Le «prédicateur de haine» et guide spirituel des Frères musulmans est mort à l'âge de 96 ans

Le prédicateur né en Égypte, figure emblématique des Frères musulmans, est mort à Doha, la capitale du Qatar, le 26 septembre 2022, peut-on lire sur son compte officiel sur Twitter. (AP)
Le prédicateur né en Égypte, figure emblématique des Frères musulmans, est mort à Doha, la capitale du Qatar, le 26 septembre 2022, peut-on lire sur son compte officiel sur Twitter. (AP)
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Publié le Mardi 27 septembre 2022

Le «prédicateur de haine» et guide spirituel des Frères musulmans est mort à l'âge de 96 ans

  • En 2005, lors d'une interview télévisée, il a fait l’éloge des attentats-suicides dans la Palestine occupée par Israël
  • En 2015, une cour égyptienne l'a condamné à mort par contumace, lui et d'autres dirigeants des Frères musulmans

DJEDDAH: Youssef al-Qaradawi, le prédicateur musulman extrémiste qualifié de «prédicateur de haine» par Arab News, est mort lundi à l'âge de 96 ans.

Né en Égypte, Al-Qaradawi fait figure de guide spirituel des Frères musulmans, une organisation considérée comme terroriste par de nombreux pays, dont l’Arabie saoudite. Il adhère au mouvement dans sa jeunesse et ses sermons incendiaires, retransmis à la télévision, le font peu à peu connaître.

En 2019, Arab News lui a consacré une série hebdomadaire (sur papier et en ligne) intitulée «Prédicateurs de haine» et dans laquelle des prêcheurs extrémistes venus de divers milieux, religions et pays sont présentés, contextualisés et analysés.
 
Dans le sujet consacré à Al-Qaradawi, on apprend qu'il a légitimé les attentats-suicides, notamment en Palestine, qu’il a dénoncé à maintes reprises les Juifs, qu'il considère comme une communauté, et qu’il a émis des fatwas qui dénigrent les femmes.
 
C'est d’ailleurs dans une fatwa publiée sur son site Internet qu’il a décrété que les martyrs appartenaient à une forme supérieure du djihad. En 2005, lors d'une interview télévisée, il a fait l’éloge des attentats-suicides dans la Palestine occupée par Israël, qualifiant ceux qui les commettent de martyrs qui agissent au nom de Dieu. «Je soutiens les opérations de martyre et je ne suis pas le seul à le faire», a-t-il notamment déclaré.
 
La série «Prédicateur de haine» consacrée à Youssef al-Qaradawi

https://www.arabnews.fr/predicateursdehaine

Par ailleurs, Al-Qaradawi a émis des fatwas dans lesquelles il autorise les attaques contre tous les Juifs. «Ô Dieu, pourfends ces traîtres d’agresseurs juifs… Ô Dieu, compte-les, tue-les un à un et n’en épargne aucun», a-t-il lancé.
 
Al-Qaradawi considérait que les pays musulmans sont faibles et il a exhorté les citoyens à renverser leurs gouvernements et à déclarer la guerre à tous ceux qui s'opposent aux Frères musulmans.
 
Al-Qaradawi prônait la suprématie de l'islam et dédaignait l'Europe et sa culture. En 2007, il a déclaré lors d'une conférence télévisée: «Je pense que l'islam conquerra l'Europe sans recourir à l'épée ni à la violence. L’Europe est accablée par le matérialisme, la philosophie de la promiscuité sexuelle et les valeurs immorales qui gouvernent le monde, les valeurs de l'intérêt personnel et du plaisir.»
 
«Il est grand temps que l'Europe se réveille et qu’elle trouve une issue à tout cela, et seul l'islam un moyen de se sortir de cet état; seul l’islam peut lui offrir une planche de salut.»
 
Al-Qaradawi a été accusé de semer la discorde entre les États arabes du Golfe. Il vouait une haine particulière à l'égard de son pays natal, l'Égypte, et au président Abdel Fattah al-Sissi. En 2015, une cour égyptienne l'a condamné à mort par contumace, lui et d'autres dirigeants des Frères musulmans.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier saoudien rencontre le ministre iranien des affaires étrangères dans le cadre de la diplomatie régionale

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
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  • Les dirigeants discutent des liens et de la stabilité régionale
  • Le prince Mohammed exhorte au dialogue et à la diplomatie comme moyens de résoudre les différends

DJEDDAH : Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Jeddah mardi, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Leur rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts continus visant à renforcer les liens entre les deux pays et à naviguer dans un paysage régional turbulent.

Au cours de la réunion, le prince Mohammed et M. Araghchi ont passé en revue l'état des relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran et ont échangé leurs points de vue sur les récents développements dans la région.

Le prince héritier a souligné que le Royaume espérait que l'accord de cessez-le-feu actuel entre l'Iran et Israël contribuerait à jeter les bases d'une sécurité et d'une stabilité régionales renforcées.

Réaffirmant le soutien de longue date de l'Arabie saoudite aux solutions diplomatiques, le prince héritier a souligné l'importance du dialogue pour résoudre les différends régionaux et réduire les tensions.

Pour sa part, M. Araghchi a exprimé sa gratitude pour la position du Royaume dans la condamnation de l'agression israélienne et a salué l'engagement personnel du prince Mohammed dans la promotion de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient.

Plusieurs hauts responsables saoudiens ont assisté à la réunion, notamment le ministre de la défense, le prince Khalid bin Salman bin Abdulaziz, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan bin Abdullah, et le conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban.

Plus tôt dans la journée, le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu son homologue iranien à La Mecque, où les deux responsables ont également discuté des relations bilatérales et exploré les moyens d'encourager la coopération régionale.

