PARIS : Le gouvernement va créer un groupe de travail composé d'experts pour réfléchir aux pistes de rétablissement des finances publiques, après l'envol attendu de la dette publique à près de 120% du PIB cette année à cause de la crise, a annoncé mercredi le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt.
Ce groupe de travail composé « essentiellement de personnalités qualifiées » sera installé « très prochainement », a expliqué le ministre devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale.
L'objectif est « de construire des scénarios » pour voir « comment la trajectoire des finances publiques pluriannuelle à 5 ans, à 10 ans, peut être reconstruite », a-t-il précisé.
« La dette que nous accumulons sera et doit être remboursée », a-t-il ajouté, jugeant que la France doit « reconstruire une trajectoire des finances publiques qui soit à la fois crédible dans le temps et solide pour garder notre crédibilité sur les marchés financiers ».
La crise sanitaire et économique et les dépenses déployées pour soutenir les entreprises et les ménages vont faire grimper la dette publique à 119,8% du PIB cette année, selon les nouvelles prévisions du gouvernement dans son quatrième projet de loi de finances rectificative adopté mercredi en conseil des ministres. La dette s'élevait à 98,1% du PIB fin 2019.
Cette mission servira aussi au gouvernement pour rédiger la future loi de programmation des finances publiques. L'actuelle date de 2018 et a définitivement perdu toute actualité avec la crise.
La Cour des comptes réclame notamment de longue date qu'elle soit actualisée.
Mardi, le Fonds monétaire international, par la voix de Jeffrey Franks, le chef de mission du FMI pour la France, avait justement recommandé que le gouvernement élabore « dès maintenant un plan crédible et ambitieux de rééquilibrage des finances publiques à moyen terme ».
Mais il avait insisté sur le fait que cet « effort d'assainissement des dépenses » ne devait être entrepris qu'une fois la reprise « bien engagée », quand l'activité aurait « globalement retrouvé son niveau d'avant la crise ».
« Le plan de rééquilibrage devrait être axé sur des réformes budgétaires structurelles visant à rationaliser les dépenses courantes et à en accroître l'efficience », avait-il ajouté, proscrivant des hausses d'impôt pour réduire le déficit public.