Guadeloupe: 60.000 clients toujours privés d'eau trois jours après la tempête Fiona

Un voilier traîné jusqu'au rivage par de fortes vagues dans la baie de Samana, après le passage de l'ouragan Fiona (Photo, AFP).
Un voilier traîné jusqu'au rivage par de fortes vagues dans la baie de Samana, après le passage de l'ouragan Fiona (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 21 septembre 2022

Guadeloupe: 60.000 clients toujours privés d'eau trois jours après la tempête Fiona

  • L'île des Caraïbes peine à se remettre des dégâts causés par les pluies diluviennes
  • Le CHBT n'est pas le seul à connaître des difficultés d'accès à l'eau

BASSE-TERRE: Près de 60.000 clients (particuliers ou entreprises) étaient toujours privés d'eau mardi, trois jours après le passage de la tempête Fiona sur la Guadeloupe, dont le Centre Hospitalier de Basse-Terre (CHBT).

Ce dernier a fait savoir que cette pénurie compromettait son bon fonctionnement et la continuité des soins.

L'île des Caraïbes peine à se remettre des dégâts causés par les pluies diluviennes déversées par ce qui n'était alors qu'une tempête tropicale et qui s'est hissé mardi en ouragan de catégorie 3 sur une échelle de 5.

L'établissement de santé a signalé dans un communiqué une possible "fuite des canalisations", précisant qu'"une cellule de crise a(vait) été constituée afin de prendre des mesures d'urgence". Selon lui, la préfecture "met tout en œuvre afin d'alimenter l'hôpital en eau."

"Il en va de l'absolue nécessité de maintenir les interventions et autres actes médicaux d'urgences programmés au sein de l'établissement", a-t-il précisé.

Le CHBT n'est pas le seul à connaître des difficultés d'accès à l'eau.

Ainsi, "58.618 clients" en étaient encore privés mardi, selon le Syndicat Mixte de Gestion de l'Eau et de l'Assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG). Cela représente près de 32% de la clientèle estimée de l'organisme.

Ils étaient dimanche plus de 100.000 sans eau, d'après les données publiées par la cellule de crise du SMGEAG.

"De très gros travaux sont à prévoir" pour la remise en service du réseau d'eau, a indiqué le SMGEAG, évoquant au minimum "plusieurs semaines" avant un retour à la normale.

En temps normal, de nombreuses communes de l'île sont soumises à des tours d'eau solidaires --consistant à couper l'eau d'un quartier pour en alimenter un autre-- en raison de la vétusté du réseau de distribution et des très nombreuses fuites qui occasionnent des pertes massives d'eau potable.

L'ancienne régie publique a été remplacée en septembre 2021 par le SMGEAG pour tenter de résoudre la question de l'eau en Guadeloupe.


Retraites: amélioration de la circulation à Rennes après d'importants blocages

 Les blocages provoqués lundi par des manifestants opposés à la réforme des retraites et qui ont causé d'importantes perturbations du trafic à Rennes ont été levés en fin de matinée. (AFP).
Les blocages provoqués lundi par des manifestants opposés à la réforme des retraites et qui ont causé d'importantes perturbations du trafic à Rennes ont été levés en fin de matinée. (AFP).
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  • Dans la matinée, des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient d'importants feux et des colonnes de fumée sur la chaussée du périphérique et des perturbations ont affecté également la circulation de certaines lignes de bus
  • Des perturbations en raison de manifestations ont également eu lieu ailleurs en Bretagne, comme dans le Morbihan sur la RN 165

RENNES: Les blocages provoqués lundi par des manifestants opposés à la réforme des retraites et qui ont causé d'importantes perturbations du trafic à Rennes ont été levés en fin de matinée, a-t-on appris auprès de la préfecture.

"A 11H30, la situation s'améliore à Rennes. Tous les points de blocage sont levés", a indiqué la préfecture d'Ille-et-Vilaine à l'AFP.

En raison de dégradations sur la chaussée, la vitesse sur une partie du périphérique restait limitée à 70km/h, selon la préfecture.

Une opération "ville morte" a été lancée pour ce lundi à Rennes sur les réseaux sociaux, notamment étudiants, alors que Rennes connaît de très nombreuses manifestations et aussi des dégradations, voire des violences, depuis le début de la contestation contre l'impopulaire réforme des retraites.

Dans la matinée, des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient d'importants feux et des colonnes de fumée sur la chaussée du périphérique et des perturbations ont affecté également la circulation de certaines lignes de bus de la capitale bretonne, selon le gestionnaire du réseau Star.

Au sud de la ville, le dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche "est bloqué", selon Eric Sellini, responsable national de la CGT Chimie.

"Il travaille en liaison avec la raffinerie de Donges (près de Saint-Nazaire, ndlr). C'est un gros dépôt qui alimente une grosse partie de la Bretagne et l'ouest des Pays-de-Loire, un peu la Normandie, la Basse-Normandie", a-t-il détaillé à l’AFP.

