Homme tué par balle lors d'un contrôle dans le Nord: Le policier mis en examen

Le passager du véhicule a, lui, été placé en garde à vue «pour recel de vol de véhicule et complicité de refus d'obtempérer» (Photo, AFP).
Le passager du véhicule a, lui, été placé en garde à vue «pour recel de vol de véhicule et complicité de refus d'obtempérer» (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 01 septembre 2022

Homme tué par balle lors d'un contrôle dans le Nord: Le policier mis en examen

  • Son avocate Manon Dugast a précisé qu'il avait été mis en examen pour des «faits de violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner»
  • La procureure de Lille a confirmé avoir requis la mise en examen pour cette qualification

LILLE: "Il assume pleinement son geste, convaincu qu'il n'a pas eu d'autre option": le policier placé en garde à vue après la mort par balle d'un jeune homme mardi dans le Nord lors d'un refus d'obtempérer a été mis en examen mercredi.

Son avocate Manon Dugast a précisé qu'il avait été mis en examen pour des "faits de violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et laissé libre, confirmant une information de La Voix du Nord.

La procureure de Lille a confirmé avoir requis la mise en examen pour cette qualification.

"Les faits sont matériellement reconnus, mais justifiés par ce qui constitue une cause d'irresponsabilité pénale: la légitime défense, qui à ce stade doit encore être étayée par des actes d'investigation" mais que "les premiers éléments tendent à démontrer", a assuré Me Dugast.

Selon le récit mardi de la procureure de Lille, Carole Etienne, un équipage de police a voulu contrôler les "occupants d'un véhicule muni de fausses plaques d'immatriculation" vers 3H00 du matin à Neuville-en-Ferrain,une commune frontalière de la Belgique, voisine de Tourcoing.

Le conducteur de la voiture, un jeune homme de 23 ans, originaire de Roubaix, a alors démarré "brusquement afin de s’y soustraire", a-t-elle expliqué.

Autopsie

"Dans la fuite, un policier parvenait à ouvrir la portière côté conducteur afin d'extraire l'individu et faisait usage de son arme à une reprise. Le conducteur du véhicule est décédé sur place malgré l'intervention des secours", a-t-elle poursuivi.

Le passager du véhicule a, lui, été placé en garde à vue "pour recel de vol de véhicule et complicité de refus d'obtempérer".

Les conclusions de l'autopsie de la victime "sont compatibles avec les premiers éléments de l’enquête" mais "seront complétées par des investigations balistiques", a précisé le parquet dans un communiqué mercredi matin.

"La victime a été mortellement blessée par un seul tir au niveau des côtes au côté gauche", a-t-il ajouté.

Selon une source policière, ce jeune homme était "connu pour plusieurs faits lourds de stupéfiants et de recel". Il devait effectuer une peine de six mois de prison à la suite d'un "défaut de réalisation d'un travail d'intérêt général", la "décision d'écrou datant de juin 2022".

Dans cette nouvelle affaire de personne tuée au cours d'un refus d'obtempérer, les investigations ont été confiées à la Direction zonale de la police judiciaire et à l'IGPN, la "police des polices".

«Etats de service irréprochables»

"(Le policier) a été touché (par le véhicule, NDLR), il y a constatation médicale, il aurait pu être écrasé", a insisté Me Dugast. "Au moment de la tentative d'interpellation, le véhicule a été mis en mouvement de façon extrêmement violente", a-t-elle indiqué.

"Il a conscience de la gravité de ce qui s'est passé" a poursuivi l'avocate, assurant que "c'était la première fois qu’il tirait, parce qu'il n'avait pas d’autre échappatoire".

Elle décrit un policier au "parcours exemplaire" et aux "états de service irréprochables",  "très respecté, très humain, très soutenu", n'ayant "aucun incident disciplinaire à son actif".

Sur 14 240 refus d'obtempérer comptabilisés en 2021 par la police nationale, 157 cas concernent des "usages d'armes à feu sur des véhicules en mouvement", selon des chiffres de la police.

En juin dernier, la Défenseure des droits a décidé de se saisir "d'office" de trois dossiers concernant des policiers ayant fait usage de leur arme après un refus d'obtempérer.

Ces trois dossiers concernent quatre personnes décédées: un automobiliste le 26 mars à Sevran, deux hommes en voiture le 24 avril sur le Pont-Neuf à Paris et la passagère d'un véhicule dans le XVIIIe arrondissement de la capitale le 4 juin.

D'autres affaires se sont produites plus récemment, comme mi-août, à Vénissieux, une commune sensible proche de Lyon, où des policiers ont tiré à plusieurs reprises lors du contrôle d'une voiture signalée volée, faisant deux morts.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".