TIRANA : L'Albanie a rompu mercredi ses relations avec l'Iran, accusé d'avoir perpétré durant l'été des cyberattaques massives, Washington promettant que l'Iran aurait à rendre des comptes pour avoir ciblé son allié balkanique au sein de l'Otan.
Le Premier ministre albanais Edi Rama a annoncé dans un communiqué que "le conseil des ministres avait décidé la rupture des relations diplomatiques avec la République islamique d'Iran avec effet immédiat".
L'ambassade d'Iran à Tirana a reçu une notification officielle exigeant que l'ensemble de son personnel diplomatique, technique, administratif et de sécurité quitte le territoire sous 24 heures.
Edi Rama a accusé l'Iran d'avoir été à l'origine d'une "cyberattaque lourde contre les infrastructures numériques du gouvernement albanais visant à les détruire", le 15 juillet dernier. "Une enquête approfondie nous a fourni la preuve indiscutable" que celle-ci avait été "orchestrée et sponsorisée" par Téhéran, ajoute-t-il.
"L'attaque en question a échoué", a-t-il dit. "Les dégâts peuvent être considérés comme minimes au regard des buts de l'agresseur. Tous les systèmes sont redevenus entièrement opérationnels et il n'y a pas eu d'effacement irréversible de données".
Après des décennies d'isolement sur la scène internationale sous la dictature d'Enver Hoxha, l'Albanie s'est résolument tournée vers l'Occident après la chute du régime communiste au début des années 1990, rejoignant l'Otan en 2009 et se portant candidate à l'Union européenne.
Depuis 2013, l'Albanie accueille sur son sol, à la demande de Washington et de l'ONU, des membres de l'Organisation des moudjahidines du peuple d'Iran (OMPI), mouvement en exil interdit en Iran et opposants farouches au régime iranien.
Ce n'est pas la première fois que Tirana a maille à partir avec l'Iran.
Depuis décembre 2018, quatre diplomates iraniens à Tirana, dont l'ambassadeur, ont été expulsés par l'Albanie, accusés "d’activités nuisant à la sécurité nationale".
Les opposants iraniens les avaient pour leur part accusés d'être des "agents des services secrets iraniens mettant en danger leur vie en Albanie".