Selon le site de TotalEnergies, ce dépôt "approvisionne l'Ouest en essence sans plomb 95 et 98, en gazole et en fioul domestique".

"On est arrivé à 04H45, on est à peu près une soixantaine, la plupart des routiers savent pourquoi on est là. On est aussi avec la CGT cheminots, on a structuré note action ensemble, on ne bougera pas", a déclaré Céline Cussac, responsable syndicale FO présente sur place.

Des perturbations en raison de manifestations ont également eu lieu ailleurs en Bretagne, comme dans le Morbihan sur la RN 165, important axe de communication qui relie Brest à Nantes.

"Faisant suite à des manifestations sociales et dans la nécessité d'effectuer des réparations urgentes, la RN 165 est coupée dans les deux sens de circulation à hauteur de Lanester. La durée de ces coupures est estimée à 4 heures", a indiqué Bison Futé qui a mis en place des déviations. La préfecture du Morbihan a précisé qu'une centaine de manifestants ont été présents sur les voies dans la matinée.

mas-ngu/mb/mpm

© Agence France-Presse


Grève des raffineries: la moitié des stations-service des Bouches-du-Rhône manquent de carburants

Cette photographie prise le 20 mars 2023 montre une file d'attente dans une station-service Elan à Marseille, dans le sud de la France. (AFP),
Cette photographie prise le 20 mars 2023 montre une file d'attente dans une station-service Elan à Marseille, dans le sud de la France. (AFP),
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  • Lundi, à 10H30, environ 8% des stations-service de France étaient à court d'essence ou de gazole, mais plusieurs départements connaissaient une situation beaucoup plus préoccupante, imputée par un syndicat professionnel à un effet de "panique"
  • L'arrêt de la plus grande raffinerie de France, en Normandie (TotalEnergies), et celui éventuel de deux autres raffineries en Normandie et près de Marseille, pourraient accentuer la pénurie

PARIS: De nombreuses stations-service étaient affectées lundi dans le sud-est de la France par des pénuries de carburants, sur fond de grèves des expéditions dans les raffineries contre la réforme des retraites, alors que la situation semblait globalement stable dans le reste du pays, selon des données publiques analysées par l'AFP.

Lundi, à 10H30, environ 8% des stations-service de France étaient à court d'essence ou de gazole, mais plusieurs départements connaissaient une situation beaucoup plus préoccupante, imputée par un syndicat professionnel à un effet de "panique", lié aux déclarations de leaders syndicaux appelant à faire le plein.

Dans les Bouches-du-Rhône, 50% des stations-service étaient affectées, des pourcentages à deux chiffres qu'on retrouvait dans les départements voisins du Gard (40,9%), du Vaucluse (33,33%), du Var (23,24%) et des Alpes-de-Haute-Provence (22,22%).

Autre foyer d'"emballement" des pénuries, la Loire-Atlantique (29,05% des stations touchées), où la raffinerie de Donges, à l'arrêt pour des problèmes techniques, a cessé ses expéditions de carburants depuis de nombreux jours.

L'arrêt de la plus grande raffinerie de France, en Normandie (TotalEnergies), et celui éventuel de deux autres raffineries en Normandie et près de Marseille, pourraient accentuer la pénurie.

Au niveau national, la situation n'est "pas dramatique", assure Francis Pousse, président du syndicat professionnel Mobilians qui représente 5.800 stations sur près de 10.000 en France, et note que le phénomène est "essentiellement concentré dans la région Paca".

"Pour l'instant", il s'agirait selon lui d'un épiphénomène, "sauf bien entendu la région Paca. Des remontées que j'ai de chacun de mes représentants de région, il n'y a pas de panique", a-t-il ajouté, soulignant ainsi une différence avec le conflit engagé à l'automne par les raffineries pour les salaires.

"Du produit on en a, on en a dans les dépôts", assure M. Pousse, même si "tant que vous avez cet effet d'emballement", les stations sont "plus dures à réapprovisionner".

La France compte 200 dépôts pétroliers et les pétroliers ont anticipé pour éviter la pénurie géante d'octobre dernier, causée par un conflit sur les salaires chez TotalEnergies et Esso.

M. Pousse souligne que 50% des carburants consommés en France sont importés.

Autre facteur pouvant expliquer ce bond des stations touchées par rapport à la fin de la semaine dernière, "on récolte ce matin l'absence de quasiment deux journées de livraisons, puisque dimanche il n'y en a pas, samedi, quand il y en a, ce n'est que le matin", rappelle M. Pousse.

Afin de juguler les achats de précaution, la préfecture du Vaucluse a décidé lundi de limiter les ventes de carburants dans les stations-services du département, jusqu'à jeudi inclus. Elle espère éviter ainsi ces scènes observées à Marseille, où dans une station-service manquant de certains carburants, un camion de ravitaillement est arrivé sous escorte policière.


