Arab News célèbre la Journée internationale du café

Arab News a lancé un nouveau dossier, «Une tasse de Gahwa (café): le goût et les traditions du café saoudien» (Photo fournie).
Arab News a lancé un nouveau dossier, «Une tasse de Gahwa (café): le goût et les traditions du café saoudien» (Photo fournie).
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Publié le Vendredi 30 septembre 2022

Arab News célèbre la Journée internationale du café

  • Depuis des siècles, le café joue un rôle central dans la vie sociale des Saoudiens
  • Ce n'est pas pour rien que le grain de café Khawlani est connu en Arabie saoudite comme «l'or vert de Jazan»

LONDRES: Arab News a lancé un nouveau dossier, «Une tasse de Gahwa (café): le goût et les traditions du café saoudien», célébrant l'année du café saoudien avant la Journée internationale du café ce samedi.

Le long métrage interactif plonge dans la culture et l'héritage du café saoudien en explorant la patrie de l'or vert de Jazan – le café Khawlani.

«Alors qu'Arab News célèbre l'Année du café saoudien, nous avons le plaisir de nous associer à Jabaliyah, une entreprise saoudienne spécialisée dans le café. Soutenant toujours les entreprises locales talentueuses, Jabaliyah a produit un délicieux café saoudien onctueux, avec lequel nous sommes fiers de nous associer», a déclaré Noor Nugali, rédactrice en chef adjointe d'Arab News.

Son équipe s’est rendue au siège de l’entreprise à Jazan pour s'entretenir avec le cofondateur de Jabaliyah et apprendre comment le café Khawlani passe de l'arbre à l'infusion.

«Arab News a toujours été un soutien crucial de l'innovation locale authentique et des startups locales. À Jabaliyah, nous avons eu le privilège de bénéficier de leur soutien dès les premiers jours de notre lancement, il y a trois ans, et ils continuent de célébrer notre effort en tant que véritable entreprise de contenu local», a affirmé Ali al-Cheneamer, cofondateur de Jabaliyah.

Depuis des siècles, le café joue un rôle central dans la vie sociale des Saoudiens. Il n'est rien de moins qu'un symbole national d'identité, d'hospitalité et de générosité, et le centre de rassemblements formels et informels, depuis les tentes des anciens bédouins dans les déserts du Najd jusqu'aux nouveaux cafés élégants des villes du Royaume.

Mais ce que certains n'apprécient peut-être pas, même si l'année 2022 est célébrée dans le Royaume comme l'année du café saoudien, c'est qu'en ce qui concerne la boisson la plus populaire de la planète, le monde entier a une dette de gratitude envers l'Arabie saoudite – le café Khawlani.

Aujourd'hui, le café est plus étroitement associé à des pays comme le Brésil et la Colombie.

Mais le potentiel du caféier, qui ne pousse à l'état sauvage qu'en Éthiopie, a été reconnu et développé pour la première fois par les Arabes, dès le XIVe siècle.

Comme l'écrit William Ukers, rédacteur en chef du Tea and Coffee Trade Journal de New York, dans «All About Coffee», son étude exhaustive de 1922: «Il faut reconnaître aux Arabes le mérite de la découverte et de la promotion de l'utilisation du café, ainsi que de la promotion de la propagation de la plante, même s'ils l'ont trouvée en Abyssinie (Éthiopie).»

Il y a des centaines d'années, découvrant que la plante Coffea arabica prospérait dans le climat des montagnes luxuriantes des terres qui deviendront l'Arabie saoudite, ils lui ont fait traverser la mer Rouge jusqu'à la péninsule arabique.

Là-bas, ils l'ont cultivé avec succès sur des terres taillées dans les flancs des montagnes Sarawat, perfectionnant l'art de la torréfaction et de l’infusion des graines de son fruit pour en faire la boisson que le monde connaîtra et aimera.

Ce n'est pas pour rien que le grain de café Khawlani est connu en Arabie saoudite comme «l'or vert de Jazan».

Le café, ainsi que les connaissances et les pratiques liées à sa culture, occupe une place si centrale dans le patrimoine et les rituels sociaux traditionnels de l'Arabie saoudite, qu'il est désormais envisagé de l'inscrire sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'Unesco.

Selon le document soumis à l'Unesco par le ministère de la Culture, le grain de café Khawlani doit son nom à Khawlan ben Amir, ancêtre commun des tribus de caféiculteurs qui vivent dans les montagnes de la province de Jazan.

«Pendant la saison des récoltes», indique le document, «les agriculteurs rompent la monotonie du travail en chantant des versets de poèmes. Une personne chante et le groupe répète après elle pour créer un rythme harmonique pendant la cueillette des grains de café.

«Les hommes comme les femmes torréfient puis moulent les grains utilisés pour préparer le café.»

De manière importante, les compétences sont transmises de génération en génération: «Les familles encouragent les jeunes à travailler sur les terres, en commençant par des tâches mineures, jusqu'à ce qu'ils développent les compétences et le savoir-faire nécessaires à la culture des caféiers et à la transformation des grains de café.»

