Malgré les promesses, des collèges et lycées confrontés aux absences de profs

Le ministre français de l'éducation Pap Ndiaye arrive pour parler de la lutte contre les inégalités et les discriminations à l'Université Howard à Washington, DC, le 20 septembre 2022. (AFP).
Le ministre français de l'éducation Pap Ndiaye arrive pour parler de la lutte contre les inégalités et les discriminations à l'Université Howard à Washington, DC, le 20 septembre 2022. (AFP).
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Publié le Jeudi 22 septembre 2022

Malgré les promesses, des collèges et lycées confrontés aux absences de profs

  • Sur le terrain, des collèges et lycées de toutes les académies signalent des heures non assurées, regrettant que la promesse du ministre d'un enseignant devant chaque classe à la rentrée n’a pas été tenue
  • «Dans plus de la moitié des établissements du second degré de l'académie de Paris, il manque au moins un enseignant», assure Ghislaine Morvan-Dubois, présidente de la FCPE locale

PARIS : La rentrée scolaire a-t-elle été "bonne" comme l'a affirmé Pap Ndiaye ? Trois semaines après le retour en classe et malgré un recrutement exceptionnel de contractuels, des professeurs manquent à l’appel, alimentant le mécontentement des personnels et des parents.

"La rentrée s'est bien passée, elle a été bonne", répète le ministre de l’Éducation nationale depuis le 1er septembre concédant toutefois des "absences frictionnelles" et des "problèmes à régler".

Sur le terrain, des collèges et lycées de toutes les académies signalent des heures non assurées, regrettant que la promesse du ministre d'un enseignant devant chaque classe à la rentrée n’a pas été tenue.

"Dans plus de la moitié des établissements du second degré de l'académie de Paris, il manque au moins un enseignant", assure Ghislaine Morvan-Dubois, présidente de la FCPE locale.

Selon une enquête du premier syndicat de chefs d'établissement, le SNPDEN-Unsa, 62 % des collèges et lycées ont déclaré manquer d’au moins un enseignant entre le 1er et 8 septembre. Avec d'importantes disparités entre les académies : si 88 % des établissements de l’académie de Limoges disaient avoir tous leurs enseignants, ce n’était le cas que de 23 % de ceux de l’académie de Créteil, ou encore de 14,6 % dans celle de Grenoble.

"Nous n'avons pas fait de nouvelle enquête mais la situation de manque de professeurs est loin d'être réglée: il y a toujours des établissements qui restent avec des professeurs manquants", affirme Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-Unsa.

"Si déjà nous ne sommes pas capables de boucler les affectations définitives à trois semaines de la rentrée, on peut s'inquiéter sur les besoins de remplaçants à venir, ce n'est pas rassurant pour le reste de l'année scolaire", fait-il valoir.

"Il n'y aura pas d’affectation prochaine dans certains endroits car il n'y a pas de vivier de remplaçants. Il faudrait donc que le ministère l'admette et que l'on mette cartes sur table pour faire avancer cette situation", complète le chef d'établissement.

Sollicitée pour dresser un bilan des absences d'enseignants, la rue de Grenelle n'a pas donné suite.

Bac 2023: les épreuves de spécialité en mars à partir d'un programme «resserré»

Les épreuves de spécialité du baccalauréat, nées de la réforme Blanquer du lycée, se tiendront les 20, 21 et 22 mars prochains pour les élèves de terminale, sur une partie "resserrée" du programme, a-t-on appris jeudi auprès du ministère de l'Education.

Pour le baccalauréat général et technologique, "les épreuves écrites des enseignements de spécialité sont fixées les lundi 20, mardi 21 et mercredi 22 mars 2023, afin que les notes obtenues puissent être prises en compte dans les dossiers Parcoursup", écrit le ministère de l'Education dans un communiqué, publié jeudi au Bulletin officiel.

C'est la première fois que les notes de ces épreuves seront prises en compte par la plateforme d'accès à l'enseignement supérieur Parcoursup.

Le ministre de l'Education nationale "a demandé à ce que les épreuves écrites des enseignements de spécialité portent sur une partie resserrée du programme de terminale", poursuit-on de même source.

Dans une lettre adressée aux élèves de terminale, dont l'AFP a obtenu copie, le ministre de l'Education Pap Ndiaye précise: "afin que vos professeurs et vous-mêmes disposiez de plus de temps pour approfondir les notions étudiées, j'ai décidé de manière pérenne de resserrer" les programmes d'examen des épreuves de spécialité.

"Vos professeurs auront connaissance dès la semaine prochaine des modifications apportées. Les enseignements de spécialité se poursuivront jusqu’au mois de juin, afin de vous préparer à la poursuite d’études dans l’enseignement supérieur ainsi qu’à l’épreuve du Grand oral", précise le ministre.

