La CGT mobilise sur les salaires et les retraites jeudi, une «première étape»

Des manifestants portant des vestes du syndicat Confédération Générale du Travail (CGT) se rassemblent devant l'hôtel de ville de Saint-Etienne pour demander la démission du maire, le 26 septembre 2022. (AFP).
Des manifestants portant des vestes du syndicat Confédération Générale du Travail (CGT) se rassemblent devant l'hôtel de ville de Saint-Etienne pour demander la démission du maire, le 26 septembre 2022. (AFP).
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Publié le Mardi 27 septembre 2022

La CGT mobilise sur les salaires et les retraites jeudi, une «première étape»

  • Au moins 200 lieux de rassemblement sont prévus partout en France pour cette première journée de mobilisation interprofessionnelle depuis la rentrée, affirme Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT
  • A Paris, le cortège partira à 14H00 de la place Denfert-Rochereau, en direction de Bastille

PARIS : "Augmenter les salaires, pas l'âge de la retraite": la CGT, FSU, Solidaires et les organisations de jeunesse appellent jeudi à une journée de grève et de manifestation, une "première étape" en attendant d'autres mobilisations.

Au moins 200 lieux de rassemblement sont prévus partout en France pour cette première journée de mobilisation interprofessionnelle depuis la rentrée, affirme Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT.

A Paris, le cortège partira à 14H00 de la place Denfert-Rochereau, en direction de Bastille. Une source policière attend 3 à 6 000 personnes dans la capitale. Elles étaient en comparaison 3 200 le 17 mars et 8.800 le 27 janvier, selon l'Intérieur.

La CGT et Solidaires avaient annoncé cette date de mobilisation avant les vacances, bientôt rejoints par la FSU et un aréopage de partis de gauche et d'associations.

Au mot d'ordre initial réclamant une hausse des salaires, des pensions, des bourses et des minima sociaux face à une inflation inédite (+5,9% en août), s'est ajouté le dossier des retraites, que l'exécutif est déterminé à faire avancer tambour battant.

"La question des salaires est posée dans ce pays depuis plusieurs mois (...) L'actualité fait que le sujet des retraites revient sur le haut de la pile", a déclaré vendredi à des journalistes le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. "C'est une première étape pour nous. Il faudra qu’il y en ait d’autres".

La CFDT avait rapidement fait savoir début septembre qu'elle ne participerait pas à cette journée de mobilisation. "C'est entreprise par entreprise, branche par branche qu'il faut agir", déclarait son secrétaire général, Laurent Berger.

FO, qui s'était associée à la plupart des manifestations organisées par la CGT ces derniers mois, a cette fois-ci décidé de se tenir à l'écart. Son secrétaire général Frédéric Souillot a mis en avant la nécessaire "liberté et indépendance" des syndicats vis-à-vis des organisations politiques.

M. Souillot a pris la tête du troisième syndicat français en juin, avec une ligne plus "réformiste" que celle de son prédécesseur Yves Veyrier, analysent des sources syndicales sous couvert d'anonymat. Les élections professionnelles amènent peut-être aussi chaque organisation à vouloir marquer sa différence, soulignent ces sources.

La suite le 3 octobre

"Tout ce que le monde du travail a pu conquérir, cela s'est toujours fait dans l'unité des organisations syndicales. Donc, il faut qu'on travaille sur cette question d'unité, c'est essentiel pour gagner des choses", a commenté vendredi M. Martinez.

Le leader de la CGT ne doute pas cependant que tous les syndicats se retrouvent, une fois que l'exécutif aura mis concrètement sur la table son projet de recul de l'âge de la retraite, et comme ils ont réussi à le faire sur l'assurance chômage.

"Tous les syndicats en France sont contre l’idée d’allonger l’âge de départ à la retraite. Cela fait une bonne base de départ pour qu’on puisse concrétiser des journées de mobilisation à huit organisations syndicales", a-t-il dit.

L'idée, agitée depuis quelques semaines, de faire passer la réforme à la va-vite via un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), crispe tout particulièrement les leaders syndicaux.

"Que le gouvernement passe en force dans le PLFSS et vous verrez ce qu'il se passera, il y aura une opposition frontale de la part des organisations syndicales et notamment de la CFDT. On risque de casser le corps social", a de nouveau tonné Laurent Berger lundi sur Europe 1.

L'exécutif a prévu de faire connaître sa méthode "d'ici la fin de la semaine", a affirmé lundi la Première ministre Elisabeth Borne. Mais vraisemblablement "plutôt après" jeudi, a glissé un ministre à l'AFP.

L'ensemble des organisations syndicales nationales (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires et Unsa) doivent se retrouver au siège de l'Unsa le 3 octobre. "Il pourrait y avoir une annonce de manifestation le 3", selon Mme Verzeletti.

