Liz Truss remporte la course à Downing Street

La nouvelle cheffe du Parti conservateur et Première ministre britannique élue Liz Truss quitte la scène après avoir prononcé un discours lors d'un événement pour annoncer le vainqueur de la course à la direction du Parti conservateur dans le centre de Londres le 5 septembre 2022. Adrian DENNIS / AFP
La nouvelle cheffe du Parti conservateur et Première ministre britannique élue Liz Truss quitte la scène après avoir prononcé un discours lors d'un événement pour annoncer le vainqueur de la course à la direction du Parti conservateur dans le centre de Londres le 5 septembre 2022. Adrian DENNIS / AFP
Un camion de déménagement est photographié à Downing Street, la résidence officielle du Premier ministre britannique, dans le centre de Londres, le 2 septembre 2022. ADRIAN DENNIS / AFP
Un camion de déménagement est photographié à Downing Street, la résidence officielle du Premier ministre britannique, dans le centre de Londres, le 2 septembre 2022. ADRIAN DENNIS / AFP
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Publié le Mardi 06 septembre 2022

Liz Truss remporte la course à Downing Street

  • Agée de 47 ans, Liz Truss sera la troisième femme à diriger le gouvernement britannique, après Margaret Thatcher et Theresa May
  • Le nouveau locataire de Downing Street prend ses fonctions dans un contexte économique et social explosif, avec une inflation qui dépasse les 10% et devrait encore considérablement augmenter

LODNRES : La très libérale Liz Truss a remporté lundi la course pour devenir Première ministre britannique et succéder à Boris Johnson, avec pour défi immédiat de s'attaquer à la crise historique du pouvoir d'achat qui frappe le Royaume-Uni.

Agée de 47 ans, Liz Truss, qui a mené une campagne très à droite axée sur les baisses d'impôt, deviendra mardi la troisième femme à diriger le gouvernement britannique, après Margaret Thatcher et Theresa May.

Sans surprise, la ministre des Affaires étrangères s'est imposée face à son ancien collègue des Finances Rishi Sunak, à l'issue d'un vote réservé aux adhérents du parti conservateur, déclenché par la démission début juillet de Boris Johnson, acculé par les scandales à répétition.

Elle a recueilli 81.326 voix (57%) contre 60.399 pour son rival (43%), un écart plus faible que prévu, alors que déjà elle n'avait pas la préférence des seuls députés.

Restée fidèle jusqu'au bout à Boris Johnson, qu'elle a fait applaudir en énumérant Brexit, victoire face aux travaillistes et soutien à l'Ukraine, Liz Truss va entrer à Downing Street dans un contexte économique et social explosif, marqué par une inflation qui dépasse les 10%, une hausse exorbitante des factures d'énergie prévue à l'automne et des grèves qui s'étendent.

Elle ne dispose d'aucun répit pour convaincre, à deux ans d'élections où l'opposition travailliste, qui dispose d'une nette avance dans les sondages, espère déloger les conservateurs au pouvoir depuis 2010. Le chef du Labour Keir Starmer a accueilli le résultat en soulignant que Liz Truss "n'est pas du côté des travailleurs".

Appel à l'unité

Après l'annonce de sa victoire, Liz Truss a promis "un plan audacieux pour réduire les impôts et faire croître notre économie".

"Je m'attaquerai à la crise énergétique en m'occupant des factures d'énergie des gens, mais aussi en m'occupant des difficultés à long terme d'approvisionnement en énergie", a-t-elle ajouté, alors que selon la presse elle se prépare à annoncer un gel des factures d'énergie.

Elle a promis une "grande victoire" à son parti lors des législatives prévues en 2024, semblant exclure dans l'immédiat des élections anticipées.

Elue cheffe du parti conservateur, Liz Truss va automatiquement accéder au pouvoir en raison de la majorité dont bénéficient les "tories" à la chambre des Communes.

Liz Truss devra aussi composer avec l'ombre de Boris Johnson, qui manque déjà à certains membres du parti conservateur - plus masculins, âgés et blancs que la moyenne des Britanniques - et n'a pas exclu un retour en politique.

Si elle est populaire auprès des conservateurs, moins d'un cinquième des Britanniques (19%) lui font confiance pour agir face à la crise du coût de la vie, selon un sondage YouGov publié lundi.

Les 15 Premiers ministres d'Elizabeth II

Liz Truss va devenir le 15e Premier ministre en 70 ans de règne de la reine Elizabeth II, cheffe d'Etat du Royaume-Uni.