Le café, ajoute le document de l'Unesco, «est un symbole de générosité en Arabie saoudite», et les tribus de Khawlani l’incarnent «par leur dévouement et leur passion pour cette pratique».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nouveaux bombardements israéliens au Liban malgré des discussions «positives»

Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
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  • Le président libanais Joseph Aoun, saluant les réactions "positives" à la réunion de mercredi, a annoncé que les discussions reprendraient le 19 décembre afin d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban
  • "Il n'y a pas d'autre option que la négociation", a-t-il ajouté

JBAA: Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays.

L'armée israélienne, qui a multiplié ses frappes ces dernières semaines, a encore frappé jeudi le sud du Liban après avoir appelé des habitants de plusieurs villages à évacuer.

Les bombardements ont touché quatre localités, où des photographes de l'AFP ont vu de la fumée et des maisons en ruines.

Dans le village de Jbaa, Yassir Madir, responsable local, a assuré qu'il n'y avait "que des civils" dans la zone. "Quant aux dégâts, il n'y a plus une fenêtre à 300 mètres à la ronde. Tout le monde est sous le choc", a-t-il ajouté. 


« La Syrie n’est pas condamnée » : les leçons d’un an de transition, selon Hakim Khaldi

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  • Parmi les scènes les plus marquantes, Khaldi se souvient d’une vieille dame de Homs qui, voyant les portraits d’Assad retirés des bâtiments officiels, murmure : « On peut respirer ? Est-ce que c’est vrai ? »
  • Mais ce soulagement intense laisse rapidement place à une inquiétude plus sourde : celle du vide

PARIS: La Syrie post-Assad, carnets de bord, de Hakim Khaldi, humanitaire chez Médecins sans frontières, publié chez L’Harmattan, n’est pas seulement un récit de témoins, mais une immersion dans la réalité d’un pays brisé mais pas vaincu, où la chute d’un pouvoir omnipotent n’a pas suffi à étouffer l’exigence de dignité.
Ce qu’il raconte, c’est l’envers des discours diplomatiques, la géographie vécue d’une société projetée brutalement hors d’un demi-siècle d’autoritarisme dans un vide politique, économique et moral.

Les premiers jours après la chute du régime de Bachar Al-Assad ressemblent, selon Khaldi, à un moment de bascule irréel.

Dans ses carnets, comme dans ses réponses à Arab News en français, revient une même conviction : la chute d’un régime ne signifie pas la naissance immédiate d’un pays. La Syrie, aujourd’hui, est entre les deux, « en état de transformation ».

Les premiers jours après la chute du régime de Bachar Al-Assad ressemblent, selon Khaldi, à un moment de bascule irréel : « On ne savait pas si c’était la fin d’une époque ou le début d’une autre tragédie », confie-t-il.
Dans les villes « libérées », les scènes oscillent entre euphorie et sidération ; la population découvre, sans y croire encore, la possibilité de parler librement, de respirer autrement.

Il raconte ces familles qui, pendant quarante ans, n’avaient jamais osé prononcer le mot « moukhabarat » (services secrets en arabe), ne serait-ce qu’à voix basse chez elles.
Et brusquement, les voilà qui se mettent à raconter : les disparitions, les tortures, les humiliations, et la peur devenue routine.
Des parents ressortent des photos d’adolescents morts sous la torture, des certificats de décès maquillés, des lettres écrites depuis la prison mais jamais envoyées.

Parmi les scènes les plus marquantes, Khaldi se souvient d’une vieille dame de Homs qui, voyant les portraits d’Assad retirés des bâtiments officiels, murmure : « On peut respirer ? Est-ce que c’est vrai ? »
Ce qui l’a le plus frappé, c’est « ce sentiment presque physique d’un poids qui tombe. C’est ce que j’ai le plus entendu », affirme-t-il.

Mais ce soulagement intense laisse rapidement place à une inquiétude plus sourde : celle du vide. En quelques jours, l’État s’est évaporé : plus de police, plus d’électricité, plus d’école, plus de justice.
Les anciens bourreaux disparaissent dans la nature, mais les réseaux de corruption se reconstituent, et les premières milices locales émergent, prêtes à occuper le terrain déserté par les institutions.

Pourtant, au fil de ses déplacements, Khaldi est frappé par la force de résilience et d’auto-organisation de la population : « Les Syriens n’ont jamais cessé d’exister comme société, même quand l’État les avait réduits au silence », assure-t-il.
Dans les villages, des comités improvisés se forment et organisent la distribution alimentaire, la remise en marche d’une station d’eau, la sécurité ou la scolarisation d’urgence.

Un an après la chute du régime (le 8 décembre 2024), la Syrie tente de se relever lentement, mais elle demeure une mosaïque de composants hybrides.

Cette responsabilité populaire est, pour Khaldi, l’un des rares points lumineux du paysage syrien, la preuve qu’une société peut exister en dehors de l’appareil répressif qui prétendait être l’État.