Les partis de gauche prévoient de leur côté d'organiser le 16 octobre une "grande marche contre la vie chère et l'inaction climatique", sans le soutien, un temps envisagé, de la CGT.

Une "concurrence" qui "contribue à fragiliser" les organisations syndicales, analyse le même ministre.


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.

 


La France fixe une nouvelle doctrine d'intervention en mer contre les traversées clandestines

Un bateau de la Gendarmerie maritime française navigue à proximité de bateaux de passeurs transportant des migrants qui tentent de traverser la Manche au large de la plage de Gravelines, dans le nord de la France, le 27 septembre 2025. (AFP)
Un bateau de la Gendarmerie maritime française navigue à proximité de bateaux de passeurs transportant des migrants qui tentent de traverser la Manche au large de la plage de Gravelines, dans le nord de la France, le 27 septembre 2025. (AFP)
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  • La France prévoit de lancer prochainement des opérations en mer pour intercepter les “taxi-boats” transportant clandestinement des migrants vers l’Angleterre
  • Cette initiative intervient après une hausse des traversées de la Manche, avec plus de 39 000 arrivées en 2025

LILLE: Après des mois de discussions, la France a annoncé vendredi qu'elle allait débuter "prochainement" des opérations visant à intercepter en mer des petits bateaux clandestins en chemin vers l'Angleterre, avant qu'ils n'embarquent des groupes de migrants.

Ce changement de doctrine engagé par Paris sous pression de Londres était en gestation depuis plusieurs mois.

Les forces de l'ordre françaises peinent à trouver la parade face aux "taxi-boats", un mode d'action des passeurs consistant à faire partir une embarcation d'un point éloigné des principales plages de départ où sont rassemblés les migrants.

Le taxi-boat s'approche ensuite du rivage et vient récupérer des passagers directement dans l'eau, avant de poursuivre sa route vers l'Angleterre.

"La Gendarmerie maritime sera bientôt en mesure d'effectuer des opérations de contrôle et d'intervention en mer, sur des embarcations soupçonnées d'être des taxi-boats", a déclaré à l'AFP la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar), confirmant des informations du journal Le Monde.

Le quotidien évoque un document signé par le préfet maritime mais aussi ceux du Nord, de la Somme et du Pas-de-Calais.

Le ministère de l'Intérieur français n'a pas souhaité réagir.

Côté britannique, un porte-parole du gouvernement a simplement rappelé vendredi à l'AFP que Londres a "déjà travaillé à s'assurer que les autorités en France réforment leurs tactiques en mer afin qu'elles puissent intervenir dans les eaux peu profondes".

- Pas de filets à ce stade -

Actuellement, une fois une embarcation clandestine en mer, seul le dispositif de secours intervient en cas de besoin, en raison des risques que présentent ce type d'opérations, comme prévu par les conventions internationales.

Désormais, il pourra aussi y avoir des "opérations de contrôle et d'intervention (...) issues d'études menées par l'ensemble des services de l’État concernés", a précisé la Prémar. Elles "comportent des dispositions prenant en compte la primauté de la sauvegarde de la vie humaine".

Ces futures opérations de la gendarmerie maritime sont prévues en amont de l'embarquement de passagers, pour ne pas mettre leurs vies en péril, selon une source proche du dossier.

"L'ensemble des travaux sur le sujet se fait en lien avec les parquets concernés", a souligné à l'AFP la procureure de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), Cécile Gressier.

En outre, la Prémar précise que "l'emploi de filets visant à stopper le taxi-boat n'est pas envisagé à ce stade".

Cette méthode, mentionnée la semaine dernière dans la presse, avait soulevé l'indignation d'associations d'aide aux migrants et d'ONG comme Amnesty International.

Pour le professeur de droit international Thibaut Fleury-Graff, "les interceptions sont susceptibles d'être contraires au droit de quitter tout pays" inscrit dans le Pacte de l'ONU sur les droits civils et politiques, et doivent respecter "l'ensemble des droits de la personne humaine".

Les taxi-boats embarquent leurs passagers sur une ou plusieurs haltes et repartent en direction de l'Angleterre surchargés, transportant régulièrement plus de 70 candidats à l'exil dans des conditions périlleuses.

Au moins 27 migrants sont morts cette année lors de ces dangereuses tentatives de traversées de la Manche, selon un décompte de l'AFP.

Après le pire naufrage dans la Manche, qui a fait 31 morts en novembre 2021, le parquet de Paris a demandé vendredi un procès en correctionnelle pour 14 hommes, nés pour la plupart en Afghanistan et en Irak, soupçonnés d'être impliqués dans des réseaux de passeurs à l'origine du drame.

