Berlin saisit les activités du groupe russe Rosneft en Allemagne

Le ministre allemand de l'économie et de la protection du climat Robert Habeck, le chancelier allemand Olaf Scholz et le premier ministre du Land de Brandebourg Dietmar Woidke (Photo, AFP).
Le ministre allemand de l'économie et de la protection du climat Robert Habeck, le chancelier allemand Olaf Scholz et le premier ministre du Land de Brandebourg Dietmar Woidke (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 17 septembre 2022

Berlin saisit les activités du groupe russe Rosneft en Allemagne

  • Les filiales Rosneft Allemagne et la société RN Refining & Marketing (RNRM) détiennent des parts dans trois grandes raffineries du pays
  • La tutelle prend effet vendredi et est initialement limitée à six mois

FRANCFORT: Le bras de fer énergétique entre Berlin et Moscou a franchi une nouvelle étape vendredi avec la mise sous tutelle par l'Allemagne des activités du géant russe Rosneft dans le pays, afin de "sécuriser" son approvisionnement en pétrole.

Les filiales de Rosneft en Allemagne, qui représentent 12% de la capacité de raffinage pétrolier du pays, sont placées sous "administration fiduciaire" forcée par l'agence nationale qui gère les réseaux d'énergie, a annoncé le ministère de l'Economie.

Avec cette mise sous tutelle "il s'agit de répondre aux risques qui pèsent sur la sécurité des approvisionnements" en énergie dans le pays, a précisé le ministère.

Les filiales Rosneft Allemagne (RDG) et la société RN Refining & Marketing (RNRM) détiennent des parts dans trois grandes raffineries du pays.

Le gouvernement allemand prend ainsi le contrôle de la raffinerie PCK à Schwedt, dans l'est du pays, où Rosneft détient une part majoritaire (54,2%) et qui approvisionne en carburants et combustible la capitale Berlin, son aéroport et toute la région alentour.

Dans les deux autres sites concernés, MiRo à Karlsruhe et Bayernoil à Vohburg, Rosneft détient une minorité des parts à côté d'autres grands acteurs pétroliers occidentaux.

La tutelle prend effet vendredi et est initialement limitée à six mois.

De cette manière "nous nous rendons moins dépendants de la Russie et des décisions qui y sont prises", a affirmé le chancelier Olaf Scholz lors d'une conférence de presse.

Dans un communiqué, Rosneft a dénoncé une "décision illégale" et "une violation de tous les principes fondamentaux d'une économie de marché".

Le groupe pétrolier russe analysera "tous les recours possibles pour protéger les actionnaires, y compris le fait d'aller en justice".

Précédent dans le gaz

Berlin a déjà pris le contrôle début avril de l'ex-filiale allemande de Gazprom, Gazprom Germania, pour sécuriser son approvisionnement en gaz cette fois.

Depuis, le gouvernement allemand a dû débloquer une aide de 9 à 10 milliards d'euros pour sauver cette entité menacée de faillite."

Désormais c'est l'approvisionnement futur en pétrole qu'il faut garantir, l'UE ayant décidé d'un embargo sur le pétrole russe suite à la guerre déclenchée par Moscou en Ukraine.

La raffinerie de Schwedt traite jusqu'à présent uniquement du pétrole russe acheminé via l'oléoduc Droujba ("Amitié" en russe). Mais comme Berlin s'est engagé à mettre fin aux importations russes d'ici la fin de l'année, le gouvernement doit forcer la reconversion du site.

Par sa prise de contrôle, Berlin veut aussi éviter que la raffinerie soit dépossédée de certains actifs par son propriétaire, voire qu'elle soit carrément liquidée, faute de recevoir des liquidités suffisantes ou du pétrole russe.

A Schwedt, "nous aurions pu nous retrouver dans une situation où la sécurité d'approvisionnement n'est plus assurée", a relevé le ministre de l'Economie Robert Habeck devant la presse.

Quel avenir à Schwedt ?

Berlin cherche depuis des mois des alternatives au pétrole russe pour assurer le maintien de l'activité à Schwedt, un site industriel situé à une centaine de kilomètres de Berlin.

Sur place les 1.200 salariés de cet ancien combinat de l'Allemagne de l'Est communiste, alimenté en pétrole russe depuis les années 1960, sont inquiets pour le futur.

"Il faut faire en sorte que les travailleurs n'aient pas à se soucier de leur avenir", a martelé M. Scholz en présentant vendredi un plan de transformation de la raffinerie.

Le gouvernement et les régions entendent y consacrer "plus d'un milliard d'euros" au cours des prochaines années.

L'idée est que la raffinerie puisse être approvisionnée en pétrole via les ports de Rostock, dans le nord du pays, et de Gdansk en Pologne.

Pour cela, l'oléoduc relié à Rostock va être "modernisé" afin que des flux plus importants puissent être achéminés jusqu'à Schwedt, et des discussions parallèles sont en cours avec Varsovie.

Le chancelier et son ministre n'ont toutefois pas assuré, vendredi, que les quantités de pétrole russe traitées sur le site pourraient être compensées en totalité par les livraisons alternatives.

"Nous avons de bonnes chances d'avoir un approvisionnement suffisant en pétrole pour que la raffinerie puisse fonctionner", a affirmé M. Habeck.

La première économie européenne a déjà fortement réduit sa dépendance envers les importations de pétrole russe, qui comptaient pour 35% de ses approvisionnements avant la guerre de la Russie en Ukraine.

En parallèle la Russie a pour le moment arrêté ses livraisons de gaz au pays, qui ne pourra pas le remplacer complètement avant 2024, selon les dernières prévisions gouvernementales.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
Short Url
  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
Short Url
  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Short Url
  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com