Attentat de Nice: « faire face aux complices permettra de nous reconstruire »

Fait inédit dans l'histoire judiciaire française, ce procès d'assises est retransmis à Nice, à plus de 900 kilomètres du palais de justice de Paris, les parties civiles, notamment à l'étranger, pouvant aussi suivre les débats sur une webradio. (AFP).
Fait inédit dans l'histoire judiciaire française, ce procès d'assises est retransmis à Nice, à plus de 900 kilomètres du palais de justice de Paris, les parties civiles, notamment à l'étranger, pouvant aussi suivre les débats sur une webradio. (AFP).
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Publié le Mardi 06 septembre 2022

Attentat de Nice: « faire face aux complices permettra de nous reconstruire »

  • La cour d'assises spéciale - seule habilitée à juger les affaires de terrorisme - siégeant à Paris, les survivants et proches de victimes niçois peuvent malgré tout assister à l'audience à distance
  • Bruno Razafitrimo, qui a perdu son épouse Mino, 35 ans, née à Madagascar, et se retrouve seul avec ses deux fils de 12 et 10 ans, ne sait "pas encore" s'il ira témoigner devant la Cour d'assises spéciale

NICE: "Faire face aux complices permettra de nous reconstruire": Seloua Mensi, qui a perdu sa soeur dans l'attentat du 14 juillet 2016, fait partie des proches et victimes venus suivre au palais des congrès de Nice la retransmission du procès qui s'est ouvert lundi à Paris.

La cour d'assises spéciale - seule habilitée à juger les affaires de terrorisme - siégeant à Paris, les survivants et proches de victimes niçois peuvent malgré tout assister à l'audience à distance, dans une salle de 500 places où est diffusé en direct le procès qui doit durer jusqu'à la mi-décembre.

"Ca fait six ans qu'on attend. Le procès pour nous va être très dur, mais c'est important de pouvoir s'exprimer sur ce qu'on a vécu dans un premier temps, que tout le monde puisse ressentir le drame qu'on a dû vivre", confie à l'AFP Mme Mensi. Après la mort de sa soeur Aldjia, tuée à l'âge de 42 ans, c'est elle qui a recueilli ses quatre enfants aujourd'hui âgés de 15 à 23 ans, dont une fille âgée de neuf ans au moment de l'attaque et qui a été blessée au genou.

Même si l'auteur de l'attaque Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, tué par la police après avoir fauché la vie de 86 personnes, ne comparaîtra pas et qu'aucune des huit personnes poursuivies ne le sera juridiquement pour complicité mais seulement pour association de malfaiteurs, et notamment association de malfaiteurs terroristes pour trois d'entre elles, Mme Mensi estime que ce procès aidera au sentiment de justice.

"Leur faire face, les voir et comprendre ce qui s’est passé, permettra pour nous de nous reconstruire. Toute personne qui est liée à cet attentat ou qui aurait pu le prévenir doit être jugée", poursuit-elle.

Mme Mensi se rendra ensuite à Paris le 28 septembre pour témoigner devant la Cour, "au nom de toute (s)a famille", dit-elle.

Présente également, Hager ben Aouissi, fondatrice de l'association "La voie des enfants". Elle vient juste de déposer à l’école sa fille Kenza, 10 ans, blessée le 14 juillet 2016. Six ans plus tard, la fillette souffre toujours de stress post-traumatique et sa mère doit régulièrement rester à la maison pour s’en occuper quand le traumatisme ressurgit et qu’il est trop dur d’aller en classe. "L'attentat, j'en vis chaque jour les conséquences", confie-t-elle.

Bruno Razafitrimo, qui a perdu son épouse Mino, 35 ans, née à Madagascar, et se retrouve seul avec ses deux fils de 12 et 10 ans, ne sait "pas encore" s'il ira témoigner devant la Cour d'assises spéciale. "Je dois encore en parler avec mon avocate", dit-il à l'AFP. Mais il est venu à l'Acropolis pour l'ouverture du procès en compagnie de ses beaux-parents.

"Je suis rassuré, j'ai entendu mon nom cité comme partie civile", a-t-il ajouté, précisant cependant que sa demande d'indemnisation par le Fonds de garantie des victimes n'était "toujours pas réglée" six ans après les faits.

Retransmission inédite

Fait inédit dans l'histoire judiciaire française, ce procès d'assises est retransmis à Nice, à plus de 900 kilomètres du palais de justice de Paris, les parties civiles, notamment à l'étranger, pouvant aussi suivre les débats sur une webradio.

"Il était essentiel, compte tenu du nombre de parties civiles niçoises et maralpines, que celles-ci n'aient pas à se déplacer à Paris pour pouvoir suivre ce procès", relève Me Adrien Verrier, bâtonnier de Nice.

Une cinquantaine de parties civiles ou victimes étaient présentes dans deux salles du palais des congrès lors de la première après-midi d'audience.

"Les parties civiles sont disséminées à droite et à gauche et on sait que les premiers jours d'un tel procès sont des audiences techniques qui n'ont pas forcément un grand intérêt pour (elles)", remarque Me Verrier.

"Mais il était important qu'on mette tout en place pour offrir la réponse la plus adéquate de la justice" vis-à-vis des victimes et de leurs proches, a encore insisté le bâtonnier.

D'autant que l'existence de cette salle à distance a permis à des avocats de permanence d'aider en quelques heures une dizaine de personnes présentes sur place "à préparer un dossier en vue d'une constitution de partie civile", a expliqué Me Mounira Mezghiche.

Sur la Promenade des Anglais, théâtre de cet attentat, l'un des pires sur le sol français, Alexandre Routier, qui gère un kiosque, estime qu'il "fait partie du travail de résilience" de la ville. "Il faut passer par là pour continuer à aller de l'avant, poursuit-il, malheureusement, sans jamais oublier".


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.