Le goût de la fierté: Le café saoudien transcende la tradition

Le mélange traditionnel fait désormais partie de l'identité du Royaume. (Photo, AN)
Le mélange traditionnel fait désormais partie de l'identité du Royaume. (Photo, AN)
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Publié le Vendredi 30 septembre 2022

Le goût de la fierté: Le café saoudien transcende la tradition

Le mélange traditionnel fait désormais partie de l'identité du Royaume. (Photo, AN)
  • Ces dernières années, l'Arabie saoudite a connu un essor de son industrie du café, avec l'ouverture de nouvelles enseignes dans les centres commerciaux et les rues du Royaume
  • «Le café saoudien est devenu populaire auprès de la génération actuelle»

RIYAD: «Cardamome, clous de girofle, gingembre et une pincée de safran – voilà l'odeur qui m'enveloppe lorsque mes grands-parents nous poussent dans leur salle à manger, nous taquinant sur le fait qu'une fois de plus, nous sommes à peine arrivés à l'heure», déclare Lana Ghassan, 16 ans. 

Cet arôme réconfortant, qui rappelle la maison et la famille, est souvent associé à l'hospitalité, la générosité et les accolades de bienvenue lors des réunions et occasions familiales officielles. Pour beaucoup, il s'agit d'une tradition. Chaque soir, du café est infusé et servi dans un dallah (cafetière arabe traditionnelle).

«Lorsque je respire cette odeur spécifique, cela me ramène à un souvenir très spécial: mes parents, mon frère, mes tantes et mes cousins réunis pour rompre le jeûne lorsque le muezzin appelle à la prière chaque année pendant le ramadan», raconte Lana Ghassan à Arab News.

Désormais, le café saoudien a transcendé la tradition pour faire partie intégrante de l'identité des Saoudiens. Dans un mélange de nostalgie et de modernité, il est devenu une question de fierté nationale pour une génération qui fait de cette boisson une nécessité quotidienne.

Ces dernières années, l'Arabie saoudite a connu un essor de son industrie du café, avec l'ouverture de nouvelles enseignes dans les centres commerciaux et les rues du Royaume.

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La Saudi Coffee Company a été lancée en mai pour développer l'industrie nationale et promouvoir les grains de café saoudiens en tant que produit mondial. (Photo fournie)

La consommation de café en Arabie saoudite a augmenté de 4 % par an de 2016 à 2021, et elle devrait augmenter de 5 % chaque année jusqu'en 2026, selon les données d'Euromonitor.

Le nom commercial du café arabe a été changé en «café saoudien» à la suite d’une annonce du ministère du Commerce au début de l'année.

En mai, le fonds souverain du Royaume a lancé la Saudi Coffee Company afin de développer l'industrie nationale, d'augmenter la capacité de production et de promouvoir les grains de café saoudiens en tant que produit mondial.

Alors que le Fonds public d’investissement (PIF), dirigé par le gouvernement, investit dans la production et la promotion du café, les cafés locaux n'ont pas tardé à adopter le café saoudien, l'adaptant et l'ajoutant à leur gamme de cafés de spécialité.

Toqa Coffee, à titre d’exemple, sert des cafés épicés, comme le latte au safran et le cappuccino à la cardamome. Son café saoudien, baptisé «toqaccino», qui offre une nouvelle version de la boisson traditionnelle, gagne en popularité auprès des clients.

Ces «mélanges modernes» aident les enseignes à attirer l'attention et à démontrer la créativité de l'industrie du café, déclare Abdallah al-Shareef, spécialiste du café au Wide Awake de Djeddah.

«Le café saoudien est devenu populaire auprès de la génération actuelle», précise-t-il, ajoutant que les cafés concoctent de nouvelles saveurs pour répondre à la demande et la soutenir.

Une autre enseigne, le Bafarat, créée en 1952, propose aujourd'hui un large éventail de produits, du café artisanal au café saoudien traditionnel, dans des points de vente à Djeddah et à Londres.

Le café est mélangé, torréfié et distribué quotidiennement depuis son usine de torréfaction pour garantir un café aussi frais que possible. Son café saoudien, légèrement torréfié et infusé de cardamome et de safran odorants, est servi dans un dallah.

La nouvelle enseigne Azha, située dans le House Hotel de Djeddah, fait partie de l'entreprise locale Caffeine Lab, spécialiste du domaine, depuis l'équipement professionnel coûtant des milliers de riyals aux accessoires et grains de café de tous les jours. 

