Aramco gagne 11,8 milliards de dollars au troisième trimestre grâce à l'amélioration de l'activité économique

Dans cette photo d'archive prise le 13 novembre 2019, les visiteurs s'arrêtent à la section exposition Aramco du Misk Global Forum sur l'innovation et la technologie qui s'est tenu à Riyad, la capitale saoudienne. (FAYEZ NURELDINE / AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 13 novembre 2019, les visiteurs s'arrêtent à la section exposition Aramco du Misk Global Forum sur l'innovation et la technologie qui s'est tenu à Riyad, la capitale saoudienne. (FAYEZ NURELDINE / AFP)
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Publié le Mercredi 04 novembre 2020

Aramco gagne 11,8 milliards de dollars au troisième trimestre grâce à l'amélioration de l'activité économique

  • Aramco revoit ses budgets d'investissement pour l'année prochaine, avec environ 20 milliards de dollars destinés à de nouveaux investissements en 2020
  • Le flux total de trésorerie disponible pour le trimestre s’est élevé à 12,4 milliards de dollars

DUBAÏ: Saudi Aramco, la plus grande compagnie pétrolière au monde, a enregistré un meilleur rendement au troisième trimestre de l’année 2020, mais elle reste encore grandement affectée par le ralentissement économique mondial, à la suite du confinement lié à la pandémie de Covid-19.

La société, cotée en Arabie saoudite à la bourse Tadawul, a déclaré que son bénéfice net pour les trois derniers mois, soit jusqu’à la fin de septembre, était de 11,8 milliards de dollars (1 dollar = 0,85 euro). Bien que ce chiffre ait été presque divisé par deux en comparaison avec la période correspondante de l'année dernière, il représente une augmentation de 80% par rapport au trimestre précédent, lorsque l'impact de la pandémie sur les marchés mondiaux du pétrole était à son point culminant.

« Nous avons vu les premiers signes d'une reprise au troisième trimestre en raison de l'amélioration de l'activité économique, malgré les vents contraires auxquels font face les marchés mondiaux de l'énergie », affirme Amin Nasser, le président et directeur général de la Saudi Aramco.

La société a déclaré un dividende de 18,75 milliards de dollars pour le trimestre, honorant l'engagement qu'elle avait pris envers les actionnaires lors de l'introduction en bourse (Initial Public Offering, ou IPO) record de l'année dernière. Nasser précise: «Nous avons maintenu notre engagement en faveur de la valeur pour les actionnaires.»

Le flux de trésorerie disponible total du trimestre s'est élevé à 12,4 milliards de dollars. Compte tenu des prix relativement bas du pétrole et d'une demande réduite de brut dans le monde, une baisse des bénéfices était attendue. Les bénéfices d’Aramco sont bien plus élevés que ceux de l’ensemble de ses pairs des grandes sociétés pétrolières. Ses actions ont gagné 1% dans les premiers échanges.

C’était la première fois ce trimestre que les résultats financiers de Sabic, le groupe pétrochimique racheté par Aramco au Fonds d’investissement public d’Arabie saoudite, étaient inclus dans les chiffres.

Nasser déclare également: « L’intégration d’Aramco à Sabic se déroule comme prévu. Notre résilience est soutenue par notre envergure, la faible intensité de carbone en amont et nos faibles coûts de production. À mesure que le paysage économique et social mondial évolue, ces atouts et notre volonté constante de réduire les émissions de gaz à effet de serre signifient que nous sommes bien placés pour répondre aux besoins énergétiques de la reprise économique mondiale. »

Aramco revoit ses budgets d'investissements pour l'année prochaine, avec environ 20 milliards de dollars destinés à de nouveaux investissements en 2020. « Nous continuons à adopter une approche rigoureuse et flexible de la répartition du capital face à la volatilité des marchés. Nous sommes confiants dans la capacité d’Aramco de gérer cette période difficile en vue d’atteindre nos objectifs », indique le directeur général de la Saudi Aramco.

Aramco s'est engagée dans de grands projets dans le cadre de « l'économie circulaire à faible émission de carbone» pour lutter contre le réchauffement climatique; elle a livré au Japon la première cargaison d'ammoniaque «bleu» plus propre au cours du trimestre, «renforçant encore notre concentration sur des solutions nouvelles et innovantes qui contribuent à la transition énergétique mondiale ».

Concernant les perspectives actuelles du marché, Nasser précise: « Le troisième trimestre de l’année 2020 a vu les premiers signes d'une reprise sur les marchés mondiaux de l'énergie, certains gouvernements dans le monde ayant assoupli les restrictions liées à la Covid-19, stimulant ainsi l'activité économique. »

« La demande de brut a commencé à augmenter, ce qui s'est traduit par des prix du pétrole brut plus élevés par rapport au trimestre précédent. Cet environnement économique de plus en plus favorable, associé au faible coût de production d’Aramco et à son modèle d’exploitation unique, a permis d’améliorer les bénéfices et les flux de trésorerie pour le troisième trimestre », ajoute-t-il.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".