Un podcasteur saoudien donne la parole aux créateurs locaux et régionaux

Hatem Alakeel se trouve ici à Londres, où il a lancé la saison 3 de son podcast, Gems of Arabia, en partenariat avec Harrods. (Photo fournie).
Hatem Alakeel se trouve ici à Londres, où il a lancé la saison 3 de son podcast, Gems of Arabia, en partenariat avec Harrods. (Photo fournie).
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Publié le Lundi 26 septembre 2022

Un podcasteur saoudien donne la parole aux créateurs locaux et régionaux

  • Fort de dix-huit ans d’expérience, M. Alakeel a commencé comme créateur de mode avec son label «Toby», qui modernise le thobe traditionnel
  • Il veut essayer de combler les écarts entre les différentes générations, qui semblent un peu déconnectées

DHAHRAN: Hatem Alakeel n’est pas seulement le podcasteur le mieux habillé d’Arabie saoudite. Il possède aussi un cœur d’or.

Son podcast, intitulé «Gems of Arabia» («Joyaux d’Arabie », NDLR), et qui vise à mettre en lumière «tous les joyaux cachés du monde arabe», a récemment entamé sa saison 3, avec un grand changement: il s’associe au célèbre grand magasin de luxe britannique Harrods.

Il s’agit de la première collaboration officielle au Moyen-Orient entre Harrods, une entreprise établie en 1849, et un podcast émergent. Ce dernier a été lancé en 2021.

«J’ai fait cela toute ma vie. C’est comme être dans un pensionnat [en Europe] et être l’ambassadeur de mon pays, l’Arabie saoudite. J’espère pouvoir poursuivre ce que j’ai fait ces dernières années et changer les stéréotypes pour renforcer les cultures saoudienne et arabe.»

Hatem Alakeel

«Harrods et Gems of Arabia s’associent pour une série de podcasts sur les moyens de combler le fossé entre les générations à travers la culture», annonce M. Alakeel à Arab News. «Notre podcast et Harrods sont deux institutions établies dans leurs propres régions qui ont le désir d’animer des discussions entre les invités qui excellent dans leur domaine et de jeter des ponts entre les deux générations au Royaume-Uni et au Moyen-Orient.»

«C’est de la boutique Harrods de Knightsbridge que nous organisons ces éditions spéciales de Gems of Arabia», indique-t-il.

Animateur à la voix douce et claire, M. Alakeel s’entretient avec des Saoudiens et des Arabes qui comptent parmi les plus intéressants du Royaume-Uni. Dans cette nouvelle saison, de nombreux invités surprises de la région Mena font leur apparition.

podcast
Bien que M. Alakeel, fier du patrimoine saoudien, soit originaire de Djeddah, il réside principalement à Dubaï. Toutefois, quel que soit l’endroit où il se trouve, il est toujours enthousiaste à l’idée de mettre l’accent sur les récits de la région. (Photo fournie).

Fort de dix-huit ans d’expérience, M. Alakeel a commencé comme créateur de mode avec son label Toby, qui modernise le thobe traditionnel. Il a fait preuve d’élégance dans tout ce qu’il a entrepris depuis avec Authenticite, son cabinet de conseil en marque.

Bien que M. Alakeel, fier du patrimoine saoudien, soit originaire de Djeddah, il réside principalement à Dubaï. Toutefois, quel que soit l’endroit où il se trouve, il est toujours enthousiaste à l’idée de mettre l’accent sur les récits de la région.

Depuis quatre ans, il propose une chronique en ligne dans laquelle il met à l’honneur les acteurs du changement qui façonnent le paysage saoudien de manière positive. Il savait qu’il était temps de recourir à une plate-forme différente pour donner encore plus d’écho la voix de ces personnes afin de tirer parti des conversations. Il a alors décidé de lancer le podcast.

EN BREF

 

  • Dans cette nouvelle saison, de nombreux invités surprises de la région Mena font leur apparition.
  • Hatem Alakeel a vécu une grande partie de sa vie à l’étranger. Sa mère lui répétait constamment de ne pas trop s’éloigner de son patrimoine et de ne jamais faire de compromis sur ses valeurs.
  • Il s’agit de la première collaboration officielle au Moyen-Orient entre Harrods, une entreprise établie en 1849, et un podcast émergent. Ce dernier a été lancé en 2021.
  • Pour M. Alakeel, l’authenticité est le maître mot. Il s’efforce désormais de définir les possibilités qui s’offrent aux créateurs locaux – parmi lesquels les Saoudiens qui vivent à l’étranger – pour se faire connaître.

