Violences faites aux femmes: après LFI, EELV à son tour dans la tourmente

Elisabeth Borne s'adresse aux journalistes lors d'un point de presse à l'issue d'un événement organisé à l'occasion des quatre ans du programme de développement des infrastructures cyclables «Plan Vélo» à l'hôtel Matignon à Paris, le 20 septembre 2022. (Photo, AFP)
Elisabeth Borne s'adresse aux journalistes lors d'un point de presse à l'issue d'un événement organisé à l'occasion des quatre ans du programme de développement des infrastructures cyclables «Plan Vélo» à l'hôtel Matignon à Paris, le 20 septembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 20 septembre 2022

Violences faites aux femmes: après LFI, EELV à son tour dans la tourmente

Elisabeth Borne s'adresse aux journalistes lors d'un point de presse à l'issue d'un événement organisé à l'occasion des quatre ans du programme de développement des infrastructures cyclables «Plan Vélo» à l'hôtel Matignon à Paris, le 20 septembre 2022. (Photo, AFP)
  • Interrogée sur M. Mélenchon, la Première ministre a jugé «évidemment extrêmement choquant d'avoir quelqu'un qui banalise les violences intra-familiales»
  • Jean-Luc Mélenchon a dénoncé dans un tweet «la malveillance policière, le voyeurisme médiatique, les réseaux sociaux», saluant en revanche la «dignité» et le «courage» de M. Quatennens

PARIS: Les violences faites aux femmes continuent de plonger la gauche dans la tourmente: Elisabeth Borne a critiqué mardi Jean-Luc Mélenchon pour sa réaction à l'affaire Quatennens, tandis qu'EELV doit gérer des soupçons visant son chef Julien Bayou. 

Interrogée sur M. Mélenchon, la Première ministre a jugé "évidemment extrêmement choquant d'avoir quelqu'un qui banalise les violences intra-familiales". 

Elle ciblait la réaction, controversée jusqu'au sein de La France insoumise, de l'ex-candidat à la présidentielle au retrait de la coordination d'Adrien Quatennens, qui a avoué dimanche des violences conjugales. 

Jean-Luc Mélenchon a dénoncé dans un tweet "la malveillance policière, le voyeurisme médiatique, les réseaux sociaux", saluant en revanche la "dignité" et le "courage" de M. Quatennens. Avant de tenter de corriger le tir dans un deuxième tweet: "Une gifle est inacceptable dans tous les cas. Adrien l'assume. C'est bien". 

Sommées de répondre sur cette réaction et la gestion de LFI, qui essuie sa troisième affaire de moeurs en un an après les affaires Coquerel et Bouhafs, des députées insoumises n'ont pas caché leur malaise en conférence de presse mardi matin. 

Pour gérer les cas de violences sexistes, "nous essayons de mettre des mécanismes en place, ça n'est pas parfait", a admis la députée Clémentine Autain. 

L'élue de Seine-Saint-Denis a toutefois estimé qu'il fallait reconnaître la "complexité" de telles situations, nécessitant de respecter la présomption d'innocence des mis en cause, de prendre en compte la difficulté sur le plan "humain" de traiter le cas de "camarades" ou encore le respect des victimes. 

"Oui, nous assumons que nous tâtonnons", a renchéri la députée de Paris Danièle Obono. Elle a souligné que les députés LFI allaient assister à une formation "obligatoire" sur les violences sexistes et sexuelles lors de leurs journées parlementaires de jeudi et vendredi. 

La formation sera assurée par une société co-fondée par la féministe Caroline de Haas. Adrien Quatennens, incité à la discrétion, ne sera pas présent. 

Clémentine Autain a par ailleurs eu une pointe d'amertume en demandant "la même vigilance, le même acharnement" vis-à-vis d'autres partis politiques qui ne prennent "aucune mesure", faisant référence au traitement du cas Abad par LREM, qui n'a pas été "traquée de la même manière". 

Selon un député de la majorité, la patronne du groupe Renaissance Aurore Bergé a déclaré auprès de ses troupes, mardi: "Les affaires de violences conjugales ou de harcèlement ne se règlent pas en interne. Si j'étais sollicitée, un de vous ou le secrétariat général du groupe sur ces faits, nous ferions immédiatement un signalement article 40, il est hors de question de garder ça en interne". 

