Catalogne: Le mouvement indépendantiste étale ses divisions à son rassemblement annuel

Des manifestants brandissent des drapeaux pro-indépendantistes catalans « Estelada » lors d'une manifestation (Photo, AFP).
Des manifestants brandissent des drapeaux pro-indépendantistes catalans « Estelada » lors d'une manifestation (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 12 septembre 2022

Catalogne: Le mouvement indépendantiste étale ses divisions à son rassemblement annuel

  • Les désaccords sont désormais profonds entre ceux qui ne renoncent pas à l'objectif de parvenir à l'indépendance et la vision plus pragmatique de la Gauche républicaine de Catalogne
  • Des divisions aux antipodes de la cohésion indépendantiste née il y a une décennie et qui avait conduit au point culminant de 2017

BARCELONE: Le mouvement indépendantiste catalan a étalé dimanche ses divisions au grand jour, à l'occasion de son traditionnel rassemblement annuel de la "Diada", marqué par les critiques contre le dialogue avec Madrid mené par le président régional, absent du défilé.

"Les partis nous ont trahis" ou "Gouvernement : DUI (déclaration unilatérale d'indépendance, NDLR) ou démission", pouvait-on lire sur certaines des affiches qui ont partagé cette année la vedette avec les drapeaux Estelada, symboles de la revendication d'indépendance catalane.

"Nous en avons assez : assez de Madrid, de nos politiciens et de tout", s'emporte José Auladell, retraité de 65 ans venu de Gérone.

Déçue par le manque d'engagement dont font preuve, selon elle, les partis catalans au pouvoir, l'Assemblée nationale catalane (ANC), organisatrice de la manifestation, espérait qu'elle donnerait un nouvel élan au mouvement que la déclaration d'indépendance ratée de 2017 a durablement affaibli.

Avec 150.000 participants, selon la Guardia urbana (700.000 selon les organisateurs), la marche a certes davantage rassemblé que l'an dernier (108.000 selon la Guardia urbana), mais loin des rassemblements de plus d'un million de personnes au plus fort de l'escalade séparatiste.

C'est que les désaccords sont désormais profonds entre ceux qui ne renoncent pas à l'objectif de parvenir à l'indépendance, même unilatéralement, et la vision plus pragmatique de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), parti du chef de l'exécutif régional, Pere Aragonès.

"Le président de la Generalitat [le gouvernement catalan, ndlr], qui représente son parti, n'est pas en faveur de l'indépendance", regrette un manifestant, Francesc Jubany, 58 ans, qui porte un tee-shirt avec le slogan de la marche "Nous sommes de retour pour gagner, l'indépendance !"

"Le mouvement est divisé, mais du fait des forces politiques", ajoute-t-il.

Se sentant pointé du doigt par les organisateurs, Pere Aragonès avait décidé de ne pas se rendre à une manifestation où, l'année dernière, il avait été accueilli par des sifflets.

Les ministres du gouvernement catalan membres de l'ERC n'étaient pas non plus présents dimanche, à la différence de ceux de l'autre parti indépendantiste de la coalition régionale, Ensemble pour la Catalogne (JxC, droite).

Des divisions aux antipodes de la cohésion indépendantiste née il y a une décennie et qui avait conduit au point culminant de 2017.

Cinq ans après cet automne frénétique, au cours duquel le gouvernement catalan avait déclaré une indépendance éphémère condamnée par Madrid, et qui avait débouché sur l'emprisonnement ou la fuite des principaux leaders indépendantistes, le contexte est très différent.

L'engagement de l'ERC en faveur du dialogue avec le gouvernement espagnol du socialiste Pedro Sanchez, qu'il soutient également au parlement de Madrid, reste ferme, et même la révélation il y a quelques mois que les services de renseignement espagnols ont espionné des élus indépendantistes par le passé ne l'a pas ébranlé.

Pere Aragonès avait rappelé sa stratégie samedi, lors du traditionnel message télévisé, à la veille de la "Diada".

"Il est important de souligner que nous réussissons à ramener le conflit au niveau politique. Nous parvenons à le ramener à un niveau qu'il n'aurait jamais dû quitter", a déclaré le président catalan.

"La Catalogne votera. Elle le fera tôt ou tard, en fonction de la force que nous aurons, mais elle le fera", a-t-il ajouté.

Les secteurs indépendantistes les plus radicaux paraissent toutefois à bout de patience, se disant déçus par des élus qui selon eux ne tiennent pas leurs promesses.

"Les partis indépendantistes n'ont pas répondu aux attentes de la population", déplore dans la marche, désabusée, Neus Costa, 62 ans : "les gens sont démoralisés, car nous nous sommes beaucoup battus, pour rien".


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.