otage, avant d'être lui-même tué.

«Défendre la religion»

Dans leur ordonnance de mise en accusation, signée mercredi et consultée par l'AFP, les magistrats vont plus loin que les réquisitions du parquet national antiterroriste (Pnat) et retiennent l'association de malfaiteurs terroriste criminelle pour cinq des suspects.

Parmi eux, la petite-amie et le plus proche ami de l'assaillant, Marine Pequignot, 22 ans, et Samir Manaa, 27 ans.

Marine Pequignot, une convertie "totalement imprégnée de l'idéologie jihadiste", avait justifié lors de sa garde à vue les attaques de Radouane Lakdim, qu'elle fréquentait depuis plusieurs années, avant plus tard de nuancer ses propos.

Samir Manaa, délinquant de droit commun, faisait du sport et du trafic de stupéfiants avec Radouane Lakdim. Quinze jours avant les faits, il l'avait accompagné pour acheter le poignard utilisé pour égorger Arnaud Beltrame.

"Dans ce dossier, il est principalement reproché à mon client, ce qui est pour le moins curieux, d’avoir été l’ami de l’auteur principal et par le biais d’une culture de la supposition, d’en déduire que dès lors il ne pouvait ignorer le détail du drame qui allait se dérouler", a réagi auprès de l'AFP son avocat, Me Guy Debuisson, fustigeant une conclusion "totalement irrationnelle" et annonçant faire appel.

Trois autres hommes, Sofiane Boudebbouza, 24 ans, Reda El Yaakoubi, 32 ans, et Ahmed Arfaoui, 27 ans, sont renvoyés pour des qualifications criminelles alors que le Pnat n'avait retenu à leur encontre que des délits.

Déjà condamné quand il était mineur pour avoir projeté de se rendre en zone irako-syrienne en 2017, Sofiane Boudebbouza est accusé de soutien intellectuel à Radouane Lakdim lors de discussions sur un forum acquis à l'idéologie jihadiste.

Délits connexes

Ahmed Arfaoui, beau-frère de l'auteur, avait nettoyé le domicile familial des Lakdim avant une perquisition.

Enfin, deux autres suspects, Baghdad H. et Sofiane M., sont renvoyés pour des délits connexes, notamment la détention d'armes.

Sofiane M. avait été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. La réduction des charges retenues contre lui "est une belle décision qui n'était pas évidente à obtenir, au regard de la pression populaire et du caractère insoutenable de ces actes terroristes que je suis le premier à condamner", a réagi son avocat, Me Pierre Debuisson.

Un quadragénaire, mis en examen depuis 2019, bénéficie en revanche d'un non-lieu. Présenté comme un père de substitution de Radouane Lakdim, il était un informateur des services de renseignements.

"Mon client a dû s'exposer pour se défendre. Il s'est mis en danger en révélant être une source de la DGSI et il a fallu déclassifier des notes de renseignement pour établir sa crédibilité et son innocence", a souligné son avocat, Me Moad Nefati. Son client s'est senti "abandonné par ses officiers traitants".

Il avait signalé en 2014 la radicalisation de Radouane Lakdim, puis alerté sur son comportement en janvier 2018. Mais un rapport du 16 janvier 2018 proposait "une mise en veille de la surveillance" de l'assaillant, aucun élément ne témoignant de son appartenance à la mouvance jihadiste.

L'EI avait revendiqué ces attaques, une revendication jugée "opportuniste" par la justice: les investigations n'ont pas établi de contacts entre l'auteur et l'organisation.


La France appelle Israël à cesser «sans délai» son opération à Rafah

Cette image prise à partir de séquences diffusées par l'armée israélienne le 7 mai 2024 montre les chars de l'équipe de combat de la 401e brigade entrant du côté palestinien du passage frontalier de Rafah entre Gaza et l'Égypte dans le sud de la bande de Gaza le 7 mai 2024. (Photo de Fayez Nureldine / Armée israélienne / AFP)
Cette image prise à partir de séquences diffusées par l'armée israélienne le 7 mai 2024 montre les chars de l'équipe de combat de la 401e brigade entrant du côté palestinien du passage frontalier de Rafah entre Gaza et l'Égypte dans le sud de la bande de Gaza le 7 mai 2024. (Photo de Fayez Nureldine / Armée israélienne / AFP)
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  • Défiant les mises en garde internationales, l'armée israélienne mène depuis mardi des incursions dans l'est de Rafah, et a pris le contrôle du passage frontalier avec l'Egypte, verrouillant une porte d'entrée névralgique pour les convois d'aide humanitair
  • «Nous appelons les autorités israéliennes à cesser cette opération militaire sans délai et à reprendre la voie des négociations », a indiqué le Quai d'Orsay

PARIS : La France appelle Israël à cesser «sans délai» son opération militaire à Rafah qui menace de créer une «situation catastrophique» pour la population de la bande de Gaza, a indiqué son ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié sur X dans la nuit de vendredi à samedi.