Sur les piquets de grève autour de Paris, des éboueurs « déterminés » contre la réforme des retraites

En début de carrière, un chauffeur de benne gagne autour de 1.450 euros et peut espérer la finir avec 2.200 euros, indiquent des chauffeurs. (AFP).
En début de carrière, un chauffeur de benne gagne autour de 1.450 euros et peut espérer la finir avec 2.200 euros, indiquent des chauffeurs. (AFP).
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  • Sur le site d'incinération d'Ivry-sur-Seine, au sud-est de Paris, une trentaine de personnes, grévistes et leurs soutiens, étaient rassemblées tôt lundi matin autour d'un feu de bois
  • Lundi, deux motions de censure déposées contre le gouvernement d'Elisabeth Borne vont être soumises au vote des députées

IVRY-SUR-SEINE: "Marqués au corps par le travail", éboueurs et agents de propreté de la Ville de Paris restent mobilisés lundi contre le projet de réforme des retraites en France, cramponnés depuis deux semaines à leurs piquets de grève en région parisienne.

Sur le site d'incinération d'Ivry-sur-Seine, au sud-est de Paris, une trentaine de personnes, grévistes et leurs soutiens, étaient rassemblées tôt lundi matin autour d'un feu de bois, manteaux d'hiver sur le dos, buvant des cafés brûlants.

Eboueur parisien et responsable syndical de 53 ans, dont vingt-et-un de métier, Karim Kerkoudi a passé la nuit sur place. "Le jeu en vaut la chandelle", assure-t-il, "déterminé".

Si la réforme est votée, éboueurs et agents d'assainissement partiront à la retraite à 59 ans au lieu de 57.

"Chaque jour, je me lève à 4h45 pour aller porter, à deux, entre six et 16 tonnes d'ordures. J'ai des tendinites aux deux coudes. La douleur aux lombaires, on n'en parle même plus. On est marqué au corps par le travail", soupire Karim Kerkoudi.

Sur son téléphone, il montre une photo de lui le nez en sang. "Ce jour-là, je me suis pris un bac dans le visage, il était trop lourd et s'est décroché du camion. Une autre fois, je me suis brûlé le contour des yeux à cause d'un sac mal fermé qui contenait des liquides irritants", énumère-t-il.

Avant d'ajouter que, selon ses calculs, il devra "déjà travailler jusqu'à 67 ans pour une retraite à taux plein".

Lundi, deux motions de censure déposées contre le gouvernement d'Elisabeth Borne vont être soumises au vote des députées. Si elles n'obtiennent pas la majorité absolue, la réforme des retraites sera définitivement adoptée, en dépit de la contestation.

A l'entrée du site d'Ivry, Gursel Durmaz, 55 ans, filtre les arrivées. Seuls les grévistes et leurs soutiens peuvent rejoindre le piquet. "On n'est pas là pour mettre le bordel. On est là pour ne pas travailler jusqu'à la mort", explique, posté derrière la grille, cet éboueur syndiqué.

Près du feu, sous une tonnelle blanche, une table est encombrée de café et de pains au chocolat en sachet. Derrière un rideau, quelques lits de camp et des duvets.

« Stress permanent »

Au garage de Romainville, à l'est de Paris, la grève a été reconduite lundi matin pour une quinzième journée.

Etre chauffeur de camion-benne de la Ville de Paris est un "stress permanent", confie Abdu, dix-sept ans de boîte, qui préfère taire son patronyme par "peur" de sa hiérarchie.

"Circulation, cycliste à contre-sens et automobilistes impatients" sont son lot quotidien. "Il n'y pas un jour où on se fait pas insulter. On intériorise, on garde notre calme", explique-t-il. Certains collègues ont développé de l'"hypertension" et des "problèmes de dos".

Devant le site, un barrage filtrant a été mis en place après une réquisition des forces de l'ordre. Sur les 80 camions, seuls une dizaine sont sortis du garage pour opérer à Paris.

"Je comprends le ras-le-bol du Parisien mais il faut comprendre pourquoi on lutte", dit ce père de six enfants qui a commencé à travaillé à l'âge de 14 ans.

"Vous me voyez conduire un camion à 64 ans !", s'emporte sous couvert d'anonymat un de ses collègues, qui confie en avoir "ras-le-bol de voir régresser les conditions de travail et d'avoir un salaire qui ne bouge pas".

En début de carrière, un chauffeur de benne gagne autour de 1.450 euros et peut espérer la finir avec 2.200 euros, indiquent des chauffeurs.

A 53 ans, Ahmed se dit lui déjà "usé" après trois ans service. Cet ancien chauffeur de bus qui refuse de donner son nom a décidé de "chercher un boulot ailleurs", "mieux payé" et sans qu'on lui "balance des bras d'honneur sur la route et des insultes".

Autour du feu qui crépite à Ivry, les éboueurs se préparent à reconduire la mobilisation. Motion de censure ou pas, ils ne sont plus "à une nuit blanche près".