Le Nicaragua s'isole encore plus sur la scène internationale

Le Nicaragua se retrouve samedi encore plus isolé sur la scène internationale après que le président Daniel Ortega a expulsé l'ambassadrice de l'UE, refusé l'arrivée de l'ambassadeur désigné par les Etats-Unis et rompu les relations diplomatiques avec les Pays-Bas. (AFP)
Le Nicaragua se retrouve samedi encore plus isolé sur la scène internationale après que le président Daniel Ortega a expulsé l'ambassadrice de l'UE, refusé l'arrivée de l'ambassadeur désigné par les Etats-Unis et rompu les relations diplomatiques avec les Pays-Bas. (AFP)
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Publié le Dimanche 02 octobre 2022

Le Nicaragua s'isole encore plus sur la scène internationale

  • Déclarée vendredi persona non grata, l'ambassadrice de l'UE dans le pays Bettina Muscheidt s'est envolée samedi pour la France, via Mexico
  • Sept mois après l'expulsion du nonce apostolique (l'ambassadeur du Vatican), le pays d'Amérique centrale n'en finit pas d'ajouter des pays à sa liste noire

WASHINGTON: Le Nicaragua se retrouve samedi encore plus isolé sur la scène internationale après que le président Daniel Ortega a expulsé l'ambassadrice de l'UE, refusé l'arrivée de l'ambassadeur désigné par les Etats-Unis et rompu les relations diplomatiques avec les Pays-Bas.

Déclarée vendredi persona non grata, l'ambassadrice de l'UE dans le pays Bettina Muscheidt s'est envolée samedi pour la France, via Mexico.

Des sources diplomatiques ont précisé qu'elle avait été escortée par des policiers de sa résidence jusqu'à l'aéroport.

Plusieurs médias nicaraguayens publiés sur internet depuis leur exil au Costa Rica avaient auparavant informé sur l'imminence de l'expulsion de l'ambassadrice.

Biden défend la nomination de son ambassadeur rejetée par le Nicaragua

Le président américain Joe Biden a "la plus grande confiance" dans l'ambassadeur désigné au Nicaragua, qui a été rejeté par le gouvernement de Daniel Ortega, a déclaré samedi un porte-parole du département d'Etat.

Hugo Rodriguez "continue de jouir de la confiance la plus totale du président", a déclaré le porte-parole, ajoutant que lors de son audition devant le Sénat, il avait "reflété avec précision les positions politiques bipartites" des Etats-Unis.

Le gouvernement nicaraguayen a annoncé vendredi qu'il "ne sera pas admis" en raison de son attitude "d'ingérence".

"M. Hugo Rodriguez, nous le répétons, ne sera admis en aucun cas au Nicaragua (...) Que ces messieurs les impérialistes se le tiennent pour dit: ici, Hugo Rodriguez n'entrera pas", a déclaré la vice-présidente Rosario Murillo, également épouse du chef de l'Etat.

M. Rodriguez qui, lors de son audition au Sénat américain, avait qualifié le gouvernement Ortega de "dictature", avait également préconisé de sortir le Nicaragua du Cafta (accord de libre-échange entre l'Amérique centrale, la République dominicaine et les Etats-Unis).

Face à ce rejet, Washington a choisi de maintenir à son poste l'ambassadeur actuel Kevin Sullivan.

Les Etats-Unis restent engagés à "promouvoir le retour d'un gouvernement démocratique au Nicaragua", a affirmé le porte-parole.

Washington a mis en place des sanctions contre les responsables et les proches d'Ortega pour violation des droits humains et corruption.

Outre le rejet du nouvel ambassadeur américain, le gouvernement nicaraguayen a renforcé cette semaine son isolement international en expulsant l'ambassadeur de l'Union européenne (UE) et en rompant les relations diplomatiques avec les Pays-Bas.

Selon le média 100% Noticias, la déclaration d'un représentant de l'Union européenne lundi devant le Conseil des droits de l'homme à Genève (Suisse), demandant au gouvernement nicaraguayen de "restaurer" la démocratie, a provoqué la colère de Managua.

Sept mois après l'expulsion du nonce apostolique (l'ambassadeur du Vatican), le pays d'Amérique centrale n'en finit pas d'ajouter des pays à sa liste noire.