L'épreuve de philosophie ainsi que le grand oral se dérouleront eux comme à l’habitude en fin d’année scolaire.

Annulées en 2020 et 2021 à cause du Covid-19, repoussées et aménagées en 2022 pour la même raison, les épreuves de spécialité n’ont jamais eu lieu à la mi-mars, comme le prévoit la réforme de Jean-Michel Blanquer, qui entre dans sa quatrième année d’application.

Les candidats passent chacun deux épreuves de spécialité (parmi un choix de 13 matières en filière générale). Elles comptent à elles deux pour un tiers des résultats du bac, calculés sur 100 points.

Parmi les spécialité les plus choisies pour le bac général l'an dernier, figurent les mathématiques, les sciences économiques et sociales ou encore histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques.

Depuis la réforme du baccalauréat en 2019, les résultats reposent à 40% sur du contrôle continu et à 60% sur des épreuves terminales: le français écrit et oral en Première, et la philosophie, les spécialités et le grand oral en terminale.

«Problème structurel»

Confrontée à une pénurie de nouveaux enseignants, M. Ndiaye avait acté le recrutement de 4 500 nouveaux contractuels pour cette rentrée, sur un total de 35 000 personnels non-titulaires employés par l’Éducation nationale.

Mais "le recours aux contractuels n'a pas résolu le problème de fond, on met juste un pansement alors qu'il s'agit d'un problème structurel", juge Nageate Belahcen de la FCPE qui liste le nombre d'heures de cours déjà perdus dans certains départements.

Depuis le 1er septembre, "on recense 252 heures d'absences non remplacées dans les Yvelines, 249 heures dans le Val-de-Marne ou encore 227 heures en Haute-Garonne", souligne la co-présidente de la première fédération de parents d'élèves.

"Depuis la rentrée, mon fils en classe de quatrième n'a pas eu un seul cours de sciences de la vie de la terre (SVT), ni de cours d'arts plastiques et on ne nous dit rien", déplore Nadège Py, parent d'élève du collège Gérard-Philippe, dans le 18e arrondissement de Paris.

De cet établissement parisien est né en juin dernier le collectif #OnVeutDesProfs qui rassemble des parents d'élèves de toute la France mécontents des absences non-remplacées avec à la clef une perte d'heures de cours pouvant aller jusqu'à une centaine sur une année scolaire.

Or leur grogne pourrait s'exporter dans les prétoires.

Ce collectif doit déposer jeudi auprès des rectorats et du ministère de l'Education "127 premières demandes" de famille, avant de faire suivre ces recours auprès des tribunaux administratifs "d'ici les vacances de la Toussaint", affirme leur avocate, Me Joyce Pitcher.

"Les parents demandent à l'Etat 10 euros par heure de cours non remplacée pour le secondaire et 50 euros par jour pour le primaire. A cela s'ajoute 500 euros pour le préjudice moral et le remboursement de frais éventuels, comme le recours à des cours particuliers", explique Me  Pitcher.


Au procès de son braquage, Kim Kardashian «pardonne» malgré «le traumatisme»

C'est une lettre d'excuses qu'elle n'avait jamais lue, et qui la fait fondre en larmes. "Je vous pardonne", déclare Kim Kardashian au principal accusé au procès de son braquage parisien. Mais "ça ne change rien au traumatisme", précise la star américaine qui vient de raconter cette nuit où elle a cru mourir. (AFP)
C'est une lettre d'excuses qu'elle n'avait jamais lue, et qui la fait fondre en larmes. "Je vous pardonne", déclare Kim Kardashian au principal accusé au procès de son braquage parisien. Mais "ça ne change rien au traumatisme", précise la star américaine qui vient de raconter cette nuit où elle a cru mourir. (AFP)
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  • Cela fait deux heures qu'elle est à la barre de la cour d'assises de Paris, restée droite comme un i, mains croisées sur le pupitre dans sa longue robe fourreau noire à épaulettes et volants, chignon serré avec deux mèches encadrant son visage...
  • Le président David De Pas veut lui parler des 10 accusés qui l'entourent. Le principal d'entre eux, Aomar Aït Khedache, 69 ans, lui avait écrit une lettre quelques mois après le braquage parisien d'octobre 2016. L'avait-elle reçue ? "Non"

PARIS: C'est une lettre d'excuses qu'elle n'avait jamais lue, et qui la fait fondre en larmes. "Je vous pardonne", déclare Kim Kardashian au principal accusé au procès de son braquage parisien. Mais "ça ne change rien au traumatisme", précise la star américaine qui vient de raconter cette nuit où elle a cru mourir.

