Tennis: la reine Serena quitte son royaume

Serena Williams a annoncé vendredi après son élimination au troisième tour de l'US Open qu'on ne la reverrait vraisemblablement plus sur les courts de tennis. (Photo, AFP)
Serena Williams a annoncé vendredi après son élimination au troisième tour de l'US Open qu'on ne la reverrait vraisemblablement plus sur les courts de tennis. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 03 septembre 2022

Tennis: la reine Serena quitte son royaume

Serena Williams a annoncé vendredi après son élimination au troisième tour de l'US Open qu'on ne la reverrait vraisemblablement plus sur les courts de tennis. (Photo, AFP)
  • «Merci papa, je sais que tu regardes, merci maman (qui était présente en tribunes), merci à tous les gens qui m'ont soutenue tout ce temps, mon Dieu ça fait des dizaines d'années», a-t-elle égrené
  • Depuis sa première rencontre professionnelle à Québec en 1995 (non classée, elle avait perdu dès le premier tour des qualifications), Serena Williams a bousculé les barrières de son sport dont elle est devenue en 27 saisons la reine incontestée

NEW YORK: En pleurs, du bout des lèvres, Serena Williams a annoncé vendredi après son élimination au troisième tour de l'US Open qu'on ne la reverrait vraisemblablement plus sur les courts de tennis, où elle s'est construit l'une des carrières les plus prolifiques tous sports confondus. 

A la question "allez-vous revoir votre décision de prendre votre retraite ?", la championne aux 23 titres du Grand Chelem a répondu "je ne pense pas, mais on ne sait jamais". L'Américaine venait de s'incliner face à l'Australienne Ajla Tomljanovic (46e mondiale) 7-5, 6-7 (4/7), 6-1. 

On ne sait effectivement jamais. Mais de nombreuses stars, parmi lesquelles certaines amies proches, n'ont pas attendu pour lui rendre un vibrant hommage de circonstance. 

"Championne. Héroïne. Légende pour toujours !", a tweeté la star de la télévision Oprah Winfrey, quand l'ancienne Première dame des Etats-Unis Michelle Obama saluait "une jeune fille de Compton" devenue "l'une des plus grandes sportives de tous les temps". 

"Cela a été un honneur de suivre ton parcours. Je veux juste te remercier d'être cette source d'inspiration pour tant de personnes", a écrit LeBron James, superstar de la NBA. 

Serena Williams, qui aura 41 ans le 26 septembre, avait annoncé au début du mois d'août qu'elle cesserait prochainement la compétition, sans dire ni où ni quand. Le Majeur new-yorkais, où elle a remporté en 1999, à 17 ans, le premier de ses 23 titres du Grand Chelem, semblait être la porte de sortie idéale. 

"C'a été un voyage incroyable", a-t-elle lancé, émue. 

"Merci papa, je sais que tu regardes, merci maman (qui était présente en tribunes), merci à tous les gens qui m'ont soutenue tout ce temps, mon Dieu ça fait des dizaines d'années", a-t-elle égrené, avant de totalement fondre en larmes en évoquant sa soeur aînée: "Je ne serais pas Serena s'il n'y avait pas eu Venus, alors merci Venus". 

Quatre finales

Depuis sa première rencontre professionnelle à Québec en 1995 (non classée, elle avait perdu dès le premier tour des qualifications), Serena Williams a bousculé les barrières de son sport dont elle est devenue en 27 saisons la reine incontestée... même si elle a échoué à une petite unité du record de titres en Grands Chelems détenu par l'Australienne Margaret Court (24). 

Après son dernier titre majeur (Australie 2017) et la naissance quelques mois plus tard de sa fille Olympia, issue de son mariage avec le cofondateur du réseau social Reddit Alexis Ohanian, elle a joué encore quatre finales (Wimbledon et US Open 2018, Wimbledon et US Open 2019) sans parvenir à décrocher son Graal. 

Elle s'est ensuite petit à petit éloignée du circuit. Ces dernières années, elle ne jouait plus que quelques tournois par an avec les Majeurs comme priorité, se consacrant de plus en plus, outre son rôle de mère, à ses activités annexes, en particulier dans et autour de la mode, plutôt qu'au tennis. 

Absente du circuit depuis son abandon sur blessure au premier tour de Wimbledon 2021, elle avait fait un retour surprise cet été dans le Majeur sur gazon où elle avait de nouveau été éliminée au premier tour. 

Quelques semaines plus tard, après avoir perdu au deuxième tour à Toronto et au premier à Cincinnati, elle s'est donc résolue à ranger les raquettes. 

N.1 mondiale durant 319 semaines au total, soit plus de six ans (la première fois le 8 juillet 2002, la dernière fois la semaine du 8 mai 2017), elle n'était plus classée que 605e au soir de sa retraite. 

