Assemblée générale de l'ONU au milieu des divisions profondes d'un monde en crise

Quelque 150 dirigeants sont attendus la semaine prochaine à New York pour l'Assemblée générale de l'ONU (AFP)
Quelque 150 dirigeants sont attendus la semaine prochaine à New York pour l'Assemblée générale de l'ONU (AFP)
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Publié le Samedi 17 septembre 2022

Assemblée générale de l'ONU au milieu des divisions profondes d'un monde en crise

  • Les divisions géostratégiques qui «n'ont jamais été aussi importantes depuis au moins la Guerre froide (...) paralysent la réponse mondiale face à ces défis dramatiques», s'est alarmé le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres
  • Par ailleurs, les pays en développement, les moins responsables du réchauffement de la planète mais qui en sont les premières victimes, en ont assez que l'action climatique passe trop souvent au second plan

NATIONS UNIES, États-Unis : Alors que l'humanité subit une accumulation de crises sans précédent, quelque 150 dirigeants sont attendus la semaine prochaine à New York pour l'Assemblée générale de l'ONU ébranlée par les divisions profondes issues de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

«Notre monde est abîmé par la guerre, frappé par le chaos climatique, meurtri par la haine, couvert de honte par la pauvreté et les inégalités», a martelé à quelques jours de cette grand-messe annuelle le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Mais les divisions géostratégiques qui «n'ont jamais été aussi importantes depuis au moins la Guerre froide (...) paralysent la réponse mondiale face à ces défis dramatiques», s'est-il alarmé, appelant à «se rassembler» pour trouver des solutions.

Un espoir d'unité qui semble toutefois hors de portée, comme en témoignent les débats autour de l'apparition virtuelle du président ukrainien.

En raison du Covid-19, en 2020 et 2021, les discours des dirigeants lors de l'Assemblée générale avaient eu lieu au moins en partie par vidéo.

Cette année, retour aux règles habituelles: pour avoir le droit de parler à l'Assemblée générale à partir de mardi, il faut être présent. A l'exception notable de Volodymyr Zelensky.

Le dirigeant ukrainien a en effet été autorisé par un vote spécial de l'Assemblée générale vendredi à transmettre un message pré-enregistré. Au grand dam de la Russie qui a dénoncé une «politisation d'une question procédurale».

S'il avait été la «star» de cette Assemblée générale en cas de venue, même en vidéo, «son discours aurait attiré mille fois plus l'attention que la plupart des discours des autres dirigeants présents», a commenté Richard Gowan, analyste à l'International Crisis Group, qui l'appelle toutefois à «faire attention».

Parce que «beaucoup de responsables politiques non occidentaux en veulent à l'Occident de se focaliser sur l'Ukraine», indique-t-il à l'AFP.

«Des pays s'inquiètent que, pendant que nous nous concentrons sur l'Ukraine, nous ne fassions pas assez attention aux autres crises à travers le monde. Ce n'est pas le cas», a assuré l'ambassadrice américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfield.

- «Le monde continue à tourner» -

«Le monde continue à tourner. Nous ne pouvons ignorer ce qui se passe dans le reste du monde», a-t-elle noté, insistant notamment sur la crise alimentaire qui sera au centre de plusieurs événements.

Le président français Emmanuel Macron «aura à coeur (...) de dialoguer avec les partenaires du Sud pour ne pas laisser s'installer cette idée de l'Ouest contre le reste du monde», indique-t-on également à l'Elysée, assurant que l'«urgence climatique» sera également «au coeur de toutes les préoccupations».

Les pays en développement, les moins responsables du réchauffement de la planète mais qui en sont les premières victimes, en ont assez que l'action climatique passe trop souvent au second plan.

«Nous n'avons plus de temps à gaspiller», a lancé l'ambassadeur d'Antigua et Barbuda Walton Webson, président de l'Alliance des petits Etats insulaires (AOSIS) qui espère des «engagements» en terme de financement climatique.

A deux mois de la conférence climat COP27 en Egypte, Antonio Guterres ne devrait pas rater l'occasion de répéter l'urgence à agir lors de son discours d'ouverture mardi et lors d'une table ronde à huis clos pour de «francs échanges» avec quelques dirigeants.

Avant le défilé des discours à la tribune à partir de mardi, le secrétaire général a maintenu son sommet sur l'éducation lundi, mais un moins grand nombre de dirigeants devraient être présents en raison des funérailles à Londres d'Elizabeth II.

Les obsèques de la reine font également encore peser un certain nombre de doutes sur le déroulé de la semaine à New York, où la nouvelle Première ministre britannique Liz Truss donnera son premier grand discours depuis sa prise de fonction.

Le Brésilien Jair Bolsonaro est également confirmé mardi, tout comme le Turc Recep Tayyip Erdogan et le Français Emmanuel Macron. Alors que les Etats-Unis, pays hôte, s'expriment normalement au début, le discours de Joe Biden est reporté à mercredi.

Si cette année marque le retour des dirigeants d'une grande majorité des pays de la planète -- avec toutefois quelques absents de marque, comme Vladimir Poutine et Xi Jinping --, des restrictions restent malgré tout en place: les délégations ont dû réduire leur taille et les accréditations pour les médias ont été limitées. Le port du masque sera également obligatoire.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.