Liban: Une grève paralyse les services de télécommunications dans le sud

Bâtiment de la société publique de télécommunications et d'Internet Ogero (Photo, AFP).
Bâtiment de la société publique de télécommunications et d'Internet Ogero (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 01 septembre 2022

Liban: Une grève paralyse les services de télécommunications dans le sud

  • Un total de 5 674 employés du fournisseur d'accès Internet public Ogero sont en grève, exigeant une augmentation de leurs salaires
  • La surpopulation carcérale suscite des protestations alors que l'État envisage une amnistie générale

BEYROUTH: Mercredi, les réseaux de télécommunication du sud du Liban étaient complètement hors service. D'autres régions pourraient suivre, ce qui laisse présager une panne nationale des télécommunications et de l'Internet.

Un total de 5 674 employés du ministère des Communications et du fournisseur d'accès Internet public Ogero sont en grève, exigeant une augmentation de leurs salaires.

La maintenance des réseaux téléphoniques qui alimentent les lignes de télécommunication a été interrompue, les employés ayant insisté pour ne pas réparer les pannes tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites.

Les employés exigent de recevoir leurs salaires sur la base du taux de 8 000 livres libanaises pour un dollar américain (le taux officiel est de 1 515 livres libanaises pour un dollar américain, alors que le taux de Sayrafa de la Banque du Liban est de 27 200 livres libanaises pour un dollar américain).

Les lignes téléphoniques étant progressivement hors service, le numéro d'urgence de la Croix-Rouge libanaise a lui aussi été suspendu.

Les juges libanais ont été remboursés sur la base du taux de 8 000 livres par dollar pendant deux mois (au lieu du taux de 1 500 livres par dollar).

Cependant, suite aux protestations d'autres travailleurs du secteur public, la décision a été révoquée. Cela a incité les juges à se mettre en grève à partir du 23 août.

Alors que les institutions de l'État s'effondrent les unes après les autres au milieu de l'aggravation de la crise économique, des manifestations ont éclaté dans les prisons libanaises.

Le ministre intérimaire de l'Intérieur, Bassam Mawlawi, a suggéré d'envisager une amnistie générale, qui, selon lui, est devenue nécessaire dans les circonstances actuelles.

«Les prisons sont surpeuplées, 79,1% des prisonniers ne sont pas condamnés, et beaucoup souffrent de malnutrition et de pénurie de médicaments», a déclaré Mawlawi à la presse mercredi.

Il a appelé les juges à contribuer à la résolution du problème de la surpopulation carcérale en accélérant les procès.

«Des fonds d'une valeur de 20 milliards de livres libanaises (730 440 euros selon Sayrafa) ont été alloués à la livraison de la nourriture après que les entreprises fournissant de la nourriture aux prisons ont cessé de fournir leurs services parce qu'elles n'étaient plus payées», a indiqué Mawlawi.

«Les prisons bénéficient de subventions qui parviennent au ministère de l'Intérieur, et si besoin, nous transférerons toutes les subventions aux prisonniers.»

En outre, Mawlawi a conseillé de raccourcir les peines de prison, soulignant que le Premier ministre intérimaire, Najib Mikati, et le président du Parlement, Nabih Berri, soutiennent cette idée.

Il a mentionné qu'un projet de loi sera soumis à cet égard jeudi pour être présenté au Parlement.

Les prisonniers ont entamé une grève de la faim et ont protesté dans la prison de Roumieh, où le nombre de détenus est quatre fois supérieur à la capacité standard, ce qui jette une ombre sur tous les aspects de la vie des prisonniers. Les manifestations ont été dispersées par la force, et certains soldats ont été poignardés.

Alors que la nourriture des prisons ne répond pas aux normes nutritionnelles de base, l'administration pénitentiaire empêche les familles des prisonniers d'apporter de la nourriture à la prison, craignant la contrebande.

Rabih Qais, un militant pour la défense des prisonniers, a déclaré à Arab News: «La situation dans les prisons est une extension de la situation qui prévaut dans l'ensemble du pays, mais de manière plus grave.»

«Il n'y a pas d'électricité ni de ventilation. Les prisons libanaises, qui peuvent accueillir un total de 3 500 prisonniers, en détiennent actuellement environ 8 000.»

«Les détenus sont transférés dans les cellules de détention des postes de police. 43% des prisonniers sont des Syriens, des Palestiniens et d'autres nationalités», a-t-il signalé.

Qais s’est demandé: «Comment des drogues et des téléphones portables peuvent-ils entrer dans la prison de Roumieh malgré les mesures de sécurité strictes qui y sont appliquées? Les protestations dans cette prison éclatent souvent en raison des mauvaises conditions indescriptibles.»

Après avoir confisqué plusieurs téléphones portables et des couteaux de fortune à des prisonniers de Roumieh, Mawlawi a avisé: «Le problème des prisons est dû aux faibles capacités de l'État, à la surpopulation et au manque de discipline.»

Le député Michel Moussa, chef de la Commission parlementaire des droits de l'homme a affirmé que la commission tiendra une réunion jeudi à cet égard. Il a souligné l'urgence de régler les conditions de vie et de santé des prisonniers.

«Nous avons appelé les organisations internationales et la société civile à apporter leur aide dans ce domaine. Il existe des propositions visant à construire de nouvelles prisons ou à prendre certains sièges d'État inutilisés afin de réduire la surpopulation carcérale, en plus d'accélérer les procès, d'autant plus que la majorité des prisonniers ne sont pas encore condamnés», a soutenu Moussa.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com