Paris sans voitures: sept heures pour «montrer qu'on peut faire autrement»

Sur une partie de cette place du centre de Paris, des stands et des animations autour du vélo attirent quelques dizaines de curieux (bourse aux deux-roues, atelier de réparation, manège, piste d'initiation pour les enfants...). (Photo, AFP)
Sur une partie de cette place du centre de Paris, des stands et des animations autour du vélo attirent quelques dizaines de curieux (bourse aux deux-roues, atelier de réparation, manège, piste d'initiation pour les enfants...). (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 18 septembre 2022

Paris sans voitures: sept heures pour «montrer qu'on peut faire autrement»

Sur une partie de cette place du centre de Paris, des stands et des animations autour du vélo attirent quelques dizaines de curieux (bourse aux deux-roues, atelier de réparation, manège, piste d'initiation pour les enfants...). (Photo, AFP)
  • Ce dimanche de fin d'été, de 11H00 et à 18H00, seuls les vélos, rollers, trottinettes et autres skateboards ont, en principe, droit de cité dans Paris intra muros, aux côtés des piétons
  • Grâce à cette journée sans voitures, que Paris organise depuis 2015, «beaucoup de gens constatent que quand on fait baisser le nombre de véhicules, on peut reprendre sa ville d'une autre façon», a commenté Anne Hidalgo

PARIS: Une capitale livrée aux piétons, cyclistes ou aux usagers de trottinettes, pendant sept heures: l'opération "Paris respire sans voitures", qui a théoriquement banni dimanche les véhicules motorisés des rues, est "une façon pédagogique de montrer qu'on peut faire autrement", vante la maire Anne Hidalgo. 

Ce dimanche de fin d'été, de 11H00 et à 18H00, seuls les vélos, rollers, trottinettes et autres skateboards ont, en principe, droit de cité dans Paris intra muros, aux côtés des piétons. 

Seules exceptions, les véhicules de secours, bus, taxis et véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), sont autorisés à circuler à 20 km/h maximum dans certaines zones, ainsi que les Parisiens rentrant de week-end, sur justificatif de domicile. Les contrevenants s'exposent à une amende de 135 euros. 

Grâce à cette journée sans voitures, que Paris organise depuis 2015, "beaucoup de gens constatent que quand on fait baisser le nombre de véhicules, on peut reprendre sa ville d'une autre façon", a commenté Anne Hidalgo devant la presse, place de la Concorde. Dans la ville hôte des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, elle promet que ces jeux seront "un accélérateur", avec "encore plus d'espaces repris sur la voiture". 

Sur une partie de cette place du centre de Paris, des stands et des animations autour du vélo attirent quelques dizaines de curieux (bourse aux deux-roues, atelier de réparation, manège, piste d'initiation pour les enfants...) 

"C'est l'occasion de montrer aux Parisiens que le vélo est un mode de transport facile, pas cher, qui ne pollue pas", explique Jean-Sébastien Catier, président de l'association Paris en selle. 

Moins de dioxyde d'azote 

Cette opération sur une seule journée est certes "symbolique", mais s'ajoute aux autres initiatives en faveur du vélo prises à Paris et peut "accélérer la décision vers un changement de mode de déplacement", veut-il croire. 

En 2021, le jour de la même opération, les concentrations de dioxyde d'azote avaient été "inférieures de près de 20% à celles d'un dimanche habituel", selon l'observatoire de la qualité de l'air en région parisienne Airparif. 

Stéphane, 51 ans, est venu de Meudon à bicyclette, pour une promenade sur les quais de Seine. Mais au quotidien, il doit parcourir 20 kilomètres jusqu'à son travail et "aurait du mal à se séparer de son scooter", reconnaît-il. 

Près du parc des Tuileries, "l'ambiance est très paisible", apprécient Suzanne et Michael, un couple de touristes américains arrivés samedi à Paris, qui n'avaient pas entendu parler de l'opération mais la jugent "intéressante". 

