Se loger à Beyrouth, un parcours du combattant

En raison des prix du carburant dans le pays et des difficultés à s'en procurer dans certaines régions, la demande est actuellement très élevée pour vivre aux alentours de Beyrouth – ce qui fait que les prix des loyers continuent d’augmenter. (Photo, AP)
En raison des prix du carburant dans le pays et des difficultés à s'en procurer dans certaines régions, la demande est actuellement très élevée pour vivre aux alentours de Beyrouth – ce qui fait que les prix des loyers continuent d’augmenter. (Photo, AP)
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Publié le Lundi 12 septembre 2022

Se loger à Beyrouth, un parcours du combattant

  • Avec l’explosion des prix en raison de l’afflux des expatriés cet été, il est devenu de plus en plus difficile pour les Libanais résidents de trouver un logement ou de continuer à payer leurs loyers
  • En raison des prix du carburant et des difficultés à s'en procurer dans certaines régions, la demande est actuellement très élevée pour vivre aux alentours de Beyrouth, ce qui contribue à l’augmentation des loyers dans la capitale

BEYROUTH: L’offre est là, mais les prix sont exorbitants. Lana, jeune professionnelle de 24 ans, est arrivée il y a quatre mois à Beyrouth, capitale du Liban, avec l’ambition de revenir dans son pays après avoir quitté le confort de la Suisse où elle a vécu pendant trois ans. Mais en cherchant un loyer, elle ne savait pas à quoi elle s’attendait.

«Deux mois avant d’arriver au Liban, j’ai commencé à chercher une maison par l'intermédiaire de courtiers. Je voulais trouver un logement au mois d’août, mais c’est la haute saison dans le pays, car c’est la période où les expatriés reviennent. Les zones que j'ai le plus visitées sont Mar Mikhayel et Achrafieh, des quartiers dont les habitants ont été évacués après l’explosion du 4 août 2020», raconte Lana à Arab News en français.

«J'ai visité les maisons des habitants de la région et me suis imaginée à leur place, j’ai vu les conditions dans lesquelles ils vivaient, et personne n’était content. Les habitants me parlaient de la situation de l'électricité et de l'eau dans leurs bâtiments. Les services de base sont à présent considérés comme un luxe dans ce pays. Il était difficile de trouver une maison avec de bonnes conditions de vie, il manque toujours quelque chose –comme de l’électricité 24/24 ou un quartier silencieux», poursuit la jeune professionnelle en gestion de musique.

Alors que les rentrées universitaires et scolaires approchent, le Liban fait face à cette nouvelle crise qu’est l'insécurité du logement. Avec l’explosion des prix en raison de l’afflux des expatriés, il est devenu de plus en plus difficile pour les Libanais résidents, dont les revenus sont en livres libanaises (la monnaie a perdu plus de 90 % de sa valeur en deux ans), de trouver un logement ou de continuer à vivre dans leurs domiciles, alors que les propriétaires demandent de plus en plus le paiement des loyers en dollars. Conséquence de cette instabilité, les prix de l'immobilier et des loyers s'envolent en raison de la forte demande. Mais à quel prix?

«Mon budget était d'environ 700 à 900 euros par mois, ce qui aurait été plus que suffisant pour trouver un logement avec accès aux services de base dans n'importe quel autre pays. Mais l’expérience a montré qu’avec un tel budget, il était possible de trouver le moins pire des appartements, mais pas la meilleure option», explique Lana. Tout n'est pas ce qu'il semble être.

«Lorsque j'ai enfin trouvé un endroit qui semblait convenir, il s'est avéré que le propriétaire n'était pas honnête, et j'ai dû vivre sans électricité ni climatisation pendant un mois. Je n'avais pas non plus d'ascenseur, ce qui était un problème, habitant au 9e étage. Chaque fois que je contactais le propriétaire, il me promettait que les choses s'amélioreraient la semaine suivante. C'est ce qu'on appelle le "Inchallah" libanais. Malheureusement, c'est devenu la mentalité de la plupart des Libanais: ils répètent constamment que "c'est le cas dans tout le pays"», confie-t-elle.