Cette démarche a retenu l’attention de Harrods.

«Harrods est une institution que j’admire depuis que je suis enfant et qui suscite en moi un sentiment de nostalgie. Je crois que nous avons pu entrer en contact grâce à mon podcast sur la Saudi Cup lors de la deuxième saison. C’était à propos du patrimoine», précise-t-il.

Au fur et à mesure que M. Alakeel devient célèbre – sur Internet, et au-delà –, il décide de favoriser la mise en place d’un écosystème florissant pour les créateurs qui habitent la région ou qui y sont nés. Il veut créer le type de communauté qu’il aurait aimé voir naître au début de sa carrière.

En tant qu’influenceur sur Instagram, il veille à ce que ses publications soient disponibles à la fois en anglais et en arabe. Il essaie également de présenter le côté positif de chaque situation.

Sa mère, Seham Arab, récemment décédée, était un véritable pilier.

Bien que Hatem Alakeel ait vécu une grande partie de sa vie à l’étranger, sa mère lui répétait constamment de ne pas trop s’éloigner de ses racines et de ne jamais faire de compromis sur ses valeurs.

Le souvenir de sa mère bien-aimée est extrêmement présent dans la vie de M. Alakeel. Chaque nuit, il met un peu de son parfum préféré sur son oreiller afin de s’endormir en pensant à elle. Cependant, le lien entre la mère et le fils va bien au-delà de l’odorat, celui des cinq sens qui est le plus fort pour convoquer la mémoire.

Elle était sa source d’inspiration au travail et la raison pour laquelle il a commencé son aventure. Il a tenté de découvrir les joyaux et les trésors cachés de la région arabe. M. Alakeel l’appelle «son premier joyau». C’est également elle qui lui a fait découvrir Harrods.

«Je me souviens de ma première expérience avec Harrods, quand j’étais au pensionnat et que ma mère m’a envoyé une boîte qui contenait du matériel d’équitation: des chaussures, un chapeau et les accessoires indispensables pour monter à cheval. Alors, j’ai commencé à aller souvent là-bas et j’ai apprécié la boutique. J’étais vraiment ravi d’avoir la possibilité de collaborer avec eux», insiste-t-il.

Sa mère aurait adoré sa collaboration avec Harrods et la façon dont il a décidé d’aborder le partenariat.

«L’approche que j’ai proposée à Harrods est générationnelle et culturelle; ainsi, un pont est en train de se construire. Nous devons reconnaître qu’une grande partie de la génération Z, par exemple, est plus que jamais inspirée par le vintage. La génération Y a toujours été obsédée par les marques», observe-t-il.

«C’est ce mouvement que je crée au moyen du podcast, en quelque sorte. Avec Harrods, nous essayons de mettre en évidence les écarts générationnels entre les deux cultures et de montrer à quel point les designers saoudiens sont progressistes; ils sont de plus en plus exposés. En outre, il est important de savoir dans quelle direction nous allons. C’est le genre de conversation que nous désirons avoir», explique-t-il.

Pour M. Alakeel, l’authenticité est le maître mot. Il s’efforce désormais de définir les possibilités qui s’offrent aux créateurs locaux – parmi lesquels les Saoudiens qui vivent à l’étranger – pour se faire connaître.

Il souhaite combler les écarts entre les différentes générations, qui semblent un peu déconnectées. Un podcast apparaît comme le moyen naturel pour que tous ces éléments fusionnent. Il permet d’échanger, donnant aux différents membres des communautés la possibilité de s’exprimer.

Il s’agit de mettre en place une communauté et de la renforcer.

«J’ai fait cela toute ma vie. C’est comme être dans un pensionnat [en Europe] et être l’ambassadeur de mon pays, l’Arabie saoudite. J’espère pouvoir poursuivre ce que j’ai fait ces dernières années et changer les stéréotypes pour renforcer les cultures saoudienne et arabe», déclare M. Alakeel.