Depuis le 1er janvier, plus de 39.000 personnes sont arrivées sur les côtes anglaises à bord de petites embarcations, selon les données britanniques, soit plus que sur la totalité de 2024.

Plus de la moitié des personnes arrivées clandestinement au Royaume-Uni entre septembre 2024 et septembre 2025 sont de cinq nationalités: Érythréens (la nationalité la plus représentée), Afghans, Iraniens, Soudanais et Somaliens.

Le gouvernement travailliste britannique, sous pression de l'extrême-droite, a annoncé ce mois-ci une réforme qui durcit fortement sa politique d'asile et d'immigration, espérant ainsi décourager les arrivées irrégulières de migrants sur ces "small boats", qu'il peine à endiguer.


France: des ONG inquiètes d'une baisse de l'aide au développement

Le docteur Bertrand Chatelain (à gauche), de l'ONG Médecins du Monde (MdM), examine un réfugié lors d'une opération de maraudage dans le camp de migrants du quartier Stalingrad à Paris, le 12 juillet 2023. (AFP)
Le docteur Bertrand Chatelain (à gauche), de l'ONG Médecins du Monde (MdM), examine un réfugié lors d'une opération de maraudage dans le camp de migrants du quartier Stalingrad à Paris, le 12 juillet 2023. (AFP)
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  • Plusieurs ONG françaises alertent sur un désengagement de la France en matière d’aide au développement, dans un contexte mondial déjà marqué par une baisse générale de la solidarité internationale
  • Les organisations humanitaires redoutent des conséquences majeures pour des millions de personnes

PARIS: Plusieurs ONG françaises, dont Médecins du Monde, ont critiqué vendredi un "désengagement croissant" de Paris envers la solidarité internationale, le gouvernement entendant amputer, dans le prochain budget, l'aide au développement de 700 millions d'euros, dans un contexte international tendu.

Sandrine Simon, directrice santé et plaidoyer de Médecins du Monde, critique une décision qui va "à l'encontre des engagements" de la France dans ce secteur. Elle évoque sa "grande inquiétude" et son "incompréhension".

En France, où l'aide publique au développement a été réduite ces dernières années, les coupes envisagées dans le projet de loi de finances 2026 s'élèvent à 700 millions d'euros, pour un montant alloué de 3,7 milliards d'euros.

"A chaque fois qu'il y a ne serait-ce qu'un million d'euros qui est coupé, on sait qu'il y a des milliers, voire des millions de personnes derrière qui sont affectées", alerte Anne Bideau, directrice générale de Plan International France, rappelant une "tendance à la baisse de l'aide publique au développement un peu partout dans le monde".

"on sait que les conséquences vont être dramatiques, donc on est extrêmement inquiets", ajoute Mme Bideau auprès de l'AFP.

Début 2025, le démantèlement de l'Agence américaine pour le développement international (USAID), sous l'impulsion du président républicain Donald Trump, avait provoqué une onde de choc internationale.

Mais la fin de l'USAID avait mis en exergue une tendance de fond: le montant accordé par 32 pays riches de l'OCDE et l'Union européenne à l'aide au développement a diminué en 2024 de 7,1% (en terme réel) à 212,1 milliards de dollars, selon une estimation de l'OCDE, une première en six ans.

"On a des crises à répétition, le Soudan, Gaza etc. Il y a une augmentation des besoins et il y a une réduction de l'aide", déplore pour sa part Stéphane Doyon, de Médecins Sans Frontières, ONG qui n'est pas financée par le gouvernement français.

En France, cette coupe est justifiée "par l'effort nécessaire sur les finances publiques - et pas pour des raisons idéologiques comme aux Etats-Unis", affirme une source diplomatique à l'AFP, rappelant qu'elle n'a pas encore été votée.

"Entre la loi de finances 2024 et le projet de loi de finances 2026, on aurait une baisse de moitié de l'aide publique au développement", a calculé la Coordination Sud, qui regroupe des associations françaises de solidarité internationale.

Avec des conséquences concrètes pour les ONG qui comptent sur le soutien de l'Etat.

"Nous espérions recevoir de l'argent de l'Agence française de développement qui vient de nous annoncer qu'ils ne nous soutiendraient pas l'année prochaine", explique Sandrine Simon, de Médecins du Monde, au moment où l'ONG elle-même programme avec "un niveau d'incertitudes très important ce budget 2026, bien au-delà des années passées."

Dans le pire des scénarios, avec des coupes budgétaires massives, plus de 22 millions de personnes pourraient mourir de causes évitables d'ici à 2030, selon une étude menée par des chercheurs espagnols, brésiliens et mozambicains.