Managua a coupé les ponts vendredi soir avec le gouvernement des Pays-Bas, qualifié d'"interventionniste" et de "néocolonial", après que son ambassadrice Christine Pirenne a informé que La Haye renonçait à financer la construction d'un hôpital dans le cadre de la coopération.

Dans un courrier transmis à l'AFP samedi, le ministère néerlandais des Affaires étrangères a condamné cette réponse "regrettable" et "disproportionnée à un message critique sur la démocratie et les droits humains".

Les Pays-Bas affirment en effet avoir adressé plusieurs avertissements au Nicaragua quant à la "détérioration de la situation" en la matière dans le pays d'Amérique centrale. Des appels restés sans réponse ayant conduit à l'annulation du projet de financement, qui était déjà suspendu depuis 2018.

M. Ortega a accusé Mme Pirenne, qui a regagné vendredi le Costa Rica où elle est installée, d'avoir tenu "un discours piétinant la dignité" du peuple nicaraguayen. "Dehors!", a-t-il tonné.

"Les Pays-Bas discutent avec leurs partenaires européens de la façon dont nous allons répondre à cette décision", a déclaré La Haye, qui pourrait "modifier les consignes de voyage" au Nicaragua données à ses ressortissants.

Daniel Ortega a été réélu en novembre 2021 pour un quatrième mandat consécutif lors d'un scrutin d'où étaient absents tous ses adversaires potentiels de poids, arrêtés ou contraints à l'exil.

La communauté internationale n'a de cesse de condamner la dérive du régime. L'UE et les Etats-Unis ont imposé de nombreuses sanctions contre le Nicaragua et des personnalités du régime depuis quatre ans, invoquant notamment des violations des droits humains.

«Messieurs les impérialistes»

Vendredi, la vice-présidente nicaraguayenne Rosario Murillo, également épouse du président Daniel Ortega, avait prévenu que le nouvel ambassadeur américain Hugo Rodriguez "n'entrerait pas" au Nicaragua, invoquant l'attitude "d'ingérence" du diplomate américain.

"Hugo Rodriguez, nous le répétons, ne sera admis en aucun cas au Nicaragua (...) Que ces messieurs les impérialistes se le tiennent pour dit: ici, Hugo Rodriguez n'entrera pas", a déclaré Mme Murillo, qui a lu une note du ministère des Affaires étrangères dans une communication aux médias officiels.

Le ministère nicaraguayen des Affaires étrangères souligne avoir averti Washington dès le 28 juillet que la nomination de M. Rodriguez comme ambassadeur à Managua ne serait pas acceptée, en raison de son attitude "d'ingérence insigne, de son irrespect, dont l'accréditation représentait une offense", après qu'il a qualifié le régime de Managua de "dictature" lors de son audition par le Sénat américain durant le processus de nomination.

Commentant la décision des autorités de Managua, Mme Murillo a qualifié d'"insolite" la décision de Washington de confirmer la nomination de M. Rodriguez.

Le président américain Joe Biden a affiché samedi la "plus grande confiance" en l'ambassadeur désigné, tout en décidant, face au rejet de Managua, de maintenir à son poste l'ambassadeur actuel Kevin Sullivan.

L'ambassadeur du Vatican, le nonce apostolique Waldemar Sommertag, a été expulsé en mars, une décision inédite dans le monde. Le Vatican avait fait part de son "incompréhension et de son regret".

Le Saint-Siège avait rappelé "sa participation en tant que témoin et accompagnateur à la table du dialogue national entre le gouvernement et l'opposition politique, en vue de la réconciliation du pays et de la libération des prisonniers politiques", pour tenter de trouver une issue à la crise ouverte par des manifestations en 2018 pour réclamer la démission de M. Ortega et de Mme Murillo.

La répression avait fait au moins 355 morts, selon les organisations de défense des droits humains.

Mgr Sommertag n'a, à ce jour, pas été remplacé à Managua.

Le président Ortega a refusé mercredi soir la main tendue du pape --qui insiste sur la nécessité de "dialogue"--, en qualifiant l'Eglise catholique de "dictature parfaite, de tyrannie parfaite".

En mars également, le chef de la mission du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Thomas Ess a été expulsé, sans explication.

Le mois suivant, le bureau de l'Organisation des Etats américains (OEA) avait été fermé et son représentant prié de quitter le pays. Déjà en décembre 2018, la délégation de la Commission interaméricaine des droits de l'homme de l'OEA (CIDH) avait été expulsée.