«Les Saoudiens, et les Arabes en général, font leurs courses chez Harrods à Londres depuis des générations. C’est un endroit de référence pour trouver des produits bien conçus. Le podcast de cette saison promet la même chose.»

«Harrods s’associe à des acteurs – pionniers, designers et entrepreneurs basés au Moyen-Orient – qui changent la donne sur le marché local. L’objectif est de créer une communauté d’individus qui partagent les mêmes idées, de leur fournir une plate-forme mondiale et un réseau de contacts plus vaste, tout en permettant à Harrods d’établir des relations avec la prochaine génération de talents et de la soutenir. Le partenariat de Harrods avec Gems of Arabia constitue un excellent exemple de ce travail qui garantit que leur position sur ces marchés étrangers est importante et fondée sur la coopération», poursuit M. Alakeel.

Accédez à la saison 3 du podcast Gems of Arabia soutenu par @harrods en vous connectant à @authenticite_by_hatem_alakeel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Ouverture du Grand Musée égyptien : le monde réuni au Caire pour son inauguration

Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
Le Grand Musée Egyptien, le plus grand musée archéologique au monde consacré à une seule civilisation, a officiellement ouvert ses portes (AFP).
La statue colossale en granit rose du roi Ramsès II, vieille de 3 200 ans, à l'entrée du Grand Musée égyptien. (Fourni)
La statue colossale en granit rose du roi Ramsès II, vieille de 3 200 ans, à l'entrée du Grand Musée égyptien. (Fourni)
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  • Le Grand Musée Égyptien, plus grand musée au monde consacré à une seule civilisation, expose plus de 57 000 artefacts, dont la collection complète de Toutankhamon
  • Inauguré par Abdel Fattah Al-Sissi, l’événement a rassemblé des dirigeants mondiaux et marque un nouveau chapitre culturel et historique pour l’Égypte

LE CAIRE : Le Grand Musée Égyptien — le plus grand musée archéologique au monde dédié à une seule civilisation — a officiellement ouvert ses portes.

L’événement d’inauguration a réuni de nombreuses personnalités internationales, parmi lesquelles le président allemand Frank-Walter Steinmeier, le roi Philippe de Belgique et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.

Les hauts responsables arabes présents étaient menés par le ministre saoudien de la Culture, le prince Badr ben Abdallah, accompagné du prince héritier Theyazin d’Oman et du président palestinien Mahmoud Abbas.

Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a inauguré ce musée tant attendu, vitrine d’un milliard de dollars dédiée aux trésors pharaoniques, affirmant que son ouverture marquait « un nouveau chapitre de l’histoire » pour le pays.

« Aujourd’hui, alors que nous célébrons ensemble l’ouverture du Grand Musée Égyptien, nous écrivons un nouveau chapitre de l’histoire du présent et de l’avenir de cette patrie millénaire », a déclaré Al-Sissi devant un parterre de princes, reines, chefs d’État et autres dignitaires réunis sur l’esplanade du musée.

Le spectacle fastueux de samedi a illuminé à la fois les pyramides et la façade monumentale du musée, avec de grandes mises en scène musicales et des performances conjointes entre Le Caire et Tokyo, Paris et New York.

Situé à environ deux kilomètres des pyramides de Gizeh, le site s’étend sur 490 000 m². Son design, signé par le cabinet irlandais Heneghan Peng Architects, mêle modernité et histoire.

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Le site, situé à environ 2 kilomètres des pyramides de Gizeh, couvre une superficie totale de 490 000 mètres carrés. (Fourni)

Le musée est le fruit de l’initiative de l’ancien ministre égyptien de la Culture, Farouk Hosny, qui proposa l’idée en 1992. La construction débuta en 2005, mais fut interrompue trois ans durant les troubles politiques qui suivirent la révolution de 2011.

Le projet a néanmoins surmonté de nombreux défis — bouleversements politiques et pandémie mondiale — qui ont retardé son ouverture à quatre reprises.

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Le Grand Musée égyptien de Gizeh, dans la banlieue sud-ouest de la capitale, Le Caire. (Fourni)

« Dire que le Grand Musée Égyptien est un cadeau de l’Égypte au monde n’est pas une exagération, car l’héritage de la civilisation égyptienne ancienne constitue un patrimoine universel », a déclaré le Premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly.

