Au Brésil, des électeurs repentis déçus par Bolsonaro ou Lula

Un homme vend des serviettes et des drapeaux avec le visage du candidat présidentiel du Brésil pour le Parti des travailleurs de gauche et l'ancien président (2003-2010) Luiz Inacio Lula da Silva à Rio de Janeiro, Brésil, le 25 septembre 2022 (Photo, AFP).
Un homme vend des serviettes et des drapeaux avec le visage du candidat présidentiel du Brésil pour le Parti des travailleurs de gauche et l'ancien président (2003-2010) Luiz Inacio Lula da Silva à Rio de Janeiro, Brésil, le 25 septembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 26 septembre 2022

Au Brésil, des électeurs repentis déçus par Bolsonaro ou Lula

  • Il y a quatre ans, ce speaker de rodéos de Juazeiro, dans l'Etat de Bahia, n'avait pas hésité à dépenser 5 000 réais pour faire fabriquer des t-shirts à l'effigie de Jair Bolsonaro durant la campagne
  • Aujourd'hui, il regrette amèrement d'avoir voté pour le politicien d'extrême droite

RIO DE JANEIRO: "Si les regrets tuaient, je serais déjà mort", lance le Brésilien Reginaldo Gomes, qui a fait campagne pour le président Jair Bolsonaro en 2018, mais appelle aujourd'hui à voter Lula sur les réseaux sociaux.

Il y a quatre ans, ce speaker de rodéos de Juazeiro, dans l'Etat de Bahia (nord-est), n'avait pas hésité à dépenser 5 000 réais (environ 1 200 euros à l'époque) pour faire fabriquer des t-shirts à l'effigie de Jair Bolsonaro durant la campagne.

Aujourd'hui, il regrette amèrement d'avoir voté pour le politicien d'extrême droite.

"C'est un être inhumain, sans coeur, qui ne dit que des âneries", déclare à l'AFP ce métis de 50 ans, qui avait déjà voté Lula par le passé, avant d'être déçu par les scandales de corruption qui ont éclaboussé la gauche.

"Avant, je traitais Lula de voleur, mais j'espère pouvoir le voir un jour pour lui demander pardon en personne d'avoir voté Bolsonaro", dit-il de sa voix de stentor dans une vidéo vue plus de 300 000 fois sur TikTok.

Reginaldo Gomes en veut notamment au président sortant d'avoir minimisé le Covid, une "grippette" qui a tué 686.000 Brésiliens, tout en ironisant sur les effets secondaires des vaccins, susceptibles de transformer les gens en "crocodile" ou en "femme à barbe".

«Machiste et narcissique»

Elu avec 55% des voix au second tour en 2018, Jair Bolsonaro, est largement devancé dans les sondages par l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

Le dernier sondage de l'institut de référence Datafolha crédite le président d'extrême droite de 33% des intentions de vote, contre 47% pour Lula.

"Voter Bolsonaro, c'était la pire connerie de ma vie", dit Carlos Eduardo de Souza, maçon de 51 ans qui vit à Rio de Janeiro. "Je me sens comme un mari repenti après être allé voir ailleurs en pensant que tout irait mieux", confie-t-il.

Carlos Eduardo, qui a une fille transsexuelle, est notamment remonté contre les nombreux dérapages homophobes de M. Bolsonaro. "Elle m'avait pourtant prévenu (en 2018), mais j'étais aveugle", admet-il.

Même son de cloche chez Joana Alenso, 41 ans, qui est née au Brésil, mais a grandi au Venezuela, pays au régime socialiste honni par le président d'extrême droite.

Cette psychologue est depuis revenue dans son pays natal, à Rio de Janeiro, pour fuir la crise économique et les pénuries comme de nombreux compatriotes.

Il y a quatre ans, elle a voté Bolsonaro, mais surtout contre le Parti des Travailleurs (PT) de Lula, qui maintenait des liens étroits avec Hugo Chavez dans les années 2000.

"En tant que Vénézuélienne, je ne pouvais pas voter pour le PT. Mais à présent, j'ai décidé de prendre en compte mon côté brésilien et je voterai Lula. Je ne peux pas soutenir un type machiste, narcissique et grossier" comme Jair Bolsonaro.

«Nostalgie»

Ce sentiment antibolsonariste pousse de nombreux électeurs à choisir Lula, espérant déloger l'extrême droite en élisant l'ancien syndicaliste dès le premier tour.

"Le taux de rejet de Bolsonaro (52%) est plus important que les intentions de vote pour Lula au premier tour (47%)", souligne Adriano Laureno, analyste politique du cabinet de consultants Prospectiva. Sans compter "la nostalgie du gouvernement Lula, où les avancées sociales étaient plus importantes que sous Bolsonaro".

Mais l'ex-président de gauche a aussi son lot d'anciens électeurs repentis, comme Paulo Ferreira, retraité de 70 ans, ex-employé de la compagnie pétrolière publique Petrobras.

"Le PT est une organisation criminelle, qui a démantelé Petrobras. Impossible de voter pour eux", dit-il.

Matheus Fernandes, chauffeur de VTC du Pernambouc, Etat natal de Lula, a choisi pour sa part de voter blanc. "Je préfère me faire tirer dessus que de voter pour Lula ou Bolsonaro. Ce serait contraire à mes principes", résume ce jeune homme de 27 ans.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.