Désavouée par les marchés, Liz Truss assume ses baisses d'impôts

Liz Truss est sortie de plusieurs jours de silence pour défendre le plan qui provoque la tempête depuis vendredi, comprenant aides aux ménages face à la flambée des prix et réduction tous azimuts des taxes favorisant les plus riches, le tout financé par la dette. (AFP).
Liz Truss est sortie de plusieurs jours de silence pour défendre le plan qui provoque la tempête depuis vendredi, comprenant aides aux ménages face à la flambée des prix et réduction tous azimuts des taxes favorisant les plus riches, le tout financé par la dette. (AFP).
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Publié le Vendredi 30 septembre 2022

Désavouée par les marchés, Liz Truss assume ses baisses d'impôts

  • Moins d'un mois après son arrivée à Downing Street, la dirigeante conservatrice ultralibérale se trouve déjà dans la tourmente, accumulant sondages désastreux, dérapage des marchés financiers et désormais critiques au sein de la majorité
  • «Nous devions mener une action décisive pour aider les gens pour cet hiver et le suivant. (...) Nous devions prendre des mesures urgentes pour faire croître notre économie, faire avancer la Grande-Bretagne, et aussi faire face à l'inflation»

LONDRES : La Première ministre britannique Liz Truss a assumé jeudi les mesures "controversées et difficiles" prises par son gouvernement pour soutenir l'économie, balayant les appels à revenir sur les baisses d'impôts massives qui ont placé le Royaume-Uni au bord de la crise financière.

Moins d'un mois après son arrivée à Downing Street, la dirigeante conservatrice ultralibérale se trouve déjà dans la tourmente, accumulant sondages désastreux, dérapage des marchés financiers et désormais critiques au sein de la majorité.

Liz Truss est sortie de plusieurs jours de silence pour défendre le plan qui provoque la tempête depuis vendredi, comprenant aides aux ménages face à la flambée des prix et réduction tous azimuts des taxes favorisant les plus riches, le tout financé par la dette.

"Nous devions mener une action décisive pour aider les gens pour cet hiver et le suivant. (...) Nous devions prendre des mesures urgentes pour faire croître notre économie, faire avancer la Grande-Bretagne, et aussi faire face à l'inflation", a déclaré Liz Truss sur les ondes de la BBC.

Face aux inquiétudes quant à l'envolée des taux des crédits pour les ménages, que certains organismes ont même décidé d'arrêter face à la gravité de la situation, elle a assuré que son gouvernement "remettrait l'emprunt sur les rails", lors d'une série d'interviews télévisées aux antennes locales de la BBC.

Son ministre des Finances Kwasi Kwarteng a également assuré que le gouvernement s'en tiendrait à ce "plan de croissance".

Signe du climat de défiance ambiant, la commission parlementaire du Trésor a demandé au Chancelier de l'Echiquier de publier une prévision économique complète d'ici un mois, sans attendre la date prévue du 23 novembre.

Avertissement du FMI

Évaluées par les économistes à un montant de 100 à 200 milliards de livres, les annonces du gouvernement, dont le financement et l'impact restent flous et non chiffrés, ont semé le trouble sur les marchés. La livre sterling a plongé à un plus bas historique, à 1,0350 dollar lundi. Les taux d'intérêt auxquels l’État britannique s'endette ont flambé.

Elles ont aussi provoqué un avertissement exceptionnel du Fonds monétaire international qui a demandé explicitement à Londres de revenir sur les mesures concernant les revenus les plus élevés, qui risquent "d'accroître les inégalités" déjà élevées au Royaume-Uni.

Pour tenter de calmer la tempête, la banque centrale a été contrainte d'intervenir sur les marchés, deux jours après avoir assuré qu'elle n'agirait pas avant sa prochaine réunion début novembre, invoquant des "risques réels pour la stabilité financière".

Déjà en récession

Si la livre se reprenait nettement jeudi après-midi, son évolution restait extrêmement volatile et les dégâts politiques sont massifs pour les conservateurs, qui perdent leur réputation de crédibilité économique face aux travaillistes.

A deux ans des prochaines élections, les sondages donnent une large avance à l'opposition travailliste, 33 points même selon une étude YouGov, un écart inédit depuis la fin des années 1990.

La presse commence d'ailleurs à spéculer sur une éviction prochaine de Liz Truss par sa majorité, moins de trois mois après la démission de Boris Johnson, poussé vers la sortie à la suite du "partygate", le scandale des fêtes à Downing Street pendant les confinements.

Alors que les appels se multiplient pour demande un rappel en urgence du Parlement, actuellement en vacances, Liz Truss a estimé avoir mis en place "le bon plan": "Bien sûr, il y a beaucoup de gens avec beaucoup d'opinions différentes. Mais je pense que personne ne conteste le fait que nous devions prendre des mesures pour faire face à une situation économique très, très difficile".

Elle a invoqué un niveau d'imposition au plus haut depuis 70 ans et la conjoncture internationale avec l'invasion russe de l'Ukraine qui a fait flamber les prix de l'énergie et provoqué une poussée d'inflation.

Le Royaume-Uni, qui connaît le taux d'inflation le plus élevé du G7 à près de 10%, est déjà en récession selon la banque centrale.

Reflétant la défiance des milieux financiers, l'ancien gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, a lui aussi critiqué les mesures du gouvernement sur la BBC: "Malheureusement, le fait d'avoir un budget partiel, dans ces circonstances - économie mondiale difficile, position difficile sur les marchés financiers, travail à contre-courant avec la Banque - a conduit à des mouvements assez spectaculaires sur les marchés financiers".


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com