Cet héritage sera présenté sur 40 000 m² d’espaces d’exposition, dont 7 500 m² consacrés aux trésors du roi Toutankhamon, tous découverts dans sa tombe sur la rive ouest de Louxor en 1922 par l’archéologue britannique Howard Carter.

Le musée abrite plus de 57 000 artefacts répartis entre les galeries de Toutankhamon, les galeries principales, la Grande Salle, le Grand Escalier et le musée de la barque de Khéops. La barque solaire de 4 600 ans du pharaon Khéops, longue de 43 mètres, découverte dans les années 1950 près de la Grande Pyramide, est l’un des joyaux de la collection.

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Un visiteur visite le Grand musée égyptien à Gizeh, dans la banlieue sud-ouest de la capitale Le Caire. (AFP)

« Ce qui distingue véritablement le Grand Musée Égyptien, c’est la présentation complète de la collection de Toutankhamon — plus de 5 000 artefacts exposés ensemble pour la première fois », a confié à Arab News l’ancien directeur du musée, le Dr Tarek Tawfik.

L’inauguration de samedi comprenait notamment l’ouverture de deux salles consacrées à ces 5 000 pièces exceptionnelles.

« Les visiteurs seront émerveillés par les techniques modernes de présentation du musée, qui racontent l’histoire du roi à travers une approche curatoriale novatrice, différente des styles d’exposition traditionnels », a ajouté Tawfik.

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La statue de la reine Hatchepsout au musée. (Fourni)

Certaines sections du musée sont ouvertes au public depuis 2024, et de nouvelles galeries ouvriront le 4 novembre, dans l’espoir d’attirer visiteurs locaux et touristes internationaux.

Dès l’entrée, le parcours débute par l’obélisque suspendu du roi Ramsès II dans la cour du musée. Les visiteurs peuvent également admirer une statue monumentale du pharaon dans le hall d’accueil avant d’emprunter le Grand Escalier — une statue vieille de 3 200 ans et haute de 11 mètres, déplacée ici après avoir longtemps trôné au centre d’un rond-point encombré devant la principale gare ferroviaire du Caire.

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Les galeries principales traitent de trois thèmes principaux - les croyances, la société et la royauté - couvrant différentes périodes de l'Égypte ancienne, de l'ère préhistorique et des anciens, moyens et nouveaux royaumes jusqu'à la période gréco-romaine. (Fourni)

Les galeries principales explorent trois thèmes centraux — croyances, société et royauté — couvrant les différentes périodes de l’Égypte ancienne, de la préhistoire à l’époque gréco-romaine.

Le musée abrite aussi un vaste centre de restauration de 32 000 m², le plus grand du Moyen-Orient, comprenant 16 laboratoires spécialisés ouverts au public — une première mondiale.

Présenté comme un pont entre l’héritage antique de l’Égypte et sa vision moderne, le Grand Musée Égyptien offre une fenêtre unique sur l’une des civilisations les plus fascinantes de l’histoire.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Casse du musée du Louvre: des suspects interpellés mercredi en cours de défèrement

Des policiers français patrouillent devant le musée du Louvre après son cambriolage, avec la pyramide du Louvre conçue par Ieoh Ming Pei en arrière-plan, à Paris le 19 octobre 2025. (AFP)
Des policiers français patrouillent devant le musée du Louvre après son cambriolage, avec la pyramide du Louvre conçue par Ieoh Ming Pei en arrière-plan, à Paris le 19 octobre 2025. (AFP)
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  • Sept suspects au total ont été interpellés dans l’enquête sur le spectaculaire casse du Louvre, dont le butin — estimé à 88 millions d’euros en bijoux de la Couronne — reste introuvable
  • L’enquête, fondée sur des traces ADN, la vidéosurveillance et la téléphonie, met aussi en lumière une « faille sécuritaire majeure » au Louvre, selon la ministre de la Culture Rachida Dati

PARIS: Des défèrements de suspects ayant été interpellés mercredi dans le cadre de l'enquête sur le casse du Louvre, dont le butin a été estimé à 88 millions d'euros, étaient en cours samedi devant des magistrats du tribunal judiciaire de Paris.