Serena Slam 

Seules Martina Navratilova (332) et Steffi Graf (377) ont passé plus de temps qu'elle au sommet de la pyramide du tennis féminin. 

Entre son premier titre en 1999 à Paris et son 73e et dernier à Auckland en 2020, Serena Williams, cadette d'une famille de cinq filles, a dominé quasiment sans partage le circuit. Et engrangé 94,8 millions de dollars de gains en tournois. 

Un sacré parcours pour la joueuse née à Saginaw (Michigan) et qui a grandi à Compton, longtemps un ghetto violent du grand Los Angeles. 

Avec sa puissance et sa volonté, elle a fait plier toutes ses principales adversaires, de sa soeur Venus à Ashleigh Barty, en passant par sa grande rivale Maria Sharapova, Viktoria Azarenka, Justine Hénin, Amélie Mauresmo, Kim Klijsters, Jennifer Capriati, Martina Hingis, Monica Seles ou Steffi Graf. 

Sa domination aurait pu être encore plus écrasante sans quelques lourds ennuis physiques et de santé (notamment une embolie pulmonaire qui a failli lui coûter la vie en 2011). 

Outre le record de Majeurs, Serena Williams aura également manqué le Grand Chelem (remporter les quatre tournois majeurs la même année). Elle a toutefois réussi deux fois un exploit qui porte depuis son nom: le "Serena Slam", à savoir remporter les quatre majeurs à la suite, mais à cheval sur deux années (2002-2003 et 2014-2015). 

Douze matches mémorables de Serena Williams

Voici une sélection de douze matches mémorables ayant jalonné la carrière de Serena Williams, dont la retraite a sonné à l'US Open 2022: 

1. US Open 1999, finale contre la N.1 mondiale Martina Hingis (6-3, 7-6). Premier titre du Grand Chelem. 

Un an et demi après avoir joué son premier Majeur (Australie 1998) et deux semaines avant ses 18 ans, Serena Williams s'offre un sacré cadeau. La saison ne lui a pas souri jusque-là: même si elle a atteint pour la première fois le top 10, elle reste sur des défaites au troisième tour à l'Open d'Australie puis à Roland-Garros et un forfait sur blessure à Wimbledon. Mais à New York, elle exécute une partition de très haute dextérité avec pour finir des victoires contre Monica Seles (4e mondiale), la tenante du titre Lindsay Davenport (2e) et Hingis. Cerise sur le gâteau, elle remporte également le titre en double avec sa soeur aînée Venus. 

2. Indian-Wells 2001. Le scandale 

Malgré un titre obtenu en finale face à Kim Kijsters, cette édition du cinquième Majeur officieux a viré au scandale et au boycott des soeurs Williams durant 14 ans. La raison ? Une attitude du public envers elle, sa soeur Venus et son père Richard que Serena a jugée raciste. Quelques minutes avant la demi-finale tant attendue entre les deux soeurs, l'aînée avait en effet déclaré forfait, ce qui avait déclenché la colère du public qui accusait Richard Williams d'avoir manigancé cet abandon. Lors de la finale, Serena sur le court et son père en tribune avaient été conspués par une partie des spectateurs. Si bien que le clan Williams n'est revenu à Indian-Wells qu'en 2015. 

3. US Open 2001, première finale majeure contre sa soeur Venus qui s'impose 6-2, 6-4. 

Serena et Venus se sont affrontées au total neuf fois en finales de Majeurs et Serena s'est imposée à sept reprises. Pour cette première très attendue, d'autant que jamais auparavant deux soeurs s'étaient affrontées en finale d'un tournoi du Grand Chelem, l'aînée (qui avait remporté trois des cinq derniers Majeurs) a gagné assez nettement. 

4. Australie 2003, finale remportée contre Venus (7-6, 3-6, 6-4). Le Serena Slam. 

Après Roland-Garros, Wimbledon -au lendemain duquel elle deviendra N.1 mondiale pour la première fois- et l'US Open en 2002, Serena bat Venus pour la quatrième fois d'affilée en finale de Majeur. Et réalise l'exploit de détenir en même temps les quatre titres du Grand Chelem, à cheval sur deux saisons. Elle a réédité la performance en 2014-2015 en terminant sur son 6e titre à Wimbledon. En remportant Roland-Garros juste avant, Williams était devenue la troisième joueuse de l'histoire à remporter au moins trois fois chacun des quatre Majeurs, après Margaret Court et Steffi Graf. 