Cela fait deux heures qu'elle est à la barre de la cour d'assises de Paris, restée droite comme un i, mains croisées sur le pupitre dans sa longue robe fourreau noire à épaulettes et volants, chignon serré avec deux mèches encadrant son visage... et nombreux diamants brillant autour de son cou.

Le président David De Pas veut lui parler des 10 accusés qui l'entourent.

Le principal d'entre eux, Aomar Aït Khedache, 69 ans, lui avait écrit une lettre quelques mois après le braquage parisien d'octobre 2016. L'avait-elle reçue ? "Non". Le président la lit.

"Madame, c'est après vous avoir vue dans une émission", après "avoir constaté votre émotion et réalisé les dégâts psychologiques que je vous ai infligé que j'ai décidé de vous écrire", avait rédigé l'accusé, aujourd'hui sourd et muet et qui suit les débats sur un écran d'ordinateur.

"Pas dans le but d'obtenir de vous quelconque indulgence, j'assume ce que j'ai fait", mais pour "venir vers vous en tant qu'être humain pour vous dire combien je regrette mon geste", lit encore le président.

"Ca a tout changé" 

Kim Kardashian se met à pleurer à la barre, essuie ses larmes. "Naturellement c'est très émouvant", surtout que la reine des influenceuses veut "devenir avocate" et se bat aux Etats-Unis pour les droits des prisonniers, précise-t-elle. "Je crois à la deuxième chance", affirme la star via une interprète.

Puis elle se tourne, presque solennelle dans sa robe haute-couture, vers le vieux malfrat récidiviste au k-way sur le dos et crâne dégarni, qu'elle avait suivi du regard quand il était entré dans la salle d'audience précédé du cliquetis de sa canne.

"Je vous pardonne", lui dit-elle, avant de préciser qu'elle se "bat aussi pour les victimes", qu'elle veut "être entendue et comprise", et que "ça ne change rien au traumatisme".

Aomar Aït Khedache écrit sa réponse sur un bout de papier, que le président lit: "Ce pardon est un soleil. Je vous remercie. Voilà 10 ans que le remords et le regret m'usent au sens propre du mot".

L'accusé a reconnu avoir été l'un des hommes montés cagoulés dans la chambre d'hôtel cette nuit du 2 au 3 octobre 2016. Au début de son audition, la cour a demandé à Kim Kardashian d'en faire son récit.

"J'avais l'habitude de marcher dans les rues de Paris, même vers 3H00 du matin. Je me sentais toujours en sécurité dans cette ville, c'était un endroit magique", commence la star. Mais après cette Fashion week 2016, "ça a tout changé".

Elle laisse couler quelques larmes qu'elle essuie au mouchoir puis se reprend. Raconte comment ce soir-là, elle avait décidé de ne pas ressortir de son hôtel après minuit, et faisait ses bagages pour son vol de retour le lendemain.

"Certaine de mourir" 

"J'ai entendu des bruits de pas dans les escaliers, j'ai appelé ma mère, ma soeur, mais personne ne répondait". La porte de sa chambre s'ouvre, entrent deux hommes pistolet au poing qu'elle prend pour des policiers: ils en ont la tenue. Avec eux, le réceptionniste de l'hôtel, menotté.

"Un des hommes m'a dit avec un accent français +ring ring+, en me montrant son annulaire".

Elle comprend qu'il veut sa bague de fiançailles, un gros diamant évalué à 3,5 millions d'euros posé sur sa table de nuit. Ils le prennent, puis découvrent sa boîte à bijoux. "Le grand a dit 'ah, ah!' comme s'il était content". Montant total du butin - jamais retrouvé - emporté par les malfaiteurs: 9 millions d'euros.

"Ils m'ont jetée sur le lit, et le plus petit a commencé à attacher mes mains avec un Serflex (collier de serrage, NDLR) j'étais complètement hystérique, je répétais au réceptionniste +qu'est-ce qu'il va nous arriver ? Ils peuvent tout prendre mais faut que je puisse rentrer chez moi, j'ai des bébés SVP+", se souvient-elle, sa voix se cassant à nouveau.

"Vous avez pensé mourir, Madame ?", demande le président de la cour d'assises.

"Absolument, j'étais certaine que j'allais mourir".

Les malfrats avaient pris la fuite en voyant que le garde du corps, prévenu par la styliste cachée dans sa chambre, avait essayé de joindre Kim Kardashian.

Depuis, admet Kim Kardashian, sa vie n'est plus la même. Fini les partages en direct de ses moindres mouvements sur les réseaux sociaux, les gardes du corps sont plusieurs et présents tout le temps. "Je ne peux pas dormir la nuit si je ne suis pas certaine que mon personnel de sécurité n'est pas présent à la maison".