Les Libanais ne peuvent plus compter sur les banques pour contracter des prêts immobiliers. Ce défi est apparu plus récemment dans le sillage de la crise économique, qui a débuté en 2019, lorsque la faillite du pays a commencé. Les prix du carburant, de la nourriture et des matériaux augmentent de jour en jour alors que le taux de change de la monnaie nationale par rapport au dollar ne cesse de baisser. Ceux qui ont des revenus plus importants et une plus grande richesse peuvent se permettre des loyers plus élevés s'ils n'achètent pas, laissant les locataires à faible revenu, dont les jeunes étudiants, se battre pour un nombre insuffisant de locations disponibles.

Ce dilemme des jeunes espoirs du pays

Si Lana a eu la possibilité de trouver un foyer malgré plusieurs incidents, d'autres, qui ne sont pas encore passés dans le monde professionnel, ont moins de chance. De son côté, Élie-Joe, jeune étudiant en master, a fait le choix de rester chez ses parents. Il fait part de sa décision à Arab News en français.

«J’ai longtemps cherché un appartement près de Beyrouth pour être proche de l'université et des lieux de stage. J'habite à deux heures de Beyrouth, et conduire au Liban est un stress que je voulais éviter. Mais lorsque je me suis renseigné sur les endroits où je pouvais vivre, je n'ai pas trouvé de maison qui corresponde à mon budget – et quand c'était le cas, il y avait toujours un problème quelconque qui rendait la vie inconfortable», explique l’étudiant. «Au lieu de dépenser de l'argent pour le loyer, je préfère payer l'essence, malgré son prix instable. Je reste à la maison, où mes parents s'occupent de moi, en partie pour pouvoir payer mes études.»

Comme Élie-Joe, ils sont des centaines et des milliers à chercher des logements, mais tous n’ont pas le choix de pouvoir rester chez eux. Pour bien comprendre les fourchettes de prix des loyers à Beyrouth, Arab news en français a interviewé Marc, un courtier qui gère plus de 50 propriétés dans la capitale. Il explique pourquoi les loyers sont chers en ce moment dans le pays.

«Un appartement meublé qui valait auparavant 2000 euros/mois se loue maintenant pour 1200. Les propriétaires ont donc perdu un grand pourcentage de leurs frais de location. Nous ne pouvons pas nier le fait que 400 euros par exemple est un prix élevé pour la plupart des Libanais. Mais les propriétaires ne peuvent pas survivre autrement», explique l’agent de 25 ans.

«La plupart de nos clients sont des jeunes et des professionnels, venant de différents pays et régions libanaises. Ils cherchent tous à vivre plus près de Beyrouth. Il existe des propriétés meublées allant de 500 euros à 2500 euros par mois. Mais bien sûr, chacun obtient ce pour quoi il paie», poursuit Marc.

En raison des prix du carburant dans le pays et des difficultés à s'en procurer dans certaines régions, la demande est actuellement très élevée pour vivre aux alentours de Beyrouth – ce qui fait que les prix des loyers continuent d’augmenter.

«En tant que propriétaire, et en raison de la situation du pays, nous devons toujours trouver des solutions pour permettre à nos clients d'en avoir pour leur argent. Il faut avoir les bonnes connexions pour continuer à travailler dans le secteur du logement au Liban. Les solutions les plus populaires pour les clients plus riches incluent désormais l'installation de panneaux solaires pour résoudre le problème de l'électricité. Au Liban, tout dépend désormais du budget», note Marc.

Il semble que la location d'une maison au Liban reflète la réalité du système du pays. Certains propriétaires sont à l'image de ce que les politiciens libanais font au pays: ils tardent à fournir les bonnes conditions de vie à leurs locataires, vivent dans leur propre bulle luxueuse – la plupart d'entre eux vivant de la rente de leurs loyers – et feignent que tout va bien.

