Poutine à Macron: les attaques contre Zaporijjia auront des «conséquences catastrophiques»

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue français Emmanuel Macron se sont déjà entretenus au téléphone le 19 août au sujet de la centrale nucléaire de Zaporijjia. (Photo, AFP)
Le président russe Vladimir Poutine et son homologue français Emmanuel Macron se sont déjà entretenus au téléphone le 19 août au sujet de la centrale nucléaire de Zaporijjia. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 12 septembre 2022

Poutine à Macron: les attaques contre Zaporijjia auront des «conséquences catastrophiques»

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue français Emmanuel Macron se sont déjà entretenus au téléphone le 19 août au sujet de la centrale nucléaire de Zaporijjia. (Photo, AFP)
  • Vladimir Poutine a attiré l'attention sur des «attaques régulières ukrainiennes contre les sites de la centrale de Zaporijjia, y compris le dépôt des déchets radioactifs, ce qui pourrait aboutir à des conséquences catastrophiques»
  • Les deux dirigeants ont exprimé leur volonté de «coopérer de manière dépolitisée sur la situation autour de la centrale de Zaporijjia, avec la participation de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)»

MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine a mis en garde dimanche son homologue français Emmanuel Macron contre des "conséquences catastrophiques" des attaques contre la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, la plus grande d'Europe et occupée par les forces russes, a indiqué le Kremlin. 

Lors d'un entretien téléphonique avec M. Macron, Vladimir Poutine a attiré l'attention sur des "attaques régulières ukrainiennes contre les sites de la centrale de Zaporijjia, y compris le dépôt des déchets radioactifs, ce qui pourrait aboutir à des conséquences catastrophiques", selon un communiqué du Kremlin. 

Le président russe a également informé son homologue français des "mesures prises par des spécialistes russes afin d'assurer la sécurité de la centrale et souligné la nécessité de faire pressions sur les autorités de Kiev pour que les bombardements visant la centrale s'arrêtent immédiatement". 

Les deux dirigeants ont par ailleurs exprimé leur volonté de "coopérer de manière dépolitisée sur la situation autour de la centrale de Zaporijjia, avec la participation de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)", d'après le communiqué. 

L'entretien a eu lieu à l'initiative du président français, selon le Kremlin. 

Lors de la conversation téléphonique, Vladimir Poutine a une nouvelle fois dénoncé les livraisons d'armes occidentales au régime de Kiev, utilisées selon lui pour "des bombardements massifs des infrastructures civiles des villes du Donbass", bassin minier dans l'Est de l'Ukraine. 

Les deux dirigeants se sont déjà entretenus au téléphone le 19 août au sujet de la centrale nucléaire de Zaporijjia. 

Située dans le sud de l'Ukraine et contrôlée par les forces russes, cette centrale, la plus grande d'Europe, a été plusieurs fois bombardée ces dernières semaines, Moscou et Kiev s'accusant mutuellement de ces frappes. 

Cette situation a fait resurgir le spectre d'une catastrophe majeure similaire à celle de Tchernobyl en 1986. 

Dimanche, l'Ukraine a annoncé la mise à l'arrêt du sixième et dernier réacteur en fonctionnement de la centrale de Zaporijjia, en expliquant qu'il était nécessaire de le refroidir. 


Meurtre aux fêtes de Bayonne: six hommes mis en examen pour homicide volontaire

Des policiers se rassemblent avant un rassemblement de protestation à Bayonne, dans le sud-ouest de la France, le 25 août 2019 (Photo de Bertrand GUAY, AFP).
Des policiers se rassemblent avant un rassemblement de protestation à Bayonne, dans le sud-ouest de la France, le 25 août 2019 (Photo de Bertrand GUAY, AFP).
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  • La femme de 33 ans, mise en examen pour non-dénonciation de crime, a aussi été placée sous contrôle judiciaire
  • Les faits s'étaient déroulés le 26 juillet, durant le premier soir des fêtes de Bayonne, l'un des plus grands rassemblements populaires d'Europe

BAYONNE: Six hommes ont été mis en examen pour homicide volontaire et non-dénonciation d'un crime à la suite du meurtre d'un quadragénaire lors des fêtes de Bayonne, fin juillet, a annoncé samedi le parquet de Bayonne.

Ces six hommes, âgés de 21 à 27 ans et "déjà connus" de la justice pour certains, et une femme de 33 ans avaient été arrêtés mardi "sur différents points de résidence" des départements de l'Essonne et de Loire-Atlantique, selon le parquet.

