L'ONU tire la sonnette d'alarme sur la leucémie en Irak liée aux champs pétrolifères

L'ONU a prévenu que les personnes vivant à proximité des champs pétrolifères, où le gaz est brûlé à ciel ouvert, font face à des risques accrus de leucémie. (Shutterstock)
L'ONU a prévenu que les personnes vivant à proximité des champs pétrolifères, où le gaz est brûlé à ciel ouvert, font face à des risques accrus de leucémie. (Shutterstock)
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Publié le Vendredi 30 septembre 2022

L'ONU tire la sonnette d'alarme sur la leucémie en Irak liée aux champs pétrolifères

  • L'ONU a déclaré que les profits avaient la priorité sur les droits humains, précisant que les compagnies britannique BP et italienne Eni opéraient sur ces sites
  • Une fuite dans un rapport du ministère de la Santé accuse la pollution de l'air d'être à l'origine d'une augmentation de 20 % du nombre de cancers à Bassorah

LONDRES: L'ONU a prévenu que les personnes vivant à proximité des champs pétrolifères, où le gaz est brûlé à ciel ouvert, font face à des risques accrus de leucémie. L’organisation a classé ces lieux comme «zones de sacrifice modernes».

Ciblant des sites en Irak pour le torchage du gaz – un processus de combustion du gaz libéré par le forage pétrolier qui produit des polluants liés au cancer, notamment du CO2, du méthane et de la suie noire – l'ONU a déclaré que les profits avaient la priorité sur les droits humains, précisant que les compagnies britannique BP et italienne Eni opéraient sur ces sites.

David Boyd, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits humains et l'environnement, a déclaré à la BBC Arabic que «les personnes vivant à proximité des champs pétrolifères sont victimes de la collusion entre l'État et les entreprises».

Malgré la loi irakienne interdisant le torchage à moins de 10 km des habitations, une enquête de la BBC a découvert des zones, notamment à la périphérie de Bassorah, où du gaz était brûlé à moins de 3 km des domiciles des habitants de la région, ce que les autorités n’ignoraient pas.

Un rapport du ministère irakien de la Santé ayant fait l’objet d’une fuite, et dont a pris connaissance la BBC Arabic, accuse la pollution de l'air d'avoir augmenté de 20% le nombre de cancers à Bassorah entre 2015 et 2018.

Dans le cadre de son enquête, la chaîne de télévision britannique a entrepris les premiers tests de contrôle de la pollution parmi les communautés exposées, les résultats indiquant une forte exposition aux produits chimiques cancérigènes et la découverte que les champs pétrolifères de Rumaila à Bassora brûlent plus de gaz que tout autre site dans le monde.

Ce site appartenant au gouvernement, avec BP comme entrepreneur principal, se trouve près de la ville de North Rumaila, connue par les habitants comme le «cimetière» en raison de ses niveaux élevés de leucémie.

Le scientifique irakien spécialiste de l’environnement Choukri al-Hassan a décrit le cancer en cet endroit si répandu qu’il est «comme la grippe».

Le Premier ministre irakien a publié une ordonnance confidentielle interdisant aux employés travaillant sur les sites de parler des dommages pour la santé résultant de la pollution.

Le ministre du Pétrole, Ihsan Abdel Jabbar Ismaïl, a déclaré à la BBC qu'il avait donné ses instructions à toutes les sociétés sous contrat opérant dans les champs pétrolifères de «respecter les normes internationales».

Répondant aux demandes de commentaires de la BBC, Eni a déclaré qu'elle rejetait fermement toute accusation selon laquelle ses activités mettaient en danger la santé des Irakiens, tandis que BP s'est déclarée «extrêmement préoccupée» et a affirmé qu’elle allait procéder à un «contrôle immédiat».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.