Alors que la population s'efforce désormais de trouver des solutions durables à ses problèmes de logement juste  avant la rentrée des classes, il est difficile de ne pas se demander: à quelle autre crise les Libanais devront-ils faire face? Et jusqu'à quand?


Alerte météorologique en Arabie saoudite jusqu'à lundi

La Direction générale de la protection civile a déclaré que des risques d'orages étaient prévus jusqu'à lundi. (SPA)
La Direction générale de la protection civile a déclaré que des risques d'orages étaient prévus jusqu'à lundi. (SPA)
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  • La Direction générale de la défense civile a déclaré qu'il pourrait y avoir des orages de jeudi à lundi.
  • La direction a appelé le public à rester en sécurité et à s'éloigner des endroits susceptibles d'être touchés par des inondations ou d'être submergés.

RIYADH : Le public a été invité à faire preuve de prudence au cours des prochains jours, des alertes météorologiques ayant été émises dans plusieurs régions d'Arabie saoudite.

La Direction générale de la défense civile a déclaré qu'il pourrait y avoir des orages de jeudi à lundi, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Des pluies modérées à fortes, entraînant des pluies torrentielles, de la grêle et des vents violents, sont prévues pour la région de La Mecque, y compris la capitale sainte, Al-Jumum, Al-Kamil, Bahra, Khulais, Taif, Maysan, Adham, Al-Ardiyat, Tarbah, Raniyah, Al-Muwayh, et Al-Khurmah.

La région de Riyadh sera affectée par des conditions météorologiques similaires, y compris la capitale, Diriyah, Afif, Al-Dawadmi. Al-Quwayiyah, Al-Majma'ah, Thadiq, Marrat, Al-Ghat, Al-Zulfi, Shaqraa, Rumah, Huraymila, Darma, Al-Muzahmiyah, Al-Kharj, Wadi Al-Dawasir, Al-Salil, Al-Aflaj, Hotat Bani Tamim et Al-Hareeq.

Il en va de même pour les régions de Jazan, Asir, Al-Baha, Madinah, Tabuk, Al-Jawf, la frontière nord, Hail, Al-Qassim et la province orientale.

Certaines parties de la région de Makkah, y compris Jeddah, Rabigh, Al-Laith, Al-Qunfudhah, seront affectées par des précipitations modérées pouvant conduire à des pluies torrentielles, de la grêle et des vents violents.

Certaines zones des régions de Jazan, Najran et de la province orientale seront affectées par des pluies légères à moyennes et des vents descendants actifs qui soulèvent la poussière et la saleté, a ajouté l'autorité.

La direction a appelé le public à rester en sécurité et à s'éloigner des endroits susceptibles d'être touchés par des inondations ou d'être submergés. Elle a exhorté les gens à ne pas se baigner dans de tels endroits, car cela serait dangereux, et à se conformer aux instructions diffusées par les médias ou les réseaux sociaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite accueille une conférence sur le rôle des universités dans la promotion de la coexistence pacifique

L'université islamique Imam Mohammad Ibn Saud de Riyad accueillera le mois prochain une conférence internationale sous le patronage du roi Salman. (X : @IMSIU_EDU_FR)
L'université islamique Imam Mohammad Ibn Saud de Riyad accueillera le mois prochain une conférence internationale sous le patronage du roi Salman. (X : @IMSIU_EDU_FR)
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  • L'événement aura lieu à l'université islamique Imam Mohammad Ibn Saud les 28 et 29 avril.
  • l'objectif de l'événement c'est de "mettre en évidence les expériences des universités dans la promotion de ces nobles valeurs

RIYADH : L'université islamique Imam Mohammad Ibn Saud de Riyad accueillera le mois prochain une conférence internationale intitulée "Le rôle des universités dans la promotion des valeurs d'appartenance nationale et de coexistence pacifique". Elle se tiendra les 28 et 29 avril sous le patronage du roi Salman.

