Les complotistes appliquent leurs vieilles recettes à la mort d'Elizabeth II

Des fleurs et des hommages laissés à feu la reine Elizabeth II sont représentés par le National Covid Memorial Wall alors que les membres de la file d'attente publique rendent hommage à feu la reine Elizabeth II, à Londres le 18 septembre 2022. (AFP)
Des fleurs et des hommages laissés à feu la reine Elizabeth II sont représentés par le National Covid Memorial Wall alors que les membres de la file d'attente publique rendent hommage à feu la reine Elizabeth II, à Londres le 18 septembre 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 18 septembre 2022

Les complotistes appliquent leurs vieilles recettes à la mort d'Elizabeth II

  • Ainsi, à l'heure où le Royaume-Uni pleure sa souveraine, sur internet les fausses rumeurs, photos manipulées et autres intox imputant sa mort aux vaccins contre la Covid-19 ou à Hillary Clinton, prospèrent
  • D'autres ont tenu Hillary Clinton pour responsable, alléguant que la souveraine aurait eu en sa possession des dossiers compromettants sur l'ancienne candidate à la Maison Blanche qu'elle s'apprêtait à faire éclater au grand jour

WASHINGTON: La mort de la reine Elizabeth II a donné aux complotistes une chance de recycler leurs tactiques habituelles pour semer la confusion en ligne, offrant un exemple frappant de la façon dont se répand la désinformation lors d'une actualité majeure.

Ainsi, à l'heure où le Royaume-Uni pleure sa souveraine, décédée à 96 ans, sur internet les fausses rumeurs, photos manipulées et autres intox imputant sa mort aux vaccins contre la Covid-19 ou à Hillary Clinton, prospèrent.

Loin d'être originaux, ces thèmes avaient déjà émergé lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie ou encore à la mort du financier américain Jeffrey Epstein.

Tactiques habituelles

La désinformation a commencé à circuler dès les premières inquiétudes sur l'état de santé de la reine, des comptes Twitter usurpant l'identité de médias réputés comme la BBC et annonçant prématurément sa mort.

Puis, le 8 septembre, Buckingham Palace a officiellement communiqué le décès d'Elizabeth II.

"Partout dans le monde les gens ont été informés du décès de la reine et affectés par celui-ci, ce qui a donné aux propagateurs de fausses informations un réservoir inépuisable d'histoires trompeuses dans lequel puiser", explique Dan Evon de l'association News Literacy Project.

Parmi celles-ci: une vidéo datant d'il y a un mois où des personnes dansent devant Buckingham Palace qui a été transformée pour faire croire que des Irlandais dansaient de joie après avoir été informés du décès de la reine, une fausse publication de l'ancien président des Etats-Unis, Donald Trump, déclarant qu'il avait été fait chevalier par la monarque, ou encore une image truquée de Meghan Markle, épouse du prince Harry, portant un t-shirt avec l'inscription "La reine est morte."

Certains ont imputé la mort d'Elizabeth II au vaccin contre le coronavirus, comme ils l'avaient fait auparavant pour le décès des acteurs américains Betty White et Bob Saget.

D'autres ont tenu Hillary Clinton pour responsable, alléguant que la souveraine aurait eu en sa possession des dossiers compromettants sur l'ancienne candidate à la Maison Blanche qu'elle s'apprêtait à faire éclater au grand jour. Il s'agit d'une théorie du complot ancienne selon laquelle les Clinton feraient assassiner leurs opposants politiques.

Lorsqu'un événement important se produit, un militant tente toujours de trouver un angle qui se prête à ses propres croyances, selon Mike Caulfield, spécialiste de la désinformation au Center for an Informed Public (CIP) à l'Université de Washington.

Par exemple, "les militants anti-vaccins essaient de voir s'il y a moyen de mettre la mort d'une personnalité publique sur le dos de la vaccination," détaille-t-il.

Ceux qui adhèrent aux idées de la nébuleuse QAnon ont associé la mort de la reine à leurs convictions, selon lesquelles il existe un complot mondial sataniste et pédophile, s'en servant pour valider la légitimité de leur mouvement.

Échapper à la désinformation 

"La famille royale, étant donné les relations étroites bien connues entre le prince Andrew et Jeffrey Epstein, a toujours donné du grain à moudre aux adeptes du mouvement QAnon", souligne Rachel Moran, membre du CIP.

Une vidéo populaire chez les partisans de QAnon, qui s'est répandue comme une traînée de poudre sur le réseau social TikTok, montrant selon eux un garçon nu s'échappant de Buckingham Palace, s'est avérée être un vieux clip promotionnel d'une émission de télévision.

La semaine qui a suivi la mort d'Elizabeth II, la société Zignal Labs a fait état de 76 000 mentions de la reine associée à Jeffrey Epstein et sa complice Ghislaine Maxwell sur les réseaux sociaux, sites internet, à la radio, la télévision et dans la presse. Les récits liant Elizabeth II à Hillary Clinton et aux vaccins étaient eux mentionnés respectivement 8 000 et 7 000 fois.

L'information en continu sur la souveraine et son influence mondiale expliquent en partie la popularité des théories du complot autour de sa mort, note Karen Douglas, professeure de psychologie sociale à l'université du Kent au Royaume-Uni.

"Accepter les explications ordinaires pour un événement aussi important peut être moins convaincant ou moins attrayant", poursuit-elle.

Mais il existe des moyens pour ne pas tomber dans le piège de la désinformation.

Les organisations d'éducation aux médias, comme la CIP, recommandent de comparer les publications en ligne à des sources d'information fiables et de marquer une pause avant de les partager.

"Même quelques instants de réflexion peuvent souvent faire une grande différence", rappelle Gordon Pennycook de l'université de Regina au Canada.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.