Bangladesh: Au moins 130 millions d'habitants affectés par une panne générale d'électricité

Une femme bangladaise utilise un éventail traditionnel pour aider sa fille dans ses études lors d'une coupure de courant chez elle dans la région de Pilkhana, à Dacca, au Bangladesh, en août 2022. (Fichier, AP)
Une femme bangladaise utilise un éventail traditionnel pour aider sa fille dans ses études lors d'une coupure de courant chez elle dans la région de Pilkhana, à Dacca, au Bangladesh, en août 2022. (Fichier, AP)
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Publié le Mercredi 05 octobre 2022

Bangladesh: Au moins 130 millions d'habitants affectés par une panne générale d'électricité

Une femme bangladaise utilise un éventail traditionnel pour aider sa fille dans ses études lors d'une coupure de courant chez elle dans la région de Pilkhana, à Dhaka, au Bangladesh, en août 2022. (Fichier, AP)
  • Cette panne géante, qui a duré de 14H00 à 21H00, a touché l'ensemble du réseau, à l'exception de certaines parties du nord-ouest du pays
  • Le Bangladesh, qui dépend grandement des importations de gaz pour produire son électricité, souffre depuis plusieurs mois de la hausse des cours mondiaux

DACCA: Au moins 130 millions de personnes au Bangladesh, soit plus de 80% de la population, ont été privées d'électricité mardi après une panne géante aux causes inconnues, dans le contexte mondial de crise de l'énergie.

Le Bangladesh, qui dépend grandement des importations de gaz pour produire son électricité, souffre depuis plusieurs mois de la hausse des cours mondiaux, consécutive à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

À la tombée de la nuit, les rues habituellement éclairées du centre de Dacca, mégalopole de plus de 22 millions d'habitants, sont restées dans le noir. Et sur les marchés, les vendeurs de légumes s'éclairaient à la bougie, a constaté l'AFP.

Mais "à 21H00 (15H00 GMT), le courant a été rétabli", et ce "dans tout le pays", a assuré A.B.M Badruddoza, porte-parole de la société nationale du réseau électrique.

Mais la compagnie d'électricité nationale n'avait toujours pas d'explication à la panne dans la soirée. "L'enquête est toujours en cours", a ajouté Shamim Ahsan, porte-parole du Conseil de développement de l'énergie, évoquant la piste de la défaillance technique.

Cette panne géante, qui a duré de 14H00 à 21H00, a touché l'ensemble du réseau, à l'exception de certaines parties du nord-ouest du Bangladesh.

Ce pays pauvre, qui compte de nombreuses usines fournissant des vêtements pour les marques occidentales, peine depuis des semaines à financer l'importation de diesel et de gaz en quantité suffisante pour répondre à la demande en électricité.

Infrastructures médiocres

Dacca a dû instaurer des "mesures d'austérité". Et les centrales diesel du pays produisant de l'électricité, d'une capacité de production de 1.500 mégawatts.

Et certaines centrales à gaz ont été mises à l'arrêt.

Les centrales électriques du Bangladesh "dépendent  fortement du gaz naturel", souligne sur son site le ministère américain du Commerce, dans une note sur le Bangladesh de juillet 2022.

Cependant, "la capacité de production d'électricité a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie, malgré la médiocrité des infrastructures de transmission et de distribution, l'efficacité thermique inadéquate", analyse Washington.

Le gouvernement du Bangladesh avait imposé en juillet de longues coupures de courant pour conserver les stocks existants, avec des pannes pouvant durer jusqu'à 13 heures par jour. Mais les coupures n'avaient jusqu'ici jamais pris de telles proportions.

Des dizaines de milliers de mosquées du pays avaient été sommées de ne faire fonctionner les climatiseurs que pendant les cinq prières quotidiennes, afin de soulager la pression sur le réseau électrique.

Le gouvernement avait également ordonné des coupures de courant programmées, allant jusqu'à deux heures par jour, et la fermeture des magasins après 20 heures.

Il avait aussi appelé la population à économiser l'énergie et évoqué la possibilité pour les officiels d'avoir recours au covoiturage, de raccourcir les heures de bureau et de tenir des réunions en ligne.

Les pénuries ont été aggravées par la dépréciation de la monnaie locale, le taka - d'environ 20% par rapport au dollar, selon les économistes - et la diminution des réserves de change.

La colère de la population s'est intensifiée à la suite des précédentes coupures de courant.

Au moins trois manifestants ont été tués par les forces de l'ordre au cours de grands rassemblements à Dacca contre l'augmentation du coût de la vie.

Une centaine de personnes ont été blessées lors d'une manifestation violemment réprimée par la police, selon le parti d'opposition Bangladesh Nationalist Party.

L'inflation des prix à la consommation a en outre durement touché les budgets des ménages et le gouvernement s'est récemment engagé à plafonner le prix de plusieurs aliments de base, dont le riz, afin d'apaiser le mécontentement de la population.

Le Bangladesh avait déjà connu une panne de courant de grande ampleur en novembre 2014. Environ 70% du pays avaient alors été privés d'électricité pendant près de dix heures.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.