Après avoir reçu formellement la démission de Boris Johnson, la monarque va recevoir mardi Mme Truss dans sa résidence écossaise de Balmoral pour la nommer cheffe du gouvernement.

Voici la liste des locataires du 10, Downing Street depuis l'accession de la reine sur le trône en 1952.

Winston Churchill (conservateur, 1951-55)

Anthony Eden (conservateur, 1955-57)

Harold Macmillan (conservateur, 1957-63)

Alec Douglas-Home (conservateur, 1963-64)

Harold Wilson (travailliste, 1964-70)

Edward Heath (conservateur, 1970-74)

Harold Wilson (travailliste, 1974-76)

James Callaghan (travailliste, 1976-79)

Margaret Thatcher (conservatrice, 1979-90)

John Major (conservateur, 1990-97)
Tony Blair (travailliste, 1997-2007)

Gordon Brown (travailliste, 2007-10)

David Cameron (conservateur, 2010-16)

Theresa May (conservatrice, 2016-19)

Boris Johnson (conservateur, 2019-22)

Grogne sociale

Adressant ses félicitations à Liz Truss, le dirigeant sortant a appelé le parti à l'unité, après une campagne qui a mis au jour divisions et rancoeurs chez les conservateurs.

Un appel auquel Rishi Sunak a immédiatement répondu favorablement, alors que la nouvelle Première ministre va devoir "diriger le pays dans une période difficile".

Boris Johnson ira dès mardi remettre sa démission à Elizabeth II dans sa résidence d'été de Balmoral en Ecosse, une première pour la souveraine de 96 ans qui a du mal à se déplacer et ne fera pas le voyage à Londres.

Liz Truss suivra pour devenir 15e cheffe de gouvernement des 70 ans de règne de la monarque, avant de rentrer à Londres pour prononcer son premier discours devant le 10, Downing Street, et former son gouvernement.

Premier dirigeant étranger à réagir après l'annonce officielle, le chancelier allemand Olaf Scholz a fait part de sa "hâte" de travailler avec la nouvelle dirigeante britannique, tandis que le Premier ministre indien Narendra Modi s'est dit "confiant" quant à un renforcement du partenariat stratégique entre les deux pays.

Même impatience affichée de la part du Premier ministre irlandais Micheal Martin, alors que les relations entre les deux pays ont été durement éprouvées par les conséquences du Brexit.

Le gouvernement irlandais a réservé un accueil prudent à la victoire de Liz Truss, tandis que la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon l'a félicitée, l'appelant toutefois sur Twitter à "geler les factures d'énergie (...) à distribuer davantage d'aides et à augmenter les financements aux services publics".

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déclaré de son côté espérer "le respect intégral (des) accords" entre le Royaume-Uni et l'UE.

Dans une campagne marquée très à droite, parfois au point de sembler déconnectée de l'aggravation dramatique de la crise pendant l'été, Liz Truss, tardivement convertie au conservatisme comme au Brexit, a séduit en promettant des baisses d'impôt massives et adoptant un ton très dur contre les syndicats.

Pourtant préféré des députés conservateurs, Rishi Sunak, richissime ex-banquier, a peiné à séduire la base du parti en prônant un réalisme économique et a été perçu comme un technocrate donneur de leçons incapable de comprendre les difficultés des ménages.

Si elle est populaire auprès des conservateurs, 52% des Britanniques estiment que Liz Truss sera une mauvaise voire très mauvaise Première ministre selon un récent sondage YouGov.

En politique étrangère, avec sa ligne dure, Truss ne compte pas que des amis

A en croire ses propos tenus en tant que cheffe de la diplomatie et sa campagne pour Downing Street, Liz Truss semble prête à en découdre avec l'Union européenne, la Russie et la Chine.

L'Ukraine était déjà une priorité pour son prédécesseur, Boris Johnson, mais Liz Truss a prévenu qu'elle allait redoubler d'efforts pour la soutenir.

"Nous continuerons d'aller plus loin et plus vite pour chasser la Russie de toute l'Ukraine", a-t-elle déclaré en avril, affirmant que les Russes devaient également évacuer la Crimée, annexée en 2014.

La doctrine Truss

Ce discours, prononcé dans le quartier financier de la City à Londres, a donné un aperçu de la vision du monde de Liz Truss, au ton volontiers belliqueux.