Leurs entretiens ont porté sur l'évolution de la situation dans la région et sur les efforts mutuels visant à préserver la sécurité et la stabilité.


Yémen: le cargo attaqué lundi en mer Rouge «toujours encerclé» par des assaillants

L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen. (AFP)
L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen. (AFP)
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  • The Eternity, battant pavillon libérien, a fait l'objet d'une attaque lundi, au lendemain d'une attaque revendiquée par les rebelles yéménites Houthis contre un autre cargo, le Magic Seas
  • L'Eternity "a subi d'importants dégâts et a perdu toute capacité de propulsion. Il est toujours encerclé par de petites embarcations et fait l'objet d'une attaque permanente", a déclaré l'agence UKMTO

DUBAI: Un cargo attaqué en mer Rouge au large du Yémen lundi soir est "toujours encerclé" par ses assaillants, après avoir subi une panne d'électricité et d'importants dégâts, a indiqué mardi une agence de sécurité maritime.

The Eternity, battant pavillon libérien, a fait l'objet d'une attaque lundi, au lendemain d'une attaque revendiquée par les rebelles yéménites Houthis contre un autre cargo, le Magic Seas.

L'Eternity "a subi d'importants dégâts et a perdu toute capacité de propulsion. Il est toujours encerclé par de petites embarcations et fait l'objet d'une attaque permanente", a déclaré l'agence UKMTO (United Kingdom Maritime Trade Operations), qui dépend de la marine britannique, dans un communiqué.

Ces deux attaques successives font craindre que les Houthis soutenus par l'Iran ne reprennent leur campagne dans cette voie maritime essentielle pour le commerce mondial.

Depuis fin 2023, les Houthis ont attaqué au large du Yémen des dizaines de navires qu'ils estiment liés à Israël, puis des bateaux américains, affirmant agir par solidarité avec les Palestiniens de Gaza, en proie à 21 mois de guerre entre Israël et le Hamas.

L'agence de sécurité maritime britannique Ambrey a indiqué que deux membres de l'équipage de l'Eternity étaient blessés et deux autres portés disparus suite à l'attaque survenue au large du port de Hodeida, tenu par les rebelles, précisant que le navire "correspondait au profil visé par les Houthis".

Le secrétaire du Département des travailleurs migrants des Philippines, Hans Cacdac, a identifié le navire attaqué comme étant le MV Eternity C, précisant que 21 des 22 membres d’équipage étaient Philippins.

L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen.

En représailles aux attaques houthies, Israël a bombardé plusieurs sites des rebelles au Yémen, dont le port de Hodeida et ses environs, ciblés à nouveau dimanche et lundi avant l'aube.

Lundi, les Houthis ont indiqué avoir riposté par des tirs de missiles en direction d'Israël. L'armée israélienne a dit avoir détecté deux missiles tirés depuis le Yémen.

En mai, les rebelles, qui contrôlent de larges pans du Yémen, pays en guerre depuis 2014, avaient averti qu'ils continueraient à cibler les navires israéliens ou liés à Israël, malgré la trêve avec les Etats-Unis.

 


Trêve à Gaza: «aucune percée» jusqu'à présent dans les négociations entre Israël et Hamas

Des Palestiniens vérifient les dégâts après une frappe israélienne qui a touché une école abritant des Palestiniens déplacés dans le camp d'Al-Bureij, au centre de la bande de Gaza, le 8 juillet 2025. Une troisième journée de négociations indirectes sur un cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas a débuté à Doha le 8 juillet, selon une source palestinienne proche des discussions. (AFP)
Des Palestiniens vérifient les dégâts après une frappe israélienne qui a touché une école abritant des Palestiniens déplacés dans le camp d'Al-Bureij, au centre de la bande de Gaza, le 8 juillet 2025. Une troisième journée de négociations indirectes sur un cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas a débuté à Doha le 8 juillet, selon une source palestinienne proche des discussions. (AFP)
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  • "Aucune percée n'a été réalisée jusqu'à présent, et les négociations se poursuivent"
  • "Les discussions portent toujours sur les mécanismes de mise en oeuvre (d'un accord de cessez-le-feu), en particulier les clauses relatives au retrait (de l'armée israélienne) et à l'aide humanitaire" pour le territoire palestinien

LE CAIRE: Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d'un accord de cessez-le-feu et de libération d'otages à Gaza ont repris mardi à Doha au Qatar, mais sans "aucune percée" pour le moment, selon une source palestinienne proche des négociations.

"Aucune percée n'a été réalisée jusqu'à présent, et les négociations se poursuivent", a déclaré cette source à l'AFP, au troisième jour de pourparlers qui se tiennent sous l'égide de médiateurs étrangers, plus de 21 mois après le début de la guerre dans la bande de Gaza.

"Les discussions portent toujours sur les mécanismes de mise en oeuvre (d'un accord de cessez-le-feu), en particulier les clauses relatives au retrait (de l'armée israélienne) et à l'aide humanitaire" pour le territoire palestinien, avait déclaré plus tôt à l'AFP une autre source palestinienne.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rencontré lundi à Washington le président américain, Donald Trump, qui s'est dit convaincu que le Hamas souhaitait un cessez-le-feu.

"Je ne pense pas qu'il y ait un blocage. Je pense que les choses avancent très bien", a affirmé M. Trump lorsqu'on lui a demandé ce qui empêchait la conclusion d'un accord.

Selon des sources palestiniennes proches des discussions, la proposition d'accord comprend une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, à laquelle l'armée israélienne a riposté en lançant une offensive d'envergure à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l'armée israélienne.