«Caffeine Lab est une entreprise locale qui a fait un effort supplémentaire pour créer une enseigne distincte baptisée «Azha», spécialisée dans le café saoudien», déclare Ridhwan al-Momen, barista, à Arab News

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Le nouveau café chic Azha de l'hôtel House à Djeddah fait partie de l'entreprise locale Caffeine Lab. (Photo fournie)

«Notre café saoudien de spécialité est récolté dans les cultures de premier choix de Caffeine Lab, afin de garantir que le mélange de café le plus frais soit servi au client», ajoute-t-il.

Suhaib Bahassan, cofondateur de Bancam, un restaurant décontracté de Riyad qui sert des petits déjeuners et des cafés de spécialité, explique: «Le café saoudien fait partie intégrante de la vie quotidienne des gens et il est devenu une pierre angulaire aux réunions, dans les maisons et à l'extérieur.»

Le café saoudien «est un merveilleux exemple de l'hospitalité en Arabie saoudite», souligne-t-il.

Il est particulièrement populaire auprès des jeunes, et parce que «la génération actuelle est ouverte au changement» en ce qui concerne le café saoudien, la boisson deviendra le «café préféré de la génération actuelle et future».

Plus qu'un symbole de fierté pour l'Arabie saoudite, le café saoudien s'est répandu dans le Royaume et au-delà pour intégrer l'identité propre de chaque Saoudien.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des auteurs se retirent des prix littéraires PEN America pour protester contre la position de l’organisation sur Gaza

Dans une lettre ouverte adressée au conseil d'administration cette semaine, les écrivains ont demandé la démission de la directrice générale de l'organisation, Suzanne Nossel, de sa présidente, Jennifer Finney Boylan, ainsi que de l'ensemble du comité exécutif. (PEN America)
Dans une lettre ouverte adressée au conseil d'administration cette semaine, les écrivains ont demandé la démission de la directrice générale de l'organisation, Suzanne Nossel, de sa présidente, Jennifer Finney Boylan, ainsi que de l'ensemble du comité exécutif. (PEN America)
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  • Une trentaine d’écrivains ont signé une lettre ouverte qui critique l'organisation en raison de son «échec à dénoncer le génocide du peuple palestinien»
  • Ils appellent la directrice générale, Suzanne Nossel, la présidente, Jennifer Finney Boylan, et l'ensemble du comité exécutif à démissionner

DUBAÏ: Trente auteurs et traducteurs ont signé une lettre ouverte à PEN America dans laquelle ils ont décliné l’invitation ou retiré leurs œuvres de la course aux prix littéraires 2024 de l'organisation en signe de protestation contre son «échec à dénoncer le génocide du peuple palestinien et à défendre nos confrères écrivains à Gaza». 

Dans cette missive adressée au conseil d'administration cette semaine, les signataires «rejettent fermement PEN America pour son incapacité à dénoncer le génocide à Gaza» et réclament la démission de la directrice générale de l'organisation, Suzanne Nossel, de sa présidente, Jennifer Finney Boylan, et de l'ensemble du comité exécutif. 

Parmi les signataires figurent la cofondatrice du festival PEN World Voices, Esther Allen, ainsi que Joseph Earl Thomas, Kelly X. Hui, Nick Mandernach, Alejandro Varela, Maya Binyam et Julia Sanches. 

Allen a annoncé au cours de ce mois avoir décliné le prix PEN/Ralph Manheim de traduction. Dans un message publié sur X le 5 avril, elle a expliqué l’avoir fait en solidarité avec plus de 1 300 écrivains qui avaient critiqué PEN America pour son silence «sur le meurtre génocidaire des Palestiniens» et «en célébration, en mémoire et en deuil de tous les Palestiniens à jamais réduits au silence par les forces israéliennes soutenues par les États-Unis». 

De même, Binyam a récemment retiré son premier roman, Le Bourreau, de la course aux prix PEN/Jean Stein et PEN/Hemingway. 

Dans un courriel adressé à PEN America dont elle a publié une copie sur X le 11 avril, elle a expliqué qu'elle considérait comme «honteux que cette reconnaissance [de son travail] puisse exister sous la bannière de PEN America, dont la direction a été ferme dans son rejet du génocide en cours et de la lutte historique pour la libération de la Palestine». 