"Ma vision est celle d'un monde dans lequel les nations libres s'affirment et prennent l'ascendant", a-t-elle alors dit. "Où la paix et la démocratie sont renforcées par un réseau de partenariats économiques et sécuritaires. Où les agresseurs sont contenus et forcés d'opter pour une meilleure voie".

Les "agresseurs", ce sont la Russie et la Chine.

Fin juillet, Liz Truss a promis de renforcer les liens économiques et commerciaux avec les pays du Commonwealth, cette alliance réunissant surtout des anciennes colonies britanniques, afin de contrer ce qu'elle a appelé "l'influence malveillante croissante" de la Chine.

Elle compte sur les puissances du Pacifique que sont l'Australie et le Japon.

Pas de courbette

Elle a attaqué le bilan de la Chine en matière de droits humains au Xinjiang et à Hong Kong, ainsi que son protectionnisme économique.

Un rapport des Nations unies fin août sur le sort des Ouïghours "couvre la Chine de honte au sein de la communauté internationale", a-t-elle déclaré.

"Et nous devons nous assurer que les démocraties comme Taïwan sont en mesure de se défendre", a-t-elle aussi dit, en avril, avant que des manoeuvres militaires chinoises, début août, ne fassent monter en flèche les tensions entre les deux rives du détroit.

Protestant contre ces exercices, Liz Truss a convoqué l'ambassadeur de Chine mais a exclu de se rendre à Taïwan en tant que Première ministre.

Brexit : virulente contre l'UE

Parfois, pour Mme Truss, l'Union européenne est apparue comme un ennemi encore plus grand que Pékin pour ce qu'elle et Boris Johnson aiment à appeler la "Global Britain".

Après avoir fait campagne contre le Brexit en 2016, Liz Truss en est devenue une fervente partisane. Ses critiques virulentes envers l'UE ne lui auront d'ailleurs pas fait perdre de voix parmi les fidèles conservateurs qui élisaient le nouveau chef du parti.

Elle est l'architecte de la loi visant à passer outre l'accord signé par Londres avec Bruxelles sur l'Irlande du Nord. C'était pourtant un élément clé de l'accord de Brexit des deux parties, d'où le risque d'une guerre commerciale avec les Européens.

Une relation pas si spéciale ? 

Liz Truss est alignée sur l'icône des "Tories", Margaret Thatcher, dans la plupart de ses positions politiques, mais la comparaison s'arrête à la relation transatlantique, à laquelle Thatcher vouait une véritable dévotion.

La promesse de Liz Truss de réécrire le protocole nord-irlandais et sa position très dure envers Vladimir Poutine ont provoqué des haussements de sourcils chez le président américain Joe Biden.

D'après le Financial Times, Liz Truss a mis en question les bases même de "la relation spéciale" entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis à l'occasion de sa première rencontre avec le secrétaire d'Etat Antony Blinken il y a un an.

"Cette conversation était emblématique du style décrit comme cru, binaire et autoritaire par des officiels américaines et des analystes, certains estimant que Truss était prompte à adopter des positions radicales sans penser aux conséquences", a écrit le quotidien financier fin août.

Elle a créé encore davantage le malaise chez les diplomates londoniens quand elle a refusé, pendant la campagne, de dire si le président français Emmanuel Macron était plutôt un "ami ou ennemi".

Dans la dernière ligne droite de la campagne électorale, Liz Truss a refusé de commenter une éventuelle candidature de Donald Trump pour la Maison Blanche.

"Les Etats-Unis comme la France sont des démocraties éprises de liberté et je travaillerai avec ces deux pays, quel que soit leur leader", a-t-elle dit.

 

 


Crues en Afghanistan: bilan revu à 311 morts dans une seule province selon l'ONU

Des Afghans se rassemblent le long d'une route entre Samangan et Mazar-i-Sharif couverte de boue à la suite d'une crue soudaine après de fortes pluies, dans le district de Feroz Nakhchir de la province de Samangan, le 11 mai 2024. (Photo par Atif Aryan AFP)
Des Afghans se rassemblent le long d'une route entre Samangan et Mazar-i-Sharif couverte de boue à la suite d'une crue soudaine après de fortes pluies, dans le district de Feroz Nakhchir de la province de Samangan, le 11 mai 2024. (Photo par Atif Aryan AFP)
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  • «Plus de 200 personnes sont mortes dans le district de Baghalan Jadid» et «100 personnes ont été tuées» dans celui de Burqa par les crues de vendredi
  • Les inondations en ce printemps anormalement pluvieux ont aussi touché d'autres provinces de ce pays très vulnérable aux changements climatiques

KABOUL, Afghanistan : Des crues subites dans la province septentrionale de Baghlan en Afghanistan ont fait 311 morts, selon un bilan provisoire communiqué samedi à l'AFP par le Programme alimentaire mondial (PAM).