D'une affaire à l'autre ? 

L'affaire a eu un effet domino chez les écologistes. Sandrine Rousseau, invitée à "C à vous" sur France 5 lundi soir pour évoquer le cas Quatennens, a accusé Julien Bayou, secrétaire national d'EELV, de "comportements de nature à briser la santé morale des femmes". 

Elle a raconté avoir "reçu longuement" chez elle une ex-compagne "très déprimée" de M. Bayou, qui lui a raconté des "comportements de nature à briser la santé morale des femmes". 

L'éco-féministre a assuré qu'"elles sont manifestement plusieurs" à être concernées par ces comportements, évoquant une "enquête journalistique en cours". 

Le groupe écologiste à l'Assemblée nationale a dû consacrer une large partie de sa réunion de rentrée à huis clos, mardi midi, à discuter du cas Julien Bayou, rien moins que son co-président. 

"La cellule d'enquête et de sanction contre les violences sexuelles et sexistes a été saisie cet été et fait son travail", a indiqué à l'AFP la numéro 2 d'EELV et députée Sandra Regol. "Chez les écologistes on n'évite aucune question", a-t-elle ajouté pour se démarquer des Insoumis. 

La responsable a argué que Julien Bayou observait déjà une période de mise en retrait en attendant les conclusions de la cellule interne. M. Bayou a néanmoins prononcé le discours de rentrée puis tenu un point presse aux journées d'été du parti fin août à Grenoble. 

Clémentine Autain a souligné les limites de "la transparence totale" décidée par Sandrine Rousseau: "Je ne sais pas si (la potentielle victime) a envie que toute la France sache qu'elle a fait une tentative de suicide". 


L'Elysée a proposé un hommage pour Bardot, la famille n'a pas donné suite

 L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
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  • Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday
  • Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines"

PARIS: L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron à l'AFP.

"Il y a eu un échange avec la famille avec proposition qu’un hommage ait lieu sans que la famille ne donne suite", a déclaré ce proche, en rappelant qu'une telle démarche correspond à un "usage républicain" et que les hommages sont "systématiquement décidés d'un commun accord avec les proches du défunt".

Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday.

Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines".

Emmanuel Macron ne se rendra pas aux obsèques, qui se tiendront dans l’intimité le 7 janvier à Saint-Tropez, a également indiqué le proche du président.

En 2023, l'actrice avait adressé une lettre incendiaire au chef de l'Etat, lui reprochant son manque d'action contre la souffrance animale. "Je suis en colère face à votre inaction, votre lâcheté, votre mépris des Français, qui vous le rendent bien il est vrai", avait-elle notamment écrit.

Après une cérémonie à l'église retransmise sur grands écrans, l'inhumation privée de l'actrice et chanteuse au cimetière marin sera suivie d'"un hommage ouvert à tous les Tropéziens et à ses admirateurs", a précisé la Fondation de Brigitte Bardot, dédiée à la protection des animaux.

"À ce moment-là, tout le monde l'évoquera et partagera ses plus beaux souvenirs avec elle. Ce sera un grand moment de communion, simple, à son image", a précisé mardi la maire de Saint-Tropez, Sylvie Siri, dans une inteview au quotidien local Var-Matin.

"Mon rôle, c'est de lui organiser des obsèques dignes. Il faut tout mettre en œuvre pour que les Tropéziens et les admirateurs puissent se recueillir", a ajouté l'édile.

Interrogée sur le souhait exprimé il y a quelques années par Brigitte Bardot d’être enterrée à la Madrague, sa propriété en bord de mer, Sylvie Siri a affirmé avoir "respecté ses dernières volontés". "Seule la défunte avait décidé de son lieu d’enterrement", a souligné l'élue.

 


Agriculteurs: nouveaux rassemblements, bénédiction de tracteurs dans le Nord

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
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  • Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer
  • Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur

CAMBRAI: Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

Mgr Vincent Dollmann et plusieurs prêtres ont célébré une messe sur un autel de paille en périphérie de Cambrai, en soutien aux agriculteurs "qui font face à des épreuves".

Il a salué la "dignité" des agriculteurs qui manifestent depuis plusieurs semaines contre l'accord de libre échange du Mercosur ou contre l'abattage systématique de troupeaux de bovins touchés par la DNC.

