Charles III, un roi écologiste

Sur cette photo d'archive prise le 28 juillet 2022, le prince Charles, prince de Galles, et Camilla, duchesse de Cornouailles (non vue), arrivent au volant d'une Aston Martin pour la cérémonie d'ouverture des Jeux du Commonwealth, au stade Alexander de Birmingham, dans le centre de l'Angleterre. (Photo par Glyn KIRK / AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 28 juillet 2022, le prince Charles, prince de Galles, et Camilla, duchesse de Cornouailles (non vue), arrivent au volant d'une Aston Martin pour la cérémonie d'ouverture des Jeux du Commonwealth, au stade Alexander de Birmingham, dans le centre de l'Angleterre. (Photo par Glyn KIRK / AFP)
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Publié le Dimanche 11 septembre 2022

Charles III, un roi écologiste

  • Depuis son premier discours public sur le sujet en 1970, le nouveau roi de 73 ans «contribue à la prise de conscience sur tous les aspects liés à l'environnement depuis très longtemps
  • Sa voiture, une Aston Martin qu'il possède depuis plus de 50 ans, a été modifiée pour pouvoir rouler avec du surplus de vin blanc anglais et du lactosérum provenant du processus de fabrication du fromage

LONDRES : Le nouveau roi Charles III est un écologiste convaincu, qui milite depuis longtemps pour la protection de la nature, une agriculture biologique et la lutte contre le changement climatique, un engagement qui pourrait séduire les jeunes Britanniques.

Entre deux photos de rencontres officielles et d'inaugurations, son compte Instagram en tant que Prince de Galles regorgeait de photos le montrant dans la mangrove menacée des îles Saint-Vincent et Grenadines, plantant un arbre pour la Journée mondiale de l'environnement, exposant les fruits et légumes biologiques de sa résidence de Clarence House, ou mettant en avant les fleurs colorées de son jardin chéri de Highgrove, dans l'ouest du pays.

L'an dernier, lors de la Conférence internationale pour le climat (COP) à Glasgow en Ecosse, c'est lui qui prononce le discours d'ouverture, dans lequel il exhorte les chefs d'Etat et de gouvernement assis devant lui à redoubler d'efforts dans la lutte contre le réchauffement climatique, car «le temps (pour tergiverser) est écoulé».

- Engagé depuis 1970 -

Depuis son premier discours public sur le sujet en 1970, le nouveau roi de 73 ans «contribue à la prise de conscience sur tous les aspects liés à l'environnement depuis très longtemps. Sur de nombreux aspects, il a été en avance sur le public et des politiques», autour des enjeux climatiques, explique à l'AFP Bob Ward, de l'Institut de recherche sur le changement climatique et l'environnement Grantham.

«Et il ne s'intéresse pas seulement à l'identification des problèmes, mais à la manière de trouver des solutions», ajoute-t-il.

Dans son domaine de Highgrove dans le Gloucestershire, dans l'ouest de l'Angleterre, Charles III a créé un jardin, ouvert au public, et une ferme entièrement biologique. Une conversion qui a laissé dubitatif au départ certains fermiers voisins, mais qui est devenue au fil du temps une entreprise à succès, vendant même ses productions sous la gamme Duchy Originals dans les supermarchés haut de gamme Waitrose.

Attaché à adopter un mode de vie «plus soutenable», il a entrepris de verdir ses propriétés royales, en «réduisant l'utilisation des énergies fossiles et en les remplaçant par des énergies renouvelables» à 90%, selon le site internet officiel dédié à son activité passée en tant que Prince de Galles.

Il publie depuis plusieurs années son bilan carbone annuel - voyages non officiels compris - qui s'élevait à 445 tonnes entre mars 2021 et mars 2022.

Sa voiture, une Aston Martin qu'il possède depuis plus de 50 ans, a été modifiée pour pouvoir rouler avec du surplus de vin blanc anglais et du lactosérum provenant du processus de fabrication du fromage. Elle fonctionne avec un mélange de 85% de bioéthanol et 15% d'essence sans plomb.

Président de l'ONG écologique WWF au Royaume-Uni depuis 2011, comme son père le Prince Philip avant lui, parrain de plusieurs autres associations, comme «Surfers against sewage» (Surfeurs contre les eaux usées), il multiplie les interventions et discours pour alerter sur la disparition de la biodiversité, à l'image d'une tribune dans le magazine américain Newsweek en avril dernier.

- «tout sauf de la politique» -

Ses prises de positions ont parfois été critiquées et considérées comme des sorties inconstitutionnelles de la réserve politique exigée des membres de la famille royale.

«Il a toujours été conscient de sa position en tant qu'héritier du trône... Il sera certainement attentif en tant que chef d'Etat. Il va devoir faire très attention à ce qu'on ne considère pas qu'il agit d'une manière à vouloir mettre la pression sur le gouvernement», analyse Bob Ward.

«Mais je ne pense pas qu'il va arrêter de parler totalement» de ces sujets, ajoute-t-il.

«Il doit vraiment faire pression en matière d'environnement et en faire son héritage.... C'est tout sauf de la politique. Il s'agit de l'avenir de l'humanité», espérait vendredi Ruby Wright, une illustratrice de 42 ans venue se recueillir devant Buckingham Palace au lendemain du décès de la reine Elizabeth II.

Son engagement «est une chose importante pour ma génération», abondait Laura Beirne, une styliste de 30 ans. «J'ai trouvé que c'était très bien qu'il en parle durant le Jubilé de la Reine», en juin dernier, organisé pour célébrer ses 70 ans de règne.

Maintenant qu'il a succédé à sa mère, Charles III ne pourra certainement plus consacrer autant de temps à sa passion pour le jardinage et l'agriculture, lui qui avouait dans une interview en 1986 qu'il parlait aux plantes, s'attirant des moqueries.

Mais le relai est déjà transmis. Son fils William, désormais Prince de Galles, partage son engagement, et a notamment créé l'an dernier le prix Earthshot qui récompense des projets proposant des solutions à la crise climatique.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.