Peu avant, une autre agence onusienne, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), avait fait état de plus de 200 morts dans ces crues catastrophiques survenues vendredi.

Des crues subites ont fait plus de 300 morts dans la seule province de Baghlan, dans le nord de l'Afghanistan, a annoncé samedi à l'AFP l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

«Plus de 200 personnes sont mortes dans le district de Baghalan Jadid» et «100 personnes ont été tuées» dans celui de Burqa par les crues de vendredi qui ont détruit plus de 2.000 habitations dans ces deux districts, a annoncé un responsable de l'agence onusienne.

L'OIM a ajouté que plusieurs morts avaient été enregistrés dans six autres districts, toujours sur la base de chiffres fournis par l'ANDMA, l'Autorité nationale afghane de gestion des catastrophes.

Les autorités de la province de Baghlan s'en tenaient depuis la veille à un bilan de 62 morts, tout en avertissant que celui-ci «allait probablement augmenter».

Les inondations en ce printemps anormalement pluvieux ont aussi touché d'autres provinces de ce pays très vulnérable aux changements climatiques, dans l'ouest, comme Ghor, ou le nord-est, tel le Badakhshan, entraînant également d'énormes pertes financières.

Le porte-parole du gouvernement Zabihullah Mujahid, a évoqué samedi matin auprès de l'AFP, «des dizaines de morts» dans ces diverses provinces.


Une tempête solaire «extrême» frappe la Terre

En 2003, par exemple, une tempête géomagnétique extrême a provoqué une panne d'électricité en Suède et endommagé des transformateurs électriques en Afrique du Sud. (AFP/File)
En 2003, par exemple, une tempête géomagnétique extrême a provoqué une panne d'électricité en Suède et endommagé des transformateurs électriques en Afrique du Sud. (AFP/File)
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  • Des conditions liées à une tempête géomagnétique de niveau 5, soit le niveau maximum sur l'échelle utilisée, ont été observées vendredi soir, a annoncé l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA)
  • Les tempêtes géomagnétiques peuvent perturber les outils de navigation et les transmissions radio à haute fréquence, a expliqué le régulateur aérien américain

WASHINGTON : Une tempête solaire «extrême», la première de ce niveau depuis 2003, a commencé à frapper la Terre vendredi soir, générant d'impressionnantes aurores boréales mais faisant aussi craindre aux autorités des perturbations sur les réseaux électriques et de communications.

Des conditions liées à une tempête géomagnétique de niveau 5, soit le niveau maximum sur l'échelle utilisée, ont été observées vendredi soir, a annoncé l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA).

«Les GPS, réseaux électriques, vaisseaux spatiaux, la navigation des satellites et d'autres technologies peuvent être affectés», a ajouté l'agence.

Cette tempête est provoquée par l'arrivée sur Terre d'une série d'éjections de masse coronale en provenance du Soleil.

Il s'agit «d'explosions de particules énergétiques et de champs magnétiques partant du soleil», a expliqué lors d'une conférence de presse vendredi après-midi Shawn Dahl, du Centre de prévision de la météo spatiale (SWPC), rattaché à NOAA.

Le dernier événement atteignant ce niveau 5 remonte à octobre 2003, un épisode surnommé «les tempêtes d'Halloween», a écrit l'agence. A l'époque, des coupures de courant étaient survenues en Suède et des transformateurs avaient été endommagés en Afrique du Sud, a-t-elle précisé.

La tempête devrait se poursuivre durant le week-end, avec l'arrivée d'éjections de masse coronale supplémentaires, a ajouté NOAA. La première de ces éjections, «très forte», a atteint la Terre vendredi vers 16H30 GMT.

Le Soleil est actuellement proche de son pic d'activité, selon un cycle qui revient tous les 11 ans.

Ces éjections de masse coronale -- dont au moins sept dirigées vers la Terre ont été observées --  proviennent d'une tâche solaire faisant environ 17 fois le diamètre de la Terre. Elles se déplacent à plusieurs centaines de kilomètres par seconde.