Un an après la chute du régime (le 8 décembre 2024), la Syrie tente de se relever lentement, mais elle demeure une mosaïque de composants hybrides, de milices rivales, de zones d’influence et d’ingérences étrangères. « Une mosaïque qui ne ressemble plus au pays d’avant », estime Khaldi.
Le territoire est éclaté entre forces locales, groupes armés (notamment les milices druzes à Soueida, au nord-est du pays), gouvernances provisoires ou structures étrangères. Les routes sont coupées, les administrations doublées ou contradictoires.

Avec des infrastructures détruites, une monnaie en chute libre et un secteur productif quasi paralysé, la survie quotidienne est devenue un exercice d’équilibriste.
Les Syriens ne nourrissent plus d’illusions sur l’arrivée immédiate d’un modèle démocratique idéal : il s’agit d’abord de survivre, de reconstruire, de retrouver un minimum de continuité.

Le traumatisme est profond, à cause des disparitions massives, de l’exil et des destructions psychologiques. Pourtant, affirme Khaldi, « jamais je n’ai entendu un Syrien regretter que la dictature soit tombée ».

De ses observations et des témoignages qu’il a collectés en arpentant le pays, Khaldi tire les priorités pour éviter que la Syrie ne devienne ni un conflit gelé ni un espace livré aux milices.
De son point de vue, la reconstruction politique ne peut se réduire à remplacer un gouvernement par un autre : il faut rebâtir les fondations, à savoir une justice indépendante, une police professionnelle et des administrations locales.

Des dizaines de groupes armés contrôlent aujourd’hui une partie du territoire, et une transition politique sérieuse est impensable sans un processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration, soutenu par une autorité légitime et par un cadre international solide.
Au-delà des aides internationales, la Syrie a besoin d’un cadre empêchant la capture des fonds par les anciens réseaux de corruption ou les factions armées.
Elle doit donner la priorité à la relance de l’agriculture, au rétablissement de l’électricité, des réseaux routiers et des petites industries, les seules capables à court terme de soutenir la vie quotidienne.

Le pays porte une blessure immense : celle des prisons secrètes, des fosses communes, des disparitions et des exactions documentées. « Sans justice, il n’y aura pas de paix durable », affirme Khaldi.
Il ne s’agit ni de vengeance ni de tribunaux-spectacle, mais de vérité et de reconnaissance, conditions indispensables à une réconciliation nationale.

De cet entretien se dégage une idée forte : malgré la faim, la peur, les ruines, malgré la fragmentation politique et l’ingérence étrangère, les Syriens n’ont pas renoncé à eux-mêmes.
Ils ouvrent des écoles improvisées, réparent des routes avec des moyens dérisoires, organisent l’entraide, résistent au chaos. « La Syrie n’est plus la Syrie d’avant, mais elle n’est pas condamnée pour autant », affirme Khaldi.
Son témoignage rappelle qu’un pays ne meurt pas quand un régime tombe ; il meurt lorsque plus personne ne croit possible de le reconstruire. Et les Syriens, eux, y croient encore.


Liban: Israël annonce des frappes dans le sud, appelle à des évacuations

L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région. (AFP)
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  • Les forces israéliennes vont "bientôt attaquer des infrastructures terroristes du Hezbollah à travers le sud du Liban afin de contrer ses tentatives illégales de rétablir ses activités dans la région"
  • Dans un "message urgent" en arabe, le colonel Adraee signale, cartes à l'appui, deux bâtiments dans les villages de Jbaa et Mahrouna, dont il appelle les riverains dans un rayon d'au moins 300 mètres à s'écarter

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région.

Cette annonce survient au lendemain d'une rencontre entre responsables civils libanais et israélien, lors d'une réunion de l'organisme de surveillance du cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an, présentée comme de premières discussions directes depuis plus de 40 ans entre les deux pays toujours techniquement en état de guerre.

Les forces israéliennes vont "bientôt attaquer des infrastructures terroristes du Hezbollah à travers le sud du Liban afin de contrer ses tentatives illégales de rétablir ses activités dans la région", a annoncé le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne pour le public arabophone.

Dans un "message urgent" en arabe, le colonel Adraee signale, cartes à l'appui, deux bâtiments dans les villages de Jbaa et Mahrouna, dont il appelle les riverains dans un rayon d'au moins 300 mètres à s'écarter.

Accusant le Hezbollah de se réarmer dans le sud du pays et de violer ainsi les termes de la trêve entrée en vigueur fin novembre 2024, l'armée israélienne a multiplié depuis plusieurs semaines les frappes aériennes dans le sud du Liban mais a marqué une pause dans ses attaques pendant la visite du pape Léon XIV cette semaine.

Israël a même frappé jusque dans la banlieue de Beyrouth le 23 novembre pour y éliminer le chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.

Le Liban dénonce ces attaques comme des violations patentes du cessez-le-feu.

Mais Israël, qui peut compter sur l'aval tacite des Etats-Unis pour ces frappes, affirme qu'il ne fait qu'appliquer la trêve en empêchant le Hezbollah, allié de la République islamique d'Iran, ennemie d'Israël, "de se reconstruire et de se réarmer".

Tout en déclarant que les discussions directes de mercredi avec le Liban s'étaient déroulées dans "une atmosphère positive", le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rappelé mercredi soir que le désarmement du Hezbollah restait une exigence "incontournable" pour son pays.