Scooters et motos ne stationnent plus «gratis» dans les rues de Paris

 Après avoir tant espéré que la ville de Paris fasse machine arrière, les utilisateurs des deux-roues motorisés sont tenus, depuis ce jeudi matin, de payer leur stationnement dans la capitale. (AFP)
 Après avoir tant espéré que la ville de Paris fasse machine arrière, les utilisateurs des deux-roues motorisés sont tenus, depuis ce jeudi matin, de payer leur stationnement dans la capitale. (AFP)
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Publié le Jeudi 01 septembre 2022

Scooters et motos ne stationnent plus «gratis» dans les rues de Paris

  • Les résidents parisiens ont droit à un tarif préférentiel: la carte annuelle vaut 22,50 euros par an, auxquels s'ajoutent 0,75 euro par jour de stationnement
  • Un pass professionnel est aussi proposé et la gratuité est donc appliquée pour les 2RM électriques et pour les 2RM handicap

PARIS: La fin d'une époque gracieuse. Les deux-roues motorisés thermiques doivent payer depuis jeudi pour stationner dans les rues de Paris, une mesure qui irrite la communauté des utilisateurs, "prête à braver l'interdit".

"A un moment il faut savoir dire non et s'écarter un petit peu du chemin", glisse à l'AFP un jeune motard, Dominique Gavaud, qui a dû se garer jeudi matin sur un emplacement vélo.

"C'est compliqué de trouver des places, je n'ai pas vraiment le choix. Si j’ai une amende je vais la payer. Faute de mieux, je brave un peu les limites de l'interdit", poursuit ce designer alternant, vivant en banlieue parisienne.

Deux sociétés ont été diligentées par la ville de Paris pour traquer les contrevenants. Ces prestataires doivent effectuer 2 000 contrôles par jour, a spécifié la mairie, qui communiquera d'ici dix à quinze jours sur le nombre de verbalisations.

L'amende pour non paiement de stationnement est de 25 euros ou de 37,50 euros selon la zone. Les stationnements gênants ou dangereux sont passibles de 135 euros d'amende.

Pour garer son deux-roues motorisé (2RM) dans les rues de Paris, il faut s'acquitter d'un paiement s'il s'agit d'un véhicule thermique. Dans le centre de la capitale, le stationnement coûte 3 euros de l'heure contre 2 euros dans les arrondissements extérieurs.

"A la fin de la journée, ça doit grimper de ouf ! Je vais tenter une ou deux fois de ne pas payer, on va voir à quel point ils sont vifs ! S’ils sont trop vifs, on s’adaptera", indique avec le sourire Nicolas (qui ne souhaite pas donner son nom), un photographe/vidéaste habitant en banlieue et qui se déplace dans Paris pour son travail avec son scooter.

Le quadragénaire, qui possède également une voiture, envisage d'acheter un scooter électrique, exempté de paiement.

"Jusque-là le gros avantage du scooter à Paris, outre le fait qu’on peut stationner plus facilement qu’en voiture, c'est de pouvoir stationner gratuitement", avance-t-il.

«Sortir de l'exemption»

Pour justifier la mise en place du stationnement payant, débattu depuis des années, la mairie de Paris avance la pollution de l'air, les nuisances sonores mais aussi un "meilleur équilibrage de l’espace public" ou encore la migration vers "des mobilités moins polluantes et plus douces".

"Il faut sortir de cette exemption dont ont bénéficié finalement les scooters et les motos. C’est une mesure difficile, qui demande un effort significatif mais qui est essentielle pour la suite et la lutte contre les pollutions", explique à l'AFP David Belliard, adjoint (EELV) aux mobilités et à la transformation de l'espace public à la mairie de Paris.

Les résidents parisiens ont droit à un tarif préférentiel: la carte annuelle vaut 22,50 euros par an, auxquels s'ajoutent 0,75 euro par jour de stationnement. Un pass professionnel est aussi proposé et la gratuité est donc appliquée pour les 2RM électriques et pour les 2RM handicap.