«Nous appelons les autorités israéliennes à cesser cette opération militaire sans délai et à reprendre la voie des négociations, seule voie possible pour conduire à la libération immédiate des otages et obtenir un cessez-le-feu durable», a indiqué le Quai d'Orsay à propos de la situation à Rafah.

«Une telle opération menace de provoquer une situation catastrophique pour les populations civiles de Gaza, déjà déplacées à de multiples reprises», poursuit le communiqué de la diplomatie française.

Afin de «vaincre» le Hamas, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu juge nécessaire une opération à Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où se retranchent selon lui les derniers bataillons du mouvement islamiste mais où s'entassent également 1,4 million de Palestiniens, la majorité déplacés par les violences.

Défiant les mises en garde internationales, l'armée israélienne mène depuis mardi des incursions dans l'est de Rafah, et a pris le contrôle du passage frontalier avec l'Egypte, verrouillant une porte d'entrée névralgique pour les convois d'aide humanitaire.

L'armée a indiqué vendredi poursuivre son «opération antiterroriste de précision» dans certains secteurs de l'est de Rafah, et avoir «éliminé des cellules terroristes».

Les Etats-Unis «observent avec préoccupation» l'opération militaire à Rafah, mais ne jugent pas qu'elle soit «majeure», a dit vendredi un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby.

«La France appelle Israël à rouvrir immédiatement le point de passage de Rafah vers l’Egypte, qui est indispensable tant pour l'accès de l’aide humanitaire à la population civile que pour permettre aux personnes les plus vulnérables de quitter la bande de Gaza», a indiqué dans la nuit la diplomatie française.

 


Sort de Meurice et réforme audiovisuelle: séquence à haut risque à Radio France

L'auteur, animateur, écrivain et humoriste français Guillaume Meurice, pose lors d'une séance photo à Paris le 13 mars 2024. (Photo Joel Saget  AFP)
L'auteur, animateur, écrivain et humoriste français Guillaume Meurice, pose lors d'une séance photo à Paris le 13 mars 2024. (Photo Joel Saget AFP)
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  • L'émission «Le grand dimanche soir» de Charline Vanhoenacker, à laquelle participe d'ordinaire Guillaume Meurice, a des chances d'être annulée et les antennes pourraient connaître d'autres perturbations
  • Guillaume Meurice a été écarté de l'antenne le 2 mai dans l'attente d'une éventuelle sanction pouvant aller jusqu'au licenciement, quatre jours après avoir réitéré ses propos polémiques sur Benjamin Netanyahu tenus fin octobre

PARIS : Possible sanction de l'humoriste de France Inter Guillaume Meurice, inquiétudes pour les programmes et, dans toutes les têtes, la réforme prochaine de l'audiovisuel public: le paquebot Radio France se prépare au gros temps.

Au sein de la Maison ronde, une première grève est annoncée pour dimanche, une deuxième les 23 et 24 mai.

L'émission «Le grand dimanche soir» de Charline Vanhoenacker, à laquelle participe d'ordinaire Guillaume Meurice, a des chances d'être annulée et les antennes pourraient connaître d'autres perturbations.

Avec cette première mobilisation, les syndicats de Radio France entendent protester contre «la répression de l'insolence et de l'humour» après la suspension du chroniqueur, ainsi que contre le «sacrifice» d'émissions de France Inter.

Guillaume Meurice a été écarté de l'antenne le 2 mai dans l'attente d'une éventuelle sanction pouvant aller jusqu'au licenciement, quatre jours après avoir réitéré ses propos polémiques sur Benjamin Netanyahu tenus fin octobre.

Il est convoqué jeudi à un premier entretien avec les ressources humaines.

Il avait comparé le Premier ministre israélien à une «sorte de nazi mais sans prépuce», ce qui lui avait valu des accusations d'antisémitisme et une plainte, récemment classée sans suite.

En plein conflit Israël-Hamas, sa satire est diversement appréciée à Radio France. C'est une «blague pourrie» pour sa collègue Sophia Aram.

Le régulateur de l'audiovisuel, l'Arcom, avait adressé à l'automne une mise en garde à Radio France. La ministre de la Culture Rachida Dati a jugé mardi que le groupe public «ne pouvait pas ne pas réagir», après la répétition des propos litigieux.

Cette affaire peut toutefois «interroger sur la liberté d'expression», a admis la ministre.

- accélération sur la réforme -

Le sujet est hautement sensible alors que les syndicats CGT, CFDT, FO, SNJ, Sud et Unsa s'inquiètent de «menaces» pesant selon eux «sur des émissions populaires et singulières», en particulier sur France Inter où se prépare la grille de rentrée.

