Volkswagen donne le feu vert à une entrée de Porsche en Bourse

Porsche est actuellement détenue intégralement par le groupe Volkswagen (Photo, AFP).
Porsche est actuellement détenue intégralement par le groupe Volkswagen (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 06 septembre 2022

Volkswagen donne le feu vert à une entrée de Porsche en Bourse

  • Le coup d'envoi de l'entrée en Bourse sera donné «fin septembre ou début octobre» avec l'intention de «faire flotter» une partie du capital de Porsche
  • Des investisseurs internationaux dont l'Américain T Rowe Price Group, et le fonds d'investissement souverain de l'émirat du Qatar, ont déjà manifesté leur intérêt

FRANCFORT: Le deuxième groupe automobile mondial Volkswagen a donné lundi soir son feu vert pour introduire sa filiale Porsche en Bourse pour l'une des plus importantes cotations jamais réalisées en Europe, malgré des marchés sur une pente glissante.

Le directoire de Volkswagen "a décidé aujourd'hui, avec l'approbation du Conseil de surveillance", de coter les actions de sa filiale Porsche AG "sous réserve de développements ultérieurs sur le marché des capitaux" en vue de la "mettre en œuvre par la fin de l'année", selon un communiqué des deux instances s'étant réunies en journée.

Le coup d'envoi de l'entrée en Bourse sera donné "fin septembre ou début octobre" avec l'intention de "faire flotter" ("intention to float") une partie du capital de Porsche, prélude au placement public des actions.

Le constructeur allemand avait dévoilé son projet l'hiver dernier, le 24 février exactement, au premier jour de l'invasion par l'armée russe de l'Ukraine.

Les secousses économiques qui ont suivi, notamment sur les marchés boursiers, avaient jeté un doute sur le calendrier de cette "IPO" – l'introduction de Porsche en Bourse.

Mais le fabricant de la mythique 911 a toujours suscité la convoitise des investisseurs, qui valorisent l'entreprise de Zuffenhausen, près de Stuttgart (sud-ouest), entre 60 et 85 milliards d'euros, selon Bloomberg.

Des investisseurs internationaux dont l'Américain T Rowe Price Group, et le fonds d'investissement souverain de l'émirat du Qatar, ont déjà manifesté leur intérêt à souscrire à l'opération, à côté de milliardaires comme le fondateur du fabricant de boissons énergisantes Red Bull, Dietrich Mateschitz, ainsi que le président de LVMH, Bernard Arnault, selon l'agence.

Influence du clan Porsche-Piëch

Porsche est actuellement détenue intégralement par le groupe Volkswagen. Celui-ci est à son tour contrôlé par une holding financière, nommée Porsche SE, à travers laquelle la famille Porsche-Piëch détient une majorité absolue de droit de vote (environ 54%).

La région allemande de Basse-Saxe est aussi directement actionnaire de Volkswagen, à hauteur de 20%, en pouvant donc y exercer son influence.

Cette construction empêche à ce jour la famille Porsche-Piëch, actionnaire majoritaire de la holding Porsche, d'exercer une influence significative sur le groupe Volkswagen et donc sur la pépite Porsche.

Le capital de Porsche a été divisé en 50% d'actions préférentielles, offrant un dividende renforcé mais sans droit de vote, et 50% d'actions ordinaires avec droit de vote.

Les investisseurs institutionnels pourront souscrire "jusqu'à 25%" des actions préférentielles, pour un prix encore indéterminé.

Elles seront aussi proposées au grand public en Allemagne, en Autriche, en France, en Italie, en Espagne et en Suisse, précise Porsche dans un communiqué séparé.

Dans le même temps, les instances de VW ont approuvé la vente de "25% plus une action" des actions "ordinaires" de Porsche AG à la holding Porsche SE.

Ainsi le clan Porsche-Piëch va détenir une minorité de blocage dans l'entreprise familiale lancée par l'ingénieur Ferry Porsche après la Seconde guerre mondiale.

Virage électrique

L"IPO" de Porsche doit également donner un coup de pouce à la valorisation boursière de la maison mère, qui reste à la traîne à quelque 85 milliards d'euros notamment face au grand concurrent Tesla qui vaut grosso modo dix fois plus.

En abandonnant une fraction de son contrôle sur Porsche, Volkswagen va obtenir les milliards nécessaires pour financer ses investissements dans la voiture électrique, connectée et autonome.

C'est surtout "un moment historique pour Porsche", a déclaré le nouveau patron de Volkswagen depuis le 1er septembre, Oliver Blume, jusqu'alors président du directoire de Porsche et qui le reste pour le moment.

Cotée en partie en Bourse, Porsche aura "une plus grande indépendance" en étant l'un des "constructeurs de voitures de sport les plus prospères au monde", a-t-il ajouté.

M. Blume a présenté en juillet des objectifs ambitieux pour Porsche, avec une rentabilité opérationnelle rapportée aux ventes dépassant 20 % sur le long terme.

Le constructeur de la Taycan électrique planifie de lancer un nouveau modèle de SUV entièrement électrique.

Pour répondre à la demande mondiale de véhicules de luxe électrifiés, 80% des véhicules du constructeur de bolides seront entièrement électriques en 2030, a promis M. Blume.


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.