De nouvelles manifestations de colère secouent Téhéran

L'Iran a été secoué par des violences de rue qui ont coûté la vie à des dizaines de personnes depuis la mort la semaine dernière de Mahsa Amini, qui avait été arrêtée pour avoir porté le foulard hijab de manière "inappropriée". (AFP)
L'Iran a été secoué par des violences de rue qui ont coûté la vie à des dizaines de personnes depuis la mort la semaine dernière de Mahsa Amini, qui avait été arrêtée pour avoir porté le foulard hijab de manière "inappropriée". (AFP)
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Publié le Samedi 24 septembre 2022

De nouvelles manifestations de colère secouent Téhéran

  • Des manifestations de colère ont éclaté et se sont propagées dans les grandes villes, notamment Ispahan, Mashhad, Shiraz et Tabriz ainsi que Téhéran
  • Les forces de sécurité ont tiré des « armes semi-lourdes» sur des manifestants lors d'affrontements nocturnes

TÉHÉRAN : Téhéran était le théâtre vendredi soir de nouvelles manifestations de colère après une semaine de protestations déclenchées par la mort d'une jeune femme arrêtée par la police des moeurs, dont la répression a fait au moins 17 morts.

Des vidéos vérifiées par l'AFP publiées sur les réseaux sociaux montrent un homme en uniforme militaire en train de tirer en direction de manifestants, dans la région de Shahre Rey, dans le sud de la capitale iranienne.

D'autres images encore montrent des manifestants en train de courir devant l'hôtel Park Royal situé dans le nord de Téhéran, dans une rue livrée à des scènes de chaos et à plusieurs incendies localisés dans les rues. Au moins huit coups de feu dont l'origine est indéterminée sont entendus.

Mahsa Amini, âgée 22 ans, a été arrêtée le 13 septembre à Téhéran pour "port de vêtements inappropriés" par la police des moeurs, chargée de faire respecter le code vestimentaire de la République islamique. Son décès, trois jours plus tard à l'hôpital, a entraîné des manifestations dans les principales villes d'Iran parmi lesquelles la capitale Téhéran.

Un média d'Etat a fait état jeudi de la mort de 17 personnes dans ces manifestations. Mais le bilan risque d'être bien plus lourd, l'ONG d'opposition Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, faisant état vendredi d'au moins 50 morts dans la répression par les forces de sécurité des manifestations qui, selon cette source, ont eu lieu dans environ 80 villes depuis une semaine.

Affrontements et arrestations 

Dans plusieurs villes iraniennes, des manifestants ont affronté les forces de sécurité, incendié des véhicules de police et scandé des slogans hostiles au pouvoir, selon des médias et des militants.

La police a arrêté un nombre indéterminé de personnes, ont rapporté des médias iraniens. Parmi elles, figurent le militant Majid Tavakoli et la journaliste Nilufar Hamedi, selon leur entourage.

Les images les plus virales sur les réseaux sociaux sont celles où l'on voit des Iraniennes brûler leur foulard. En Iran, les femmes doivent se couvrir les cheveux et n'ont pas le droit de porter des manteaux courts ou serrés.

Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a promis jeudi une enquête sur le décès de la jeune femme, tout en précisant que le médecin-légiste n'avait pas fait état d'abus de la part de la police, ce que contestent les manifestants.

Face aux protestataires, qualifiés de "contre-révolutionnaires", "émeutiers" ou "comploteurs", les autorités ont riposté en organisant leurs propres manifestations après la prière du vendredi.

A l'appel d'un organisme chargé d'organiser des manifestations officielles, des milliers de personnes ont défilé dans plusieurs villes d'Iran, notamment à Téhéran, Qom (nord) ou Ispahan (centre).

Internet 

A Téhéran, des centaines de personnes parmi lesquelles des femmes en tchador ont manifesté avec des drapeaux de la République islamique, des pancartes de soutien et de remerciements aux forces de l'ordre, selon la télévision d'Etat.

"Mort aux comploteurs", "Prôner la fin du voile, c'est la politique des Américains", pouvait-on entendre comme slogans.

Louant les "efforts et les sacrifices de la police", les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, ont de leur côté assuré que la récente "conspiration de l'ennemi" serait "vouée à l'échec".

Les autorités avaient fait état jeudi de la mort de cinq membres des forces de l'ordre.

Alors qu'à l'étranger des ONG ont dénoncé une répression "brutale" des manifestations en Iran, les connexions internet y sont toujours très perturbées vendredi, avec le blocage de WhatsApp et Instagram, tandis que Washington a annoncé des mesures "pour soutenir l'accès des Iraniens à la libre circulation de l'information".

Vendredi, Washington a annoncé la levée de certaines interdictions de commerce avec l'Iran, afin de permettre aux entreprises technologiques de fournir des plateformes et services permettant aux Iraniens d'accéder à internet.

Cette annonce intervient quelques jours après que le propriétaire de SpaceX, Elon Musk, a déclaré qu'il comptait demander une exemption aux sanctions contre l'Iran auprès de l'administration américaine afin d'y proposer les services de connexion à internet via sa constellation de satellites Starlink.

Les nouvelles mesures "aideront à contrer les efforts du gouvernement iranien pour surveiller et censurer ses citoyens", s'est félicité le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. "Le gouvernement iranien a peur de son propre peuple", a-t-il dit.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.