Ahmed bin Salem Al-Ameri, le président de l'université, a remercié le roi pour son soutien et a déclaré que l'objectif de l'événement c'est de "mettre en évidence les expériences des universités dans la promotion de ces nobles valeurs, et de démontrer l'importance d'une doctrine correcte et de l'approche de la modération", a rapporté l'agence de presse saoudienne mercredi.

Parmi les participants figurent des dirigeants, des dignitaires, des universitaires et des intellectuels du Royaume et d'autres pays, a-t-il ajouté, qui partageront leur expertise juridique, scientifique et sociale au cours de conférences, de sessions de discussion et d'ateliers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite célèbre la première Journée de l’Initiative verte

Chaque année, le Royaume célébrera la Journée de l’Initiative verte saoudienne. (Agence de presse saoudienne)
Chaque année, le Royaume célébrera la Journée de l’Initiative verte saoudienne. (Agence de presse saoudienne)
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  • L’Initiative verte saoudienne a joué un rôle crucial dans la restauration des habitats naturels, la préservation d’une biodiversité unique et la sauvegarde des moyens de subsistance
  • Elle a permis d’atténuer les effets des tempêtes de poussière, en augmentant les précipitations et en luttant contre l’ensablement et la désertification

RIYAD: L’Arabie saoudite a célébré mercredi sa première Journée de l’Initiative verte saoudienne, soulignant l’importance de perpétuer l’héritage pour les générations à venir.

L’événement, dont les autorités ont récemment fait part, marque l’engagement du Royaume à évoluer vers un avenir plus vert et commémore le lancement de l’Initiative verte saoudienne par le prince héritier Mohammed ben Salmane il y a trois ans, le 27 mars 2021.

Le thème de cette année – «Pour notre présent et leur avenir: l’Arabie saoudite unie pour un avenir plus vert» – met en lumière une collaboration entre plus de 80 projets des secteurs public et privé dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

Les projets, qui représentent un investissement de plus de 705 milliards de riyals saoudiens, soit 188 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro), dans l’économie verte, visent à améliorer la qualité de vie et à stimuler la croissance économique dans les secteurs émergents, conformément aux objectifs de la Vision 2030.

L’Initiative verte saoudienne a également joué un rôle crucial dans la restauration des habitats naturels, la préservation d’une biodiversité unique et la sauvegarde des moyens de subsistance en atténuant les effets des tempêtes de poussière, en augmentant les précipitations et en luttant contre l’ensablement et la désertification.

À ce jour, une capacité d’énergie renouvelable de 2,8 gigawatts est connectée au réseau national, alimentant plus de 520 000 foyers. D’autres projets sont en cours pour augmenter la capacité.

Depuis 2021, plus de 49 millions d’arbres et d’arbustes ont été plantés dans tout le Royaume et de vastes efforts de remise en état des terres ont été entrepris.

Le ministère des Affaires municipales et rurales et de l’Habitation a lancé plusieurs projets de plantation afin d’augmenter le couvert végétal dans les zones résidentielles.

Il s’agit notamment de la plantation de plus de 186 000 arbres dans le cadre des initiatives de Murcie et de la partie ouest de l’aéroport de Riyad, d’environ 94 000 arbres dans la Perle de Diyar du gouvernorat de Yanbu et d’environ 39 000 arbres dans le complexe résidentiel du roi Abdallah dans le gouvernorat d’Al-Ahsa. Des milliers d’arbres ont également été plantés à Dar al-Jewar, à Bouvardia City, à Diyar al-Hasa et sur d’autres sites.

Ce projet, qui s’inscrit dans le cadre d’un engagement général en faveur de la conservation de l’environnement, vise à protéger 30% des zones terrestres et marines de l’Arabie saoudite d’ici à 2030.

Des efforts considérables ont été déployés pour atteindre cet objectif, notamment des efforts de conservation qui ont réintroduit plus de 1 660 animaux en voie de disparition dans leurs habitats naturels. Par ailleurs, 18,1% des terres et 6,49% des environnements marins sont déjà protégés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com