CMA CGM va consacrer 1,5 milliard d'euros pour accélérer sa décarbonation

Rodolphe Saadé, directeur général de la société française de transport et d'expédition de conteneurs CMA CGM (Photo, AFP).
Rodolphe Saadé, directeur général de la société française de transport et d'expédition de conteneurs CMA CGM (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 04 septembre 2022

CMA CGM va consacrer 1,5 milliard d'euros pour accélérer sa décarbonation

  • Rodolphe Saadé a par ailleurs indiqué qu'il participerait au fond vert
  • CMA CGM s'est engagé à la neutralité carbone nette d'ici 2050

PARIS: L'armateur CMA CGM, qui a engrangé un bénéfice net record de 14,8 milliards d'euros au premier semestre, va consacrer 1,5 milliard à un fonds énergie destiné à "accélérer la décarbonation de ses activités", a affirmé son PDG Rodolphe Saadé au JDD.

" Nous allons déployer sur cinq ans un fonds spécial énergie doté de 1,5  milliard d’euros afin d’accélérer la décarbonation de nos activités dans le monde entier", annonce le patron du 3e armateur mondial, avec 580 navires.

CMA CGM s'est engagé à la neutralité carbone nette d'ici à 2050.

Grâce à ce fond, l'armateur espère "accélérer l’émergence d’unités de production à l’échelle industrielle de fuels alternatifs".

Le groupe qui "exploite 700 entrepôts et une cinquantaine de terminaux portuaires" veut aussi développer son autonomie énergétique en installant sur ses actifs des dispositifs de "production d'énergies décarbonées (éolien, solaire, biomasse, hydrogène)", précise-t-il dans un communiqué.

CMA CGM a rappelé qu'il s'était associé à Energy Observer pour développer "un prototype de porte-conteneurs dédié aux liaisons régionales propulsé à l’hydrogène liquide". L'objectif est de "permettre un transport maritime décarboné à plus grande échelle sur la courte distance notamment".

Le groupe a aussi pris une participation au sein de Neoline, une société nantaise qui travaille sur un projet de cargo à propulsion principale à voile "pour 2024 sur les routes transatlantiques".

Rodolphe Saadé a par ailleurs indiqué qu'il participerait au fond vert promu par le gouvernement "en allouant une partie de (son) engagement à des projets communs".

CMA CGM, qui a tiré bénéfice comme l'ensemble du secteur de l'explosion des tarifs du fret lors de la pandémie de Covid-19 et du désordre logistique qui a fait flamber les prix du transport de marchandises depuis lors, figure parmi les cibles d'une éventuelle taxe sur les "superprofits", demandée par l'opposition de gauche en France.

"Je comprends que le sujet soit mis sur la table", a confié Rodolphe Saadé au JDD. "Mais nos résultats ne sont pas un effet d’aubaine. Ils sont le fruit de nos investissements passés, qui se chiffrent en milliards pour proposer des capacités de transport supplémentaires à nos clients".

Le groupe a consenti plusieurs gestes ces derniers mois, dont une nouvelle baisse de ses tarifs au 1er août avec notamment une réduction de ses taux de fret de 750 euros par conteneur 40 pieds vers la métropole et les Outre-mer, soit jusqu'à 25% de ses prix, au lieu de 500 euros prévus précédemment.


Budget saoudien 2024: le PIB devrait augmenter de 4,4 % avec des recettes estimées à 312,5 milliards de dollars

Les indicateurs positifs incluent une croissance soutenue du PIB, une amélioration des résultats du secteur non pétrolier, une population active croissante, des taux d’inflation faibles, et un taux de chômage en baisse (Photo, AN).
Les indicateurs positifs incluent une croissance soutenue du PIB, une amélioration des résultats du secteur non pétrolier, une population active croissante, des taux d’inflation faibles, et un taux de chômage en baisse (Photo, AN).
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  • Selon le ministère des Finances, la croissance du PIB est principalement alimentée par les activités non pétrolières
  • La dette publique du Royaume pour le prochain exercice budgétaire s’élèvera à 1 103 milliards de riyals saoudiens, soit 25,9 % du PIB

RIYAD: L'Arabie saoudite a approuvé mercredi le budget de l'État pour l’année 2024 avec des recettes estimées à 1,17 trillion de riyals saoudiens (312,48 milliards de dollars) et des dépenses d’une valeur de 1,25 trillion de riyals saoudiens (RS), entraînant un déficit de 79 milliards de RS.