Une petite centaine de tracteurs ont été mobilisés, arborant des panneaux comme "Mercosur = mort de l'agriculture".

Jean Camier, 24 ans, jeune agriculteur d'Hermies qui doit reprendre l'exploitation familiale d'engraissement de bovins d'ici deux ans, se réjouit d'avoir fait bénir son tracteur et participé à la célébration qui selon lui "montre que tout le monde est avec [eux]".

Si les Hauts-de-France ne sont pas touchés par la DNC, il se dit "de tout cœur" avec les agriculteurs des régions concernées, soulignant avoir "un peu peur que la maladie remonte" vers le nord.

Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer.

Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur", a expliqué à l'AFP Louis Lacheré, des Jeunes Agriculteurs.

En Occitanie, plusieurs barrages emblématiques, à Carbonne Haute-Garonne) sur l'A64, Sévérac (Aveyron) ou Le Buisson (Lozère) sur l'A75, tiennent toujours, tandis que d'autres agriculteurs se remobilisent.

Ainsi, à Foix, une douzaine de tracteurs bloquaient depuis lundi midi l'entrée sud du tunnel de contournement de la ville et commençaient à installer un campement, a constaté un correspondant de l'AFP.

"On veut montrer à l’État qu'on est toujours autant mobilisés", a déclaré sur place Sébastien Durand, président de la Coordination rurale (CR) en Ariège. "Il n'y a pas de Noël, il n'y a pas de Premier de l'An; on sera là".

Depuis le début de l'épidémie de DNC en Savoie cet été, l'État tente de contenir la propagation par un abattage systématique des troupeaux touchés, la vaccination et les restrictions de mouvements.

Cette gestion fortement contestée par certains agriculteurs, notamment de la CR (deuxième syndicat agricole, classé à droite, voire à l’extrême droite) et de la Confédération paysanne (troisième, classé à gauche).

 


Colère agricole en France: Macron reçoit les syndicats, des blocages persistent

Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a reçu les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dans un contexte de forte colère liée aux crises sanitaires, notamment la dermatose bovine
  • Les blocages routiers se poursuivent dans le Sud-Ouest, alors que de nouveaux cas de la maladie sont confirmés et que la mobilisation agricole se prolonge

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a reçu mardi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur, auquel ils sont opposés, tandis que des axes routiers sont toujours bloqués pour protester contre le traitement par les autorités de l'épizootie de dermatose bovine.

"L'objet du rendez-vous, c'était d'essayer d'éteindre un peu le feu qui est partout dans les campagnes", a souligné Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne - un syndicat classé à gauche -, à la sortie de la rencontre, ajoutant qu'il fallait pour cela "des mesures structurelles fortes".

Les syndicats disent avoir par ailleurs rappelé au chef de l'Etat "l'extrême tension" et la "colère" du monde agricole et que des réponses étaient attendues "dès les premiers jours de janvier" sur le Mercosur mais aussi sur les crises sanitaires, au premier rang desquelles la dermatose bovine et la grippe aviaire.

C'était la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats agricoles depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'était aussi la première depuis l'annonce, jeudi dernier, du report a priori au 12 janvier de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées, lesquelles affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes que les produits européens.

L'accord permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Sur le terrain, la mobilisation a connu un léger regain mardi (53 actions mobilisant 1.600 personnes, selon le ministère de l'Intérieur) par rapport à lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes), mais elle reste nettement inférieure à celle de la semaine dernière (110 actions jeudi).

Certains agriculteurs sont mobilisés depuis plus de 10 jours, notamment contre l'abattage total des troupeaux dans lesquels des cas de DNC sont détectés dans le Sud-Ouest.

Mardi, le ministère de l'Agriculture a confirmé un nouveau cas de la maladie en Haute-Garonne, portant le bilan total à 115 foyers enregistrés depuis juin en France. Ce dernier troupeau concerné a été abattu.

Dans le Sud-Ouest, des blocages d'autoroute étaient notamment maintenus sur l'A63 près de Bordeaux ou sur l'A64 au sud de Toulouse ou près de Bayonne.

Au sud de Bordeaux, les manifestants de la branche locale du syndicat Coordination rurale - classé à droite - ont dit vouloir organiser un réveillon et une messe de Noël mercredi soir sur leur barrage, à l'instar des agriculteurs mobilisés près de Toulouse.