Dans leur lettre ouverte cette semaine, les signataires ont affirmé: «Les écrivains ont la responsabilité d’assumer leur rôle de gardiens attentifs de l'histoire pour mieux servir nos communautés». 

Ils ont ajouté qu'ils étaient «solidaires d'une Palestine libre» et qu’ils refusaient d'être «honorés par une organisation qui agit comme une façade culturelle pour l'impérialisme américain» ou «de participer à des célébrations qui serviront à occulter la complicité de PEN dans la normalisation du génocide». 

En réponse, PEN America a déclaré: «Les mots ont de l'importance et cette lettre mérite une attention particulière pour son langage et ses affirmations alarmantes.» 

«La guerre actuelle à Gaza est horrible. Mais nous ne pouvons pas accepter que la réponse à ses dilemmes déchirants et à ses conséquences réside dans la fermeture du dialogue et la suppression des points de vue.» 

«Nous respectons tous les écrivains pour avoir agi en leur âme et conscience et nous continuerons à défendre leur liberté d'expression.» 

Les prix seront remis lors d'une cérémonie qui se tiendra le 29 avril à Manhattan. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunnel et mur de fortification mis au jour par des archéologues à Djeddah

La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
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  • Découvertes liées à l’expansion des défenses de la ville aux XVIIIe et XIXe siècles
  • Découverte de nouvelles preuves de peuplement humain dans la grotte Umm Jirsan à Médine

RIYADH : Une série de découvertes archéologiques à Djeddah et à Médine ont été révélées jeudi par le Programme historique de Djeddah et la Commission saoudienne du patrimoine.

La Commission a annoncé la découverte de nouvelles preuves de l'existence d'un établissement humain dans la grotte d'Umm Jirsan, située dans le Harrat Khaybar de Médine, et les vestiges d'un ancien tunnel souterrain et d'un mur fortifié, qui entouraient autrefois la ville, ont été annoncés par le programme dans le cadre de la phase inaugurale du projet d'archéologie de Médine.

Situées dans le secteur nord de la ville historique de Djeddah, à côté de la place Al-Kidwa et à proximité de la place Al-Bayaa, ces structures historiques datent de plusieurs siècles.

Selon certaines estimations, Djeddah est devenue une ville fortifiée à la fin du Xe siècle ou au début du XIe siècle, mais les analyses en laboratoire suggèrent que les nouvelles découvertes appartiennent à une phase ultérieure de la fortification, probablement construite au cours des XVIIIe et XIXe siècles.

La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)

Des fouilles archéologiques ont révélé qu'au milieu du 19e siècle, le tunnel était devenu inutilisable et a été rapidement rempli de sable. Cependant, le mur est resté debout jusqu'en 1947, et certaines parties du mur de soutènement du tunnel sont restées intactes jusqu'à une hauteur de trois mètres.

Des céramiques européennes importées datant du 19e siècle ont également été trouvées, soulignant les liens commerciaux historiques de Jeddah. En outre, un fragment de poterie datant du 9e siècle a été découvert sur la place Al-Kidwa.

Ces découvertes font partie d'un ensemble plus large de découvertes archéologiques annoncées par le programme Historic Jeddah comme résultats de la première phase de son projet d'archéologie - un effort de collaboration qui implique des équipes nationales spécialisées, des experts saoudiens de la Commission du patrimoine et des archéologues étrangers.

Leur expertise combinée a révélé un trésor de 25 000 artefacts répartis sur quatre sites, ce qui constitue une avancée significative dans la compréhension de l'évolution culturelle de la Jeddah historique.

À Médine, la Commission du patrimoine a annoncé la découverte de nouvelles preuves d'un établissement humain dans la grotte d'Umm Jirsan à la suite de recherches menées par ses archéologues en coopération avec l'Université du roi Saud, l'Institut Max Planck d'Allemagne et le Service géologique d'Arabie saoudite, dans le cadre du Projet vert de la péninsule arabique, qui se concentre sur la recherche pluridisciplinaire sur le terrain.

Il s'agit de la première étude du Royaume portant sur la recherche archéologique à l'intérieur des grottes. Elle a donné lieu à des études archéologiques et à des fouilles dans plusieurs parties de la grotte, révélant des preuves remontant à la période néolithique.

L'élément de preuve le plus ancien remonte à 7 000 à 10 000 ans, ce qui englobe les périodes de l'âge du cuivre et de l'âge du bronze.