Dans son communiqué, le ministère des Finances prévoit une croissance du produit intérieur brut (PIB) du Royaume de 4,4 % en 2024, revue à la hausse par rapport aux 0,03 % estimés en 2023.

Il prévoit que la dette publique du Royaume pour le prochain exercice budgétaire s’élèvera à 1 103 milliards de RS (un riyal = 0,25 euro), soit 25,9 % du PIB.

Selon le ministère, le déficit budgétaire du Royaume résulte de l'augmentation des dépenses visant à accélérer la mise en œuvre de programmes clés essentiels aux objectifs de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite.

Malgré tout, l’économie reste forte, soutenue par un espace budgétaire substantiel, de solides réserves publiques et des niveaux d’endettement acceptables. En outre, la solide situation budgétaire du Royaume et sa notation de crédit souverain élevée offrent une flexibilité des dépenses vitale pour l’engagement du pays en faveur du développement économique, indique le rapport.

Les indicateurs positifs incluent une croissance soutenue du PIB, une amélioration des résultats du secteur non pétrolier, une population active croissante, des taux d’inflation faibles, et un taux de chômage en baisse.

Les perspectives positives de l’économie saoudienne en 2024 sont attribuées à des évolutions favorables au premier semestre 2023. Les estimations révisées indiquent une solide croissance de 4,4 % du PIB réel pour l’exercice 2024, principalement alimentée par les activités non pétrolières.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


PDG de Business France: «France 2030 est un projet global qui va au-delà de la réduction des émissions de gaz à effet de serre»

Selon Saint-Martin, la zone bleue de la COP28 est essentielle – c’est là que se tiennent les négociations politiques pour conclure un accord contre le réchauffement climatique (Photo, X, @businessfrance).
Selon Saint-Martin, la zone bleue de la COP28 est essentielle – c’est là que se tiennent les négociations politiques pour conclure un accord contre le réchauffement climatique (Photo, X, @businessfrance).
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  • La présence de 20 start-up reflète les actions entreprises par la France dans le cadre de sa participation à la COP28
  • «Business France veut permettre aux entreprises françaises de montrer que la France est à la pointe de la lutte contre le changement climatique», explique son directeur général, Laurent Saint-Martin

DUBAÏ: La COP28 réunit aujourd'hui 20 entreprises françaises à Dubaï, mettant en lumière des solutions innovantes apportées par des start-up et des entreprises en croissance engagées dans la lutte contre le changement climatique.

Depuis le début de la COP28, l'événement a été marqué par la visite du président français, Emmanuel Macron, une délégation française significative et des entreprises hexagonales réitérant le même objectif: contribuer à trouver des solutions aux défis mondiaux liés au changement climatique.

Face aux enjeux politiques et géopolitiques au cœur des discussions de la COP28, «ce qui intéresse Business France est de permettre aux entreprises françaises de démontrer que la France est à la pointe de la lutte contre le changement climatique grâce à la technologie, à l'innovation, à l'investissement public et privé. C'est finalement ce que la France fait depuis deux ans grâce au plan France 2030», explique Laurent Saint-Martin, directeur général de Business France, dans une interview  à Arab News en français.

La présence de 20 start-up en plus du pavillon France reflète les actions concrètes entreprises par la France dans le cadre de sa participation à la COP28.

Selon Saint-Martin, la zone bleue de la COP28 est essentielle – c’est là que se tiennent les négociations politiques pour conclure un accord contre le réchauffement climatique –, mais la zone verte, où des entreprises proposent des solutions se basant sur l’innovation, l’est tout autant. Les entreprises, en particulier les start-up, sont un acteur majeur dans la réussite des objectifs de développement durable (ODD), et c'est ce que démontre le pavillon France.

 


Hydrogène: La France confirme son ambition

La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier Runacher (Photo, AFP).
La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier Runacher (Photo, AFP).
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  • La France compte désormais «150 projets d'industrialisation ou de recherche et développement autour de l'hydrogène»
  • La production d'hydrogène française sera d'abord destinée à «décarboner l’industrie»

PARIS: Fabriquer des électrolyseurs, des piles à combustible pour équiper des bus ou des utilitaires à hydrogène, installer 500 km de pipelines et des stations-services: la France a confirmé mardi son ambition de développer l'hydrogène pour décarboner son industrie lourde et une partie des transports.