Si le flux de circulation s'est nettement réduit autour de l'obélisque de la place de la Concorde, en fin de matinée, voitures et scooters se mêlent cependant toujours aux taxis, aux véhicules de secours et aux bus touristiques. 

Et sur certains grands axes comme le boulevard de la Madeleine, des coups de klaxon se font entendre et le flux de voitures reste très dense. "Normalement, ils n'ont pas le droit" de circuler, reconnaît un agent de sécurité posté sur une barrière qui barre l'accès à une rue secondaire. 

« On fait comment ? » 

Seuls les "véhicules autorisés" peuvent passer, prévient une pancarte. "On fait comment? Je travaille, moi", se plaint un conducteur assurant être "en livraison". 

Rue de Belleville, un axe majeur du Nord-Est parisien, la circulation des voitures et scooters, calme mais réelle, ne semble pas radicalement différente d'un autre dimanche, avec peu de véhicules professionnels visibles. 

Cette opération s'inscrit dans la politique volontariste de réduction de la place de la voiture de la maire socialiste Anne Hidalgo, réélue en 2020. 

La politique anti-voiture est dénoncée par l'opposition de droite, qui accuse Anne Hidalgo de flatter ainsi un électorat aisé du centre de Paris au détriment de banlieusards plus dépendants des voitures, mais qui ne votent pas dans la capitale. 

D'autres jugent que l'opération manque au contraire d'ambition, telle l'ONG Alternatiba Paris, qui organise avec d'autres associations une "contre-Journée Paris Respire" sous la forme d'une "parade festive et familiale" au départ de Bagnolet, ville de la banlieue est de Paris. 


Les ailes du Moulin Rouge se sont effondrées à Paris, pas de blessé

Le célèbre établissement situé au pied de la butte Montmartre, synonyme des folles nuits parisiennes avec le Lido et des danseuses de cancan, et devant lequel des milliers de visiteurs se prennent en photo chaque jour, va fêter ses 135 ans le 6 octobre. (AFP).
Le célèbre établissement situé au pied de la butte Montmartre, synonyme des folles nuits parisiennes avec le Lido et des danseuses de cancan, et devant lequel des milliers de visiteurs se prennent en photo chaque jour, va fêter ses 135 ans le 6 octobre. (AFP).
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  • Le seul accident grave intervenu dans le temple de la danse du cancan est un incendie dû à des travaux en 1915, selon le cabaret, qui avait dû fermer pendant 9 ans
  • Le Moulin Rouge a précisé être ouvert tous les jours et présente deux spectacles chaque soir accueillant 850 visiteurs, soit 600.000 par an

PARIS: Les ailes du Moulin Rouge, cabaret parisien célèbre dans le monde entier, sont tombées dans la nuit de mercredi à jeudi, ont indiqué les pompiers à l'AFP, confirmant une information de la chaîne BFMTV.

Aucun blessé n'est à déplorer, ont précisé les sapeurs-pompiers de Paris, ajoutant qu'il n'y avait plus aucun risque d'effondrement. Les raisons de cette chute sont pour le moment inconnues.

"C'est la première fois qu'un accident de ce type se produit depuis sa création le 6 octobre 1889", a précisé à l'AFP le Moulin Rouge, qui ne dispose "pas d'informations" sur la cause de cet accident.

"Ca s'est passé après la fermeture heureusement", a précisé la même source, en indiquant que, "chaque semaine, la direction technique du cabaret vérifie le mécanisme des ailes du moulin et n'a constaté aucun problème".

Le seul accident grave intervenu dans le temple de la danse du cancan est un incendie dû à des travaux en 1915, selon le cabaret, qui avait dû fermer pendant 9 ans.

Le célèbre établissement situé au pied de la butte Montmartre, synonyme des folles nuits parisiennes avec le Lido et des danseuses de cancan, et devant lequel des milliers de visiteurs se prennent en photo chaque jour, va fêter ses 135 ans le 6 octobre.

Le Moulin Rouge a précisé être ouvert tous les jours et présente deux spectacles chaque soir accueillant 850 visiteurs, soit 600.000 par an.