Sa déposition se poursuit.


Etat palestinien: «personne ne dictera sa position à la France» affirme Barrot

Etat palestinien: «personne ne dictera sa position à la France» affirme Barrot
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  • "Personne ne dictera sa position à la France" sur la reconnaissance d'un Etat palestinien, a lancé mardi le chef de la diplomatie française, son homologue israélien ayant menacé les pays qui feraient ce choix
  • "La France le fera parce que la France croit à une solution politique durable pour la région, dans l'intérêt de la sécurité d'Israël comme dans l'intérêt de la sécurité des Palestiniens"

PARIS: "Personne ne dictera sa position à la France" sur la reconnaissance d'un Etat palestinien, a lancé mardi le chef de la diplomatie française, son homologue israélien ayant menacé les pays qui feraient ce choix.

"La France le fera parce que la France croit à une solution politique durable pour la région, dans l'intérêt de la sécurité d'Israël comme dans l'intérêt de la sécurité des Palestiniens", a justifié le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, à l'Assemblée nationale.

"Toute tentative (de reconnaissance) unilatérale (...) ne fera que nuire aux perspectives futures d'un processus bilatéral et nous poussera à prendre des mesures unilatérales en réponse", avait averti dimanche le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, à l'issue d'une rencontre avec son homologue allemand, Johann Wadephul, à Jérusalem.

Près de 150 pays reconnaissent l'Etat palestinien. En mai 2024, l'Irlande, la Norvège et l'Espagne ont franchi le pas, suivis par la Slovénie en juin.

Le président français Emmanuel Macron doit coprésider en juin avec l'Arabie saoudite une conférence internationale aux Nations unies pour relancer la solution à deux Etats, palestinien et israélien.

Il espère à cette occasion "déclencher une série de reconnaissances" d'un Etat palestinien, notamment par la France, mais aussi d'Israël par plusieurs pays du monde arabo-musulman.

"Notre objectif est de réunir le plus grand nombre possible de pays qui pourraient reconnaître l'Etat de Palestine et d'autres qui pourraient normaliser leurs relations avec Israël pour que cette décision qui appartient à la France rendent possible l'existence même d'un État de Palestine", a souligné Jean-Noël Barrot mardi.


Guillaume Ancel: Gaza, « un champ de la mort » avec une complaisance internationale

Ancien officier de l’armée française et éditeur du blog « ne pas subir » dédié aux questions politiques et de défense, répond à Arab News en français. (AFP)
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  • Netanyahou, aussi bien que son ministre des Finances Bezalel Smotrich, ont clairement affirmé qu’il ne s'agissait plus de rentrer dans Gaza pour en ressortir, et que l’enclave sera à nouveau occupée par Israël
  • Des médias israéliens indiquent avec photos à l’appui, qu’un terrain est actuellement déblayé dans le Sud de Gaza pour accueillir les Gazaouis dans un premier temps

PARIS: L’opération « Chariots de Gédéon » validée il y a presque une semaine par le gouvernement israélien est bel et bien en marche dans Gaza.

L’objectif affiché de l’opération a été précisé par le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou sur la plateforme X.

« Nous avons décidé d’intensifier l’opération à Gaza, selon la recommandation du chef d'État-major pour aller vers la défaite du Hamas » écrit-il.

Détruire le Hamas, n’est pas nouveau puisque cet objectif a été brandi par le premier ministre dès le lendemain du 7 octobre, et l'élément nouveau de cette opération est l’occupation pure et simple de l’enclave.

Netanyahou, aussi bien que son ministre des Finances Bezalel Smotrich, ont clairement affirmé qu’il ne s'agissait plus de rentrer dans Gaza pour en ressortir, et que l’enclave sera à nouveau occupée par Israël.

Des médias israéliens indiquent avec photos à l’appui, qu’un terrain est actuellement déblayé dans le Sud de Gaza pour accueillir les Gazaouis dans un premier temps.

D’autre part, Israël maintient son blocus hermétique qui affame les habitants de la bande, alors que l’armée israélienne s’adonne au quotidien à des bombardements meurtriers.

Ancien officier de l’armée française et éditeur du blog « ne pas subir » dédié aux questions politiques et de défense, Guillaume Ancel répond à Arab News en français. Il confie avoir espéré « ne plus jamais voir, ou avoir à témoigner » sur pareilles horreurs.

Mais le voilà de nouveau face à la guerre de Gaza, qu’il décrit dans un article publié sur son blog comme étant « le champ de la mort », depuis l’attaque du 7 octobre.