Dernière ruée sur les boutiques: Camaieu «c'est fini»

Sur cette photo d'archive prise le 27 mai 2020, des personnes passent devant une succursale de l'enseigne Camaieu à Lille, dans le nord de la France. (AFP).
Sur cette photo d'archive prise le 27 mai 2020, des personnes passent devant une succursale de l'enseigne Camaieu à Lille, dans le nord de la France. (AFP).
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Publié le Samedi 01 octobre 2022

Dernière ruée sur les boutiques: Camaieu «c'est fini»

  • «Shopping Camaieu 100% pour les salariés», annonce la page Facebook du centre commercial roubaisien
  • Selon les syndicats, le produit des ventes de ces trois derniers jours doit être utilisé pour améliorer les possibilités de formation et reconversion dans le cadre du plan social

ROUBAIX : "Je suis venue les soutenir et leur dire au-revoir": Djamila Bal, une cliente fidèle, défie la cohue dans le magasin Camaieu à Roubaix, siège de l'enseigne en liquidation, pour étreindre les vendeuses, qui bradent les derniers vêtements avant de fermer définitivement boutique samedi soir.

"Shopping Camaieu 100% pour les salariés," annonce la page Facebook du centre commercial roubaisien. Selon les syndicats, le produit des ventes de ces trois derniers jours doit être utilisé pour améliorer les possibilités de formation et reconversion dans le cadre du plan social.

C'est la foule des jours de solde, à Roubaix comme dans de nombreux magasins de France: le prix sont affichés à moins 50%, voire moins 70%, et les derniers stocks disparaissent à vue d'oeil.

"Il n'y a plus rien, c'est fini, fini" explique à une cliente Emilie Vidart, vendeuse depuis onze ans chez Camaieu, réarrangeant fébrilement des TShirt "Zen attitude" et "no worries" sur des portants.

"C'est la journée 100% émotion", lance-t-elle. Elle se demande "si on va retrouver ça, une ambiance familiale", tandis qu'une cliente venue acheter un manteau "par solidarité" écrase une larme.

«Plonger dans l'inconnu»

Pour l'enseigne nordiste de prêt-à-porter, employant quelque 2.600 salariés dans un demi-millier de boutiques, le couperet est tombé jeudi, après 40 ans d'existence.

L'actionnaire, Hermione People and Brands (HPB), filiale de La Financière immobilière bordelaise (FIB) de l'homme d'affaires Michel Ohayon, a échoué à convaincre le tribunal de commerce de la fiabilité de son plan de redressement, deux mois après le placement de l'enseigne en redressement judiciaire.

Le gouvernement a pour sa part mis en cause un plan d'affaires non crédible, et une demande d'avance de fonds publics "déséquilibrée" par rapport aux apports des actionnaires.

"J'ai connu un licenciement aussi il y a trois ans, je sais ce que ça fait de plonger dans l'inconnu", souligne dans la boutique roubaisienne Djamila Bal, cliente quadragénaire. "Je peux vous faire un câlin?", lance-t-elle à une vendeuse.

"Même sur Tik Tok, j'ai vu passer des vidéos sur nous, ça nous touche", s'émeut Marie Lemouchi, une vendeuse de 29 ans. Elle s'inquiète de quitter une enseigne "à l'ambiance familiale", mais espère réussir à rebondir.

Dans certains magasins, des clients ont même apporté chocolats et boissons gazeuses, rapporte Nordine Misraoui, délégué CFDT. "Ce soir, c'est comme une fin de vie, on va débrancher la machine", indique-t-il à l'AFP, déplorant la "casse sociale évitable", alors que les activités de l'entreprise doivent s'arrêter à 23H.

«Affaires» et «soutien»

A Bordeaux, où la file aux caisses est également longue, Ludivine Cochin, venue "faire des affaires et soutenir les salariés", a été mise au courant des déboires de l'entreprise par "une cousine qui travaille chez Camaïeu en Bourgogne". "J'aimais bien cette marque, je vais la regretter".

A Paris, dans la galerie marchande de la Gare de Saint-Lazare, Nini, une cliente de 66 ans, trouve cela "désolant": "je croyais jusqu'à la dernière minute qu'ils allaient avoir un repreneur comme habituellement certains magasins".

"On s’en doutait un petit peu, ces dernières années c’est un petit peu difficile, on a été en redressement il y a deux ans, on a été racheté. On va dire que la société était un petit peu bancale", philosophe Nadia, 42 ans, gérante adjointe chez Camaieu depuis cinq ans.

"On n'a jamais eu autant d'affluence que depuis trois jours, même en période de soldes", relève-t-elle.

Dans le magasin, un chevalet accueille les clients avec un message de l'équipe : "Pardon si nous peinons à vous accueillir comme vous le méritez et comme nous le voudrions. Nous sommes anéantis et tellement fatigués. Nous sommes en deuil".

Autour ont fleuri des post-it de soutien: "triste nouvelle bon courage à vous tous !", "Je souhaite à tout le personnel Camaïeu de reprendre un autre chemin professionnel. Vous le méritez".


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.


Présidentielle: Le Pen «annoncera sa décision» après son procès en appel, sans attendre la cassation

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  • Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été
  • Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi

PARIS: Candidate déclarée à la prochaine présidentielle malgré son inéligibilité, Marine Le Pen affirme qu'elle ne se présentera "évidemment pas" si sa peine est confirmée en appel et qu'elle "annoncera donc (sa) décision" dans la foulée, sans attendre une éventuelle cassation.

Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été. Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi.

Condamnée en première instance - dans l'affaire des assistants parlementaires européens - à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec application immédiate, la triple candidate à l'élection présidentielle admet qu'elle ne pourra "évidemment pas" se représenter une quatrième fois si cette peine devait être confirmée en appel.

"Je prendrai ma décision de me présenter ou non lors du rendu de l'arrêt de la cour d'appel", ajoute-t-elle, évacuant l'hypothèse d'un suspense prolongé en cas de pourvoi en cassation. "On ne sait pas quand une telle décision serait rendue et on ne peut pas se lancer dans une campagne présidentielle au dernier moment", explique-t-elle.

Son second procès étant programmé du 13 janvier au 12 février 2026, avec un délibéré attendu quatre mois plus tard, "j'annoncerai donc ma décision cet été", précise celle qui s'était hissée au second tour en 2017 et en 2022 face à Emmanuel Macron.

Un calendrier choisi aussi "pour ne pas hypothéquer la candidature de Jordan Bardella dans le cas où il devrait y aller", souligne-t-elle, confirmant ainsi le statut de dauphin du jeune président du parti à la flamme.