Paris et Berlin scellent vendredi leur accord sur le char franco-allemand

Il y a un mois les deux pays étaient parvenus à débloquer le dossier en se mettant d'accord sur la répartition des tâches industrielles. (AFP).
Il y a un mois les deux pays étaient parvenus à débloquer le dossier en se mettant d'accord sur la répartition des tâches industrielles. (AFP).
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  • "Après plusieurs mois d'intenses négociations nous pouvons maintenant présenter un résultat (...) Les groupes de travail (entre les deux pays) ont élaboré un document que nous signerons ensemble vendredi à Paris"
  • Le ministre français Sébastien Lecornu a lui insisté, dans cet entretien commun accordé au journal allemand, sur le fait que Paris et Berlin concevaient avec ce projet "la nouvelle génération de chars pour 2040"

BERLIN: Le ministre français des Armées et son homologue allemand ont annoncé la signature vendredi à Paris d'un accord sur le projet commun de char du futur (MGCS), longtemps freiné par des intérêts divergents.

"Après plusieurs mois d'intenses négociations nous pouvons maintenant présenter un résultat (...) Les groupes de travail (entre les deux pays) ont élaboré un document que nous signerons ensemble vendredi à Paris", a déclaré le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius dans une interview publiée jeudi dans le quotidien FAZ.

"Ca se concrétise, enfin!", a-t-il ajouté, en précisant qu'"au début de l'année prochaine, le contrat détaillé devrait être prêt".

Le ministre français Sébastien Lecornu a lui insisté, dans cet entretien commun accordé au journal allemand, sur le fait que Paris et Berlin concevaient avec ce projet "la nouvelle génération de chars pour 2040".

Les deux pays prennent de l'avance sur les Américains qui "n'ont toujours pas commencé à réfléchir à l'avenir du char Abrams" et sur les Russes qui "ont connu quelques échecs avec le successeur de leur char", a-t-il ajouté, soulignant que le MGCS intègrerait "la puissance de feu de la prochaine génération, la guerre électronique et l'intelligence artificielle, ainsi que les armes laser et à faisceau dirigé".

Il y a un mois les deux pays étaient parvenus à débloquer le dossier en se mettant d'accord sur la répartition des tâches industrielles.

Financé à parts égales par les deux pays et mené sous direction allemande, ce programme, à l'origine conduit par KNDS, une entité créée pour l'occasion entre le français Nexter et l'allemand KMW qui fabrique le Leopard 2, a vu l'irruption en 2019 du fabricant allemand Rheinmetall. Et cela a longtemps déstabilisé l'édifice et les répartitions envisagées entre industriels.

Le programme MGCS (acronyme anglais de Système principal de combat terrestre) a été lancé en 2017, en même temps que l'avion de combat du futur (Scaf), un autre projet de coopération dans le domaine de la défense entre l'Allemagne et la France.

Il vise à remplacer à partir de 2035 les chars Leclerc français et les Leopard 2 allemands et à innover.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie, en février 2022, a provoqué un sursaut en Europe sur les besoins accrus d'investissements et de programmes de coopération dans le secteur de la défense.


«Simplification!» Bruno Le Maire dévoile son «plan d'action» anti-paperasse pour les entreprises

Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, assiste à une conférence de presse pour présenter un plan visant à simplifier les démarches administratives des entreprises au ministère de l'Économie à Paris, le 24 avril 2024 (Photo, AFP).
Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, assiste à une conférence de presse pour présenter un plan visant à simplifier les démarches administratives des entreprises au ministère de l'Économie à Paris, le 24 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • La commande publique, «qui obéit à des règles dignes de Balzac», sera également simplifiée
  • Il comprend quelques mesures s'appliquant également aux particuliers

PARIS: "Balzac", "Kafka" et "Ubu" contre le 21e siècle: le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a présenté mercredi en conseil des ministres un plan visant à débarrasser les entreprises de "la paperasse", via notamment un nouveau bulletin de salaire.

