«Gilets jaunes»: un juge va enquêter sur le maintien de l'ordre version Lallement

Un manifestant est arrêté par des gendarmes français lors d'une manifestation des Gilets Jaunes à Paris le 20 novembre 2021. (AFP)
Un manifestant est arrêté par des gendarmes français lors d'une manifestation des Gilets Jaunes à Paris le 20 novembre 2021. (AFP)
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Publié le Jeudi 08 septembre 2022

«Gilets jaunes»: un juge va enquêter sur le maintien de l'ordre version Lallement

  • Dénoncée dans cette plainte, la «nasse», qui consiste à encercler les manifestants et les retenir dans un périmètre donné
  • Cette technique a été remise par plusieurs autorités françaises. Le Défenseur des droits a ainsi recommandé mi-2020 de mettre fin à cet «encagement» qui conduit «à priver de liberté des personnes sans cadre juridique»

PARIS: Un juge d'instruction va enquêter sur les pratiques de maintien de l'ordre de l'ex-préfet de police Didier Lallement, accusé par deux figures des "gilets jaunes" de les avoir mis en danger en les "nassant" et empêché de manifester à Paris fin 2019.

Fait rarissime, ce magistrat va se pencher sur la légalité au regard du droit pénal de la gestion globale de cette manifestation, alors que la justice ne s'intéresse habituellement qu'à des pratiques individuelles comme des tirs litigieux de lanceur de balles de défense (LBD).

Dénoncée dans cette plainte, la "nasse", qui consiste à encercler les manifestants et les retenir dans un périmètre donné.

Cette technique a été remise par plusieurs autorités françaises. Le Défenseur des droits a ainsi recommandé mi-2020 de mettre fin à cet "encagement" qui conduit "à priver de liberté des personnes sans cadre juridique".

Et en juin 2021, le Conseil d'Etat a annulé plusieurs dispositions du schéma national de maintien de l'ordre (SNMO), dont celles concernant "la nasse", contraignant en décembre le ministère de l'Intérieur à encadrer et limiter le recours à cette technique.

A l'origine de cette plainte, initialement déposée en juin 2020 contre Didier Lallement et contre X pour "atteinte arbitraire à la liberté individuelle", "entrave à la liberté de manifestation" ou "mise en danger d'autrui", deux coorganisateurs de la manifestation du 16 novembre 2019, Priscillia Ludosky, 36 ans, et Faouzi Lellouche, 56 ans.

Ce jour-là, plusieurs centaines de personnes s'étaient réunies à la mi-journée place d'Italie à Paris pour fêter le premier anniversaire de la mobilisation des "gilets jaunes".

Le cortège devait partir à 14h00 mais à 14h19, la préfecture de police demande "l'annulation" de la manifestation pour cause d'"exactions". Vingt-deux minutes plus tard, le "gilet jaune" Manuel Coisne perd un œil suite à un tir policier de grenade lacrymogène. La stèle du maréchal Juin, au centre de la place, est dégradée.

Présent sur les lieux, le préfet de police s'illustre par un échange devenu célèbre. A une "gilet jaune" qui l'interpelle, Didier Lallement répond: "nous ne sommes pas dans le même camp, madame!".

Soutenus notamment par la Ligue des droits de l'Homme (LDH), qui avait observé de "graves atteintes aux libertés" ce jour-là, Mme Ludosky et M. Lellouche accusent le préfet et son institution d'avoir nourri la confusion et la colère en annonçant l'annulation de la manifestation après son début, puis en ordonnant aux forces de l'ordre d'encercler la place et de réprimer le rassemblement, l'empêchant d'arriver à son terme, faisant de nombreux blessés.

"Une garde à vue à ciel ouvert de trois heures", d'après eux.

«Encagement»

Mi-décembre 2020, selon des éléments dont l'AFP a eu connaissance, Rémy Heitz, alors procureur de Paris, répond aux plaignants.

Il classe sans suite leur plainte "au regard des éléments (...) sollicités" auprès de la préfecture de police qui montraient, selon lui, les "choix opérationnels limités dont la police disposait (...) et du contexte particulier dans lequel les forces de l'ordre intervenaient".

Avant même la réponse de M. Heitz, les deux manifestants ont demandé par une nouvelle plainte la désignation d'un juge d'instruction.

Sollicité cette fois pour avis, le parquet de Paris maintient son opposition à une enquête, prenant en octobre 2021 de rares réquisitions aux fins de non informer.

Reprenant in extenso l'argumentation de Rémy Heitz fondée pour l'essentiel sur les éléments fournis par la préfecture de police, une procureure a justifié "qu'aucune qualification pénale ne pouvait être retenue".

Mais dans une ordonnance consultée par l'AFP, un juge d'instruction parisien est passé outre ces réquisitions le 31 août et a décidé de lancer des investigations sur ces faits qui "peuvent légalement admettre une qualification pénale".

Me Guillaume Martine, avocat des deux plaignants, a salué "une excellente nouvelle".

"Mes clients se félicitent qu'une information judiciaire soit effectivement ouverte et puisse faire la lumière sur ces pratiques, notamment celle de la nasse", a-t-il dit.

Sollicitée, la préfecture de police n'avait pas réagi dans l'immédiat.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.