"Il y a des défèrements sur commission rogatoire", a indiqué le parquet de Paris sollicité par l'AFP, sans préciser le nombre de suspects déférés.

Cinq nouvelles interpellations liées à ce cambriolage spectaculaire avaient été annoncées jeudi matin par la procureure de Paris Laure Beccuau qui avait précisé que les bijoux volés restaient introuvables.

Ces nouvelles interpellations se sont ajoutées à celles de deux trentenaires arrêtés il y a une semaine et qui sont soupçonnés d'avoir fait partie du commando de quatre hommes sur place.

Ces deux habitants d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), âgés de 34 et 39 ans, ont été mis en examen et placés en détention provisoire mercredi soir.

En garde à vue, ces deux hommes - un arrêté à l'aéroport de Roissy alors qu'il tentait de rejoindre l'Algérie, l'autre à Aubervilliers - "se sont livrés à des déclarations (...) minimalistes par rapport à ce qui nous paraît être démontré par le dossier", avait indiqué Laure Beccuau.

Parmi les nouveaux interpellés se trouve un autre membre présumé du commando ayant commis le 19 octobre en moins de huit minutes ce casse qui a fait le tour de la planète, avait précisé la procureure. "Des traces ADN" le lient au vol, avait-elle noté.

Les autres personnes interpellées "peuvent éventuellement nous renseigner sur le déroulement de ces faits", avait éclairé la procureure, sans vouloir en dire plus sur leur profil.

Ces nouvelles interpellations "n'ont pas été du tout liées aux déclarations" des deux mis en examen, mais "à d'autres éléments dont nous disposons au dossier", les traces ADN, la vidéosurveillance ou encore l'examen de la téléphonie, avait-elle ajouté.

Les nouvelles interpellations ont eu lieu à Paris et dans son agglomération, notamment en Seine-Saint-Denis, avait-elle indiqué.

- "Faille sécuritaire majeure" -

Mme Beccuau avait souligné sa "détermination", comme celle de la centaine d'enquêteurs mobilisés, à retrouver le butin et l'ensemble des malfaiteurs impliqués.

Concernant les bijoux, la procureure avait expliqué que l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) explorait "un certain nombre de marchés parallèles" car ce n'est vraisemblablement pas sur le marché légal des oeuvres d'art qu'ils surgiront.

Parmi les hypothèses des enquêteurs: celle que ces joyaux puissent "être une marchandise de blanchiment, voire de négociation dans le milieu", a-t-elle pointé.

L'affaire a provoqué des débats-fleuves sur la sécurité du Louvre, musée d'art le plus visité du monde.

La ministre de la Culture Rachida Dati a dévoilé vendredi les premières conclusions de l'enquête de l'Inspection générale des affaires culturelles, avec un bilan très critique: "une sous-estimation chronique, structurelle, du risque intrusion et vol" par le Louvre, "un sous-équipement des dispositifs de sécurité", une gouvernance "pas adaptée" et des protocoles de réaction aux vols et intrusions "totalement obsolètes".

"On ne peut pas continuer comme ça", a martelé Rachida Dati.

Le jour du casse, les quatre malfaiteurs avaient pu garer un camion-élévateur au pied du musée, permettant à deux d'entre eux de se hisser avec une nacelle jusqu'à la galerie d'Apollon où sont conservés les joyaux de la Couronne.

Tout en réaffirmant que les dispositifs de sécurité à l'intérieur du Louvre avaient fonctionné, Mme Dati a annoncé des mesures pour répondre à une "faille sécuritaire majeure" à l'extérieur du musée.

"Nous allons mettre des dispositifs anti-voiture-béliers, anti-intrusion", a-t-elle annoncé, assurant que ces nouvelles installations seraient en place "avant la fin de l'année".


A Paris, le Centre Pompidou s'offre une dernière fête avant cinq ans de fermeture

un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
un feu d'artifice intitulé "Le Dernier Carnaval" au Centre Pompidou (Beaubourg) à l'occasion de sa fermeture pour un projet de rénovation de cinq ans, à Paris, le 22 octobre 2025. (AFP)
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  • Le Centre Pompidou organise un dernier week-end festif baptisé « Because Beaubourg » avant cinq ans de travaux, transformant ses huit étages en un immense terrain de jeu mêlant concerts, performances et expériences immersives
  • L’événement, réunissant 80 artistes et plusieurs grandes marques partenaires, célèbre la culture et l’esprit d’ouverture du lieu avant sa fermeture pour rénovation complète

PARIS: Dans un tourbillon de musique, d'images et de patins à roulettes, le Centre Pompidou à Paris s'offre un dernier week-end festif avant cinq ans de travaux, avec "Because Beaubourg", événement qui transforme l'intégralité du bâtiment en un immense terrain de jeu.