Après le Premier ministre Gabriel Attal, qui a présenté mardi des mesures de "débureaucratisation" de l'administration à destination des particuliers, M. Le Maire a dévoilé mercredi comment l'Etat allait aider des patrons de TPE et PME "fatigués, exaspérés" par les tâches administratives auxquelles ils consacrent "en moyenne huit heures par semaine", l'équivalent de trois points de PIB par an.

Il y a en France 400.000 normes applicables, les huit principaux codes comptent 23.000 pages... contre 828 en 1833, et entreprises et administrations s'envoient chaque année 253 millions de courriers, met en avant Bercy.

Pour les petits patrons, "on est parfois chez Kafka", a remarqué la ministre des Entreprises, Olivia Grégoire.

D'où ce "plan d'action : simplification!", en 50 mesures dont la moitié feront l'objet d'un projet de loi discuté à partir du 3 juin au Sénat.

Il comprend quelques mesures s'appliquant également aux particuliers; une possible future feuille de paye simplifiée, qui devrait passer de 55 à 15 lignes, ou des astreintes pour les assureurs qui ne respectent pas les délais d'indemnisation.

M. Le Maire a aussi annoncé la suppression des 1.800 formulaires administratifs Cerfa d'ici à 2030, dont 80% d'ici à 2026. Cela dans le cadre d'une philosophie "dites le nous une fois", pour éviter de multiplier la communication des mêmes documents à plusieurs administrations.

Il a annoncé aussi "une revue complète" sur trois ans des 2.500 autorisations administratives. L'obligation pour l'employeur d'envoyer les arrêts-maladie à la Sécu est supprimée.

La commande publique, "qui obéit à des règles dignes de Balzac", sera également simplifiée, avec le dépôt de tous les appels d'offres publics sur une plateforme unique, Place, en 2027.

«Trouille»

M. Le Maire a confirmé l'institution d'un "test PME", pour évaluer l'impact de nouvelles normes pour les petites et moyennes entreprises, avant leur application.

"Certains patrons disent qu'ils ont la trouille d'avoir fait une erreur, mais il n'y a aucune raison d'avoir peur de l'administration", a-t-il observé.

Il a ainsi annoncé que le rescrit, la possibilité de demander au fisc de se prononcer sur tel ou tel point, afin d'éviter des problèmes ultérieurs, serait élargi à d'autres administrations comme la Direction générale de la concurrence, de la consommation, et de la répression des fraudes (DGCCRF) ou aux Douanes.

"Toujours dans cette logique de confiance", des peines de prison prévues pour certains manquements déclaratifs seront supprimées, au profit de sanctions moins lourdes. "Les chefs d’entreprise ne sont pas des bandits en puissance", a dit M. Le Maire.

Tandis que le ministre de l'Industrie Roland Lescure observait "qu'Ubu est encore un peu roi dans notre pays", M. Le Maire a dévoilé des mesures de simplification spéciales pour les industriels.

Notamment, "les grands projets industriels n'auront plus à organiser un débat au titre de la Commission nationale du débat public (CNDP)" et la compensation environnementale des projets pourra s'effectuer "dans un délai raisonnable", et non plus immédiatement.

Il s'est toutefois opposé "avec colère" à l'idée que Bercy reculerait ainsi sur l'écologie.

Chaque année enfin, sera organisée une nouvelle revue des mesures "inutiles ou trop lourdes". Le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini a assuré de "l'engagement de l'administration à installer le plan dans la durée".

Les patrons ont plutôt bien réagi au plan : "Je veux y croire", a indiqué à l'AFP François Asselin, président de la CPME, "car il semble que Bercy ait embarqué toute l'administration" sur ce projet.

Le Medef pour sa part "soutient l'esprit" du texte, qui néanmoins "n'épuise pas l'ensemble du chantier de simplification".

Le premier syndicat patronal a cependant mis en garde contre "des signaux contradictoires", évoquant la transposition en France de directives européennes complexes comme la CSRD et le devoir de vigilance, ou encore l'accord trouvé mardi sur le Compte épargne temps universel (Cetu) entre une autre organisation, l'U2P, et des syndicats.