Quand la diffusion des vidéos des crimes fait débat dans les procès d'attentats

Palais de justice de Paris, le jour de l'ouverture du procès de huit suspects pour l'attentat de juillet 2016 dans la ville méditerranéenne de Nice, le 5 septembre 2022. (Photo, AFP)
Palais de justice de Paris, le jour de l'ouverture du procès de huit suspects pour l'attentat de juillet 2016 dans la ville méditerranéenne de Nice, le 5 septembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 14 septembre 2022

Quand la diffusion des vidéos des crimes fait débat dans les procès d'attentats

Palais de justice de Paris, le jour de l'ouverture du procès de huit suspects pour l'attentat de juillet 2016 dans la ville méditerranéenne de Nice, le 5 septembre 2022. (Photo, AFP)
  • La vidéo sera montrée jeudi «en fin de matinée», a annoncé mercredi le président Laurent Raviot après avoir visionné lui-même les images pour l'instant sous scellés
  • La plupart des avocats de parties civiles sont favorables au visionnage, qui peut participer au processus de «reconstruction»

PARIS: Faut-il projeter ou non les vidéos "insoutenables" des crimes dans les procès pour terrorisme ? La question s'est invitée devant les deux cours d'assises qui jugent concomitamment à Paris l'attentat de Nice et, en appel, les attaques contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher. 

Le 14 juillet 2016, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a foncé avec un camion-bélier sur la foule rassemblée sur la promenade des Anglais à Nice et tué 86 personnes, avant d'être abattu par la police. 

Son carnage de quatre minutes et dix-sept secondes a été entièrement filmé par des caméras de vidéosurveillance. 

L'opportunité de diffuser l'intégralité de ces images a été posée dès le deuxième jour du procès de l'attentat qui s'est ouvert le 5 septembre devant la cour d'assises spéciale de Paris. 

La vidéo sera finalement montrée jeudi "en fin de matinée", a annoncé mercredi le président Laurent Raviot après avoir visionné lui-même les images pour l'instant sous scellés. 

La vidéo pourra être vue par tous, y compris le public et la presse, à Paris comme dans la salle de retransmission à Nice, a également tranché la cour. 

Mais "il n'y a aucune obligation à (les) regarder. Les personnes qui hésitent à regarder ces images, je leur conseille vivement de ne pas le faire", a averti Laurent Raviot. 

"C'est un vrai besoin qu'on a", a toutefois confié Stéphane Erbs, coprésident de l'association Promenade des anges, qui a perdu sa femme dans l'attaque. "Ma fille qui a 18 ans aujourd'hui veut aussi venir pour comprendre. Ça fait partie du travail de deuil". 

La plupart des avocats de parties civiles sont favorables au visionnage, qui peut participer au processus de "reconstruction". 

La défense estime qu'il n'apportera pas d'éléments sur la responsabilité des accusés, aucun n'étant jugé pour complicité, sans s'y opposer formellement. Tout comme le ministère public, qui a cependant mis en garde contre la "violence" des images. 

Jusqu'où montrer l'horreur ? 

Derrière ce débat, devenu récurrent dans les procès d'attentats, se pose la question de l'utilité de telles images pour la "manifestation de la vérité". En somme, jusqu'où montrer l'horreur ? 

Au procès Merah en 2017, il avait été décidé de ne diffuser aucune vidéo des assassinats filmés par le "tueur au scooter", comme le réclamaient certaines parties civiles. La défense et l'accusation y étaient hostiles. 

Au premier procès des attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher, le président de la cour avait mis son veto à la diffusion des images "de propagande" filmées par Amedy Coulibaly de ses assassinats dans la supérette juive. 

Sans qu'il n'y ait eu de discussion, la cour avait en revanche fait projeter les images de la vidéosurveillance dans les locaux de Charlie Hebdo, ainsi que celles du meurtre du policier Ahmed Merabet par les frères Saïd et Chérif Kouachi. 

Cette diffusion, sans avertissement clair sur la teneur des images, avait créé un certain émoi. 

Cela explique-t-il les précautions prises depuis ? 

Au procès des attentats du 13-Novembre, qui s'est achevé fin juin après dix mois d'audience, il aura fallu plusieurs débats pour que la cour - qui ne voulait "pas d'images inutilement choquantes" - décide de diffuser une sélection d'images et de l'enregistrement sonore de la tuerie du Bataclan. 

"J'étais très prudent et très réservé sur la projection des images et des sons", a convenu le magistrat qui a présidé l'audience, Jean-Louis Périès, dans un entretien publié mardi par le journal Libération. 

"Après les interventions des uns et des autres, on s'est rendu compte de la nécessité d'en diffuser plus que ce que j'avais prévu", a ajouté M. Périès. 

La question a été soulevée et tranchée dès le début du procès en appel des attentats de janvier 2015, qui se déroule depuis lundi à Paris dans le même palais de justice que le procès de l'attentat de Nice. 

Après avoir interrogé les positions des uns et des autres, la cour "a décidé de faire comme en première instance", soit de diffuser l'intégralité des images "indispensables", exception faite de celles "émanant" d'Amedy Coulibaly, a annoncé mardi le président Jean-Christophe Hullin. 

Elles ont été projetées mardi soir à l'audience. 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.