Burkina: des tirs entendus dans le quartier de la présidence à Ouagadougou

Des soldats burkinabé patrouillent sur la route de Gorgadji dans la région du Sahel, Burkina Faso. (Reuters/Fichier)
Des soldats burkinabé patrouillent sur la route de Gorgadji dans la région du Sahel, Burkina Faso. (Reuters/Fichier)
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Publié le Vendredi 30 septembre 2022

Burkina: des tirs entendus dans le quartier de la présidence à Ouagadougou

  • Plusieurs axes de la capitale étaient bloqués vendredi matin par des militaires stationnés, ont constaté des journalistes
  • Le signal de la télévision nationale était coupé vendredi matin, un écran noir remplaçant les programmes avec un message indiquant «No video signal»

OUAGADOUGOU: Des tirs ont été entendus tôt vendredi matin à Ouagadougou dans le quartier abritant la présidence et le QG de la junte militaire qui a pris le pouvoir lors d'un putsch en janvier dernier, ont rapporté des témoins à l'AFP.

"J'ai entendu de lourdes détonations vers 4H30 (locales et GMT), et là les routes autour de ma maison sont barrées par des véhicules militaires", a affirmé l'un d'eux, vivant près de la présidence.

Plusieurs axes de la capitale burkinabè étaient bloqués vendredi matin par des militaires stationnés, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Ces militaires stationnent sur les principaux carrefours de la ville, notamment dans le quartier de Ouaga 2000 où se situe la présidence et le camp militaire de la junte au pouvoir, mais aussi devant le siège de la télévision nationale, a constaté l'un d'eux.

Le signal de la télévision nationale était coupé vendredi matin, un écran noir remplaçant les programmes avec un message indiquant "No video signal" ("Pas de signal vidéo").

Burkina Faso: les événements depuis le coup d'Etat de janvier

Rappel des événements au Burkina Faso depuis le coup d'Etat militaire de janvier 2022, alors que des tirs ont été entendus vendredi avant l'aube près de la présidence dans la capitale Ouagadougou, où des militaires ont été postés aux principaux carrefours.

Incidents dans des manifestations et mutineries 

Le 22 janvier 2022, des incidents éclatent dans plusieurs villes dont Ouagadougou. Les manifestants protestent contre l'impuissance des autorités face à la violence jihadiste qui ravage le pays depuis 2015.

Parfois mêlées à des affrontements intercommunautaires, ces violences ont fait des milliers de morts et environ  2 millions de déplacés.

Le 23, des coups de feu retentissent dans plusieurs casernes. Les mutins réclament le "remplacement" des chefs de l'armée, des "moyens adaptés" pour lutter contre les jihadistes et une "meilleure prise en charge des blessés".

Le gouvernement dément les rumeurs "d'une prise de pouvoir par l'armée" puis décrète un couvre-feu.

 

Coup d'Etat militaire 

Le 24 janvier, des militaires annoncent avoir pris le pouvoir et chassé le président Roch Marc Christian Kaboré.

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, nouvel homme fort du pays, annonce la fermeture des frontières, la dissolution du gouvernement et la suspension de la Constitution. Il promet "un calendrier de retour à un ordre constitutionnel" dans un "délai raisonnable".

Scènes de liesse dans les rues de Ouagadougou.

 

Condamnations internationales 

Le 25, la France, l'ONU et la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao) condamnent le putsch.

Le lendemain, un proche de M. Kaboré affirme qu'il est  "dans une villa présidentielle en résidence surveillée".

Le 27, Paul-Henri Sandaogo Damiba demande l'aide de ses partenaires internationaux.

Le 28, la Cédéao suspend le Burkina, suivie par l'Union africaine (UA) le 31.

 

Constitution rétablie, couvre-feu levé 

Le même jour, la junte rétablit la Constitution, tout en modifiant les institutions "en attendant la mise en place des organes de transition", sans préciser une date de retour à l'ordre constitutionnel.

Début février, la junte rencontre les responsables des principaux partis politiques, nombreux à se dire prêts à accompagner la transition. Le couvre-feu est levé.

 

Pression internationale 

Le 3, la Cédéao demande un calendrier rapide de retour à l'ordre constitutionnel, sans adopter de nouvelles sanctions.

Une commission est annoncée le 6 pour élaborer un projet de charte et d'agenda de transition.

Le 9, le nouveau chef d'état-major de l'armée promet un "souffle nouveau dans la lutte contre le terrorisme".

Le Conseil de sécurité de l'ONU se déclare "gravement préoccupé par le changement inconstitutionnel du gouvernement au Burkina Faso", sans parler de coup d'Etat.

 

Damiba président 

Le 10, Paul-Henri Sandaogo Damiba est déclaré "président" par le Conseil constitutionnel, avant d'être investi le 16.

Le 1er mars, la transition est fixée à trois ans par des assises nationales.

