Pyongyang tire des missiles balistiques pour la quatrième fois en une semaine

Un journal télévisé montre des images d'archives du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un (Photo, AFP).
Un journal télévisé montre des images d'archives du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 01 octobre 2022

Pyongyang tire des missiles balistiques pour la quatrième fois en une semaine

  • La Corée du Nord a conduit un nombre record de tests d'armements cette année, notamment de missiles balistiques
  • Les responsables sud-coréens et américains avertissent que la Corée du Nord se prépare à effectuer un nouvel essai nucléaire

SÉOUL: La Corée du Nord a procédé samedi au tir de deux missiles balistiques selon l'armée sud-coréenne, le quatrième lancement de ce genre en une semaine, après la tenue vendredi d'exercices trilatéraux anti-sous-marins par Séoul, Tokyo et Washington.

Les forces armées sud-coréennes ont déclaré avoir "détecté deux missiles de courte portée entre 06H45 et 07H03 tirés depuis la zone de Sunan, à Pyongyang" vers la mer du Japon.

Les deux engins "ont volé (sur une distance) d'environ 350 km, à une altitude de 30 km (et) à la vitesse de Mach 6", selon un communiqué du chef d'état-major interarmées sud-coréen, qualifiant ces tirs de "grave provocation".

Le Japon a également fait état du lancement manifeste de deux missiles balistiques, précisant qu'ils semblaient avoir terminé leur course hors des zones économiques exclusives du Japon.

Selon le vice-ministre japonais de la Défense Toshiro Ino, les missiles "paraissent avoir suivi des trajectoires irrégulières".

"La Corée du Nord a multiplié ses tirs de missiles à un rythme sans précédent", a-t-il relevé.

Selon des experts, des trajectoires irrégulières indiquent que les missiles sont capables de manoeuvrer en vol, ce qui les rend plus difficiles à suivre et à intercepter.

Le commandement américain dans la région a estimé dans un communiqué que ces derniers tirs de missiles mettaient "en évidence la capacité de déstabilisation des programmes illégaux d'armes de destruction massive et de missiles balistiques" de la Corée du Nord.

Séoul, Tokyo et Washington ont mené vendredi des exercices trilatéraux anti-sous-marins pour la première fois en cinq ans, quelques jours après que les forces navales américaines et sud-coréennes ont conduit des manoeuvres à grande échelle au large de la péninsule.

La vice-présidente américaine Kamala Harris se trouvait jeudi à Séoul et a visité la zone démilitarisée (DMZ) entre les deux Corée, lors d'un voyage visant à souligner l'engagement "inébranlable" de Washington à défendre la Corée du Sud contre le Nord.

Pyongyang a intensifié ses programmes d'armements interdits alors que les négociations sont depuis longtemps dans l'impasse, conduisant un nombre record de tests d'armes cette année et revoyant sa législation pour rendre "irréversible" son statut de puissance nucléaire.

Visite de Kamala Harris

La Corée du Nord a accompagné le voyage à Séoul de Mme Harris de plusieurs tirs de missiles, lançant des missiles balistiques de courte portée dimanche, mercredi et jeudi, quelques heures seulement après le départ de la vice-présidente.

Les Etats-Unis ont quelque 28.500 soldats en Corée du Sud pour l'aider face à la menace d'une attaque de son voisin du Nord.

Depuis la prise de fonction en mai du président sud-coréen Yoon Suk-yeol, les deux pays ont intensifié leurs exercices conjoints, dont ils soulignent le caractère purement défensif, mais que Pyongyang considère comme des répétitions d'une invasion.

Peu avant l'arrivée à Séoul de Mme Harris, un porte-avions américain a accosté en Corée du Sud pour effectuer un exercice naval commun, dans une démonstration de force à l'égard de Pyongyang.

"Les tests de missiles balistiques de courte portée par la Corée du Nord sont moins importants qu'un essai nucléaire mais ils violent tout de même les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies", observe Leif-Eric Easley, professeur à l'université Ewha de Séoul, ajoutant que le calendrier choisi était "provocateur".

Pyongyang "modernise rapidement ses armes et tire profit d'un monde divisé par la rivalité entre les Etats-Unis et la Chine et l'annexion par la Russie de nouveaux territoires ukrainiens", ajoute-t-il.

"Les actions de Pyongyang démontrent à nouveau clairement la nécessité pour Washington et Séoul de renforcer leur dissuasion militaire, de durcir les sanctions économiques et d'accroître la coordination (stratégique) avec Tokyo", estime-t-il.

Un nouvel essai nucléaire? 

Des responsables américains et sud-coréens ont averti de manière répétée que le leader nord-coréen Kim Jong Un se préparait à conduire un nouvel essai nucléaire.

Mercredi, les renseignements sud-coréens ont estimé qu'il pourrait avoir lieu entre le prochain congrès du Parti communiste chinois le 16 octobre et les élections de mi-mandat aux Etats-Unis le 7 novembre.

La Corée du Nord, qui fait l'objet de sanctions de l'ONU pour ses programmes d'armement, cherche généralement à maximiser l'impact géopolitique de ses essais en choisissant le moment qui lui semble le plus opportun.

Le régime isolé a testé des armes nucléaires à six reprises depuis 2006, le plus récent remontant à 2017.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.