Camaieu placé en liquidation judiciaire, 2 600 emplois supprimés

Sur cette photo d'archive prise le 27 mai 2020, des personnes passent devant une succursale de la marque Camaieu à Lille, dans le nord de la France. Une deuxième audience a lieu le 28 septembre 2022 au tribunal de commerce de Lille concernant le redressement judiciaire de Camaieu. (AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 27 mai 2020, des personnes passent devant une succursale de la marque Camaieu à Lille, dans le nord de la France. Une deuxième audience a lieu le 28 septembre 2022 au tribunal de commerce de Lille concernant le redressement judiciaire de Camaieu. (AFP)
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Publié le Mercredi 28 septembre 2022

Camaieu placé en liquidation judiciaire, 2 600 emplois supprimés

  • L'annonce a déclenché des larmes parmi les salariés présents au tribunal
  • En reprenant 511 des 634 magasins de la marque en France et quelque 2.600 salariés sur plus de 3.100, l'actionnaire s'était donné en 2020 deux ans pour remettre à l'équilibre l'enseigne

TOURCOING, FRANCE: Fin de partie pour Camaieu et ses 2.600 salariés: deux ans après sa reprise, moins de deux mois après son placement en redressement judiciaire, l'enseigne de prêt-à porter nordiste a été mise mercredi en liquidation, une issue qu'a regrettée le gouvernement, mettant en cause l'actionnaire.

"Le tribunal convertit le redressement en liquidation judiciaire", a déclaré son président à l'issue d'une audience d'environ trois heures et d'un délibéré express, précisant que l'activité serait maintenue "jusqu'à samedi 23H00". Ensuite, les 511 magasins seront fermés et les 2.600 emplois supprimés.

"C'est une grande déception", a réagi auprès de l'AFP le ministre délégué à l'Industrie Roland Lescure. "Le plan de reprise était très peu instruit avec un plan d'affaires qui tient sur une page. Je ne suis pas capable (dans ces conditions) d'engager les deniers publics. Je regrette qu'on en soit arrivé là", a-t-il déclaré.

La direction de Hermione People and Brands (HPB), actionnaire de Camaieu et filiale de La Financière immobilière bordelaise (FIB), n'a pas réagi dans l'immédiat.

L'annonce a déclenché des larmes parmi les salariés présents au tribunal, dont certains s'en sont pris verbalement à l'homme d'affaires Michel Ohayon, propriétaire de la FIB. "On s’est battu pour cette entreprise", s'est-il défendu, s'affirmant "aussi atterré" qu'eux.

 "Terrible gâchis" 

"Nous travaillons avec beaucoup de prestataires, donc on dépasse les 5.000 salariés", a réagi Chérif Legba, délégué FO, qui évoque "un drame" pour toutes ces familles.

Le président LR de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a déploré "une terrible nouvelle sur le plan humain et un terrible gâchis économique pour cette enseigne historique", promettant d'"aider chaque salarié licencié à retrouver une activité".

"C'est un très sale coup pour notre région et notre métropole", a fait écho la maire PS de Lille Martine Aubry, qui souhaite que l'Etat se montre "très présent auprès des salariés".

Le plan présenté au tribunal par l'actionnaire HPB prévoyait de limiter la casse sociale, avec 500 emplois supprimés.

HPB s'était dit prêt dans la matinée, tout comme la région Hauts-de-France, à injecter plus d'argent pour éviter la liquidation, à condition que l'État apporte lui aussi son soutien financier pour sauver l'enseigne, chahutée par la crise sanitaire et une coûteuse cyberattaque.

HBP avait auparavant chiffré l'"avance remboursable" demandée à 48 millions d'euros, mais Bercy avait jugé lundi que cette demande n'était pas "réaliste".

"Offre déséquilibrée" 

Le projet de reprise communiqué dimanche "consistait pour l'Etat a abandonner 20 millions de passif, avec en plus 48 millions de prêt direct (...) tout cela avec un apport en liquidité de 5 millions de la part de l'actionnaire", a affirmé M. Lescure, fustigeant "une offre extrêmement déséquilibrée".

Selon HPB, qui estimait qu'un total de 79,2 millions d'euros était nécessaire sur les huit prochains mois pour redresser l'enseigne, le plan prévoyait une mise de fonds de 14 millions d'euros de la FIB pour racheter le siège et l'entrepôt de Camaieu. Ils auraient ensuite été "valorisés" et revendus pour un montant estimé entre 55 et 60 millions.

"Tristesse et colère: 2600 salariés et leur famille sont sur le carreau", a déploré dans un tweet David Guiraud, député Nupes de la 8e circonscription du Nord, où le siège de Camaieu emploie quelque 500 personnes.

Selon HPB, l'enseigne a basculé après un arrêt de la Cour de cassation imposant fin juin aux commerçants de régler les loyers impayés lors de la période Covid. Leur montant s'élève à 70 millions d'euros sur un total de 240 millions de dettes, selon HPB.

En reprenant 511 des 634 magasins de la marque en France et quelque 2.600 salariés sur plus de 3.100, l'actionnaire s'était donné en 2020 deux ans pour remettre à l'équilibre l'enseigne.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com