 

Nouvelles attaques jihadistes 

A partir de la mi-mars, le Burkina connaît un regain d'attaques meurtrières de jihadistes présumés qui font des centaines de morts. La plus meurtrière fait 86 morts dans un village du nord en juin.

En visite le 19 juin à Ouagadougou, le médiateur ouest-africain, l'ancien président nigérien Mahamadou Issoufou, estime que près de la moitié du territoire échappe au contrôle de l'Etat.

Le 21, Paul-Henri Sandaogo Damiba reçoit l'ex-président Kaboré pour "décrisper la situation politique".

 

Deux ans de transition 

Le 3 juillet, les dirigeants ouest-africains se mettent d'accord avec la junte pour une période de transition de deux ans à compter du 1er juillet.

Le 7, l'ancien président Blaise Compaoré revient au Burkina pour la première fois depuis qu'il en a été chassé en 2014 par une insurrection populaire, un retour de deux jours "pour la réconciliation" à l'invitation du président Damiba.

Le 11 août, l'ex-président Kaboré est autorisé à quitter son pays pour "raison médicale".

Le 19, l'UA appelle la communauté internationale à soutenir la transition.

 

Septembre sanglant, remaniement 

Début septembre, le président Damiba salue une "relative accalmie" dans plusieurs localités.

Mais les attaques meurtrières se poursuivent dans le nord, où des villes sont désormais soumises à un blocus des jihadistes.

Le 5, un convoi de ravitaillement saute sur une bombe artisanale: 35 civils sont tués, dont de nombreux enfants.

Une semaine plus tard, Damiba limoge son ministre de la Défense et le remplace lui-même à ce poste.

Le 27 septembre, nouvelle attaque contre un convoi de ravitaillement, escorté par l'armée, dans le nord: au moins onze soldats sont tués, 28 personnes blessées et une cinquantaine de civils portés disparus, selon le dernier bilan officiel.

 

Militaires stationnés, télévision coupée 

Le 30 septembre avant l'aube, des tirs retentissent dans le quartier de la présidence et du QG de la junte. Des militaires sont stationnés sur les principaux carrefours de la ville et devant le siège de la télévision nationale, dont le signal est coupé.

Le Burkina Faso est dirigé par une junte militaire depuis fin janvier 2022, arrivée au pouvoir lors d’un coup d’Etat.

L’homme fort de cette junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, avait promis de faire de la sécurité sa priorité, dans ce pays miné depuis des années par des attaques jihadistes.

Mais la situation ne s’est pas améliorée et les attaques meurtrières, touchant dizaines de civils et soldats se sont poursuivies.

Cette semaine encore un convoi qui devait ravitailler en vivres la ville de Djibo (nord) a été attaqué par des jihadistes présumés.

11 soldats sont morts, 28 personnes ont été blessées et 50 civils portés disparus, selon le dernier bilan officiel.

Depuis 2015, les attaques récurrentes y ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.


Canada: le libéral Mark Carney donné vainqueur après une campagne centrée sur Trump

Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
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  • Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays
  • Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti

OTTAWA: Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays.

Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti.

Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens emmenés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau.

Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d'annexion, ont changé la donne.

A Ottawa, où les libéraux sont réunis pour la soirée électorale dans une aréna de hockey, l'annonce des résultats a provoqué une salve d'applaudissements et des cris enthousiastes.

"Je suis si heureuse", lâche sur place Dorothy Goubault, originaire de la région des Mille Iles en Ontario. "Je suis contente car nous avons quelqu'un qui peut parler à M. Trump à son niveau. M. Trump est un homme d'affaires. M. Carney est un homme d'affaires, et je pense qu'ils peuvent tous les deux se comprendre".

Pour le ministre Steven Guilbeault, "les nombreuses attaques du président Trump sur l'économie canadienne, mais aussi sur notre souveraineté et notre identité même, ont vraiment mobilisé les Canadiens", a-t-il déclaré sur la chaine publique CBC.

Et les électeurs "ont vu que le Premier ministre Carney avait de l'expérience sur la scène mondiale".

Mark Carney n'avait pas encore pris la parole à minuit locales (04H00 GMT), tandis que se poursuivait le dépouillement.

Dans les longues files devant les bureaux de vote toute la journée, les électeurs ont souligné l'importance de ce scrutin, parlant d'élections historiques et déterminantes pour l'avenir de ce pays de 41 millions d'habitants.

- "Chaos" -

À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l'avenir économique et souverain du pays qu'il était la bonne personne pour piloter le pays en ces temps troublés.

Cet ancien gouverneur de la banque du Canada et de Grande-Bretagne n'a cessé de rappeler pendant la campagne que la menace américaine est réelle pour le Canada.

"Ils veulent nos ressources, notre eau. Les Américains veulent notre pays", a-t-il prévenu.

"Le chaos est entré dans nos vies. C'est une tragédie, mais c'est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s'opposer au président Trump?", a-t-il expliqué pendant la campagne.