Transférés à Bayonne où ils ont été présentés à un juge d'instruction vendredi, cinq des mis en examen ont été placés en détention provisoire et un autre se trouve désormais sous contrôle judiciaire, sur décision du juge des libertés et de la détention.

L'information judiciaire, qui se poursuit, "devra s'attacher à préciser le degré d'implication de chacun" et "l'articulation des faits ayant conduit à leur issue dramatique", a précisé le procureur de la République à Bayonne Jérôme Bourrier.

La femme de 33 ans, mise en examen pour non-dénonciation de crime, a aussi été placée sous contrôle judiciaire.

Les faits s'étaient déroulés le 26 juillet, durant le premier soir des fêtes de Bayonne, l'un des plus grands rassemblements populaires d'Europe qui a enregistré cette année une fréquentation record avec environ 1,3 million de festivaliers.

Trois jeunes hommes avaient roué de coups Patrice Lanies, 46 ans, qui leur avait fait une remarque après les avoir surpris en train d'uriner devant sa porte.

La victime a succombé à un traumatisme craniocérébral après avoir été maintenue en coma artificiel pendant neuf jours.

Les enquêteurs avaient diffusé un portrait-robot de l'un des agresseurs, décrits comme des individus de 20 à 25 ans, de corpulence athlétique, ayant le torse nu au moment de l'agression.

Le 23 août, un homme de 23 ans avait été arrêté à Tarbes avant d'être "mis hors de cause", selon le parquet, et libéré le lendemain.


Une semaine après sa disparition, Lina toujours introuvable

Des gendarmes français participent aux recherches pour retrouver Lina, une jeune fille de 15 ans disparue cinq jours auparavant dans le secteur du village de Saint-Blaise-la-Roche, dans l'est de la France, le 28 septembre 2023. (Photo Frederick Florin AFP)
Des gendarmes français participent aux recherches pour retrouver Lina, une jeune fille de 15 ans disparue cinq jours auparavant dans le secteur du village de Saint-Blaise-la-Roche, dans l'est de la France, le 28 septembre 2023. (Photo Frederick Florin AFP)
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  • Lina s'est volatilisée samedi dernier en fin de matinée
  • Deux témoins disent l'avoir vue marcher le long de la départementale vers 11H15

STRASBOURG: Un secteur passé au peigne fin, des plans d'eau sondés, des véhicules inspectés, des auditions, et pourtant toujours rien: une semaine après sa disparition dans le Bas-Rhin, Lina, 15 ans, reste introuvable.

Samedi matin, sur la base d'un "renseignement", les gendarmes ont procédé "à des actes de police technique et scientifique sur le bas-côté" d'une route départementale, près du lieu de la disparition de Lina, a indiqué dans un communiqué la procureure de la République de Saverne, Aline Clérot.

"Des ossements ont été découverts" mais ils ont été "formellement" identifiés par un légiste de l'institut médico-légal de Strasbourg "comme de nature animale", a-t-elle ajouté.

Lycéenne sans histoire scolarisée en CAP "aide à la personne", domiciliée dans la commune de Plaine, à une soixantaine de km au sud-ouest de Strasbourg, où elle vit avec sa mère, Lina s'est volatilisée samedi dernier en fin de matinée.

Gendarmerie «mobilisée»

Elle se rendait à pied à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, à quelques kilomètres de chez elle, un trajet qu'elle avait l'habitude de faire, pour prendre le train et rejoindre son petit ami à Strasbourg.

Deux témoins disent l'avoir vue marcher le long de la départementale vers 11H15. Quelques minutes plus tard, son portable a cessé de borner.

Depuis, plus rien, malgré l'avis de recherche lancé dès le lendemain et les intenses fouilles et investigations déployées depuis : battues citoyennes, plans d'eau sondés par des plongeurs de la gendarmerie, auditions de témoins se sont succédé toute la semaine, en vain.

Vendredi, une "opération coordonnée d'envergure" en "plusieurs points de la zone potentielle de disparition" a permis de mener "des actes de police technique et scientifique sur plusieurs véhicules ciblés par l'enquête", avait indiqué dans un précédent communiqué Mme Clérot.

"Ces actes d'investigations se poursuivront dans les heures qui viennent", avait ajouté la magistrate, sans préciser si ces fouilles avaient permis la découverte d'indices.

La gendarmerie "est particulièrement mobilisée pour retrouver la jeune fille", a assuré samedi sur X (ex-Twitter) la porte-parole du ministère de l'Intérieur, Camille Chaize.

