Climat: le Bangladesh dénonce la «tragédie» de l'inaction des pays riches

La Première ministre du Bangladesh Sheikh Hasina (Photo, AFP).
La Première ministre du Bangladesh Sheikh Hasina (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 24 septembre 2022

Climat: le Bangladesh dénonce la «tragédie» de l'inaction des pays riches

  • Face aux menaces qui augmentent, les gouvernements du Sud dénoncent régulièrement les vaines promesses des pays développés
  • Mais le sujet brûlant à deux mois de la conférence climat COP27 en Egypte concerne les «pertes et dommages» déjà subis

NEW YORK: "Ils n'agissent pas. Ils parlent mais ils n'agissent pas". Face aux promesses climatiques non tenues des pays riches, la Première ministre du Bangladesh Sheikh Hasina s'impatiente: Ils sont responsables des dégâts" mais ne font rien, "c'est une tragédie".

"Les pays riches veulent simplement devenir plus riches et encore plus riches, ils ne s'embêtent pas avec les autres", lance-t-elle lors d'un entretien avec l'AFP en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.

Pays de deltas, le Bangladesh fait partie des plus vulnérables aux impacts du changement climatique, en première ligne en particulier face à l'augmentation du niveau des océans et aux inondations qui se multiplient.

Mais comme la plus grande partie du monde en développement, il n'est pas responsable du réchauffement de la planète qui a gagné près de 1,2°C en moyenne depuis l'ère pré-industrielle.

"Nous ne sommes pas des émetteurs (de gaz à effet de serre) mais nous sommes victimes de ces émissions et du réchauffement", martèle la Première ministre.

"C'est très fâcheux", poursuit-elle, mettant notamment en avant les "risques" et les "souffrances" des petits Etats insulaires qui "pourraient disparaître".

Face aux menaces qui augmentent, les gouvernements du Sud dénoncent régulièrement les vaines promesses des pays développés, notamment l'engagement non tenu de porter à 100 milliards de dollars par an en 2020 leur aide pour que les pays les plus pauvres puissent réduire leurs émissions et se préparer aux impacts.

Mais le sujet brûlant à deux mois de la conférence climat COP27 en Egypte concerne les "pertes et dommages" déjà subis, comme les dévastations provoquées par les inondations historiques au Pakistan, et la revendication d'un fonds pour les compenser.

"Nous avons réclamé ce fonds. Nous voulons que cet argent soit levé, mais malheureusement nous n'avons pas de réponse positive des pays développés", regrette la Première ministre. Ils ont simplement obtenu un "dialogue" sur ce sujet jusqu'en 2024.

«Fardeau»

"Ils parlent mais ils n'agissent pas", dénonce-t-elle. "Ils parlent beaucoup, ils font des promesses, tout va bien, mais nous ne voyons aucune action, nous ne voyons pas d'argent".

Pourtant, "c'est la responsabilité des pays développés", "c'est leur devoir d'aider les victimes".

Malgré tout, elle assure qu'elle fera "de son mieux, toute seule", même sans l'aide internationale. Dans ce domaine climatique comme dans le dossier sensible des réfugiés rohingyas apatrides.

Environ 750 000 Rohingyas ont fui les exactions de l'armée en Birmanie et cherché asile en 2017 au Bangladesh voisin, où se trouvaient déjà plus de 100 000 réfugiés, victimes de précédentes violences.

Pour la plupart musulmans, ils survivent, entassés dans des camps insalubres à l'abri de baraques faites de bâches, tôles et bambous et refusent de retourner en Birmanie, à majorité bouddhiste, tant qu'ils n'auront pas obtenu des droits de citoyenneté.

Lors d'une visite en août, Michelle Bachelet, qui était alors Haute commissaire des droits de l'Homme de l'ONU, a estimé que les conditions de leur retour en Birmanie n'étaient pas réunies, malgré les demandes répétées du Bangladesh.

"Tout le fardeau nous revient", dénonce Sheikh Hasina.

Oui, ils vivent dans des conditions "pénibles" dans les camps au Bangladesh, "surtout les femmes et les enfants", mais "la population locale souffre aussi", déclare-t-elle, regrettant le tassement de l'aide internationale à cause des crises économiques liées à la Covid-19 et à la guerre en Ukraine.

Alors que le Haut commissariat aux droits de l'Homme avait pointé du doigt une "rhétorique anti-Rohingya croissante" dans son pays, elle assure que ses concitoyens "ne sont pas en colère, mais ils sont mal à l'aise".

Quant à permettre aux Rohingyas de s'installer dans des conditions plus pérennes, "ce n'est pas possible de leur donner un espace, parce qu'ils veulent rentrer dans leur pays", argumente-t-elle. "C'est la priorité de tout le monde", "nous devons tous essayer de faire en sorte qu'ils retrouvent leur terre et qu'ils vivent leur vie".

"Si quelqu'un veut les accueillir, qu'ils les accueillent", lance la Première ministre.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.