Après avoir annoncé en 2021 le déblocage de 9 milliards d'euros d'argent public pour structurer une filière balbutiante, la France compte désormais "150 projets d'industrialisation ou de recherche et développement autour de l'hydrogène", a indiqué mardi la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier Runacher.

Lors de l'inauguration de l'usine Symbio de piles à combustible, lancée par les trois géants de l'automobile réunis, Michelin, Stellantis et Forvia, à Saint-Fons, elle a dévoilé les "contours" de la nouvelle stratégie de l'hydrogène qui devrait être présentée officiellement par le gouvernement "dans les prochains jours".

Celle-ci sera incluse dans un projet de loi de souveraineté énergétique prévu en début d'année 2024.

Car, même si le premier permis d'exploration vient d'être accordé le week-end dernier pour localiser, qualifier et quantifier un gisement d'hydrogène natif souterrain dans le sud-ouest de la France, l'hydrogène est jusqu'à présent un produit purement industriel, fabriqué, à plus de 95% d'origine fossile, et non une ressource naturelle décarbonée.

Accompagnée de son collègue de l'Industrie Roland Lescure, Mme Pannier Runacher a confirmé l'objectif initial fixé en 2020 de produire l'équivalent de 6,5 GW d'hydrogène décarboné en France en 2030. L'effort sera accentué immédiatement afin de parvenir à "10 GW en 2035", a-t-elle annoncé.

D'ores et déjà avec les projets déjà connus, la France "a sécurisé entre 2,5 et 3 GW d'installations de capacité d'électrolyse, représentant quelque 8.000 emplois directs", précise le document de présentation que l'AFP a pu consulter.

«500 km de canalisations»

La production d'hydrogène française sera d'abord destinée à "décarboner l’industrie" (raffinage, chimie, production d'engrais, sidérurgie), et ensuite aux mobilités, a indiqué Agnès Pannier-Runacher.

Principale innovation, l'annonce du déploiement d'infrastructures de transport d'hydrogène, via un réseau de pipelines autour de quatre "hubs" industriels: Fos-sur-mer, Dunkerque, Le Havre et la vallée de la Chimie près de Lyon. Et autour de "villes moyennes ou de plate-formes industrielles de plus petite taille"

Soit au total "environ 500 km de canalisations", précise le texte qui prévoit aussi d'intensifier le maillage territorial de ravitaillement en hydrogène, pour l'instant très faible en France.

Anticipant le mouvement, l'aéroport de Toulouse-Blagnac a inauguré lundi une station de production d'hydrogène vert par électrolyse et de distribution, Hyport, destinée à alimenter aussi bien des véhicules que des avions.

Quant au projet d'infrastrucutre de transport de l'hydrogène H2Med qui vise à relier le sud et le nord de l'Europe via pipeline -fermement soutenu par Berlin et Madrid notamment- le document se contente d'indiquer que son financement se fera "à plus long terme" et "sous condition d'un cofinancement de ces infrastructures par tous leurs utilisateurs potentiels".

Ce projet est également connu sous le nom de Bar-Mar, car il doit notamment relier Barcelone à Marseille.

Le document précise aussi que le nouveau réseau d'hydrogène devra être développé "indépendamment des réseaux méthane existants". Son tracé "sera achevé à l'horizon 2026".

La France s'engage d'autant plus dans cette technologie qu'elle a obtenu au niveau européen une assurance importante après des mois de bataille avec l'Allemagne opposée à l'électricité nucléaire: l'hydrogène produit à partir d'énergie nucléaire continuera à avoir les mêmes avantages que celui produit à partir d'énergies renouvelables, selon la ministre.

L'Etat a par ailleurs lancé un mécanisme de soutien à la production d'hydrogène décarboné à hauteur de 4 milliards d'euros de soutien public, grâce à des "contrats pour différence" attribués sur appel d'offre.

Le prix plus élevé pour l'instant de l'hydrogène vert que celui de l'hydrogène gris fossile, émetteur de CO2, sera "compensé" par de l'argent public pour permettre aux commandes d'arriver et à la filière d'émerger.

Un mécanisme équivalent à celui mis en oeuvre dans le plan IRA aux Etats-Unis, qui devrait permettre "d'assurer pendant 10 ans la compétitivité de l'hydrogène décarboné par rapport à l'hydrogène fossile" indique le projet.