"Nous allons inciter à aller (stationner) en sous-sol, on va récupérer de l’espace public, on va mieux réguler je l’espère le stationnement illicite", soutient M. Belliard.

Maman de trois enfants en bas-âge et vivant dans le 20e arrondissement, Anissa (qui ne souhaite pas donner son nom) circule à pied, poussette à la main, sur les trottoirs parisiens, non loin d'un scooter attaché à une barrière de sécurité près d'une école.

"Personnellement, je ne trouve pas ça très dérangeant qu’ils se garent sur les barrières. Cette mesure, c'est pas cool. Et maintenant, ils se garent carrément au milieu des places pour les voitures, ça crée encore plus de difficultés. Pour moi, ça rajoute un nouveau problème", lance-t-elle.

La Fédération des motards en colère (FFMC) parle d'une mesure "vraiment discriminante, notamment pour les plus démunis qui habitent en banlieue". "Les logements à Paris sont devenus tellement chers que les gens s’exportent de plus en plus loin. Les plus touchés sont les banlieusards. C’est un vrai problème social, ils ne peuvent pas faire 40 km à vélo", relève à l'AFP le délégué Ile-de-France de la FFMC, Jean-Marc Belotti.

La FFMC, qui a lancé une pétition ayant récolté jeudi midi quelque 42.400 signatures, prévoit une manifestation samedi à la mi-journée devant la mairie de Paris. Un recours devant le tribunal administratif a été déposé en septembre dernier pour annuler l'arrêté.


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.

 


Salon du Bourget : les députés et le président de la Seine-Saint-Denis boycotteront l'inauguration

L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
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  • le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi.
  • « Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français a déclaré Stéphane Peu

BOBIGNY, FRANCE : Jeudi et vendredi, le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi, en raison de la présence d'entreprises israéliennes.

Organisé par le Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), le plus ancien et le plus grand rendez-vous aérospatial au monde se tient du 16 au 22 juin au Bourget, en Seine-Saint-Denis.

La présence d'Israël, qui compte neuf exposants, a été vivement critiquée, et a même fait l'objet de recours en justice.

Mardi, le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté la requête d'associations qui lui demandaient d'exclure les entreprises israéliennes du Bourget au nom du risque de perpétuation de crimes internationaux. La cour d'appel de Paris a par la suite confirmé cette décision. 

« Des entreprises israéliennes d'armement y seront présentes. « Comment peut-on, d'un côté, se dire attaché aux droits humains et, de l'autre, dérouler le tapis rouge à un État mis en cause par la Cour pénale internationale pour actes génocidaires ? », a écrit jeudi sur X le président socialiste de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel.

« Je ne participerai pas à l'accueil protocolaire traditionnel du président de la République et du Premier ministre », a-t-il poursuivi.

La position est identique chez l'ensemble des députés de Seine-Saint-Denis, tous de gauche.

« Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français, alors que le gouvernement israélien poursuit ses violations du droit international en commettant un véritable génocide à Gaza », a déclaré Stéphane Peu (PCF) dans un communiqué de presse. 

Joint par l'AFP, Éric Coquerel, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale et député LFI, a indiqué que c'était également la position des députés insoumis. « Nous allons même manifester contre », a-t-il ajouté.

Samedi, une manifestation est prévue au départ de la Bourse du travail de Bobigny à 13 heures, à l'appel d'une intersyndicale et d'une coalition d'associations.

Cette manifestation s'inscrit dans le cadre d'un week-end de mobilisation et d'un « village anti-guerre » organisé du 20 au 22 juin à Bobigny.

Israël est en guerre depuis près de 20 mois contre le Hamas, à la suite de l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le mouvement islamiste palestinien.

Les accusations de génocide et de crimes de guerre contre Israël se multiplient, provenant d'experts de l'ONU, de groupes de défense des droits humains et de pays de plus en plus nombreux. Israël les rejette.