Congrès du PS: Une tribune appelle à des «Refondations», en vue d'une «troisième voie»

Les porte-parole de cette tribune sont le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, la conseillère de Paris Lamia El Aaraje, et la vice-présidente de la région Occitanie, Claire Fita (Photo, AFP).
Les porte-parole de cette tribune sont le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, la conseillère de Paris Lamia El Aaraje, et la vice-présidente de la région Occitanie, Claire Fita (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 02 octobre 2022

Congrès du PS: Une tribune appelle à des «Refondations», en vue d'une «troisième voie»

  • La date du prochain Congrès du PS sera connu à l'issue d'un conseil national du parti mardi soi
  • Ni la maire de Paris ni la présidente de la région Occitanie, toutes deux réfractaires à la Nupes, n'ont signé cette tribune

PARIS: Cent-cinquante cadres du PS ont signé dans le JDD une tribune baptisée "Refondations", prélude à une "troisième voie", entre la ligne pro-Nupes prônée par le premier secrétaire Olivier Faure et celle de son opposante Hélène Geoffroy, pour le prochain congrès du PS.

Les porte-parole de cette tribune sont le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, la conseillère de Paris Lamia El Aaraje, -proche d'Anne Hidalgo-, et la vice-présidente de la région Occitanie, Claire Fita, -proche de Carole Delga-.

Ni la maire de Paris ni la présidente de la région Occitanie, toutes deux réfractaires à la Nupes, n'ont signé cette tribune, mais de nombreux proches des deux femmes s'y trouvent, à l'instar des sénateurs David Assouline ou Patrick Kanner, à la manoeuvre pour cette "troisième voie".

La date du prochain Congrès du PS sera connu à l'issue d'un conseil national du parti mardi soir.

"L’enjeu du congrès du Parti socialiste ne peut être à nouveau réduit à un affrontement d’écuries pour le pouvoir, ni à un choix de tactiques électorales les yeux rivés sur la prochaine élection présidentielle", écrivent les signataires, qui "souhaitent rassembler les socialistes sur l'essentiel pour pouvoir espérer à nouveau rassembler la gauche durablement".

Ils soulignent que "l'accord électoral Nupes a été le produit de l’état +comatique+ de la gauche sociale et écologique, une réponse électorale unitaire attendue par le peuple de gauche face à sa dispersion, une réponse conjoncturelle visant à préserver sa présence à l’Assemblée Nationale et y agir ensemble".

Mais "pour regagner et créer une dynamique positive, d’espérance et de conquêtes (...) nous devons  refonder (la gauche) avec audace et sincérité, et changer son centre de gravité actuel qui la conduit à l'impasse", ajoutent-ils, en proposant "à toutes les forces politiques et engagées de la société civile et des mouvements sociaux, l’organisation d’Etats Généraux de la transformation sociale et écologique".

"Les Français nous disent, on est orphelins d'un parti crédible à gauche, on ne vous entend pas aujourd'hui", a expliqué à l'AFP Nicolas-Mayer Rossignol, défendant une "gauche pro européenne, laïque et universaliste", et s'appuyant sur "la ruralité et les expériences locales" des territoires dirigés par la gauche.

Il assure que les signataires ne sont "pas dans l'aigreur, ni dans le pugilat" contre le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, partisan de la Nupes.

Samedi matin, Hélène Geoffroy, la maire socialiste de Vaulx-en-Velin et présidente du courant minoritaire au sein du PS, a également lancé dans un texte baptisé "Refonder, rassembler, gouverner", les bases de son projet pour prendre la tête du parti au futur Congrès du parti.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.