L'étude de la grotte a montré qu'elle a été utilisée par des groupes pastoraux.

La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)
La découverte de nouvelles preuves d’un établissement humain dans la grotte Umm Jirsan, située à Harrat Khaybar à Médine, a été annoncée par la Commission du patrimoine saoudien. (SPA)

Les objets découverts comprennent du bois, du tissu et quelques outils en pierre, ainsi que des façades d'art rupestre représentant des scènes de pâturage de chèvres, de moutons, de vaches et de chiens, ainsi que des activités de chasse avec différents types d'animaux sauvages.

La commission a noté que les découvertes scientifiques constituent la preuve d'un établissement humain dans la grotte, et qu'un grand nombre d'ossements d'animaux, y compris ceux d'hyènes rayées, de chameaux, de chevaux, de cerfs, de caribous, de chèvres, de vaches et d'ânes sauvages et domestiques, ont également été identifiés.

L'analyse des squelettes humains à l'aide d'isotopes radioactifs a révélé que les anciens hommes avaient un régime alimentaire essentiellement carnivore, mais qu'au fil du temps, des plantes ont été introduites, ce qui suggère l'émergence de l'agriculture.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 

 

 

 

 


Cinéma: «Frères», Mathieu Kassovitz et Yvan Attal en enfants sauvages

L'acteur et réalisateur français Yvan Attal pose en marge de la 8e édition du Festival Cinéma et musique de film à La Baule, dans l'ouest de la France, le 30 juin 2022. (Photo de Loic VENANCE / AFP)
L'acteur et réalisateur français Yvan Attal pose en marge de la 8e édition du Festival Cinéma et musique de film à La Baule, dans l'ouest de la France, le 30 juin 2022. (Photo de Loic VENANCE / AFP)
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  • Le scénario est inspiré de la vie de Michel de Robert de Lafregeyre et de son frère Patrice, qui grandirent dans un bois
  • Le film, deuxième long métrage d'Olivier Casas, revient, par allers-retours entre passé et présent, sur ces sept années de «liberté extrême»

BORDEAUX: Une mère absente, une forêt, la survie et une fraternité salvatrice: dans "Frères", film inspiré d'une histoire vraie en salles mercredi, Yvan Attal et Mathieu Kassovitz jouent deux frangins unis par le secret d'une enfance passée dans un bois de Charente-Maritime.

Le scénario est inspiré de la vie de Michel de Robert de Lafregeyre et de son frère Patrice, qui grandirent dans un bois situé près du quartier de pêcheurs de Châtelaillon-Plage, au sud de La Rochelle, de 1949 à 1956.

Le film, deuxième long métrage d'Olivier Casas, revient, par allers-retours entre passé et présent, sur ces sept années de "liberté extrême" durant lesquelles les enfants, âgés de 5 et 6 ans au début, ont vécu dans une cabane construite au milieu des arbres, se nourrissant de baies, de poissons et de lièvres.

Il s'agit d'une "histoire d'amour entre deux frères" plutôt que d'une "histoire de survie", a nuancé le réalisateur lors d'une avant-première à Bordeaux.

Les deux frères, que leur mère n'est jamais venue récupérer à la colonie de vacances où ils avaient passé l'été 1949, se sont retrouvés livrés à eux-mêmes dans la nature, s'adaptant au froid et au manque de nourriture grâce à leur ingéniosité.

Finalement récupérés par leur mère en 1956, ils vécurent ensuite chez un couple de précepteurs parisiens, avant d'être séparés puis envoyé en pension dans le Nord-Pas-de-Calais pour l'un, scolarisé dans un lycée parisien auprès de sa mère pour l'autre.

Michel de Robert de Lafregeyre, aujourd'hui âgé de 78 ans et incarné par Yvan Attal, a étudié l'architecture et en a fait son métier. Son frère Patrice, joué par Mathieu Kassovitz, devenu directeur d'une clinique en Alsace, s'est suicidé en 1993, à l'âge de 48 ans.

C'est après sa mort que Michel de Robert de Lafregeyre a raconté leur histoire, jusque-là gardée secrète, à ses proches.

Il y a neuf ans, il a répondu aux questions de son ami Olivier Casas, qui a voulu en faire un film. L'ancien architecte, qui ne pensait pas que sa vie se retrouverait ainsi "sur la place publique", a accepté. En hommage à son frère.