Entre six et dix véhicules, selon le quotidien régional Les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA) et Le Parisien, ont été fouillées vendredi. Des fouilles visant notamment "des propriétaires de Renault Clio de couleur sombre", selon le journal alsacien.

Des maisons, une supérette ainsi que la déchèterie de Saint-Blaise-la-Roche ont aussi été inspectées, selon les DNA.

Relayé samedi par Le Parisien, le témoignage d'une adolescente de 15 ans et de son père, également domiciliés à Plaine, pourrait étayer le scénario, pour l'heure non confirmé, d'un véhicule dans lequel Lina aurait pu, volontairement ou non, monter.

Les deux témoins évoquent ainsi la présence le lundi soir avant la disparition d'un homme conduisant une "voiture grise" : selon le père, il aurait klaxonné sa fille qui l'a aussitôt appelé "en panique".

Le jeudi suivant, "vers 06H00 du matin", la même voiture se serait arrêtée à hauteur de l'adolescente et le conducteur aurait "commencé à sortir du véhicule", la poussant à fuir, ont-ils encore indiqué au Parisien.

«Espoir»

Selon le père, sa fille a été auditionnée par les gendarmes.

Outre un grand élan de solidarité -- les battues citoyennes ont réuni plusieurs centaines de personnes --, la disparition de Lina a aussi suscité des rumeurs sur les réseaux sociaux visant notamment Tao, son petit ami de 19 ans, comparé par certains à Jonathann Daval, condamné en 2020 à 25 ans de réclusion pour le meurtre de sa femme Alexia après avoir publiquement pleuré sa disparition.

Fanny, la mère de Lina, a pris cette semaine la défense du jeune homme sur TF1 : "ce n'est plus possible, je ne peux pas laisser faire. Tao souffre", a-t-elle lancé, visiblement très éprouvée.

"Toutes les méchancetés, on n'en veut pas", a-t-elle de nouveau déclaré samedi aux DNA. "J'ai de l'espoir, je ne lâche rien !", a ajouté cette infirmière, séparée du père de sa fille.


Bakou n'a consenti à une mission de l'ONU qu'après l'exode des Arméniens, déplore Paris

Les réfugiés arméniens attendent sur une place du centre-ville de Goris le 29 septembre 2023 avant d'être évacués vers diverses villes arméniennes (Photo d'ALAIN JOCARD / AFP).
Les réfugiés arméniens attendent sur une place du centre-ville de Goris le 29 septembre 2023 avant d'être évacués vers diverses villes arméniennes (Photo d'ALAIN JOCARD / AFP).
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  • La république séparatiste du Nagorny Karabakh était samedi presque entièrement désertée par ses habitants après la victoire éclair de Bakou
  • Le Quai d'Orsay a souligné samedi que la France réaffirmait «son engagement en soutien de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Arménie où ces populations ont trouvé refuge»

PARIS: La France a déploré samedi que l'Azerbaïdjan n'ait consenti à une mission des Nations Unies au Nagorny Karabakh qu'après l'exode de plus de 100 000 Arméniens.

Le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric avait indiqué vendredi que le gouvernement d'Azerbaïdjan et l'Organisation s'étaient mis d'accord sur l'envoi, ce week-end, d'une mission pour évaluer principalement les besoins humanitaires, une première "depuis environ 30 ans".

"La France prend note de l'annonce par les Nations Unies de l'envoi d'une mission d'évaluation humanitaire au Haut-Karabakh", a indiqué le ministère français des Affaires étrangères interrogé par l'AFP.

"Elle constate que l'Azerbaïdjan n'a consenti à autoriser cet accès limité, qu'après que 100 000 Arméniens du Haut-Karabakh ont été contraints de fuir en Arménie, sous le regard complice de la Russie", a-t-il ajouté.

La république séparatiste du Nagorny Karabakh était samedi presque entièrement désertée par ses habitants après la victoire éclair de Bakou, avec plus de 100 000 réfugiés ayant fui en Arménie par crainte de représailles de l'Azerbaïdjan.

L'enclave a décrété jeudi la dissolution spectaculaire "de toutes les institutions gouvernementales (...) au 1er janvier 2024", une annonce historique signant la fin de l'existence de "la République du Nagorny Karabakh" autoproclamée il y a plus de trois décennies.

Le Quai d'Orsay a souligné samedi que la France réaffirmait "son engagement en soutien de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Arménie où ces populations ont trouvé refuge".

Cette semaine, Paris avait annoncé une aide supplémentaire portant à 12,5 millions d'euros le soutien apportés aux réfugiés et déplacés en Arménie et au Haut-Karabakh depuis le début de l'année.