- Possibles perturbations -

Outre les perturbations possibles, ces importantes tempêtes solaires génèrent d'impressionnantes aurores boréales, parfois bien plus au sud que dans les régions où elles sont habituellement observables.

Des photos prises en Europe ont commencé à circuler, prises par exemple à Londres.

«Nous venons de réveiller les enfants pour regarder les aurores boréales dans le jardin!», a dit à l'AFP Iain Mansfield, un conseiller politique vivant à Hertford en Angleterre.

Les opérateurs de satellites, de communications et du réseau électrique en Amérique du nord ont été notifiés, afin de prendre des mesures de précaution, a déclaré Shawn Dahl.

Il a recommandé aux habitants de s'équiper de batteries ou potentiellement de générateurs, comme pour tout autre avis de tempête.

Les opérateurs électriques ont depuis dix ans travaillé à mieux protéger leurs réseaux, a toutefois rassuré Rob Steenburgh, scientifique au SWPC. Les effets ne pourront survenir que sur des lignes à haute tension, pas chez les particuliers, et des systèmes comparables à des disjoncteurs existent.

Il a également indiqué que son agence était en contact très régulier avec la Nasa, qui assure la sécurité des astronautes dans la Station spatiale internationale (ISS), plus vulnérables aux radiations solaires.

Une alerte aux radiations a également été émise, mais de seulement 1 sur une échelle de 5, ne causant donc pas d'inquiétude pour le moment.

En ce qui concerne le trafic aérien, l'Agence américaine de l'aviation civile (FAA) a dit «ne pas s'attendre à des conséquences importantes».

Les tempêtes géomagnétiques peuvent perturber les outils de navigation et les transmissions radio à haute fréquence, a toutefois expliqué le régulateur aérien américain, ajoutant avoir conseillé aux compagnies aériennes et aux pilotes d'«anticiper» les perturbations éventuelles.

- Aurores boréales -

Ce type de tempête affecte d'abord les latitudes autour des pôles, a expliqué à l'AFP Mathew Owens, professeur de physique spatiale à l'Université de Reading. Mais «plus la tempête est forte, plus cela va bas en termes de latitude», a-t-il ajouté.

Dans l'hémisphère sud, des pays comme l'Australie ou la Nouvelle-Zélande suivent de près ce type de situations, a expliqué Shawn Dahl.

Aux Etats-Unis, des aurores boréales devraient pouvoir être observées sur la plupart de la moitié nord du pays, selon NOAA, et peut-être aussi bas qu'en Alabama ou dans le nord de la Californie.

«Si vous êtes à un endroit où il fait noir, sans nuage et avec peu de pollution lumineuse, vous pourriez voir des aurores boréales assez impressionnantes», a dit Rob Steenburgh. «C'est vraiment le cadeau de la météo spatiale.»

La plus importante tempête solaire jamais enregistrée est survenue en 1859, selon la Nasa. Aussi connue sous le nom d'événement de Carrington, elle avait très fortement perturbé les communications par télégraphe.

 

 


Ukraine: offensive russe dans la région de Kharkiv, Washington annonce une nouvelle aide

L'offensive russe va "s'intensifier" ces "prochaines semaines", a averti la Maison Blanche, estimant toutefois qu'elle ne produirait pas "d'avancées majeures" des troupes russes. (Photo, AFP)
L'offensive russe va "s'intensifier" ces "prochaines semaines", a averti la Maison Blanche, estimant toutefois qu'elle ne produirait pas "d'avancées majeures" des troupes russes. (Photo, AFP)
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  • Cette zone n'avait pas été la cible de telles attaques depuis le retrait des troupes du Kremlin de la quasi-totalité de la région de Kharkiv face une contre-offensive ukrainienne à l'automne 2022
  • Après le lancement de l'offensive, la Maison Blanche a annoncé une aide militaire de 400 millions de dollars, prélevée sur les réserves du ministère de la Défense et donc immédiatement disponible ou presque

KIEV : La Russie a lancé vendredi une offensive terrestre dans la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, Washington annonçant dans la foulée une nouvelle aide de 400 millions de dollars après des mois de blocage du soutien militaire américain.

Cette zone n'avait pas été la cible de telles attaques depuis le retrait des troupes du Kremlin de la quasi-totalité de la région de Kharkiv face une contre-offensive ukrainienne à l'automne 2022.