5. Wimbledon 2004, défaite en finale face à Maria Sharapova (6-1, 6-4). L'insupportable affront. 

La jeune Russe, alors âgée de 17 ans, prive Serena d'un troisième sacre d'affilée à Wimbledon. Sharapova a expliqué dans son autobiographie avoir entendu Williams pleurer dans le vestiaire et assure que l'Américaine a ensuite juré qu'elle "ne perdrait plus jamais contre cette petite sal...". Williams a tenu promesse à chacune de leurs 18 confrontations suivantes. 

6. US Open 2008, finale remportée contre Jelena Jankovic (6-4, 7-5). Le come-back. 

Son titre à l'Open d'Australie 2007 semblait devoir valider le retour de Serena au plus haut niveau après plusieurs années marquées par des blessures qui l'ont vue tomber en-dehors du Top 100 mondial (140e en juillet 2006). Mais c'est le suivant, décroché en 2008 à Flushing Meadows, qui a réellement consacré la reprise de pouvoir de la reine Serena. Dans la foulée, elle s'est imposée en 2009 à Melbourne et Wimbledon, terminant l'année N.1 mondiale pour la deuxième fois de sa carrière. 

7. Wimbledon 2012, finale remportée face à Agnieszka Radwanska (6-1, 5-7, 6-2). La renaissance. 

En 2011, de nouveaux ennuis de santé ont handicapé Serena, en particulier une embolie pulmonaire qui a mis sa vie en danger. Son retour en 2012 a été marqué par sa toute première défaite au premier tour d'un tournoi du Grand Chelem, à Roland-Garros. Elle a alors intégré à son équipe le coach français Patrick Mouratoglou et un mois plus tard elle décrochait son 5e titre à Wimbledon, avant d'enchaîner sur les médailles d'or en simple et double (associée à sa soeur Venus) aux Jeux olympiques de Londres, sur le même gazon du All England Lawn Tennis Club. Par la suite, accompagnée de Mouratoglou, elle a ajouté à son incroyable palmarès trois titres à l'US Open, deux à Wimbledon, deux à Roland-Garros et deux à l'Open d'Australie. 

8. JO-2012, finale remportée face à Maria Sharapova 6-0, 6-1. L'or olympique en simple. 

En arrivant à Londres, Serena avait remporté tous les titres possibles sur le circuit et seule lui manquait la médaille d'or olympique en simple (elle était double championne olympique 2000 et 2008 en double avec sa soeur Venus). Et cette médaille en simple, elle la voulait tellement qu'elle a humilié sa grande rivale russe sur le central de Wimbledon. 

9. US Open 2015, battue par Roberta Vinci en demi-finales (2-6, 6-4, 6-4). Le Grand Chelem s'envole. 

Arrivée en demi-finales à New York, Serena n'était plus qu'à deux matchs de réussir le Grand Chelem, après ses victoires à l'Open d'Australie, Roland-Garros et Wimbledon, un triplé qu'aucune joueuse n'avait réussi depuis Steffi Graf 27 ans plus tôt. Mais l'Italienne, 43e mondiale et qui n'avait encore jamais atteint les quarts de finale d'un tournoi du Grand Chelem jusque-là, a mis un terme prématuré à l'épopée d'une Serena exténuée physiquement et mentalement. 

10. Open d'Australie 2017, finale remportée contre Venus (6-4, 6-4). Le dernier Majeur. 

Serena remporte à Melbourne son 7e et dernier Open d'Australie en battant une dernière fois en finale majeure sa soeur aînée. Enceinte de huit semaines, elle décroche ainsi son 23e titre du Grand Chelem et se rapproche à une longueur du record de Margaret Court. Malgré encore quatre finales, elle ne parviendra jamais à égaler l'Australienne. 

11. US Open 2018, finale perdue contre Naomi Osaka (6-2, 6-4). Le craquage. 

Serena Williams a perdu plusieurs fois ses nerfs à Flushing Meadows où elle doit supporter une pression particulièrement importante devant son public qui l'idôlatre. La plus marquante de ces crises restera celle piquée face à Osaka alors qu'elle n'est plus qu'à une victoire d'égaler le record de titres du Grand Chelem (24). Avertie pour "coaching" (des faits reconnus par son entraîneur Patrick Mouratoglou), elle reçoit un point de pénalité pour bris de raquette et s'en prend à l'arbitre qu'elle traite de "menteur" et de "voleur". Et laisse filer le titre. 

12. Auckland 2020, finale remportée face à Jessica Pegula (6-3, 6-4). Premier titre après son accouchement 

Après avoir perdu plusieurs finales depuis son retour de maternité, notamment en Grand Chelem, Serena devient enfin une maman titrée. Elle devient également la première joueuse à remporter un tournoi professionnel dans quatre décennies depuis son premier trophée à Miami en 1999. 


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.