Pour faire face, il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seront en place.

Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.

En face, le chef conservateur, qui avait promis des baisses d'impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n'a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux.

Pierre Poilievre aura aussi souffert jusqu'au bout de la proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l'électorat, selon les analystes.

Au QG des conservateurs à Ottawa, Jason Piche se dit toutefois "surpris" des résultats, "je pensais que ce serait plus serré que ça".

Un peu plus loin, Jean-Guy Bourguignon, homme d'affaires de 59 ans, se dit carrément "très triste". "Est-ce que c'est vraiment ça le pays dans lequel nous voulons vivre?", demande-t-il alors qu'il énumère les politiques des libéraux, qu'il juge liberticides.

Près de 29 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans ce vaste pays du G7 qui s'étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.


Ukraine: Poutine annonce une trêve du 8 au 10 mai, «tentative de «manipulation»» répond Zelensky

Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
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  • Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai
  • Son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation"

MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai, à l'occasion de la commémoration de la victoire sur l'Allemagne nazie, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation".

Le président américain Donald Trump exhorte Kiev et Moscou à conclure un cessez-le-feu et un accord de paix, trois ans après le début de l'offensive russe ayant déjà fait des dizaines de milliers de morts civils et militaires.

"A partir de minuit entre le 7 et le 8 mai, et jusqu'à minuit entre le 10 et le 11 mai, la partie russe annonce un cessez-le-feu", a indiqué le Kremlin dans un communiqué. "Pendant cette période, toutes les opérations de combat seront arrêtées".

D'après la présidence russe, Vladimir Poutine a pris cette décision unilatérale "pour des raisons humanitaires" et à l'occasion des célébrations du 80e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie.

Pour M. Zelensky, au contraire, "il y a désormais une nouvelle tentative de manipulation". "Pour une raison, a-t-il dit dans son adresse quotidienne, tout le monde doit attendre le 8 mai et ne cesser le feu qu'ensuite pour garantir le silence" lors de la parade du 9 mai sur la place Rouge à Moscou.

La Russie commémore le 9 mai cet événement dont Vladimir Poutine a fait un marqueur essentiel de la puissance retrouvée du pays. Les dirigeants d'une vingtaine de pays sont attendus pour un défilé militaire en grande pompe sur la place Rouge à Moscou.

Le Kremlin a dit considérer que l'Ukraine "devrait suivre cet exemple", tout en prévenant que les forces russes "fourniront une réponse adéquate et efficace" en cas de violation de la trêve.

Vladimir Poutine avait déjà déclaré un bref cessez-le-feu de 30 heures les 19 et 20 avril à l'occasion de Pâques. Les deux camps s'étaient ensuite accusés de l'avoir violé, même si une baisse de l'intensité des combats avait été ressentie dans plusieurs secteurs du front.

"Accroître la pression sur la Russie"

La Maison Blanche a soutenu lundi que Donald Trump souhaitait un cessez-le-feu "permanent" en Ukraine et pas seulement une trêve temporaire.

Les Etats-Unis, jusque-là le premier soutien de l'Ukraine, veulent tourner la page aussi vite que possible quitte, craint Kiev, à accepter des dispositions très favorables à Moscou.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a dit dimanche à son homologue russe, Sergueï Lavrov, qu'il était temps de mettre fin à une "guerre insensée" en Ukraine, selon un communiqué lundi.

De son côté, le président français Emmanuel Macron a affirmé que "dans les huit à dix jours prochains, nous allons accroître la pression sur la Russie", dans un entretien publié par le magazine Paris Match.

Il a estimé avoir "convaincu les Américains de la possibilité d’une escalade des menaces, et potentiellement de sanctions" contre Moscou.

Conditions maximalistes de Poutine 

La Russie maintient des conditions maximalistes concernant l'Ukraine, dont elle veut la reddition et le renoncement à rejoindre l'Otan, tout en s'assurant de pouvoir garder les territoires ukrainiens annexés.

La reconnaissance internationale de l'annexion russe de la Crimée et de quatre autres régions ukrainiennes est une condition "impérative" à la paix, a encore martelé lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

La Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en mars 2014, ce que la communauté internationale, Etats-Unis compris, n'a jamais reconnu.

En septembre 2022, quelques mois après le déclenchement de son assaut à grande échelle, elle a aussi revendiqué l'annexion de quatre régions ukrainiennes qu'elle occupe partiellement, celles de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia.

La Russie, qui a l'avantage sur le front, a revendiqué lundi la prise de Kamyanka, un village de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine.

La Corée du Nord a pour la première fois reconnu lundi avoir envoyé des troupes en Russie et qu'elles avaient aidé Moscou à reprendre aux Ukrainiens les zones de la région de Koursk dont ils s'étaient emparés.

Trois personnes ont par ailleurs été tuées lundi dans une attaque russe contre un village de la région de Donetsk (est), selon les services du procureur régional.