En fin de journée, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a rapporté des "combats intenses" sur toute la ligne de front, indiquant que des renforts étaient envoyés dans la région de Kharkiv, où l'Ukraine redoutait une attaque depuis des semaines.

Après le lancement de l'offensive, la Maison Blanche a annoncé une aide militaire de 400 millions de dollars, prélevée sur les réserves du ministère de la Défense et donc immédiatement disponible ou presque.

Le chef de cabinet du président ukrainien, Andriy Yermak, a affirmé qu'elle sera notamment composée de missiles antiaériens pour les systèmes Patriot et NASAMS, ainsi que de munitions pour l'artillerie et les lance-roquettes Himars.

Washington s'efforce de rattraper les mois perdus pendant que le Congrès tentait de s'entendre sur l'assistance à Kiev. Le flot d'armements envoyé par les Etats-Unis s'était alors tari et les forces ukrainiennes avaient subi des revers dans l'Est.

L'offensive russe va "s'intensifier" ces "prochaines semaines", a averti la Maison Blanche, estimant toutefois qu'elle ne produirait pas "d'avancées majeures" des troupes russes.

Vendredi soir, l'Etat-major ukrainien a indiqué que la Russie avait mené dans la région de Kharkiv cinq attaques terrestres près des localités de Krasné, Morokhovets et Oliinykové, frontalières de la Russie, ainsi qu'un peu plus à l'est près de celle de Gatychtché.

Selon cette source, plusieurs attaques aériennes russes ont visé des cibles dans le secteur, notamment la ville plus importante de Vovtchansk, également frontalière et peuplée de 3.000 habitants.

Selon une source haut placée dans le commandement militaire ukrainien, Moscou veut créer une "zone tampon" dans les régions de Kharkiv et de Soumy pour empêcher Kiev de frapper celle de Belgorod, en Russie, très régulièrement ciblée.

Évacuations de civils

Plus tôt, en milieu de journée, le ministère ukrainien de la Défense avait annoncé que l'ennemi avait tenté vers 5H00 du matin de "percer" les lignes de défense "à l'aide de véhicules blindés", sans donner de localisation exacte.

Le ministère a assuré que ces assauts avaient été "repoussés" mais que des "combats de diverses intensités" se poursuivaient et que des unités de réserve avaient été déployées pour "renforcer la défense" de la zone.

Volodymyr Zelensky avait ensuite indiqué que la Russie avait lancé "une nouvelle vague d'actions de contre-offensive" dans la région de Kharkiv, tout en assurant que son état-major "le savait" et avait "répondu à l'ennemi par le feu".

En milieu d'après-midi, le gouverneur local, Oleg Synegoubov, indiquait que des "combats actifs" avaient lieu à "1 ou 2 kilomètres" de la frontière russe.

Selon le parquet local, au moins deux civils ont été tués par des frappes et quatre autres blessés pendant la journée à Vovtchansk, un autre civil ayant été tué lors d'une frappe dans la localité de Tcherkaski Tychky, au nord de Kharkiv.

La région, dont la capitale est Kharkiv, la deuxième ville du pays, reste un objectif majeur pour le Kremlin. Elle a été, ces derniers mois, très souvent bombardée.

Des évacuations de civils ont été ordonnées autour de Vovtchansk, a précisé un responsable local au média ukrainien Hromadske Radio.

Poussée russe

De manière générale, l'armée ukrainienne est à la peine sur le front, affaiblie par un manque de recrues et les retards de livraison d'aide occidentale, qui ont notamment vidé ses stocks de munitions.

Washington a validé, fin avril, une enveloppe de 61 milliards de dollars d'aide, au grand soulagement de Kiev, mais il faudra attendre quelque temps pour que cette assistance se matérialise.

En face, les forces russes ont revendiqué des gains territoriaux limités, principalement dans l'est, au prix de lourdes pertes humaines, mais sans toutefois réussir de véritable percée.

Elles cherchent notamment à s'emparer de la ville stratégique de Tchassiv Iar, dans la région de Donetsk (est). Le parquet ukrainien a indiqué que deux civils y ont été blessés vendredi lors d'un bombardement russe.

Selon la même source, deux civils ont par ailleurs tués par une frappe d'artillerie ennemie près de la ville de Pokrovsk, toujours dans la région de Donetsk.

La Russie, qui bénéficie de plus d'hommes, d'armements et d'une industrie de défense plus puissante, a repris l'initiative après l'échec de l'offensive ukrainienne de l'été 2023.