A tel point que les Sociétés des journalistes (SDJ) et des producteurs (SDPI) de l'antenne ont récemment dénoncé «un virage éditorial» de la première radio de France, sur fond d'économies budgétaires. Le programme sur l'environnement «La terre au carré» doit notamment évoluer.

«C'est le travail de grille habituel et cela reste léger», assure-t-on côté direction.

Mais les calendriers s'entrechoquent: la température monte à Radio France en même temps que se prépare une réforme structurelle pour l'ensemble de l'audiovisuel public.

Mardi et mercredi, les députés vont examiner en commission la proposition de loi sénatoriale prévoyant la création d'une holding chapeautant le secteur. Rachida Dati a repris à son compte ce texte, qui passera devant l'Assemblée nationale en première lecture les 23 et 24 mai.

Ce chantier d'une gouvernance unique pour Radio France, France Télévisions, France Médias Monde (RFI, France 24) et l'Ina (Institut national de l'audiovisuel) est un serpent de mer. Dressant un constat sévère de l'existant, Emmanuel Macron avait prôné un rapprochement dès 2017.

La ministre de la Culture en a fait son cheval de bataille, souhaitant un audiovisuel public «plus puissant, plus efficace» avec une mise en oeuvre en 2025. Elle entretient cependant le flou sur le degré d'intégration envisagé: jusqu'à la fusion?

La perspective alarme à Radio France, où un préavis de grève a été déposé pour les 23 et 24 mai. «Non à la holding! Non à toutes formes de fusion!», clament les syndicats. «Cela nous flinguerait» car la spécificité de la radio, qui fait sa force, disparaîtrait, d'après un responsable.

La présidente de Radio France Sibyle Veil est elle-même favorable à une holding mais opposée à une fusion.

Au-delà, les syndicats fustigent un climat peu propice, pointant «une campagne de dénigrement et de calomnies orchestrée par des partis politiques, organisations ou personnalités franchement hostiles au service public de la radio». Ce dernier est fréquemment accusé par des personnalités de droite de pencher nettement à gauche.

Rachida Dati a estimé qu'il faudrait davantage «que le service public soit le reflet de la diversité des opinions des Français».

Une cadre de la Maison ronde s'en désole: «On est censés parler de l'avenir du service public mais le débat risque d'être +ils sont trop de gauche+ ou +trop de droite+».

 


Foot: Kylian Mbappé officialise son départ du Paris SG

L'attaquant français du Paris Saint-Germain Kylian Mbappe applaudit les supporters à la fin de la demi-finale retour de la Ligue des champions de l'UEFA entre le Paris Saint-Germain (PSG) et le Borussia Dortmund, au stade du Parc des Princes à Paris le 7 mai. 2024. (Photo, AFP)
L'attaquant français du Paris Saint-Germain Kylian Mbappe applaudit les supporters à la fin de la demi-finale retour de la Ligue des champions de l'UEFA entre le Paris Saint-Germain (PSG) et le Borussia Dortmund, au stade du Parc des Princes à Paris le 7 mai. 2024. (Photo, AFP)
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  • Sa dernière saison parisienne aura été très mouvementée avec une mise à l'écart à l'été 2023, après son refus d'activer une option dans son contrat lui permettant de rester jusqu'en 2025

PARIS: L'attaquant Kylian Mbappé a officialisé vendredi son départ du Paris SG en fin de saison après sept ans passés au club parisien, sans annoncer sa future destination.

"C'est ma dernière année au Paris SG, je ne vais pas prolonger et je vais terminer mon aventure dans quelques semaines, je vais jouer mon dernier match au Parc des Princes dimanche" (en championnat contre Toulouse, ndlr), a annoncé le joueur de 25 ans sur son compte Instagram.

Arrivé au PSG en provenance de Monaco peu avant la fermeture du mercato estival en 2017, Mbappé s'est forgé un palmarès impressionnant dans la capitale où il a conquis six titres de champion de France (2018, 2019, 2020, 2022, 2023 et 2024) en plus de celui en 2017 avec Monaco.

Il a également remporté trois coupes de France avec le club de la capitale (2018, 2020 et 2021).

C'est également au PSG qu'il s'est affirmé au niveau international avec à la clé le titre ultime de champion du monde avec les Bleus en Russie en 2018, devenant du même coup une superstar internationale.

Sa dernière saison parisienne aura été très mouvementée avec une mise à l'écart à l'été 2023, après son refus d'activer une option dans son contrat lui permettant de rester jusqu'en 2025.

Même s'il n'a pas dévoilé sa future destination, la presse espagnole affirme depuis quelques mois que Mbappé et le Real Madrid ont signé un accord qui verrait le joueur français rejoindre le géant espagnol le 1er juillet prochain.