Vote attendu du Conseil de sécurité de l'ONU pour autoriser une force internationale à Gaza

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer lundi sur le soutien au plan de paix de Donald Trump à Gaza, en particulier le déploiement d'une force internationale, sous la pression des Etats-Unis qui mettent en garde contre le risque d'une reprise de la guerre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer lundi sur le soutien au plan de paix de Donald Trump à Gaza, en particulier le déploiement d'une force internationale, sous la pression des Etats-Unis qui mettent en garde contre le risque d'une reprise de la guerre. (AFP)
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  • Le projet de résolution américaine, plusieurs fois modifié lors de négociations sensibles, "endosse" le plan de Donald Trump ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas
  • Le texte, vu par l'AFP, "autorise" la mise en place d'une "force de stabilisation internationale" (ISF) chargée notamment de l'appui à la sécurisation des frontières en coopération avec Israël et l'Egypte, de la démilitarisation de Gaza

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer lundi sur le soutien au plan de paix de Donald Trump à Gaza, en particulier le déploiement d'une force internationale, sous la pression des Etats-Unis qui mettent en garde contre le risque d'une reprise de la guerre.

Le projet de résolution américaine, plusieurs fois modifié lors de négociations sensibles, "endosse" le plan de Donald Trump ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas dans le territoire palestinien ravagé par deux années de guerre provoquée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien du 7 octobre 2023.

Le texte, vu par l'AFP, "autorise" la mise en place d'une "force de stabilisation internationale" (ISF) chargée notamment de l'appui à la sécurisation des frontières en coopération avec Israël et l'Egypte, de la démilitarisation de Gaza, du désarmement "des groupes armés non étatiques", de la protection des civils, et de la formation d'une police palestinienne. La composition de cette force n'est pas évoquée.

Il donne également mandat jusqu'au 31 décembre 2027 à un "Comité de la paix", organe de "gouvernance de transition" à Gaza jusqu'à la réforme de l'Autorité palestinienne. Selon le plan en 20 points annexé à la résolution, ce comité doit être présidé par Donald Trump.

Contrairement aux premières versions du texte, le projet qui doit être soumis au vote lundi à 17H00 (22H00 GMT) évoque l'éventualité d'un Etat palestinien.

Après la réforme de l'Autorité palestinienne et l'avancée de la reconstruction de Gaza, "les conditions pourraient finalement être en place pour un chemin crédible vers une autodétermination palestinienne et un statut d'Etat", dit ainsi le texte.

Un avenir clairement rejeté par Israël. "Notre opposition à un Etat palestinien sur quelque territoire que ce soit n'a pas changé", a insisté dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Objections russes 

La Russie, qui a fait circuler un texte concurrent, a justifié cette initiative notamment par le fait que la résolution américaine n'allait pas assez loin sur ce point, affirmant quant à elle un "engagement indéfectible" en faveur de la solution à deux Etats.

Le texte russe, également consulté par l'AFP, n'autorise ni la création d'un Comité de la paix ni le déploiement d'une force à ce stade, demandant au secrétaire général de l'ONU de proposer des "options" en la matière.

Face à ce qu'ils ont qualifié de "tentatives de semer la discorde", les Etats-Unis ont redoublé d'efforts ces derniers jours pour pousser le Conseil à donner son feu vert.

"Tout refus de soutenir cette résolution est un vote en faveur de la poursuite du règne des terroristes du Hamas ou en faveur de la reprise de la guerre avec Israël, condamnant la région et sa population à un conflit perpétuel", a insisté vendredi l'ambassadeur américain à l'ONU Mike Waltz dans un texte publié dans le Washington Post.

Les Américains ont également mis en avant l'ampleur du soutien pour ce texte, publiant une déclaration commune avec le Qatar, l'Egypte, les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite, l'Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie.

Plusieurs sources diplomatiques ont estimé auprès de l'AFP que, malgré les critiques affichées de la Russie, qui a un droit de veto, et les réticences d'autres Etats membres, qui s'inquiètent d'un manque de clarté dans les mandats du Comité de la paix et de l'ISF, il serait surprenant que le texte américain soit rejeté.

"Les Russes savent que, même si beaucoup de membres du Conseil vont jouer le jeu des Américains, ils partagent des inquiétudes sur le contenu du texte américain et la façon dont Washington a tenté d'accélérer" son adoption, commente Richard Gowan, de l'International Crisis Group, doutant d'un veto russe à une résolution soutenue par les pays arabes.

