Volte-face d'Elon Musk, qui propose à nouveau de racheter Twitter

Elon Musk avait proposé au printemps d'acquérir la plateforme pour 54,20 dollars l'action, la valorisant donc à 44 milliards de dollars (Photo, AFP).
Elon Musk avait proposé au printemps d'acquérir la plateforme pour 54,20 dollars l'action, la valorisant donc à 44 milliards de dollars (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 05 octobre 2022

Volte-face d'Elon Musk, qui propose à nouveau de racheter Twitter

  • L'entrepreneur «entend conclure la transaction envisagée par l'accord de rachat du 25 avril 2022», selon les termes prévus
  • Seule condition exprimée dans la lettre: la fin des procédures judiciaires en cours devant le tribunal spécialisé du Delaware

SAN FRANCISCO: Elon Musk a de nouveau changé d'avis : le patron de Tesla a finalement proposé à Twitter de racheter le réseau social au prix convenu en avril, à deux semaines du procès prévu entre les deux parties sur cette acquisition mouvementée.

L'entrepreneur "entend conclure la transaction envisagée par l'accord de rachat du 25 avril 2022", selon les termes prévus, ont écrit ses avocats dans une lettre adressée au groupe californien lundi, et déposée mardi auprès du gendarme boursier américain, la SEC.

Seule condition exprimée dans la lettre : la fin des procédures judiciaires en cours devant le tribunal spécialisé du Delaware.

Le titre de Twitter prenait plus de 22% à la Bourse de New York, après avoir été suspendu tout l'après-midi "en attendant des informations", après un article de l'agence Bloomberg qui a révélé ce rebondissement.

Elon Musk avait proposé au printemps d'acquérir la plateforme pour 54,20 dollars l'action, la valorisant donc à 44 milliards de dollars. Le conseil d'administration, d'abord très réticent, avait fini par accepter, mais l'homme le plus riche au monde était revenu unilatéralement sur cet accord en juillet.

Twitter avait alors lancé des poursuites pour le forcer à honorer son engagement, et tout indiquait qu'il était bien positionné pour l'emporter.

Mardi, le groupe a confirmé dans un bref communiqué "avoir reçu la lettre" et avoir l'intention "de conclure cette transaction" au prix défini.

«Contrat blindé»

"C'est un signe clair que Musk reconnaît que ses chances de gagner contre le conseil d'administration devant la cour du Delaware sont très faibles et que le rachat à 44 milliards allait devoir avoir lieu d'une façon ou d'une autre", a réagi l'analyste Dan Ives de Wedbush Securities.

Elon Musk avait bombardé Twitter de critiques avant et après la signature du contrat, accusant notamment la plateforme de censurer les utilisateurs.

Il avait justifié son retour en arrière en affirmant que la proportion de spams et de faux comptes sur la plateforme était largement supérieure à 5%, le chiffre avancé par l'entreprise de San Francisco.

Face à la plainte de Twitter, la présidente du tribunal spécialisé du Delaware devant traiter le dossier a accordé à l'entreprise un procès rapide, alors qu'Elon Musk voulait attendre l'année prochaine et demandait des quantités astronomiques de données.

Il devait théoriquement se tenir du 17 au 21 octobre, mais il n'aura pas lieu si Twitter accepte cette nouvelle offre.

"Twitter va vouloir un contrat blindé cette fois-ci, qui dira, en substance, +donne-nous l'argent et on peut conclure+. Ils vont vouloir que Musk avance une bonne partie de la somme totale", a commenté Adam Badawi, professeur en droit des affaires à l'université de Berkeley.

Le multimilliardaire n'a pas dit pourquoi il avait changé d'avis.

"Selon certaines spéculations, Musk aurait pu avoir à payer des intérêts substantiels s'il avait fait appel, et donc devoir débourser bien plus que les 54,20 dollars par action", note M. Badawi.

«Tempête d'inquiétudes»

Le clan Musk semblait avoir gagné un point lorsque Peiter Zatko, l'ex-chef de la sécurité de Twitter licencié en janvier, a accusé fin août le groupe d'importantes failles de sécurité, dans un rapport remis aux autorités américaines.

Mais lors d'audiences préliminaires avec la juge, les avocats du multimilliardaire semblaient peiner à étayer les accusations sur les comptes automatisés.

Un avocat de Twitter a ainsi fait état de deux rapports par des sociétés d'analyse de données engagées par l'homme d'affaires, Cyabra et CounterAction, qui ont évalué le taux de faux comptes à 11% et 5,3%, respectivement.

"Aucun de ces rapports ne soutient, même de loin, ce que M. Musk a dit à Twitter et au monde entier dans sa lettre du 8 juillet", a assené l'avocat, Brad Wilson, lors d'une audience.

Si la transaction a lieu, le risque que les régulateurs s'y oppose est faible, selon Dan Ives.

Mais l'idée à nouveau d'actualité que le patron de Tesla et SpaceX devienne propriétaire de Twitter "va causer une tempête d'inquiétudes et de questions de la part des utilisateurs et des politiques", a ajouté l'analyste.

L'accord d'avril avait en effet été accueilli avec beaucoup d'émotions, des angoisses de la gauche à la joie de la droite à l'idée qu'Elon Musk assouplisse le règlement et la modération des contenus.

"La plateforme va devenir un moteur de radicalisation s'il applique ne serait-ce qu'une fraction de ce qu'il a promis", a déclaré Angelo Carusone, président de l'ONG Media Matters for America, dans un communiqué mardi.


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
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  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
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  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.