"Je suis venu parce que j'ai entendu dire que c'était la fermeture. Et j'avais envie de participer à ça une dernière fois, pour en profiter un petit peu", explique à l'AFP Eliot Ibert, 23 ans, en coloriant une fresque participative.

Fermé au public depuis le 22 septembre, le bâtiment aux emblématiques tuyaux colorés rouvre ses portes ce week-end avec un parcours inédit. De vendredi à dimanche, quelque 80 artistes se produisent à travers concerts, DJ sets, performances, masterclasses, projections et expériences immersives sur les huit étages.

"C'est le plus grand événement que le Centre Pompidou ait fait depuis son ouverture", assure Paul Mourey, codirecteur artistique de l'événement, imaginé avec le label Because Music.

- "Spleen" -

Chaque étage propose une expérience différente. Au niveau -1, des pianistes amateurs se succèdent devant une fresque des étudiants des Beaux-Arts, tandis que le Forum, au rez-de-chaussée, devient le théâtre de performances en journée et un club illuminé la nuit.

Le Village des enfants prend place au 3e étage, tandis que plusieurs artistes et sociétés ont investi le 4e niveau. Shygirl, Shay ou Pedro Winter, fondateur du label Ed Banger, ainsi que les entreprises Spotify, Samsung et Snapchat, qui proposent de tester ses lunettes de réalité augmentée, participent à des installations et expériences interactives.

Autant de partenaires qui contribuent à financer l'événement.

Le premier et le sixième étage accueillent, de jour comme de nuit, des artistes tels que Catherine Ringer, Christine and the Queens, Selah Sue, Keziah Jones ou Sébastien Tellier.

Le musicien français, qui profite de l'événement pour promouvoir son nouvel album prévu en janvier, souligne l'importance de participer à cette célébration : "La culture, aujourd'hui, elle est rare. Quand il y a des petits îlots de culture, c'est important d'y être. Je n'avais pas envie de manquer ça."

Brigitte Baleo, 78 ans, retraitée ayant travaillé dix ans à la bibliothèque du Centre Pompidou, confie que la fermeture lui laisse "un peu de spleen".

"Ça tend l'estomac, il y a trop de souvenirs", ajoute-t-elle, émue. "Mais il faut que la fermeture ait lieu, pour réhabiliter ce monument".

Conçu en 1977 comme un lieu "ouvert à tous" par les architectes Renzo Piano et Richard Rogers, le bâtiment souffre aujourd'hui de vétusté.

Désamiantage, accessibilité du lieu, sécurité et complet réaménagement intérieur sont au menu de ses importants travaux de rénovation.

- Rollers et vue panoramique -

Cette fermeture, "c'est quelque chose qui me touche", abonde Florence, qui n'a pas souhaité donner son nom.

Férue d'électro, la Bordelaise de 57 ans vient d'assister au deuxième étage à "Space Opera", un film musical du duo français Justice projeté comme une expérience de clubbing, à quelques pas de l'installation inédite Camera/Man de Thomas Bangalter, un des deux membres de Daft Punk.

Pour encore plus de mouvements, elle compte bien expérimenter le Roller Disco qui fait vibrer l'ancienne galerie 1, au dernier étage.

Entre DJ sets, patins à roulettes et vues panoramiques sur Paris, l'ambiance mêle nostalgie et effervescence festive.

Gulliver Hubard, un étudiant britannique de 20 ans, savoure lui sa première visite. "C'est une chance de le voir avant sa fermeture", assure-t-il.

En journée, le programme est entièrement gratuit, et les organisateurs espèrent accueillir entre 10.000 et 15.000 visiteurs par jour.

Le programme nocturne, payant, a lui été pris d'assaut : les 12.000 billets se sont arrachés en à peine une journée.