"Il est plus probable que la Chine et la Russie s'abstiennent, expriment leur scepticisme sur le plan, puis regardent les Etats-Unis se débattre pour le mettre en oeuvre", ajoute-t-il auprès de l'AFP.

 


Gaza: les Etats-Unis font pression pour l'adoption de leur résolution à l'ONU lundi

Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
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  • Les États-Unis poussent pour l’adoption par le Conseil de sécurité de leur résolution soutenant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza
  • Malgré des réticences de certains membres et un texte concurrent présenté par la Russie, Washington met en avant un large soutien arabe et occidental et avertit qu’un rejet ouvrirait la voie à la poursuite du conflit

NATIONS UNIES: Les Etats-Unis ont mis la pression vendredi pour convaincre de la nécessité d'adopter leur projet de résolution endossant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza, qui sera mis au vote du Conseil de sécurité de l'ONU lundi.

La semaine dernière, les Américains ont officiellement entamé des négociations au sein du Conseil sur un projet de texte qui "endosse" le plan du président américain ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile dans le territoire palestinien ravagé par deux années de guerre provoquée par une attaque sanglante du mouvement islamiste Hamas. Le texte autorise notamment le déploiement d'une "force de stabilisation internationale" (ISF).

Face aux réserves de certains membres et à la proposition d'un texte concurrent de la Russie, ils ont mis en garde vendredi contre les risques d'un rejet de leur texte et affiché le soutien de plusieurs pays arabes et musulmans.

"Les Etats-Unis, le Qatar, l'Egypte, les Emirats arabes unis, le royaume d'Arabie saoudite, l'Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie expriment leur soutien conjoint" au projet de résolution américaine autorisant notamment une force internationale dans le territoire palestinien, et espèrent son adoption "rapide", disent-ils dans une déclaration commune.

Ce plan offre "un chemin viable vers la paix et la stabilité, non seulement pour les Israéliens et les Palestiniens, mais pour toute la région", ont-ils insisté.

Le Royaume-Uni a également apporté vendredi son soutien public au texte américain.

Et le Conseil se prononcera lundi à 17H00 (22H00 GMT) sur le texte, ont indiqué vendredi soir plusieurs sources diplomatiques à l'AFP.

Le projet de résolution américain, plusieurs fois modifié, prévoit de donner un mandat jusqu'à fin décembre 2027 à un "comité de la paix" censé être présidé par Donald Trump, organe de "gouvernance de transition" pour administrer Gaza.

Il "autorise" également le déploiement de l'ISF qui pourra utiliser "toutes les mesures nécessaires pour mener son mandat dans le respect du droit international": appui à la sécurisation des frontières en coopération notamment avec Israël et l'Egypte, démilitarisation de Gaza, désarmement "des groupes armés non étatiques", protection des civils, formation d'une police palestinienne...

- Conflit perpétuel" -

La décision de programmer le vote intervient alors que la Russie a fait circuler aux membres du Conseil un projet de résolution concurrente qui n'autorise ni la création d'un "comité de la paix", ni le déploiement immédiat d'une force internationale à Gaza, selon le texte vu vendredi par l'AFP.

Ce texte demande simplement au secrétaire général de l'ONU "d'identifier des options pour appliquer les dispositions" du plan de paix et présenter "rapidement" des "options de déploiement d'une force" à Gaza.

"Nous voulons souligner que notre document ne contredit pas l'initiative américaine", a assuré vendredi dans un communiqué la mission russe à l'ONU.

La "logique" du texte russe est de permettre au Conseil "de définir des modalités claires de déploiement d'un contingent de maintien de la paix et d'établir une administration à Gaza tout en s'assurant que ces modalités sont en accord" avec les normes internationales, a-t-elle ajouté.

Alors que des échanges publics de ce type lors de négociations du Conseil sont plutôt rares, l'ambassadeur américain à l'ONU Mike Waltz a également publié un texte vendredi dans le Washington Post.

"Tout refus de soutenir cette résolution (le texte américain, ndlr) est un vote en faveur de la poursuite du règne des terroristes du Hamas ou en faveur de la reprise de la guerre avec Israël, condamnant la région et sa population à un conflit perpétuel", a-t-il déclaré.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas en Israël, qui a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.

Plus de 69.185 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza par la campagne militaire israélienne de représailles, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas et dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".